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  VEF Blog

Les Black's Foot

le 31-10-2008 08:38

SUR LA TRACE DES INCAS...

Pérou, Bolivie du 18 au 29 juillet 2002

    Un pays que tout le monde rêve de visiter. Car un voyage au Pérou, contrée lointaine et mystérieuse, tantôt inondée de soleil, tantôt noyée dans la brune des hauteurs ou dans l’exubérante forêt tropicale, permet aux visiteurs d’être à la fois déroutés et mystifiés par ce séjour dans la mémoire de l’histoire d’une mosaïque de peuples qui donna naissance à une république et à un territoire parmi les plus intéressants du continent…    Bastion de la brillante civilisation Inca, le Pérou ne cesse d’exercer une fascination presque mythique sur tous ceux qui se sont intéressés à ce territoire. Bien que son image ait été ternie ces dernières années par la vague sanglante de terrorisme qui a déferlé sur lui [« le Sentier Lumineux »], le Pérou ouvre toujours ses bras à tous ceux qui sont captivés par son histoire chargée de mystères, de poésie mais aussi de conflits meurtriers, ainsi que par son territoire démesurément contrasté, parsemé de richesses intemporelles, habité depuis les temps immémoriaux…    Manco Cápac aurait été le premier Inca. D’après les historiens, 12 Incas se sont succédé au pouvoir par la suite. On estime que l’empire fut fondé à Cuzco aux alentours de l’an 1300, mais qu’il ne se développa que sous la tutelle de Pachacutec, qui était le neuvième Inca. Les deux derniers, Atahualpa et Huáscar, se disputaient la possession du trône d’un empire trop vaste et difficilement gouvernable. Toutefois rien ne laissait présager la formidable épopée qui devait mener l’Espagnol Francisco Pizarro et sa poignée d’hommes à faire crouler l’étonnant Empire Inca…    Une valise bien ficelée, passeports et visas, quelques heures d’attente dans deux aéroports (Marseille Provence et Paris Roissy), et 12 heures de vol sont nécessaires pour atteindre le monde de l’altiplano andin, entre Pérou et Bolivie, et partir sur les traces de l’Inca…
    Nous sommes accueillis à l’aéroport de Lima, sur la côte pacifique, par notre guide Pablo Rey de Castro Laemmli. « Bienvenu à Lima ! ». Une circulation interminable sur plus de 14 Km pour atteindre le centre. Une ville pétillante, moderne avec ses « Casinos » à chaque carrefour qui attendent vos dollars. Pourtant, ce n’est pas dans les rues que s’étale la richesse nationale. On la trouve plutôt dans ses musées, comme celui de l’Or et dans son quartier chic de Mira Flores, ou au pied des hôtels de luxe et des restaurants branchés. Dès notre arrivée à l’hôtel, nous sommes abordés par une multitude de « changeurs ambulants » reconnaissables à leur gilet siglé d’un dollar dans le dos…
 


 
 
le 29-10-2008 08:19

LES BARCELONNETTES...

04 – Alpes de Haute Provence, Ubaye du 20 au 23 octobre  2008 

 


 
 
le 27-10-2008 07:06

SUR LES TRACES DE PAPI INDOCHINE...

Vietnam du 25 décembre 2001 au 5 janvier 2002
    Du Nord au Sud, du Tonkin à l’Annam et à la Cochinchine, la mer de Chine baigne de ses eaux profondes une côte vietnamienne où fleurissent un jour des capitales de légende, où ténacité rime depuis toujours avec liberté, et où la beauté des paysages ne rivalise qu’avec le sourire des enfants. Tout en longueur, de Hanoi, au nord, à l’ancienne Saigon, au sud, en passant par la célébrissime baie d’Ha Long, ce pays d’Extrême Orient émerveille et bouleverse…    L’Indochine, j’en ai toujours entendu parlé. J’ai grandi avec les histoires que mon père Francis racontait régulièrement pendant les repas de famille. Il y avait séjourné onze ans pendant la guerre. Et malgré les deux dernières années passées dans les camps de la mort de Hoa binh, prisonnier des japonais, il en avait gardé de très bons souvenirs…    Donc, pas de temps à perdre, le 25 décembre, accompagnés par nos éternelles valises, nous « sautons » dans un avion qui nous dépose 14 heures plus tard, dans l’après-midi, à l’aéroport d’Hanoi. Là, commence notre aventure sur les traces de « Papi Indochine », terme emprunté à Alexia (ma petite fille). Notre guide Lâm Minh Tăm nous accueille et organise notre transfert vers l’hôtel…
 


 
 
le 19-10-2008 04:22

LE MOT DU WEBMASTER

BONJOUR LES AMI(E)S VISITEURS ET VISITEUSES
LE WEBMASTER RENTRE DANS LE SILENCE POUR UNE SEMAINE...
 


 
 
le 17-10-2008 08:51

SUR LA TRACE DES MAYAS...

Mexique du 5 au 16 septembre 2001

    Le Mexique est un pays qui fascine les visiteurs venus de près ou de loin. Des influences culturelles tirées de civilisations autochtones plusieurs fois millénaires s’y sont mélangées, parfois de façon assez surprenante, avec les contributions apportées par les colons espagnols, qui ont commencé à affluer au pays il y a 500 ans…    Ces deux groupes ont produit un métissage, tant culturel que racial, qui se reflète dans les visages et les modes de vie de la grande majorité des Mexicains. Tout visiteur se rend compte rapidement de la riche diversité d’influences de l’Amérique ancienne, de l’Europe et de l’Amérique moderne qui se fusionnent pour créer non seulement une authentique culture nationale, mais aussi des variantes caractéristiques dans chacune des régions de ce vaste pays…    En effet, dès votre arrivée à Mexico, Nous sommes dans un autre monde, celui du temps où la capitale aztèque s’appelait Mexico-Tenochtitlan, ce qui signifie « la ville au milieu de la lune ». Nous découvrirons Palenque, joyau de la civilisation maya et partirons pour le Yucatan, pour admirer Chichen Itza la Toltèque, avant de savourer, sur la plage de Cancun, la beauté de la mer des Caraïbes…    11 heures de vol, le temps de visionner deux films en anglais et un en espagnol, et nous sommes accueilli en fin de soirée à l’aéroport de Mexico par notre guide Esteban qui s’occupe de notre transfert à l’hôtel pour la nuit…
 


 
 
le 15-10-2008 08:33

LA CROISIERE MAGIQUE...

Egypte, Croisière sur le Nil et séjour à Hourghada du 14 au 28 avril 2001
    Son pouvoir de séduction est plus fort que jamais ? Un dicton populaire égyptien raconte que « …Celui qui rencontre une fois dans sa vie le Nil, ne peut plus s’en passer, il y retourne sans cesse, tout au long de sa vie… ». Nous l’avons vérifié ! Après un long séjour en août 1983, nous y sommes retournés en octobre 1990 et nous voilà reparti pour un nouveau long séjour qui ne serra probablement pas le dernier…    Nous n’avons pas encore fait de croisière sur le Nil, nous avons de la chance, nous dit-on, car tous les plaisirs de ce voyage mythique nous sont encore promis, et nous ne seront pas déçu !…
 


 
 
le 13-10-2008 07:57

AU PORTES DU DESERT...

Tunisie, Tozeur du 29 janvier  au 5 février 2001
    Marhaba ! (bienvenue !). S’il est un pays où ce mot prend tout son sens, c’est bien en Tunisie ! Car c’est avec le sourire spontané, un brin de jasmin et le verre de thé de l’amitié que le tunisien accueille le visiteur. De quoi éprouver d’emblée l’agréable sensation d’être chez soi et de vivre, tout en même temps, un dépaysement total aux portes de l’Afrique, sans la barrière de la langue…    Le pays dévoile un étonnant kaléidoscope de paysages derrière des kilomètres de plages dorées : montagnes de Kroumirie, hauts plateaux désertiques du Tell, oliveraies bien peignées du Sahel, bouquets de palmiers de Djerba, jusqu’aux sables du désert qui riment avec mirages et méharées. Tous ces magnifiques paysages qui nous ont bercé lors de notre premier voyage en 1984…    Que dire de son patrimoine, forgé par trois mille ans de conquête ! Tout à commencé à Carthage. Puis les Romains sont venus, suivis des Arabes et de nombreux autres, essaimant d’innombrables vestiges qui se feuillettent comme un livre d’histoire…    Terre d’islam modéré, la Tunisie dissimule ses mosquées, ses souks et ses secrets dans les ruelles étroites de ses vieilles médinas. Le charme du pays agit subitement sur les globe-trotters, qui n’éprouve plus qu’une seule envie : celle de revenir déguster à nouveau une telle douceur de vivre…
 


 
 
le 12-10-2008 07:42

LE MOT DU WEBMASTER

AUJOURD'HUI C'EST DIMANCHE

LE WEBMASTER SE REPOSE

A LUNDI POUR DE NOUVELLES AVENTURES

 


 
 
le 11-10-2008 08:47

AU ROYAUME DES BEDOUINS...

