Voilà c’est fait ! neuf ans d’attente, d’intrigues, de compromissions et de négociations raboteuses pour avoir enfin le postérieur assis dans la chaire de Salomon. En bon Ethnologue, j’avais bien compris qu’il fallait utiliser la stratégie du carré Long pour y arriver. Je dévoile donc ? Partir de l’Orient à droite du VM:., puis s’installer en face au fond à L’Occident, traverser l’espace, sans ce faire remarquer par le Couvreur, pour s’installer à l’autre coin de l’Occident et enfin sans passer par la case Orateur me retrouver à cette place tant convoitée, d’après Radio Parvis… Mes B:.A:. SS:. et FF:. vous ne savez pas ce que vous venez de commettre ! Mais, Il est trop tard maintenant pour reprendre vos boules blanches ! Mon premier travail sera donc à l’aide d’un Compas et d’une Scie « égo-in » de découper un arc de cercle sur ce plateau pour que m’on ego surdimensionné, aux dires de certains, puisse se placer dans l’axe de ce Temple afin que mes fesses ne rôtissent pas trop aux flammes de l’enfer. Ethnologue je le reste, car depuis un instant je voie flotter dans l’air comme un parfum de suaves impressions. Nos FF:. Passés-Maîtres Jean Philippe, Paul et José sont inquiets, mais leurs sourires aux lèvres trahissent leurs envies de ne plus être raisonnable. Quand à Notre S:. Annie, Passé Maître immédiat, qui me transperce de ses yeux, se demande si elle n’aurait pas du garder le Maillet une année de plus ?… Mais ce qui me réjouit le plus c’est de voir transpirer sous leurs tablier quelques Maîtres que je ne nommerais point, par discrétion, qui ce disent depuis un moment que l’affaire est éventée et qu’il va falloir trouver une nouvelle stratégie pour occuper le plateau de V:.M:.… Rassurez-vous, Je ne vais pas y rester indéfiniment, et je m’engage à le libérer le plus tôt possible avant que vous n’organisiez une rébellion, voir une mutinerie. Mes SS:. et mes FF:. Visiteurs, rassurez-vous, ce n’est qu’un moment d’humour, un clin d’œil à nos FF:. Jissey et Pap qui eux expriment mieux que moi la dérision, par le dessin. Car tous les Maîtres savent (Et la, je suis volontairement naïf) que seul le Travail ininterrompu sur sa propre Pierre, dans le Temple et en dehors du Temple, peut nous conduire avec humilité, devoir, conscience, mais surtout abnégation de soi vers ce plateau. Pour mettre ses pas dans les pas de nos anciens comme la tradition l’exige. Pour faire comme les Dieux l’ont fait ( ici, il s’agit en l’occurrence de Thot ), mais avec une Truelle et un Maillet. J’ai frappé à la porte du Temple le 20 mars 2002 parce que je m’étais perdu sur le chemin de l’égotisme. Comme un vagabond j’ai voyagé avec les outils et les symboles que le Temple a mis à ma disposition. D’abord pour me rassurer, ensuite pour me découvrir. Mais j’ai très vite compris que le voyage intérieur ne se ferait qu’avec mes SS:. et mes FF:. comme un solitaire qui parcours l’espace et le temps à la recherche de l'inconnaissable soi-même… Comme un Globe Trotter, j’ai entreprit ce voyage avec courage, ténacité et, avec pour seul bagage mes 5 sens. A chaque rencontre c’est une aventure humaine que la Loge m’a permit de vivre. Une rencontre avec l’autre qui fut bien souvent, un autre moi-même. Certains FF:. et SS:. sont des continents difficiles à traverser – l’autre rive est lointaine, mais le parcours est gratifiant. D’autres sont des îles (pas toujours vierges), j’en fait vite le tour - mais à chaque passage c’est un émerveillement. il y a des déserts ou la parole me donne soif, mais que la chaleur bienveillante, aussitôt m’enveloppe. Il y a aussi des océans et des mers que je traverse à la nage et qui m’éprouvent durement. Mais heureusement il y a aussi la flaque d’eau dans laquelle je peux me mirer ou me noyer…. Vous avez compris mes SS:. et mes FF:. vous êtes pour moi une « Terranga ». Une terre d’accueille qui me nourrit pour me faire grandir. Elle m’offre