Dans la Corde des Francs-Maçons, il est dit : « le cosmos n’est pas seulement ordonné, il est musicalement harmonieux. Dans l’Utriusque cosmi (1617) Robert Fludd décrit l’Univers tout entier comme un monocorde, instrument de musique dont l’unique corde relie les harmonies de la Création et notre bas monde, thème qui est l’aboutissement d’une démarche de pensée venant de la plus haute antiquité. Aujourd’hui, la description de notre système solaire, accordé selon le monocorde, est une sérieuse éventualité. En effet, la découverte des planètes en dehors de notre système conduit les astrophysiciens à s’apercevoir du caractère tout à fait exceptionnel de la disposition de notre système solaire. Les astrophysiciens indiquent que la disposition particulière de la terre et de toutes les planètes par rapport au soleil dans notre système solaire, est celle qui a permis le développement de la vie telle que nous la connaissons, corroborant ainsi les perceptions des anciens. La musique fait partie du rituel, qui est un art total. C’est notre Frère Paul qui vous le développera. Dans le Temple, l’harmonie préside aux travaux d’une Loge comme il caractérise le jeu des instruments entre eux. Comme dans un ensemble orchestral, toute fausse note, tout mauvais accord, est douloureusement ressenti. A l’ouverture des travaux, telle la notion d’ancêtres, sur laquelle toutes les grandes Traditions ésotériques ont fondé leur vie, le VM vivant doit être en harmonie avec le VM de l’au-delà appelé parfois passeur. Et, la toute première parole prononcée est la musique, car la purification alchimique est alors effectuée par elle. Voilà pourquoi à juste titre notre ancien Frère Yannick couvreur de son état parcourait le temple avec son tuyau musical pour le purifier, certainement ? On pourrai imaginer que cette voix de l’au-delà que doit être la voix du passeur, pourrait être celle de Mozart, par exemple. N’y aurait-il pas, en effet, dans la richesse et la diversité de l’œuvre de Mozart, le choix possible d’une partition parfaitement adaptée à la purification et au remplissage de l’espace ? Hermann Hess dit à propos des œuvres de Mozart : « Nous aussi, les auditeurs, nous avons percé la surface de l’être, perdu notre moi et, pendant une heure, respiré le divin ». N’est-ce pas pour respirer le divin que le Temple a été purifié par l’encens ? Complément de l’encensement, la musique permet de générer les vibrations qui mettent la Loge en résonance avec la structure intime et cachée de l’univers. il s’agit d’y entrer et de s’y incorporer. Ses vibrations analogue à celle d’un tambour qui émet des sons, se manifestent, selon leur nature, sous forme de lumière ou sous forme de particules : matière, lumière, rayonnements, toute la réalité observable du monde n’est qu’excitation de champs quantiques. Tous ces champs constituent le monde. Les lois de la physique quantique ne sont autres que les règles harmoniques qui gouvernent les vibrations des champs. Donc, j’en déduit que l’harmonie et l’oreille dans le Temple sont une interprétation de la nature intime du monde dont les propriétés résulteraient des modes vibratoires de cordes accessibles à nos sens uniquement dans l’égrégore. On retrouve ainsi, par un biais inattendu, la musique secrète des Phytagoritiens qui n’est perceptible qu’aux oreilles adaptées à leur écoute. Dans le songe de Scipion, Cicéron disait que la musique des astres ne pouvait s’entendre qu’en quittant la terre pour rejoindre les orbes gigantesques du ciel. La théorie des supercordes nous suggère que la musique des particules microscopiques ne pourrait s’appréhender qu’en plongeant au cœur de l’infiniment petit. Ainsi la partition musicale à entendre, telle la voix du Passeur, a-t-elle pour fonction de faire voyager la Loge – conçue comme un cosmos – à la fois dans l’infiniment grand et dans l’infiniment petit. Pour ce qui est de l’opportunité de l’écoute d’une musique de l’au-delà à ce moment de l’ouverture des travaux, est-il besoin d’en rajouter sur le thème de la Loge conçue comme un cosmos ? Cependant, concernant les oreilles évoquées par les astrophysiciens pour l’écoute de l’harmonie de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, l’ouverture de la grande oreille du Temple ne nécessite-t-elle pas que ce dernier, afin de s’accorder à cette écoute de l’au-delà incarnée par la voix du Passeur, soit hermétiquement clos ?