Jordanie, du 13  au 22 janvier 2001
    La Jordanie qui forme la partie occidentale du croissant fertile, abrite un patrimoine historique, archéologique et culturel exceptionnellement riche. La recherche de ce passé plusieurs fois millénaire et souvent méconnu, associée à la découverte de sociétés et de cultures bien vivantes justifient donc amplement le voyage proche oriental…    Citadelle de grès, chaos minéral, déserts et sites archéologique, la Jordanie est un splendide musée à ciel ouvert, sur lequel flotte le souvenir romanesque de Lawrence d’Arabie…    Un voyage à travers les civilisations que nous entreprenons bien volontiers après avoir visité l’Etat d’Israël en 1994. Quelques affaires d’été jetées précipitamment dans notre valise fétiche et nous voilà une fois de plus à l’aéroport de Marseille Provence. Quelques heures plus tard l’avion se pose sur le tarmac de l’aéroport d’Amman ou notre guide prénommé Talal nous accueille…    Ce matin nous commençons la visite d’abord par Amman. Capitale et cœur économique située à 900 mètres d’altitude elle offre deux visions. A l’ouest, la ville haute, truffée d’Hôtels de luxe dont le « Radisson Sas**** » (où nous résidons) et des villas de rêve, qui ont de l’avenir. C’est la version américaine, chic et kitch, de celle qui, depuis la chute de Beyrouth, est devenue la plaque tournante du commerce et de la finance au Moyen Orient…    A l’est, la ville basse brasse une foule d’1,3 million d’habitants et des millénaires d’histoire. C’est dans cette partie que nous visitons le Théâtre, le musée et la citadelle. De la citadelle aux célèbres colonnes d’Hercule, cette métropole se donne pour ce qu’elle est : l’une des cités les plus anciennes du monde, avec Jéricho et Damas…    A la sortie d’Amman, en direction de Jerash, les collines pelées cèdent la place aux forêts naturelles avant que le désert de rocailles n’envahisse l’horizon. Un arrêt au premier château du désert : Qsar Amra. Construit sous le règne du calife Walid 1er , il abrite des fresques d’époque Omeyyade exceptionnellement préservées décrivant des scènes de chasse (de mammifères que la chasse a conduit depuis à l'extinction au Proche-Orient), des fruits et des femmes. Il contient également un système thermal divisé en trois pièces, témoignant d'une influence romaine. Quelques kilomètres plus loin nous visitons le Qsar Azraq. C’est un château construit en basalte au 13ième siècle sur l’emplacement d’un bâtiment romain. Le lieu fut ensuite occupé sans interruption par toutes les dynasties au pouvoir. Lawrence en fit son quartier général en 1917 pendant la grande révolte arabe. De retour à Amman en fin de soirée nous dînons au Al Pasha, un restaurant oriental…
 


 
 
le 10-10-2008 08:47

ENTRE SAVANE ET VIE SAUVAGE...

Tanzanie, Kenya du 7  au 17 octobre 2000

    Destination privilégiée des amateurs de vie sauvage, de plages ou de vestiges archéologiques, l’Est africain offre pêle-mêle neiges éternelles, lacs, déserts, sable blanc et cocotiers, terres agricoles, savane, brousse, forêts. Carrefour de peuples où l’humanité a fait ses premiers pas, le Kenya et la Tanzanie sont aujourd’hui habités par les primitifs Khoisan, les fiers pasteurs Nilo-Hamites (Massaïs, Samburus,Turkanas), des Bantous influents qui règnent en maître sur toute l’Afrique subéquatoriale, des nomades couchites venus des hauts plateaux d’Ethiopie et de Somalie, les descendants indiens des constructeurs de l’Uganda Railways, et des Européens que l’indépendance n’a pu arracher à ce qui est devenu leur véritable patrie…    L’infime partie de ce pays grand comme deux fois le Kenya ou la France, le Nord Tanzanie recèle les réserves naturelles les plus riches et les plus spectaculaires du monde. Si le pays est peuplé de plus de 130 ethnies différentes, la région que nous allons visiter est presque exclusivement Massaï ; elle appartient, aussi bien du point de vue géographique qu’ethnique, au même ensemble que le Massaï Mara et Amboseli au Kenya…    Il y a onze ans, en octobre 1989, nous avions déjà parcouru le pays Massaï au Kenya entre les parcs de Nairobi, Aberdare, Nakuru, Samburu et Massaï Mara. Cette fois-ci nous commençons notre safari par le Nord de la Tanzanie…
 


 
 
le 09-10-2008 06:33

SUR LA TRACE DES ANCETRES...

Italie, Sorrente du 8  au 15 juillet 2000

    Falaises échancrées de criques, jardins d’agrumes et senteur enivrantes, villes roses ou dorées en balcons sur la mer, et le Vésuve en toile de fond. Une de ces merveilles dont l’Italie a l’exclusivité. Le golfe de Naples, en un mot : bellissimo !.. .    Capri, Sorrente, Pompéi, le Vésuve, Naples ! Le plus beau golfe d’Italie s’ouvre comme un sourire sur la Méditerranée qui n’est jamais si chaleureuse qu’à l’heure où le soleil rouge descend doucement sur la baie. Ce sourire, c’est peut-être celui de Sophia Loren, qu’on attend sans cesse au détour d’une ruelle de Scapanapoli ou d’un escalier de Santa Lucia, les quartiers populaires de Naples. C’est, plus sûrement, celui d’un peuple dont l’âme est un savoureux mélange de mélancolie et de joie de vivre, de mystère et de passion…    Mais c’est aussi la terre de mes ancêtres paternels. Quelques part dans le petit village de Résina, Herculanum au temps des Romains, Ercolano aujourd’hui que j’ai retrouvé le plus ancien du clan des Madonna : Pasquale né au environ de 1745…    Pour essayer d’aller plus loin dans les recherches, nous partons sur place par le premier vol Marseille-Milan-Naples. Dès notre arrivée sur le tarmac, la voiture particulière que nous avons louée pour nos déplacements nous attend…
 


 
 
le 09-10-2008 05:02

Abd el-Kader et la franc-maçonnerie

     En ce bicentenaire de la naissance de l’émir ‘Abd al-Qâdir ibn Muhyi al-Dîn al-Hassanî dit al-Jazâ’irî, il nous a paru opportun de faire le point sur certains aspects contestés de sa vie, si complexe, si dense, qu’elle a pu faire l’objet d’approximations partisanes.    En ses temps troublés où l’histoire est revisitée des deux côtés de la Méditerranée, les chercheurs, et particulièrement les historiens, ne peuvent accepter que les Etats leur indiquent comment ils doivent écrire et enseigner l’Histoire, surtout quand elle est nationalisée.    Mais l’étude des relations entre la franc-maçonnerie et le soufisme, à travers l’exemple exceptionnel d’Abd el-Kader, n’est pas chose simple. En effet, celle-ci doit s’appuyer à la fois sur la documentation historique et sur le vécu, la sensibilité et la discrétion propres aux adeptes des voies spirituelles et initiatiques.    C’est pourtant ce défi que tente de relever ici un auteur qui revendique le droit à une sorte de schizophrénie professionnelle : être rigoureux dans la documentation proposée mais en sachant que tout n’est pas accessible à la connaissance médiatisée par la seule science ou la raison.    Ce pari est fondé sur la posture d’un chercheur talonné par le vécu du cherchant qu’il est aussi.    Puisse cette expérience périlleuse être comprise comme elle est proposée, pour mieux approcher toute la complexité de l'aventure humaine.Bruno Etienne, Professeur émérite des Universités, auteur de nombreux ouvrages sur le champ religieux, dont L’initiation, 2004, la Spiritualité maçonnique, 2006, aux Editions Dervy, et Heureux comme Dieu en France, Editions Bayard, 2005.
 


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le 08-10-2008 08:39

FARNIENTE ET AVENTURE...

Sénégal, Sally du 2  au 30 avril 2000

    Comme dans la chanson, il y a le ciel, le soleil et la mer… En route pour la deuxième fois vers le Sénégal. Moins de six heures d’avion et nous voici sous les tropiques ! A nous les plaisirs de la plage, quelques excursions en brousse et des marchés colorés de ce pays d’Afrique où règne la bonne humeur…    Cette fois-ci nous sommes invités par Jacky et Simone, que nous avons rencontrés lors de notre premier séjour au Sénégal. Ils ont achetés une case au bord de la mer sur la petite côte à Sally. L’objectif est de remettre de l’ordre dans le syndic de copropriété et de préparer la prochaine assemblée générale qui aura lieu en France. Farniente et aventure dans l’administration sénégalaise…    Sur un magnifique terrain clôturé par des magnolias tout en fleurs avec un jardin agrémenté de plante tropicales rivalisant de couleurs chatoyantes, une case ronde, sur deux niveaux, construite en matériaux traditionnels, nous offres une villégiature de rêve pour un mois…    Pour un séjours en douceur, Sally, à 80 kilomètres au sud de Dakar, est un joli lieu d’accueil. Avec son golf et son casino, c’est la reine de la Petite Côte, une région si agréable qu’on l’appelle la riviera sénégalaise. Les mots d’ordre ici ? Paresse, indolence, art de vivre…    Comment résister à ces kilomètres de plage où, sur le sable blond, les transats s’alignent sous les parasols ? Et à cet Océan chaud toute l’année ? Les hôtels sont tous installés les « pieds dans l’eau ». Jolis pour la plupart, ils ont construit leurs piscines sous les palmiers et les cocotiers. Ils ont des jardins splendides fleuris d’hibiscus et des bungalows tout confort qui rappellent le style du pays avec toits de chaume et décoration africaine…    Ainsi pendant un mois, au grès de nos activités, classées farniente ou travail, le même rituel immuable se déroule chaque jour. Nous quittons tôt le matin la case résidentielle pour marcher le long de la route goudronnée qui mène au cœur du village. Les rencontres sont surprenantes et toujours conviviales. Les bergers conduisent leurs chèvres vers les pâturages à la sortie du village. Des enfants joueurs nous invitent à faire un morceau du chemin sur le dos d’un ânes récalcitrant…    Au village le jeux coutumier du marchandage fait rire aux éclats ces plantureuses marchandes de fruits et légumes qui nous apostrophent pour le plaisirs de nous entendre parler. Ils faut faire provisions de mangues, de tomates, de poissons et crustacés pour le repas du soir…    Plus loin dans la matinée nous rencontrons les riverains de la copropriété pour discuter des travaux d’aménagements à faire dans le lotissement et donner quelques instructions aux femmes de ménages pour la préparation des cases à livrer aux nouveaux acquéreurs…    Tout les midis nous sommes les hôtes du patron de l’Hôtel « l’Espadon » qui essaye par tout les moyens de nous soudoyer. Ils veulent obtenir de Jacky (président du syndic) qu’il accepte de vendre le lotissement à leur société. Une entreprise qui semble être dirigée par une « huile » du gouvernement français que nous ignorons. Avant le repas, en leur présence, nous assistons à l’arrivée de la pêche au gros…    Après la sieste obligatoire qui dure au moins jusqu’à 17 heures, nous débutons une longue promenade le long de la plage de sable fin, ponctuée par quelques bains rafraîchissants jusqu’à la tombée du jour…    Le soir venu, nous retrouvons la case avec plaisir, car un chef sénégalais nous concocte chaque jour des plats traditionnels que nous dégustons généralement avec des invités locaux : le fils du marabout, le chef du village, ou des artisans rencontrés dans la journée. Un vrai moment de partage. La soirée se termine par une grande discussion sur un sujet qui fait l’actualité du Sénégal. Les uns avec un verre de whisky coca, les autres avec du coca nature, nous refaisons le monde et le Sénégal en particulier…    L’âme de l’Afrique vibre au rythme de la Cora et du Balafon. Nous sommes traités comme un coq en pâte. « Teranga », dit-on en wolof pour vous souhaiter la bienvenue. Après on bavarde en français, la langue officielle du pays et l’on blague volontiers. Savez-vous comment les sénégalais nomment les touristes qui reviennent régulièrement ? Les Sénégaulois ! Oui, mais voilà ! On a du mal à rentrer en France…
 


 
 
le 07-10-2008 09:08

LES "GONDOLIERS"...

