Le Rituel du grade de Philosophe Hermétique nous indique qu'il s'agit d'une des quatre métamorphoses d'Hermès Trismégiste, et en effet dans les textes anciens et notamment dans "Hymnes homériques A Hermès " nous retrouvons cet aspect. Hermès, le Loup sacré et le royaume du Feu semblent vouloir nous faire découvrir un secret ? Rappelons qu'Hermès ne fait pas toujours bon usage de son ingéniosité. Il déroba le trident de Poséidon, l'épée d’Arès, la ceinture d’Aphrodite ; il fut pour ces méfaits exilé sur la Terre, et réduit, ainsi qu'Apollon, à garder les troupeaux d'Admète . Dans la mythologie Egyptienne, les Pharaons considérés comme des Dieux vivants étaient souvent représentés par un animal. Oupouaout (Ouvreur des Chemins), était supposé ouvrir les chemins de l’éternité aux âmes des défunts. Il est très difficile de le différencier du pharaon Anubis qui lui était représenté par un chacal. Oupouaout personnifiait le solstice d’hiver alors qu’Anubis celui de l’été. Souvent aussi il est figuré apportant une victime à un sacrifice, précédant à l'autel l'un des grands dieux ; on lui attribue l'invention du rituel et, en particulier, du sacrifice par le feu ; il devint par extension le patron de la cuisine, d'autant que les fonctions de héraut et de cuisinier étaient souvent confiées au même individu. Le symbole de son office est le bâton ou sceptre qu'il porte et qui reçut divers enjolivements et devint le caducée. On lui prête parfois une vertu magique, le pouvoir d'éveiller les morts, d'endormir les vivants, d'entraîner les âmes. Plus tard on supposa qu'Hermès tenait ce bâton d'Apollon. Son second attribut est le pétase, chapeau de feutre à large bord des voyageurs et messagers. Hermès, qui est aussi assimilé à l'un des Cabires, est considéré comme conducteur des âmes, intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts, dieu du sommeil et des rêves. Il jouait un grand rôle dans les imaginations des Pythagoriciens, enlevant dans le ciel supérieur les âmes des morts. Si nous ramenons Hermès au Feu nous le retrouvons toujours dans une autre allégorie qui mentionne "qu'il amassa beaucoup de bois, et il chercha l'art du feu. Ayant pris un beau rameau de laurier, qu'il pela à l'aide du fer, il le frotta de la paume de sa main, et une chaude vapeur s'en échappa. Hermès prépara d'abord les choses du feu, puis le feu. Il déposa dans une fosse creuse beaucoup de bois sec et épais, et une haute flamme brilla, faisant jaillir le crépitement du foyer brûlant". Le secret à découvrir dans le rituel est relié à la mythologie indo-européenne qui voyait dans cet animal un être noble, un guerrier porteur de lumière ne révélant sa puissance qu'à celles et ceux dignes de la percevoir. Le loup-lumière est immortel, puisqu'il a la capacité d'aller et venir entre les mondes. Il est donc un parfait symbole de la permanence de la lumière au cœur des ténèbres ainsi que de sa capacité de renaissance. Grâce à ses yeux perçants, le loup voit dans le noir. Aussi n'hésite-t-il pas à affronter les forces du mal et de l'obscurité, dont il ne craint pas les pièges. Vivant au cœur de forêts profondes où réside le mystère, le loup possède un immense trésor puisqu'il connaît la route qui conduit au lieu où brûle le feu secret. C'est pourquoi le loup, pour les initiés, est l'ouvreur des chemins. Le rencontrer - rencontre non dénué de dangers -, c'est affronter l'initiateur. Il faut oser se jeter dans la gueule du loup, car celle-ci est la caverne initiatique au fond de laquelle brille la lumière secrète porteuse du secret de l'immortalité. Le Philosophe Hermétique connaît ce lieu secret où est révélée la parole cachée, porteuse de mystère. Cette métamorphose d'Hermès n'est pas anodine car elle situe l'action à la fin de l'année, au solstice d'hiver, au moment où la lumière décroît et que les premiers chrétiens on nommé St Jean l'évangéliste. Je ne peut pas passer sous silence que dans la symbolique alchimique, le "loup gris" de laboratoire désigne l'antimoine qui va permettre de purifier l'or : le "loup des métaux" dévorant l'or pour le "racheter". Le loup est intraitable, insensible au blâme comme à la louange. Dans une communauté initiatique, il est le gardien des rites. C'est sur lui que repose la stricte observance des valeurs sacrées, des cérémonies qui créent la vie, des symboles qui épanouissent l'homme. Initiateur, gardien de la rectitude rituelle et de l'ordre cosmique, le loup est aussi l'un des symboles du Maître d'Oeuvre, archétype de l'Homme réalisé. Parvenu au terme de son initiation, il ne connaît plus qu'un seul amour : construire. Il porte en lui la science initiatique qu'il expérimente à chaque étape d'un voyage qui n'aura pas de fin. Au seuil d'une nouvelle année, cette connaissance précieuse lui permettra de conduire les feux, garants d'une œuvre alchimique efficace et lumineuse. Le loup est au sud dans le temple car c'est là que va se jouer l'immanence du Feu et par syncrétisme le rôle du Philosophe Hermétique qui doit coûte que coûte faire tenir le Feu ou la Lumière au moment critique ou celle-ci décroît car le soleil est à son plus bas niveau. Le doute n'est plus permit. Il faut agir. Vider le souffre de sa gorge pour le faire passer dans l'esprit du cœur et le purifier pour le faire quitter en terre par le sacrum. La suite de l'opération se fera à un autre grade...