On peut dire que, de toutes les œuvres de fiction, le Dieu de la Bible est le personnage le plus déplaisant : Jaloux, et fier de l’être, il est impitoyable, injuste et tracassier dans son obsession de tout régenter ; adepte du nettoyage ethnique, c’est un revanchard assoiffé de sang ; tyran lunatique et malveillant, ce misogyne homophobe, raciste, pestilentiel, mégalomane et sadomasochiste pratique l’infanticide, le génocide et le « filliicide ». voilà comment Richard Dawkins démarre son réquisitoire contre la Religion. Thomas Jefferson était du même avis, décrivant le Dieu de Moïse comme « un être doté d’un caractère épouvantable, cruel, vindicatif, capricieux et injuste »… L’Anthropologue Pascal Boyer poursuivra dans une anecdote personnelle qu’il raconte dans son ouvrage « Et l’homme créa les Dieux » : « dans un dîner à Oxford un des invités, un célèbre théologien de Cambridge, m’a dit en se tournant vers moi : « C’est ce qui fait que l’anthropologie est si fascinante et en même temps si difficile. Vous devez expliquer comment les gens peuvent croire de pareilles inepties ». Peut-être que ce qui va suivre sera-t-il considéré et fustigé par d’aucuns comme propos iconoclastes. Mais j’ai confiance en l’esprit de tolérance de mes Sœurs et Frères francs-maçons… Ce théologien de Cambridge, chrétien, croyait probablement à une certaine combinaison des idées suivantes : Du temps de nos ancêtres, un homme est né d’une vierge sans l’intervention d’un père biologique. Le même homme sans père a appelé pour le faire sortir de sa tombe un amis du nom de Lazare qui était mort depuis suffisamment longtemps pour qu’il sente mauvais, et Lazare est aussitôt revenu à la vie. Cet homme sans père est lui-même redevenu vivant après être mort et avoir été enterré depuis trois jours. Quarante jours plus tard, l’homme sans père est monté au sommet d’une colline et il a disparu avec son corps dans le ciel. Si vous murmurez des pensées dans le secret de votre tête, l’homme sans père, avec son « père » (qui est aussi lui-même), entendra vos pensées et il pourrait agir en conséquence. Il est en même temps capable d’entendre les pensées de toutes les autres personnes dans le monde. Si vous faites quelque chose de mal ou quelque chose de bien, le même homme sans père voit tout, même si personne d’autre ne le voit. Vous pouvez être récompensé ou puni en conséquence, même après votre mort. La mère vierge de l’homme sans père n’est jamais morte mais elle est montée au ciel avec son corps par « assomption ». Le pain et le vin, s’ils sont bénis par un prêtre (qui doit avoir des testicules), « devient » le corps et le sang de l’homme sans père. Qu’est-ce qu’un anthropologue objectif ferait de cet ensemble de croyance s’il tombait dessus pour la première fois au cours d’un travail de terrain ? Voilà la question que je me suis posé ! D’abord il y a eu Copernic qui a enlevé à notre terre sa dignité de centre du monde, puis vint ce mécréant de Darwin qui supprima l’origine divine de l’Homme. Alors que nous reste-t-il ? à nous F:.M:. ? Le GADLU ! Mes Sœurs et mes Frères quand on m’a demander de m’asseoir dans cette chaire et de devenir le porte parole du GADLU j’ai eu comme un vertige. Surtout pas la félicité sanguinaire du chrétien qui part pour la croisade casser du Sarrazin, mais le doute du Franc-maçon face à une présence symbolique que j’ai du mal, moi, à identifie comme Dieux. Je ne puis y adhérer. Très profondément et très sincèrement, je ne crois pas qu’il existe - ou a existé - quelque part un tel « Grand Architecte - ou Grand Créateur – De L’Univers ». Pour moi : point de Dieu Tout-Puissant, créateur et rédempteur, point de grand principe organisateur d’un monde aussi chaotique que le nôtre. Le concept de GADLU, selon moi, n’est que le reliquat des ukases de la franc-Maçonnerie anglo-saxonne viscéralement théiste. Cependant, pour sauver le principe de ce GADLU cher aux théistes et pour me réconcilier un peu avec vous, je propose d’interpréter ce symbole en évacuant la signification divine.