Italie, Venise du 1er  au 5 juin 1998

    Au siècle de la navette spatiale et des ordinateurs, Venise et ses vieux palais de marbre restent toujours la principale attraction touristique du monde. Nos contemporains veulent-ils démontrer par là qu’il leur est absolument vital de rester rattachés à la tradition ?…    Ville cosmopolite, Venise a subi depuis des siècles toutes les influences, de l’Occident comme de l’Orient. Son génie est d’avoir su les intégrer et les dépasser vers une civilisation authentiquement vénitienne. Son charme est d’avoir assis sa puissance et son rayonnement sur la beauté. On oublie souvent qu’elle a été fort peu longtemps italienne, car elle fut surtout la métropole de son propre empire s’étendant sur toute la Méditerranée…    Redoutable autrefois, la « Cité des Doges », appelée aussi la « Dominante », ne joue plus aujourd’hui de rôle politique sur la scène internationale. Elle occupe seulement une première place dans le cœur des amoureux, des poètes, des intellectuels et des esthètes de tous les pays du monde. Ce pouvoir d’attraction est tel, qu’elle risque d’être asphyxiée par ses « fans », au point que la municipalité de Venise envisage sérieusement d’instaurer des quotas pour limiter ses visiteurs…    Pour apprécier davantage le somptueux décor de Venise, il faut posséder un certain nombre de repères historiques et artistiques. Avec quelle émotion alors, on évoquera sur place la grande ombre de Lord Byron se baignant dans le Grand Canal ou les scènes de ménage homériques des amants terribles de Venise : George Sand et Alfred de Musset, sans parler des villégiatures célèbres de Bonaparte, Turner, Monet, Richard Wagner, Gabriel Fauré, Max Ernst, Samuel Beckett, etc.…    Papi et mamie Madonna fêtent cette année leur 50ième anniversaire de mariage, l’occasion est donc toute trouvée pour leur offrir ce voyage et par la même, les accompagner avant la mise en place des quotas fatidiques…    Au départ de Marseille Provence, un petit « coucou » d’Air Littoral nous dépose sur le tarmac de Nice, puis c’est au tour d’un Airbus de prendre le relais jusqu’à l’aéroport de Venise. Papi, dont c’est le baptême de l’air, en profite pour visiter la cabine de pilotage. Il fait la conversation avec le comandant de bord et, il faudra l’insistance de l’hôtesse de l’air pour le ramener à sa place.    Après les formalités de police et de douane, notre correspondant sur place nous dirige vers le débarcadère ou une vedette rapide nous attend. Ce canot de luxe tout en acajou et en cuivre fonce dans la lagune en laissant derrière lui une gerbe d’eau impressionnante. Après une demi-heure de navigation, le matelot ralentit son embarcation à l’entrée du Grand Canal, puis se laisse glisser jusqu’au ponton privé de l’Hôtel Rialto***, ou se trouve nos appartements décorés dans un pur style vénitien…    Tout près de l’hôtel, nous flânons vers le pont du Rialto. Tout un dédale de ruelles butent en cul-de-sac sur un quai désert, un canal, ou enjambent les eaux par de petits ponts en dos d’ânes, à balustres de marbre. Les vitrines aimantent le regard. Lumière chaleureuse de ces incroyables pâtisseries qui débordent de trésors sucrés. Lumière plus intimiste, ambrée, des boutiques ateliers où se fabriquent les velours satinés, les papiers moirés ou encore les masques derrière lesquels on se cache pendant le carnaval…    Venise se lève tôt, et toujours de belle humeur. Dès 8 heures, les ruelles sifflotent. Restaurateurs et ménagères se bousculent près du pont du Rialto. Sous les arcades médiévales de la Pescheria, les commerçants déballent poissons et crustacés ramenés par les pêcheurs vénitiens. Il y a aussi le rendez-vous du quai du rio Barnaba avec son marché flottant. Les berges amarrées s’y balancent sous des montagnes bariolées de fleurs et de légumes. Les marchés vénitiens sont parmi les plus charmants du monde…    Très commerçante aussi, la rue Garibaldi et ses déballages. Les vénitiens y tiennent encore le haut du pavé. Ce quartier du Castello, qui s’étire jusqu’à l’Arsenal, attire peu de touristes. Pourtant, on y fait les flâneries les plus poétiques de Venise. Places secrètes et lacis de venelles qui se terminent sur le miroir des canaux. Maisons fleuries aux murs ocre ou abricot que le soleil embrase. Bistrots où le parler vénitien roule en caracole, ponctué de gestes envolés. Tout un opéra !…    Venise serait la ville la plus chère d’Italie ? Sans doute, mais les habitants et les habitués savent que ses vrais plaisirs ne coûtent que quelques lires. Un expresso au pied de l’église Santa Maria de Miracoli, bijou Renaissance. Une douceur à la pâtisserie Rosa Salva, campo Zanipolo. Une trattoria classique « Alla Madonna », au cœur de Venise, Calle della Madonna, tout prés du pont du Rialto qui propose de bonnes pâtes et des poissons…    Nous faisons maintenant une halte devant le Pont des Soupirs ou se tenait autrefois le tribunal. Emprunté par les condamnés, dont la détresse faisait souvent peine à voir, lui a valu son surnom. Le Pont des Soupirs passe au-dessus du Rio du Palais. C’est une élégante construction en pierres blanches d’Istrie qui conduit au Palais des Seigneurs de la Nuit, prisons tristement célèbres où Casanova fut un des seuls à s’évader. Tout le monde le cherche, le photographie, le traverse, le contemple. Alors, nous faisons comme tout le monde. Il n'y a finalement pas de mal à admirer les merveilles d'architecture, même si on a un petit peu de mal à s'isoler dans la contemplation…    A Venise, le cycle de l’eau gouverne vos pas, échancre un parcours de pierre, d’ors et de verre le long duquel, de pont en pont, la belle égrène ses multiples palais. C’est entre le pont du Rialto et la place Saint Marc que se concentrent nos tribulations de ce jour. D’abord la place Saint Marc, le cœur de la ville depuis la nuit des temps qui brasse les époques, croise les siècles et condense les styles…    Le lion, emblème de la ville, qui protège toujours jalousement la somptueuse basilique Saint Marc. Le Palais des Doges, qui retrace l’histoire de Venise. Et le musée de l’Accadémia, qui abrite un incomparable collection de peintres célèbres : Bellini, Carpaccio, Titien, Véronèse, le Tintoret. Les Amateurs d’art plus contemporain peuvent découvrir une magnifique collection au Palazzo Grassi au bord du Grand Canal…    Pour autant, sa dévotion à l’art avec un grand « A » n’empêche pas Venise de faire la part belle aux manifestations commémoratives. Ce matin sur la place Saint Marc on fête le bicentenaire des carabiniers de la ville. Mamie en profite pour se faire photographier avec un jeune et bel officier…    C’est maintenant le temps de faire une pause au Florian. Depuis trois siècles, ce café de légende cultive l’art du raffinement. Servi par des garçons stylés, le cappuccino est mousseux à souhait. Les amoureux s’isolent dans des petits salons ornés de boiseries peintes ou dans des boudoirs rococo. Nous préférons la terrasse où un orchestre à corde semble jouer avec les rayons de soleil. Sans même fermer les yeux on croit voir débouler Casanova et ses courtisanes aux gorges pigeonnantes. Quand l’addition se présente, le rêve s’estompe brutalement. Il faut revenir à la triste réalité du quotidien. Venise est un rêve éveillé…    « Ciao ! » Un gondolier fait irruption à la Ravetta d’Eddi, une trattoria bien vénitienne. Un éclat de rire, un pas de danse improvisé et il commande du proscecco, ce champagne local et bon marché qui fait l’ivresse pétillante. Frizzante, dit-on ici. Les gondoles ? Venise en possède 400. Voilà neuf siècles qu’elles glissent sur les canaux. Hier au service des comtesses et des marchands, aujourd’hui pour les amoureux. En tee-shirt rayé et chapeau de paille, les gondoliers se faufilent sous les 447 ponts de Venise et tanguent sur le Grand Canal entre palais et palaces. Parée de ses mythes, la Sérénissime s’active et trône au milieu d’une lagune dont les eaux palpitent sous un joyeux trafic…    Ornée d’un bouquet de roses, la proue d’une gondole perce le brouillard, glisse, nonchalante, sur les eaux d’un canal miniature. Soudain, au détour d’un pont, l’horizon s’élargi. D’abord fantomatique dans son halo de brume, la silhouette théâtrale d’un palazzo se précise : colonnades torsadées, ogives, loggias, ornements baroques et cheminées coniques, si typiquement vénitiennes. Délicieuse impression de s’être évadé du quotidien lorsqu’on défile ainsi, à fleur d’eau, devant les palais du Grand Canal…    Nappées de lumière ouatées, les îles de la lagune sont des mirages qu’on aborde en vaporetti, ces bateaux municipaux qui cheminent doucement sur l’eau. A Murano, les souffleurs de verre officient devant leurs fours incandescents. Rendez-vous très prisé des italiens, l’auberge Valmarana propose une cuisine généreuse, pâtes en sauce et poissons à la vénitienne. A Burano, l’île des dentellières, les maisons de poupées sont badigeonnées de couleurs vives et fruitées. Si Burano a bâti sa réputation sur la dentelle, c'est également un village de pêcheurs aux petits canaux entièrement bordés de maisons aux couleurs vives. Il s'en dégage une atmosphère sereine et authentique, la magie des couleurs, l'odeur du petit marché, le linge suspendu aux fenêtres. On aime…    A Torcello la secrète, berceau de Venise, une majestueuse basilique byzantine surgit entre roselières, herbes folles et jardinets. Du haut du campanile, on domine la lagune, ses chenaux, ses îlots peuplés d’aigrettes et ses paysages liquides qui sont l’envers sauvage de Venise. A l’extrême sud de la lagune, voilà Chioggia, la cité des pêcheurs baignée par l’Adriatique. Un marché de poisson occupe les quais du canal Della Véna. Bariolées et ventrues, certaines barques traditionnelles arborent toujours leurs voiles triangulaires…    Nous avons découvert une ville que certains considèrent comme la plus belle ville du monde. Une ville qui a su rester dans sa plus simple expression, comme une actrice sans fard. C’est de ses quartiers excentrés où le passé s’enlise, où l’histoire s’engouffre dans les lézardes des palais millénaires, que la Sérénissime commence à vous envoûter…    Venise nous accueille dans son quotidien ordinaire et paraît extraordinaire avec son linge suspendu au-dessus des rues et ses bacari typiques où l’on grignote à peu de frais. Ces quartiers populaires montrent, au hasard des ruelles, la vie des petits artisans, travaillant ici le verre ou les maquettes vénitiennes, là des pâtes fraîches fabriquées à la main et au tambour. Sans oublier les gelati, fameuses comme celles de la gelateria Alaska de Santa Croce. Même authenticité dans les îles comme Burano, chère au cœur de Philippe Starck qui y a acheté deux maisons. Ici, les hommes pêchent et les femmes brodent…    Enfin difficile de quitter la ville sans un tour à la fameuse plage du Lido de « Mort à Venise ». Et tant pis s’il n’y a plus ni calèches ni carrosses comme au temps de Tadzio, le héros de Thomas Mann, la plage est toujours là, avec ses cabines de bain, insolente de beauté. Mais mourir à Venise, nous n’y pensons pas. Comme tous les touristes, nous n’avons qu’une idée en tête : revenir !…
 