en permanence cette appétence de la découverte. Car elle évolue sans cesse. Des continents disparaissent, des îles sont englouties, des mers s’assèchent, mais de nouvelles terres émergent au fil des ans qui suscitent toujours l’éveille du cherchant. La seule crainte que j’ai, je devrais dire plutôt que mon ego a, c’est que la flaque d’eau disparaisse épongée par une serpillière male intentionnée pendant mon immersion ! Alors pour me convaincre de faire ce nouveau voyage, celui d’essayer de vous transmettre rituellement la Lumière, j’ai du retourner dans l’ombre. Cette ombre portée sur les murs du Temple qui nous renvoie certains soirs de doute, toute notre dualité impénétrable. Et curieusement, c’est cette noirceur qui m’a ramener à l’essentiel : la Tribu primitive, l’arbre à palabre et la notion d’aînesse africaine. Cette notion qui décrète la sagesse et le respect à tout individus dans le clan qui possède l’âge le plus élevé. Me voilà réconcilié avec mon ego. Comme Nougaro ou Sedar Sangor je revendique donc ma négritude, mais ma négritude maçonnique. Elle me permet de vous dire ce soir, et seulement ce soir, que mes oreilles entendent le vent du désert qui porte les mots. Et que bien souvent ces mots s’amoncèlent en sable mouvant. Alors je me suis entouré des quatre P:.M:. de la Loge : les deux plus anciens à l’Orient pour Me guider, et les deux plus proche à la surveillance des colonnes pour me seconder. Les 4 points cardinaux étant assuré par mes Paires, je peux donc ainsi brûler en toute sécurité en enfer ! Pour tous les autres Officiers à qui l’atelier a confier un plateau, il ne s’agit ni d’une promotion ni d’une rétrogradation (comme je l’ai entendu) mais d’un engagement supplémentaire pour le bien de la Loge. Chaque plateau à son importance, et en plus de notre travail personnel, il doit nous conduire à parfaire notre recherche. C’est pourquoi le Maçon, dont le premier outil est le Maillet ;doit éviter de provoquer des tremblements de terre. Autrement dit, il doit apprendre à contrôler ses outils. Il s’agit pour lui de tailler sa pierre et non de s’arroger le droit de tailler celle des autres. Il lui faut manier le maillet fermement, mais avec modération, ou plutôt avec la juste force qui permet d’en faire l’instrument de la construction de l’œuvre et non celui de sa destruction. Il doit apprendre à manier la règle, en appliquant cette rectitude et cette mesure à lui-même, afin d’en connaître le véritable usage, plutôt que, dans son ignorance, de tenter de l’imposer aux autres. Il doit s’efforcer de tenir le fil à plomb comme l’exemple d’une véritable descente en lui-même, à travers une prise de conscience de ses instincts et de ses préjugés et non comme un instrument destiné à explorer les contradictions et les frustrations de son ego. Il faut placer le niveau avec justice et justesse, en user comme d’un instrument d’égalité entre les individus, et non de nivellement. Placer le levier au bon endroit pour soulever une pierre en usant du minimum de force. Ce qui revient pour le « Maçon symbolique » à choisir avec soin les arguments qui stimulerons la compréhension au moment opportun. Vous comprenez mes SS:. et mes FF:. pourquoi nous sommes au tout début du chemin et que la route est longue pour parvenir au but que l’on s’est fixé. Si nos oreilles sont irritées d’entendre certains propos comme des rappels qui claques au vent. Ne construisons pas en silence la énième querelle. Rappelons-nous tout simplement que les anciens de Mésopotamie, de l’Indus, du Péloponnèse et d’ailleurs, avaient tous observé qu’avec de nouveaux yeux nous pouvions procéder à l’examen de nos jugements et de nos comportements et qu’il était alors possible, avec une dose de vertu, de nous reconstruire autrement. Devenant un peu moins boiteux nous-même, nous pouvons voir le monde des hommes comme moins boiteux et le construire de manière plus humaine.