Appelé le Fou ou le Mat, cet arcane représente l'irrationnel et le changement. Ne portant pas de numéro, donc sans repère, cette carte peut jouer le rôle du joker capable de s'adapter aux situations diverses ; ou bien, au contraire, elle représente un personnage en constant décalage par rapport à son environnement. Le tarot se referme sur lui-même. Cette fermeture n'est cependant pas un blocage mais le point de jonction des anneaux qui, semble, constituent la circonférence ; elle symbolise la continuité et l'infini. Ainsi chacun, en fonction de ses références personnelles, a tendance à rejeter comme anormale toute manière de penser dans laquelle il ne pénètre pas. Il en sera de même pour le personnage de cette carte si on le juge en fonction des critères admis par notre société. Pire qu'un marginal il sera qualifié de fou... Le ravi de la crèche, le bouffon du roi, l'idiot du village parle un langage particulier. Leur rapport à la réalité est différent, mais ils gagnent en lucidité ce qu'ils perdent en sociabilité. Dans le Dodal primitif : C'est la figure du Fou de l'œuvre selon les préceptes de Fulcanelli ; le curieux animal qui le poursuit semble être un félin (un chat) ; curieusement, on peut rapprocher ce Mat de l'un des bas-reliefs de Notre-Dame de Paris : la lâcheté. C'est d'une fuite qu'il est question ici, c'est-à-dire d'une dissolution ou d'une volatilisation ; or, un mot suffit à lier ces deux opérations : la sublimation. C'est l'état du premier Mercure, tel qu'il est peint aussi dans les Ripley's scrowles.