 
 
le 07-10-2008 05:19

LA PENSEE TERNAIRE

    Toute construction sacrée est le produit d’une dualité, celle de la matière et de l’esprit, du Verbe qui s’est fait chair. Cette dualité n’est pas un conflit, une opposition de principes, une lutte à mort entre un prétendu bien et un supposé mal, mais la condition même de la vie. Opposer l’esprit et la matière, l’homme et l’univers, c’est rester dans la séparation. La  démarche initiatique nécessite de percevoir les deux polarités, leur opposition comme leur complémentarité, de les regarder, donc de s’en détacher afin de les unir pour reconstituer l’unité dont elles procèdent. A chaque grade, le rituel donne, sinon le troisième terme, du moins la possibilité de le trouver en éveillant une capacité de vision particulière.    Le symbole du pavé mosaïque en apporte une bonne illustration. Il peut être abordé selon une démarche en trois temps qui, reprenant les éléments précédents, nous conduira de la manifestation extérieure jusqu’aux frontières du non-manifesté, jusqu’au monde du principe créateur.    On peut le considérer en premier lieu comme la manifestation d’une forme contenant l’univers vivant et manifesté. A ce niveau, le pavé mosaïque apparaît comme une évocation de la dualité : noir et blanc, ombre et lumière, masculin et féminin, ciel et terre, connaissance et ignorance, etc. Cette alternance de carrés évoque un moment de la création du monde régi par le nombre Deux. Il symbolise le principe de manifestation dans son aspect de « volonté » de se manifester qui se concrétise par le dédoublement de l’Unité qui prend la forme d’un carré long. Le pavé mosaïque nous rappelle à ce stade que la dualité est inhérente à toute vie, ce qui ne veut pas dire que toute vie se résume à la dualité.    En deuxième lieu, on peut le voir comme l’un des éléments de la construction symbolique de la loge. Il en constitue la base, le fondement, le sol. A ce titre, il donne la dynamique de la démarche et conduit à rechercher et à vivre le troisième terme. Cette dynamique permet de trouver la stabilité à partir de laquelle il devient possible d’élever l’Œuvre.    Sur le plan moral, cela rappelle en permanence au maçon que si toute chose créée est nécessairement duelle, une vision duelle des choses ne conduit qu’au dogme, à la division et à l’intolérance. Il y a une démarche à entreprendre pour concilier, réunir, harmoniser. Intégré dans un espace sacré, le pavé mosaïque évoque un mouvement, une action de dépassement qui débouche sur une règle de vie.    Un troisième niveau de perception de ce symbole consiste à le considérer non plus seulement comme intégré dans un espace sacré, mais comme une section de cet espace, celle qui est délimité par les trois piliers, par exemple. On peut alors se demander si c’est le pavé mosaïque qui engendre les trois piliers ou si, au contraire, ce sont les trois piliers qui font apparaître le carré long. Ces deux points de vue ne sont pas contradictoires. Si l’on part du pavé mosaïque pour aller aux trois piliers, on est en présence du chemin initiatique caractérisé par l’épreuve ; il part de la manifestation pour aller vers l’origine, à l’inverse, on part des piliers pour générer le pavé mosaïque, on est en présence d’une position de créateur, de Maître d’Œuvre ; il part du monde des causes pour construire et transmettre.    Ne rien exclure, mais tenter de voir ce qui relie des choses apparemment opposée, voyager au cœur du mouvement, sans opposer mais en reliant, c’est la clé de la pensée ternaire…Jakin,
 


 
 
le 06-10-2008 09:04

SUR L'ILE DE LUMIERE...

Madère du 18 au 25 septembre 1995

    La passion des couleurs, des lumières fortes, une tradition inégalée de feux d’artifice puisent peut être leur origine dans l’immense incendie qui, au 15ième siècle, embrasa l’île entière. Incendie volontaire déclenché par les premiers découvreurs portugais qui, pour s’implanter sur une terre totalement recouverte par la forêt (le nom de Madère vient de « Madeira », bois en portugais), décidèrent d’y mettre le feu. Feu qui, dit-on, dura sept ans !…    Peut-être est-ce en partie à ce feu fertilisant que Madère doit la folle exubérance de sa végétation. Au feu et au travail acharné des hommes qui, au fil des siècles, créèrent un réseau d’irrigation unique au monde…    Il est constitué par les levadas, ces rigoles soigneusement entretenues où, depuis la cime des monts une eau pure cascade joyeusement, dérive, s’évanouit, renaît, chuchote sans fin, avant d’atteindre les parcelles en terrasses qui transforment bien des lieux de Madère en jardins suspendus entre terre et ciel. Le long des levadas, des sentiers d’entretient bordés d’orchidées et d’hortensias sauvages mènent le promeneur partout où va l’eau vive. Et cela sur près de deux mille kilomètres !…    Quelques affaires jetées à la hâte dans une valise, puis nous partons pour l’aéroport de Marseille Provence, curieux de découvrir cette terre que l’été semble avoir choisie pour passer l’hiver. Quelques heures de vol plus tard, et une escale à Lisbonne au Portugal, nous atterrissons de nuit à Funchal où notre guide nous attend…
 


 
 
le 05-10-2008 06:00

LE MOT DU WEBMASTER

AUJOURD'HUI C'EST DIMANCHE

LE WEBMASTER SE REPOSE

L'AIR PUR FAIT DU BIEN !...

 


 
 
le 04-10-2008 08:04

CHEZ LES BOURBONS...

03 – ALLIER, Bourbonnais du 22 au 25 septembre 2008 

     De la phéhistoire castelperronienne à nos jours, l’homme a marqué le département de l’Allier de son indélébile empreinte. Les Bourbon, future dynastie royale, ont laissé une floraison de châteaux et de belles demeures ; leurs voisins clunisiens ont apporté avec foi les témoignages inoubliables de l’art roman ; tous les humbles hommes du terroir ont imprimé les marques de leurs modestes talents. De ce printemps d’histoire est né un riche patrimoine culturel marqueur de temps à venir voir…    Ce territoire d’une grande douceur invite à la promenade, au cœur d’une nature intimiste et préservée, à travers une mosaïque de paysages contrastés : forêt de Tronçais, gorges de la Sioule, Montagne et Bocages bourbonnais, Val de Cher, Val d’Allier et Combraille. L’Allier descendue des contreforts du Massif central, s’assagit pour conserver en paix les oiseaux de passage. Montluçon l’industrieuse, Vichy l’élégante et Moulin la royale, trois villes veillent sur ce département au charme tout en nuances.    L’Allier est riche d’un patrimoine historique considérable marqué du sceau des ducs de Bourbon, dérivé d’une histoire romanesque aux personnages illustres comme Anne de Beaujeu et le connétable de Bourbon. Le patrimoine roman et de ses églises est inestimable. Il y mêle différentes influences : auvergnate, berrichonne et bourguignonne…    Six heures de route sont nécessaire pour approcher le triangle des Bourbon : Moulin, Souvigny, Bourbon l’Archambault. La nature donne l’impression d’avoir repris des droits grâce aux rivières et étangs artificiels, aux allées sinueuses, aux grands arbres. Une virée dans le vert, dans tout les tons de vert…
 


 
 
le 04-10-2008 05:48

LE MIROIR ET LA MORT

Le Miroir du principe
    On connaît la fortune du miroir dans la littérature occidentale : des contes traditionnels (Blanche Neige) aux contes moderne (Lewis Carroll, De l’autre côté du miroir et ce qu’Alice y trouva), du romantisme fantastique (Hoffmann, L’histoire du reflet perdu, Maupassant, Le Horla) au surréalisme (Rigaut, Lord Patchogue, Cocteau, Le Sang d’un Poète).     Si le miroir excite autant les imaginations, c’est qu’il est un objet étrange. Cette étrangeté provient du double paradoxe de la perception, d’une part, le reflet de soi dans le miroir dédouble le sujet ; d’autre part, l’espace du reflet est perçu comme le prolongement de l’espace réel au-delà du miroir. Le double ouvre sur des vertiges identitaires, l’espace sur des vertiges ontologiques. D’un côté, c’est Lord Patchogue qui se cherche et se perd dans une série de reflets. De l’autre, c’est Alice qui découvre un monde fantastique en passant à travers le miroir.     L’imaginaire littéraire du miroir s’appuie ainsi sur l’étrangeté bien réelle d’une expérience perceptive qui donne à voir un double de soi et du monde au statut problématique. Cet étonnement face au miroir se retrouve jusque dans l’étymologie du terme qui vient du latin minari, « admirer » mais aussi « regarder avec étonnement », « être surpris ».     L’expérience des vertiges du miroir n’est toutefois pas un apanage occidental. D’une part, les miroirs sont présents depuis fort longtemps dans bien des parties du monde, en Chine ou au Japon comme en Egypte ancienne. D’autre part, la surface réfléchissante de l’eau (ou d’un minéral cristallin) a tout de même permis aux peuples sans miroir de ne pas rester des peuples sans reflet, avant que le commerce ne diffuse universellement les petits miroirs à main.     En Afrique centrale, cela fait cinq siècles que les miroirs européens ont commencé à circuler le long des voies de traite. Tout un ensemble de représentations et de pratiques les concernant a donc eu le temps de s’y développer et de s’y stabiliser : représentations inquiétantes qui associent miroirs, fantômes et sorciers, mais aussi pratiques divinatoires et initiatiques où le miroir joue un rôle de premier plan.    La figuration de Janus en double visage opposé suggère l’image du miroir ou celle du reflet dans l’eau. Et, par la grâce de la réflexion, au deux sens du terme, ont est conduit à mille interrogations qui traversent la philosophie, la morale, la science et sans doute, la poésie.    On interroge le miroir, c’est-à-dire, on s’y regarde pour se connaître et se reconnaître. Il répond, c’est-à-dire il nous renvoie une image que nous interprétons et il nous permet de nous situer en tant que corps par rapport aux autres.    Le miroir est donc un outil de connaissance de nous-mêmes, de notre réalité physique et, parce qu’il nous renvoie notre image, il nous met face à nous-mêmes, face à notre regard et, par delà, face à notre conscience, à notre âme… « Les yeux sont le miroir de l’âme ».    C’est pourquoi, il est hautement symbolique puisqu’on passe inévitablement du physique, du corps à l’esprit.    Ne dit-on pas : « Ah si je faisait cela, je ne pourrais plus me regarder dans un miroir ? ». Le miroir, c’est-à-dire l’image de moi qu’il me renvoie, devient mon double, ma conscience et mon propre juge. Il nous questionne sur nous-mêmes, nous renvoie à l’introspection, au « connais-toi toi-même » de Socrate.    Il est d’ailleurs présent aussi dans les représentations symboliques profanes des Vertus. Il est l’attribut de la Sagesse qui se réserve d’agir en toute connaissance de cause, qui a réfléchi au sens plein du terme. Il est aussi l’attribut de la Prudence qui, elle, tient le miroir comme un rétroviseur et découvre ce qui se passe là où elle ne voit pas. Il est enfin – est cela est évident – l’attribut de la Vanité. Celle-ci ne voit dans le miroir que l’apparence des choses, sa beauté, sa jeunesse, sa séduction qui bientôt seront abîmer par le temps, puis par la mort. Une sorte de miroir aux alouettes qui trompe celui ou celle qui ne découvre pas l’au-delà de cette surface polie, glacée.    Le miroir dit un proverbe est le vrai cul du diable. Derrière le miroir du diable rôde aussi la mort. L’irruption de la mort donne sa dimension tragique au spectacle de la belle qui se mire.    Dans la Loge, ce miroir qui revient est une autobiographie narcissique habilement fictive : il fait revenir la mémoire des mots, des images, des obsessions, des personnes, des objets fétiches pour tenter de trouver la cohérence et le sens à ce personnage qui se nomme Franc-Maçon.Le Miroir : Illusion et réalité    Le cheminement de notre pensée nous amène à nous interroger sur l’ambiguïté du miroir, sur sa polyvalence. Capable de la reproduction instantanée et totalement fidèle de n’importe quoi, il propose une photographie, mais une photographie fantôme, puisqu’il suffit de bouger le miroir de quelques centimètres ou de se déplacer soi-même pour avoir une autre image, sans trace aucune de la première. Ainsi on y fait apparaître et disparaître ce que l’on veut. Chacune de ces images n’est qu’une fugace illusion, une sorte d’apparition quasi magique sur cette surface brillante.    Pour mettre en évidence la polyvalence du miroir, sa signification symbolique à la fois de reflet, de réflexion et, d’autre part d’illusion évoquons l’histoire de Narcisse :    Jeune homme grec d’une grande beauté, insensible à l’amour passionné de nymphes et de mortelles, Narcisse, un jour, se penchant sur l’eau d’une source, s’éprit de sa propre image et, voulant la rejoindre, se noya.     Psychologues et moralistes ont repris ce mythe pour en faire le symbole de la vanité, de l’égocentrisme, de l’amour de soi. On parle de narcissisme à propos des gens trop attentifs à eux-mêmes, à leur image, à leur succès, à leur pouvoir.    Le miroir n’est qu’un objet créé par l’homme. Lisse, glacé, brillant, argenté, il nous trompe sur sa profondeur. Il n’en a pas ; il n’est qu’une surface menteuse contre laquelle nous nous casserions la tête s’il nous prenait l’envie d’y pénétrer autrement que par l’imaginaire.    Mais revenons à notre conte mythologique : Narcisse est victime d’une double illusion.    Une première illusion due à l’ambiguïté du miroir. Il a cru à la réalité de cette image qui n’était que virtuelle. Il a cru pouvoir rejoindre, retrouver ce beau jeune homme qu’il voyait dans l’eau et il n’a pas compris que ce n’était qu’une illusion, que ce jeune homme n’existait pas dans l’eau, qu’il n’était autre que le reflet de son propre corps.    Une seconde illusion a abusé Narcisse, cette fois non plus due au miroir mais à lui-même. Narcisse s’est pris pour quelqu’un d’autre. Il ne s’est pas reconnu parce qu’il ne se connaissait pas. Il n’avait pas d’identité. Il ne savait pas qui il était. Et, cette ignorance l’a conduit à sa perte, à la mort.    La confrontation au miroir au cours du Rituel d’initiation nous apparaît de plus en plus riche. A travers ce symbole, on nous invite à reconnaître pas seulement les traits de notre visage, ce que nous sommes, mais à reconnaître (dans le sens d’accepter), à prendre conscience de qui nous sommes.    La Loge elle-même est notre miroir. Les Sœurs et les Frères apprenant à nous connaître nous renvoient une image qui n’est pas toujours celle que nous croyons donner. Ainsi, il nous arrive quelquefois d’être étonnés de l’interprétation que l’on peut faire de nos comportements.    Le miroir offre le pire et le meilleur. Il nous offre une image illusoire, virtuelle qui peut nous entraîner à la vanité, au narcissisme, voire à notre perte ; ou au contraire (et ce n’est pas mieux) si notre image ne nous satisfait pas, au complexe d’infériorité, avec son cortège de repliement sur soi, d’amertume, de jalousie.    Mais, si nous allons au-delà de cette image apparente, par la réflexion, par l’introspection, le miroir peut nous aider à découvrir les chemins de notre vérité et à forger un moi plus cohérent, plus solide et donc meilleur.    Les miroirs ne sont pas seulement « bons à penser », ils sont également « bons à manipuler ».Le Miroir et La Magie    Il y a aussi l’au-delà du miroir. Que se passe-t-il derrière le miroir ? Va-t-on y trouver l’autre Moi… la Mort… un mystérieux ailleurs… le Sacré… l’énigme résolue du Destin ?    Alice traversant le miroir y fera un voyage au Pays des Merveilles ; Orphée, par le génie de Jean Cocteau découvrira l’inquiétant Royaume de la Mort.    Et puis, il y a l’imaginaire psychologique et affectif qui a fait avec le miroir une sorte de pacte diabolique, défiant le Temps et l’Espace. Il y a le miroir magique de Blanche Neige, qui sait tout, il y a le miroir de la Belle et la Bête, magique lui aussi car il a le don d’ubiquité.    Il y a aussi ce conte peu connu de Charles Perrault, Le miroir ou la métamorphose d’Orante, un homme Orante, joue le rôle d’un miroir et finit par en devenir un.    Les peintres du 15ième siècles et de la Renaissance ont très souvent reproduit des miroirs convexes dans leurs œuvres. Le miroir peint ainsi renvoie au mystère d’une présence au second degré. En 1436, dans la Vierge au Chanoine Van der Paele, fait apparaître son visage dans les reflets du bouclier de saint Georges, faisant office de miroir convexe.    Cette présence de l’auteur en très petite dimension, dans le miroir comme second degré, nous renvoie au double, au fantôme dont nous allons parler dans un instant.    Le miroir peut aussi présager l’avenir. La reine Catherine de Médicis consultait Nostradamus et ses miroirs pour connaître le destin de ses fils et de la France.    De toute manière, la mort est au bout du chemin. Le peintre Furtnagel le rappel dans le double portrait des époux Burgkmair. La femme tient dans la main un miroir où se réfléchit, non pas leurs deux visages mais leurs deux crânes décharnés. Portraits fidèles et en même temps rêverie philosophique sur l’inéluctable destin de l’homme.    Le miroir, derrière sa surface mystérieuse recèle les rapports secrets entre les êtres et les choses ; leurs infinies et subtiles connivences nous mènent aux grandes interrogations sans réponse. Jean Cocteau disait : « Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu avant de renvoyer les images ».Le Miroir et  les fantômes    Jean Cocteau disait aussi : « Les miroirs sont des portes par lesquelles la mort va et vient… Du reste, regardez-vous toute votre vie dans une glace et vous verrez la mort travailler comme des abeilles dans une ruche de verre ».    Ombre et reflet sont donc des images particulièrement sensibles, puisque c’est l’intégrité du sujet qui s’y donne à voir et qui s’y joue. Cette image spéculaire atteste à la fois l’unité de l’être et le sentiment qu’il a de sa rupture. Une sorte de peur de ce dédoublement car il met en question ma singularité, mon identité. Comment, je ne serais plus MOI unique ? Je ne suis plus un mais deux. Et l’image inversée renforce l’idée d’avoir été coupée en deux, de deux moitiés qui auraient été séparées.    Pour Edgar Morin, le double est sans doute le seul grand mythe universel car il correspond à une expérience vécue : il est vu dans le reflet, l’ombre ; il est senti et deviné dans la nature ; il est vu dans les rêves. Chacun vit accompagné de son propre double non pas copie conforme, et plus encore qu’alter ego (autre moi-même), ego alter (moi, autre).    Pour les civilisations archaïques, le double est présent, accompagne chacun de nous tout au long de sa vie. Au moment de la mort, tandis que le corps demeure à l’état de cadavre inerte, le double se libère pour devenir esprit, fantôme, « a-mortel », comme dit Morin.    C’est le double lui-même qui est dans le reflet de l’eau ou du miroir. Toute la magie du miroir réside dans celle du double. De nombreuses superstitions en témoignent encore.     Au Gabon et au Congo, on retourne les glaces dans la maison d’un mort, de même qu’on ne regarde pas dans le rétroviseur d’un corbillard, de peur d’être tourmenté par le fantôme du défunt et de mourir soi-même. Il ne faut pas se regarder la nuit dans un miroir de peur d’y être happé par des fantômes. Non seulement le miroir reflète les fantômes, mais il menace de transformer le sujet lui-même en fantôme.    Comme Joseph Tonda le relève, le miroir « spectralise » la personne. Il est toujours « un miroir anormal » qui donne à voir la troublante image d’un sujet défiguré par des pouvoirs occultes qui le dépassent (la mort, la sorcellerie).    Cette association menaçante entre miroir et mort se retrouve dans le folklore européen. Il faut voiler les glaces dans la maison d’un mort, de peur que l’âme du défunt ne reste dans le foyer ou que celui qui s’y mire n’y perde la sienne ou ne meure. Il est pareillement défendu d’exposer le cadavre devant un miroir, son reflet annonçant un second décès. Briser un miroir entraîne au pire la mort, au mieux sept ans de malheur. Il ne faut pas se regarder la nuit dans un miroir. Une curieuse croyance française stipule qu’on peut se voir dans une glace tel qu’on sera à l’heure de sa mort, si on accomplit un certain rituel pendant la nuit de l’Epiphanie.    Le double nous suit ; il se fait ombre. La nuit où tout n’est qu’ombre, l’homme perd son ombre et c’est elle qui le possède. La mort est comme la nuit ; elle libère les ombres. Les morts n’ont pas d’ombre ; il sont ces ombres.     Toute les formes que peut prendre le double, ombre ou reflet, renvoie à l’amour du Moi et à la protestation contre l’anéantissement insupportable de ce Moi dans la mort.    Ce double prend quelquefois la forme opposée au moi ; il devient son contraire, plus que le « Moi autre », « le Moi, autrement ». C’est l’histoire de Dr Jeckill et Mr Hyde.    Méphisto n’est-il pas, lui aussi le double inversé de Faust ? Et Vendredi, celui de Robinson ?    Mais, prenons garde, il n’est pire chose que de porter la main sur son double. Souvenons-nous de l’histoire de Dorian Gray qui voulant détruire son portrait peint qui vieillissait à sa place, meurt au même instant.    Il faut noter cependant qu’en Afrique centrale, les usages rituel du miroir ne sont pas narcissiques : on ne s’y abîme pas dans l’image de soi, mais au contraire dans celle d’autrui. Les initiés du Bwete qui se regardent si attentivement dans leur miroir pour se maquiller au début d’une cérémonie ne sont pas amoureux de leur image : ils scrutent plutôt leur transformation en autre chose qu’eux-mêmes. Maquillés et accoutrés, ils deviennent en effet des mikuku, c’est-à-dire des esprits ancestraux.    Pour résumer, on pourrait dire que dans un miroir, les Chrétiens voient tantôt Dieu tantôt le Diable alors que les Africains y voient tantôt les anciens tantôt les sorciers. Dans les deux cas, le miroir analogique transforme le reflet d’ego en l’image de son « signifiant », cette altérité constitue une réalité double.    Et nous voilà amenés à la relation duelle, ce lien qui unit indissolublement l’un et l’autre, les opposés et les complémentaires, la pensée par couple, par notion à double face. Un mot en appelle un autre qui lui est opposé mais nécessaire. Ainsi, le Bien suppose le Mal : le principe mâle est impensable sans le principe femelle, l’ombre implique la lumière,… etc.    Cela ne fait-il pas penser au Pavé Mosaïque ? Qui exprime cette dualité inhérente au monde vivant, à commencer par la vie et la mort, le blanc et le noir. Bien/Mal ; Bonheur/Malheur ; Passé/Avenir… de toute manière, peu importe ; ce qui fait la richesse de ce symbole, c’est que chacun y projette ce qu’il veut, ce qu’il pense, ce qu’il est.Le Miroir aux alouettes    Parfois la beauté reflété par le miroir est si captivante qu’elle peut faire oublier le temps qui la menace inévitablement. Dans Allégorie de la jeunesse, de la vieillesse et de la mort, Albrecht Dürer dessine la jeunesse belle insouciante et nue se contemplant dans le miroir. Elle tient un sablier. Elle est entourée de la vieillesse et de la mort dont elle n’a pas conscience.    Le miroir est-il terni parce qu’il reflète ? Garde-t-il par rémanence, les traces imperceptibles des images qui se sont succédé à sa surface ?    Les Précieuses Ridicules de Molière semblent le croire, qui après avoir demandé « le conseiller des grâces » à leur servante qui ne les entend pas, interpellent celle-ci : « Apportez-nous le miroir, ignorante que vous êtes, et gardez-vous bien d’en salir la glace par la communication de votre image ».    Le miroir réfléchit, c’est évident ! Voici l’une des réflexions qui lui est attribuée : « Je me demande bien ce que toutes ces femmes nous trouvent d’intéressant pour nous regarder comme elles le font ! ».    Pourtant il ne juge pas, ce miroir à la fois accueillant et indifférent à tout, il reflétera parfaitement la beauté d’Hérodiade sans l’avertir de la noirceur de son âme ! Il reste en toutes circonstances, sinon de marbre, du moins de glace !    L’homme peut-il être miroir conscient ? Miroir de quoi, si ce n’est de lui-même en vérité et non de ses fantasmes et de ses peur !    Une tradition talmudique évoqué par Jorge Luis Borges dit fort justement que l’homme en quête de Dieu se retrouve, en fin de compte devant lui-même. De même, lorsque le héros de Novalis, dans Le Disciple de Saïs, soulève le voile d’Isis, c’est lui-même qu’il découvre…    Qui ne se souvient de la scène où Hamlet médite sur la destinée humaine en tenant dans sa main le crâne de Yorik ? « Contempler des ossements, c’est se regarder au miroir ».    Le but ultime n’est-il pas d’entrer vivant dans la mort ?    N’est-ce pas ce que traduit La Madeleine aux deux flammes peinte par Quentin Latour ? Elle porte un crâne sur ses genoux et contemple un miroir dans lequel elle ne se reflète pas mais voit l’image de la bougie située à côté d’elle. La même idée se retrouve dans cet autre tableau du même artiste, La Madeleine au miroir. Cette fois, c’est le crâne qui apparaît dans le miroir et non pas l’image de la sainte.    Le guerrier impeccable de don Juan vit avec la conscience de la mort en permanence à sa gauche, mais pour vivre avec d’autant plus d’intensité et non par peur de la vie.    Mais y a-t-il une frontière entre la vie et la mort ailleurs que dans les notions du mental humain ?    « Dans l’approche bouddhiste, la vie et la mort sont perçues comme un tout : la mort est le début d’un autre chapitre de la vie. Elle est le miroir dans lequel se reflète l’entière signification de la vie ». Est-ce pour ce motif que Yama, dieu de la mort, utilise le miroir du karma pour le jugement et que le miroir du Dharma montre la cause des actes passés ?    Comment peut-on regarder la mort en face et la vaincre ? Chaque tradition apporte sa réponse et trace la carte d’un chemin possible.    Dans la mythologie grecque, Persée doit tuer la Méduse sans croiser son regard. Curieusement une ruse analogue permit aux habitants de Franche-Conté, de Gascogne, d’Auvergne, du Poitou et d’autres lieux sans doute, de se débarrasser des basilics qui vivaient au fond des puits.    Vaincre la mort, n’est-ce pas aussi sortir du piège du temps ? Le temps de l’éphémère passage de l’âme dans un corps est une fraction infime du temps inscrit dans la matière dense. Là encore, c’est un jeu de miroirs qui permet d’explorer notre univers, et par là même le temps qui lui est inhérent.    Vaincre le temps et la Mort ne peut se faire par des jeux de miroirs aussi sophistiqués soient-ils. Le télescope plonge dans l’abîme du temps tout comme le microscope dans l’infiniment petit, mais l’un et l’autre ne font que multiplier les apparences et les illusions propres à ce monde.Etre Miroir, …    Quels que soient le poli d’un miroir et la qualité de son tain, il n’en reste pas moins quelque chose d’autre que ce qu’il réfléchit et il pourra tout aussi bien réfléchir le milieu trouble dans lequel il est immergé que l’essence des choses. Une autre Lumière qui ne fait point d’ombre contient et le clair et l’obscur. il faut donc pour que le retour à l’Unité se fasse que le tain et le miroir disparaissent ; l’obscurité n’a alors plus lieu d’être pour révéler la lumière et toute réfraction cesse.    C’est sur ce chemin que s’est engagé le franc-Maçon, car c’est une lutte de tout les instants avec le Symbole des symboles qu’il croisera tout au long de sa vie maçonnique.     L’impétrant le rencontre pour la première fois dans le Cabinet de Réflexion, soit entier, soit brisé. Il invite celui-ci à recoller les morceaux de lui-même, tel un puzzle en pièces séparées, nécessitant de prendre conscience qu’il doit désormais reconstituer sa véritable image, se réunifier en rassemblant ce qui est épars.    Puis une seconde fois lors de la réception au grade d’Apprenti au moment où on lui demande de se retourner pour découvrir que son pire ennemi n’est pas forcément devant soi, mais peut être derrière soi, ou plus précisément être en soi ; être soi-même. Le néophyte est confronté brusquement à sa propre image, réalisant que son pire ennemi est d’abord lui-même, dont il doit savoir se défier. De même il doit apprendre à se connaître pour mieux percevoir ses faiblesses afin de progresser vers l’ineffable Lumière qu’il est venu rechercher. Cette thérapie initiatique opère comme un électrochoc. Lorsque le miroir est abaissé, le récipiendaire découvre une physionomie amie qui le réconforte pour l’encourager, dans sa quête de Vérité, à effectuer la traversée du miroir.    L’Apprenti le retrouve pour son passage au grade de Compagnon. Le Vénérable Maître lui tend son viatique et l’accompagne à la porte du Temple. Il est prêt pour le voyage. Sa besace contient un morceau de pain, une flasque de vin et un miroir. La démarche n’est nullement narcissique. Le Compagnon doit se regarder, analyser ses faiblesses et ses forces, combattre ce qu’il y a de mauvais en lui, et cultiver ce qu’il y a de bon. On ne demande pas au Compagnon de se regarder physiquement. Ce serait à la fois trop simple et inutile. Il doit accomplir un travail d’introspection. c’est le connais-toi toi même socratique.    Puis le Compagnon expérimente la thaumaturgie du miroir dans son élévation au grade de Maître. Tout à la fois illusion et réalité, fantôme et magie il double involontairement sont image à l’approche du miroir. Il entre de dos dans le Temple avec l’humilité et la certitude du compagnon. Le miroir qu’il ne distingue pas encore renvoie déjà le reflet d’Hiram, car il est Hiram. Lorsque le 3ième mauvais compagnon le précipite de l’autre côté du miroir il entre dans le mystère de la vie et de la mort. Hiram est mort, M.. B...., la chaire quitte les os. Mais l’esprit est toujours vivant, car il entend de l’autre côté du miroir le bruit des maîtres qui le cherche. Quand trois paires de mains le tire a nouveau de l’autre côté du miroir : un nouveau Maître est née.    Tout devient transparent et limpide, te voir n’est plus regarder ton reflet, mais là, déjà, la pensée du reflet est terminée, tout est vrai ! Toute animation n’a déjà plus son ombre. C’est pour cela que je n’ai pas donné le nom de miroir, à toi, disciple, afin que tu saches que : « se confondre, en ce lieu, c’est se voir soi-même, non pas dans le reflet d’un miroir, C’EST ETRE !    L’histoire du miroir ne s’arrête pas là, car c’est un éternel recommencement. En effet ce soir, comme le fidèle disciple de Pythéas, j’aborde un continent nouveaux. Sur la plage un groupe d’hommes en tenue de pingouins forme un cercle. Pour m’y faire accepter je vais sortir de mes poches ces étranges petits miroirs et les distribuer pour que chacun croise les reflets ambivalents de l’autre.     Si dans le miroir de l’explorateur, le reflet de l’indigène hésite, entre le singe et le gentleman, dans le miroir du Maître apparaît l’instant d’avant : j’ai laissé sur mon plateau l’excellent livre d’Agatha Cristie « Le miroir du Mort »  ouvert à la page 3, 5, 7 ou peut être plus…Jakin,
 


 
 
le 03-10-2008 07:40

A LA RENCONTRE DE CHOPIN...

Varsovie, Pologne du 8 au 10 avril 1995
    Les bouleaux argentés, les maisons basses aux toits de chaume ou, comme dans le nord du pays, hautes et flanquées de puissantes colonnes de bois, les lacs couleur émeraude, le vent des plaines, la neige pendant cinq mois de l’année, le flamboiement automnal des forêts qui, comme à Varsovie, cernent les villes, font du paysage polonais un des plus romantiques qui soient…    De temps à autre, ponctuant la plaine, un manoir ou un groupe de maisonnettes aux allures d’isbas, riches de leurs doubles fenêtres, entre les vitres desquelles circule le chat et s’épanouit la plante d’aneth, élément indispensable de la gastronomie polonaise…    Malgré nos anciens liens d’amitié et de parenté, Chopin, Balzac, Marie Curie, des reines et des rois, la Pologne reste pour nous Globe-trotters, encore aujourd’hui, bien mystérieuse. Un beau voyage, riche de surprises…
 


 
 
le 02-10-2008 08:45

CHEZ LES HADSBOURG...

Budapest, Hongrie du 4 au 6 mars 1995

    Des toits de tuiles bourguignons, une gare de l’Est (construite par Eiffel) qui mène à l’ouest, une gare de l’Ouest qui conduit à l’est. Des joueurs d’échecs qui barbotent dans des bains thermaux, des façades aux couleurs acidulées. Voici Buda et voilà Pest, se faisant face de part et d’autre du fleuve d’un empire, et reliés à huit pays par les voies fluviales…    La capitale hongroise nous accueil pour un court Week-end et nous offre un mélange d’Orient et d’Occident, une fantaisie sensuelle et un faste solennel, dans son architecture et son art de vivre. Le Danube divise la ville en deux. A Buda, la quiétude et le lustre d’un passé austro-hongrois. A Pest, les turbulences d’une cité qui bouge et s’invente un avenir. Un vrai régal !…    Par manque de temps, nous avons laisser les moyens de transport les plus romantiques comme le train ou la péniche, pour privilégier l’avion, plus rapide. Notre chauffeur de taxi nous attend à la sortie de l’aéroport pour nous déposer dans le centre ville. Nous occupons une chambre confortable à l’Hôtel Taverna, 20 rue Vaci, une rue piétonne et très animée du cœur historique de Pest…    C’est dans l’éclat azuré d’un matin frais que nous contemplons Buda, lorsque sous un rayon de soleil, la neige fond et tambourine sur les gouttières. Posé sur sa butte comme Montmartre, le berceau de Budapest profite d’une brillante réhabilitation qui exalte la magnificence de l’empire des Habsbourg…    Mais d’abord il y a le Danube, qui roule ses eaux sous sept ponts. Il n’est pas bleu comme dans la chanson mais quand même bien séduisant ! Pour commencer nous gagnons l’une de ses berges près du pont des Chaînes. La vision est féerique lorsque la lumière du jour perce les plus beaux monuments. De là, on comprend aussi mieux la ville. Le Danube a beau être gris, on ne lui en veut pas tant ses rives sont belles !…    Livrée au ballet des trams et des piétons, ses stucs, cariatides et trompe-l’œil jetés pêle-mêle dans le chaudron de l’histoire, Pest a plus de mal à mettre bon ordre dans la rénovation de ses trésors architecturaux. C’est pourtant de se côté du Danube que l’on trouve les établissements thermaux les plus beaux. C’est ici encore que se dresse le splendide Opéra que Gustav Mahler dirigea et où Sissi se réfugia bien souvent dans une loge qui n’était pas celle de son empereur de mari…    Autour de la place Vörösmarty, les rues piétonnes sont un autre régal, avec leur boutiques de mode et d’artisanat. Mais nous pensons aussi à lever le nez ! Car à Pest, chaque maison arbore une façade teintée de rose, jaune ou ocre et sculptée de frises et balcons, style Arts déco ou Art nouveau. On aperçoit encore quelques voitures Trabant brinquebalantes dans les rues, vieux souvenirs de la période communiste…    Pour le spectacle autant que pour la détente et la gourmandise, nous franchissons les portes de l’un de ses cafés où l’on a toujours l’impression de jouer les princes et les princesses, au milieu de décors fastueux. Puis nous repartons vers la place des Héros, immense, où se trouve aussi le musée des Beaux-Arts, avec des chefs-d’œuvre signés Titien, Bruegel et Greco…    Pour revivre la grande époque, celle des rois et des empereurs, nous traversons le Danube pour retrouver Buda qui nous racontera son histoire. Ici, la ville ondule sur des collines, avec ses rues en escaliers, son funiculaire, ses pavés lisses et ses bains turcs à coupoles. C’est la ville du Moyen Age, classé par l’Unesco, une ville charmante, avec ses vieilles demeures, ses cours et ses jardins secrets…    Après avoir franchi le pont des Chaînes, nous longeons la rive gauche jusqu’à une porte massive en forme d’arc de triomphe : c’est l’entrée de l’ancienne ville. Nous la traversons pour arriver au pied d’une belle bâtisse construite en briques rouges flanquée d’une entrée « design », armatures en aluminium et baies vitrées. C’est le funiculaire « Budavari Siklo » que nous empruntons pour gravir le sommet de la colline…    Royal, le château trône au centre, mais c’est surtout autour de la place de la Trinité que l’on s’attarde. Et notamment à l’église Mathias, parce qu’elle évoque l’empereur François Joseph, couronné ici en compagnie de Sissi , en 1867…    Nous faisons un saut au bastion des pêcheurs qui fut construit sur les anciens remparts. C’est une succession de courtines et de tourelles à chapeaux pointus qui semblent droit sorties d’un film de Walt Disney. Avec en prime, une vue d’exception sur le quartier de Pest et, surtout, sur ces maisons du Parlement qui ressemblent étrangement à celles du Westminster londonien…    Il est temps de rejoindre la rue Vaci pour s’y restaurer. Le célèbre café Gerbeaud régale toujours ses clients de montagnes de chantilly. Puis nous nous attardons dans l’un de ces établissement où les serveurs, portant cravate et gilet noir, nous servent un épais chocolat fumant sous les volutes du plafond, avant que ne l’envahissent les effluves d’un goulasch, qu’on arrose de bière slave…    La nuit l’animation se concentre près du Corso, là où les amoureux s’étreignent sous les lumières des bateaux mouches amarrés côte à côte sur le Danube. Enfin, pour goûter jusqu’au bout l’art de vivre hongrois, nous allons plonger dans les vapeurs chaudes du plus grand centre thermal d’Europe : les bains Széchenyi et leurs inoubliables échiquiers flottants…    La perle du Danube. Ainsi est encore surnommée la capitale de la Hongrie. Comme le Rhône à Lyon, la Seine à Paris ou la Tamise à Londres, le grand fleuve impose sa marque en plein cœur de la ville, qu’il traverse comme un large chemin aquatique, noble et majestueux, séparant la colline de Buda (rive droite) de Pest étalée sur la rive gauche…
 


 
 
le 02-10-2008 05:32

L'INDEPENDANCE DES MEDIAS....!

L’indépendance des Médias est-elle indispensable au maintien de la démocratie, y a-t-il des limites à la liberté d’expression ?    Pour répondre simplement à cette demande fondamentale qui contient déjà en elle sa justification je dirai que la démocratie se mesure par sa liberté d’expression et que la liberté d’expression dépend de la liberté des hommes à s’exprimer, mais aussi de la liberté de ses instruments : les Médiats.     Si dans les sociétés démocratiques, les libertés fondamentales, telles que la liberté de la presse et la liberté d’expression peut nous paraître assurées et bien protégées par des lois et des chartres de droit, ces acquis semblent être remis en question aujourd’hui, ce qui soulève de vives inquiétudes.     En principe la démocratie assure le droit à une information de qualité, à des conditions de travail des journalistes conformes aux impératifs de leur métier et à un traitement équilibré et honnête de l’actualité et des débats publics.     Mais sans cesse, le contrôle de quelques firmes sur le journalisme et la communication parvient à s’étendre, sans susciter la réaction appropriée de quelque autorité ou pouvoir. Sans cesse, la stratégie de mainmise du pouvoir politique sur les moyens d’information renforce les moyens de diffusion des doctrines les plus favorables aux intérêts financiers.    En principe la liberté d’expression est une composante essentielle des libertés publiques. Alors Indépendance des médias : vous plaisantez ?    Dressons plutôt l’état des lieux pour comprendre dans quelle situation se trouve ces Médias aujourd’hui ?- La firme du fabricant d’armes Dassault a le contrôle de 70 publications dont Le Figaro, L’Express et un tiers de la presse quotidienne régionale, auparavant détenues par le groupe Hersant.- Un autre fabricant d’armes, Lagardère, déjà à la tête d’un empire dans la presse l’édition, la distribution et l’audiovisuel s’est emparé du pôle édition de Vivendi Universal, créant ainsi une situation de quasi monopole.- Le holding financier Wendel, dont le président est Ernest Antoine Seillière, s’est emparé d’Editis, deuxième groupe français et éditeur d’une très grande part des dictionnaires et des manuels scolaires.- le groupe de B.T.P. Bouygues est propriétaire de TF1, comme CII la chaîne d’information internationale qui elle est financée par des fonds publics. - Edouard de Rothschild est actionnaire majoritaire du journal Libération.- En Italie, Berlusconi possède trois chaînes de télévision et au total 95% des Médias, c’est-à-dire 5% de différence avec le soviétisme.- En Grande Bretagne Rupert Murdoch concentre 36% de la presse britannique.    Et ainsi la liste peut se poursuivre indéfiniment en faisant le tour de toutes les démocratie du Globe. C’est un triste constat pour la liberté d’expression, la diffusion de la connaissance, le maintient de l’indépendance des Médias et donc de la Démocratie…
 


 
 
le 01-10-2008 08:54

TOUJOURS FIDELE...

Cuba du 2 au 16 octobre 1994
    « C’est le plus bel endroit que mes yeux aient jamais vu » note Christophe Colomb dans son livre de bord. Il se croit en Chine, certain d’avoir atteint par l’ouest l’empire du grand Gengis Khan, dont Marco Polo a décrit les richesses. Son enthousiasme est à son comble. Tout le ravi ! Certes, il se trompe en géographie mais pas en esthétique ! 500 ans après sa découverte, l’île de Cuba exerce toujours la même fascination…    La « perle des Caraïbes » est une île des Antilles, s’étirant sur 1 250 kilomètres, de la Floride à la péninsule du Yucatán, comme un vaisseau amiral sur la route du Nouveau Monde. Large de 90 à 200 kilomètres, elle a plutôt une taille de guêpe et, en tout point, la mer n’est jamais loin…    La mer, turquoise, indigo, d’une transparence inouïe, avec des plages éblouissantes et un grand soleil toute l’année, a les faveurs des inconditionnels des vacances farniente sur le sable. Pour les mordus de la voile, des alizés qui soufflent en toute saison ; pour les passionnés de plongée, des fonds sous-marins d’une chatoyante diversité, et, pour les as de la sportive pêche au gros, d’exceptionnelles eaux poissonneuses…    Mais pour nous Globe-trotters, le nom de Cuba est associé à ceux de personnages charismatiques, d’écrivains, d’artistes de renommée internationale. On n’oubliera pas l’exil de certains.  On ne niera point, non plus, le rôle et l’aura dont jouit ce petit pays qui semble avoir fait du paradoxe sa façon d’exister. En effet, rien n’est simple quand on parle de Cuba, et l’on se débarrassera des clichés trop souvent réducteurs, sans toutefois renier ses idées et son esprit critique. Cela pour découvrir Cuba, la superbe métis tropicale. Le voyage « intelligent », en somme ? Pas seulement : le plaisir aussi !…    Du croissant doré des plages au turquoise enivrant de la mer, du faste végétal de la vallée de Viňales à l’aridité de la vallée mythique sierra Maestra, de la pathétique beauté de La Havane à la magnificence coloniale de Santiago, de la voluptueuse décadence de Trinidad au choc de la place de la Révolution ou encore à l’émouvant musée mémorial de Playa Girōn. Le voyageur trouvera, à Cuba, un certain sens à sa quête…
 


 
 
le 01-10-2008 07:17

A QUOI SERT LA PAROLE, QUAND ON A LE DROIT DE TOUT DIRE ?

    Un jeune homme alla trouver son Maître et lui dit : « Puis-je te parler ? ».Le Maître lui répondit : « Reviens demain, nous parlerons ».Le lendemain, se présentant à nouveau à lui, le jeune homme lui dit : « Puis-je te parler ? ».Tout comme la veille, le Maître lui répondit : « Reviens demain, nous parlerons ».« Hier, je suis venu » répondit déçu, le jeune homme, et je t’ai posé la même question. « Refuses-tu de me parler ? ».« Depuis hier nous dialoguons » répondit en souriant le Maître, « Est-ce de notre faute si nous avons tous les deux de mauvaises oreilles ?… »    Dans un article de Libération intitulé « La communication sans parole » Valère Novarina écrit : « La parole n’échange aucun sens mais ouvre un passage. De l’un à l’autre elle est notre passage à l’intérieur des mots… ». Il semble nous suggérer, comme cette parabole,  que notre ouverture d’esprit est à l’intérieur des mots que nous utilisons. Qu’avec eux nous sommes des passeurs et que notre façon d’échanger avec l’autre est un voyage qui nous permet de transmettre le secret de la parole. Il y aurait donc un passage secret entre nous dans l’échange parlé…    Oui, mais si la parole ne se communique pas comme une matière marchande, comme une denrée, comme de l’argent, si elle se transforme, qu’elle passe et se donne, elle est donc vivante de l’un à l’autre. Serait-ce là le secret ! Une parole qui passe entre nous et se transforme de nous avoir traversés ?    C’est donc le don de parler qui se transmet. Le don de parler que nous avons reçu et qui doit être donné. Le don d’ouvrir par notre bouche un passage dans la matière au fond de nous-même.    Parler est l’aventure de nous dire aux uns les autres ce qui peut être dit. Très précisément chaque mot désigne l’inconnu. Le silence le plus profond est une parole de même que l’immobilité vraie, un mouvement…    Grillot de Givry, alchimiste, disciple d’Hermès, dans son ouvrage « le Grand Œuvre » écrivait à ce sujet que le vrai mystère n’est ni ténébreux, ni voilé, mais une lumière extrême jetée sur soi. Et plus loin il écrit encore : Toute notre vue est parlée. C’est un autre monde que nous verrions si nous avions d’autres mots. Tout le visible est un renouvellement perpétuel de paroles… ».    Alors à quoi peut bien servir la parole, quand on à le droit de tout dire ?    Le droit de tout dire ? Quelle chance ! Ai-je pensé de prime abord. Mais pas pour longtemps.    La parole libre est la compagne de tant de combats, de tant d’enfers, vécus aujourd’hui et partout par d’innombrables frères humains. Mon esprit est trop hanté par les cachots où croupissent ceux qui ont eu le courage de parler, il frémit en pensant à la terre anonyme et froide recouvrant ceux qui on eu le courage de ne pas parler.    « Un mot n’est-il pas dit ? Et c’est toute la vie d’un homme qui chavire » dira Jean-Pierre Chabrol dans son livre « Les aveux du silence ». Alors tout dire, le droit de tout dire, certes, mais à quel prix ?…    Je me souvient que pendant mes études d’ethnologie, je parcourais sans cesse la grève sur la petit côte du Sénégal, entre Ndayane et Pointe Sarène à la recherche des pêcheurs Lébous. Chaque fois que je rencontrait un équipage, je posait beaucoup de questions, et n’obtenait que peux de réponse. Alors un soir découragé, Je me plaignit à mon guide-interprète de ce silence compromettant mon mémoire. J’obtint la réponse plusieurs jours après par un griot Malinké traversant le village…    « Tu sait mon Frère Toubab, le chef du village comprend ton impatience, mais donne du temps au temps, suis la tradition des anciens, apprend et comprend en les regardant faire, si la tradition orale caractérise notre civilisation, la parole ne se donne qu’en confiance. Pour que tu saisisse, je vais te raconter une fable cruelle qui se colporte encore aujourd’hui… »    « Un villageois rentrait, le soir, chez lui en longeant la plage. Tout à coup, il aperçut une forme étrange au bord de l’eau. Il s’approche. C’était un crâne, un crâne humain.- Crâne, qui t’a mené là ? Demande-t-il pensivement.
 


 
 
 

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