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Les Black's Foot

le 30-09-2008 09:47

SUR LES CHEMINS DE CROIX...

Israël du 06 au 13 mars 1994
    Israël c’est d’abord l’Etat juif ressuscité, véritable miracle du vingtième siècle. Pendant deux mille ans, les communautés juives dispersées sur la surface de la Terre avaient espéré cette résurgence ; et voilà que maintenant le phénomène s’est accompli. Un peuple a retrouvé sa terre, une langue s’est remise à vivre, des traditions antiques se sont adaptées à la modernité…    Et pour le visiteur, curieux de voir, de ressentir, cette adaptation au monde d’aujourd’hui d’une des plus vieilles nations du monde, il effectuera son voyage la Bible à la main. Car Israël c’est la plus formidable concentration d’endroits qui font partie du patrimoine de l’humanité…    Sites bibliques, lieux saints, villes historiques, ruines, déserts… mémoire d’une histoire plusieurs fois millénaires. Abraham, David, Jésus, Mahomet sont passés ici et ont sanctifié cette terre. Judaïsme, Christianisme, Islam, les trois traditions monothéistes universelles, y ont leur souvenir. Jérusalem en est le symbole commun ; ne dit-on pas que l’ombre de Dieu y plane…
 


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le 30-09-2008 07:57

OBEDIENCE - OBEISSANCE

    Du latin oboedientia : obéissance. Ce mot apparaît en 1155 chez Robert Wace .    On désigne les grandes loges maçonniques par le mot obédience. Or obédience, terme d’origine religieuse, conventuelle comme la majorité des termes usités dans la maçonnerie, signifie : obéissance à un supérieur religieux, permission écrite d’un supérieur religieux, abbé ou évêque.    L’obédience, l’obéissance consistent à faire ce qu’un autre vous impose.    Elle implique une contrainte puisqu’on doit subir sans se plaindre.    Elle impose de devoir faire tout un ensemble de choses qui ne nous intéressent pas ou qui aliènent notre volonté, notre liberté, du moins en apparence.     Tous les grands ordres monastiques se trouvent placés sous l’autorité agissante de la Régula, la Règle.    La Maçonnerie possède la sienne : les Landmarks, l’obligation de respecter la tradition authentique.    Elle transmet à chacun les devoirs qu’il aura à concrétiser journellement par l’intermédiaire du serment contracté devant le Grand Architecte et par le travail à accomplir sur les symboles.    Ensuite, quand le rite le permettra, elle confiera la règle de 24 pouces ou règle personnelle.    Ceci pourrait surprendre à plus d’un titre dans un monde où le bruit et la fureur des passions et des égoïsmes l’emportent sur la générosité, le don de soi et la fraternité la plus épurée.    Que vient faire cette obéissance quand nos actes sont le fruit d’une attitude personnelle et matérielle faisant fi de toute contrainte volontaire ou imposée et surtout quand on énonce le principe de liberté inhérent au nom même de franc-maçon qui signifie maçon libre ?    On entre pas dans un Ordo – un Ordre, encore un terme religieux ! – sans rompre avec son ancienne vie, ses habitudes et ses passions passées.     Cette rupture va se trouver concrétisée par la reconnaissance et l’acceptation d’une Régula, une Règle, comme il en exista de tous temps dans les Ordres monastiques et chevaleresques, laquelle stipule les éléments, attitudes et valeurs devant régir notre nouvelle vie dans la communauté fraternelle.    L’entrée dans un Ordo ne peut pas se faire sans que cette acceptation et soumission à la Règle deviennent une réalité de chaque instant, ce qui se traduit par l’obéissance personnelle ou obéissance inaliénable aux principes fondamentaux……    C’est une voie d’accès vers l’harmonie.    il en existe d’autres mais nous devons toujours nous conformer aux prescriptions de notre Ordre.    Noter qu’on peut établir un distingo entre les prescriptions de l’Ordre et de sa Règle avec celles de certains frères et sœurs qui en dévient, ce qui se rencontre parfois chez ceux qui privilégient la pratique du pouvoir à l’exercice des devoirs et des vertus…
 


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le 29-09-2008 09:20

SUR LES TRACES DES TEMPLIERS...

Malte et Gozo du 12 au 19 décembre 1993

    Comme un lourd vaisseau de pierre ancré par des siècles d’histoire entre l’Europe, l’Afrique et l’Orient, Malte est riche de multiples influences que vous repérez une fois franchies les hautes porte de La Valette, une des plus grandes villes fortifiées au monde et chef-d’œuvre de l’architecture méditerranéenne…    100 Km au sud de la Sicile et à 230 Km à l’est de la Tunisie, Malte n’est ni tout à fait l’Europe, ni tout à fait l’Afrique. La variété de ses paysages ne laisse pourtant aucun doute : le cocktail est un concentré pur Méditerranée, inondé de soleil trois cent jours par an ! La variété caractérise aussi son fabuleux patrimoine culturel acquis au fil des innombrables invasions qu’elle a subies, des Phéniciens aux Anglais en passant par les Arabes et les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, et dont elle a gardé les traces dans sa langue, ses traditions et son architecture…    En résumé, alangui entre la Sicile et la Tunisie, l’archipel de Malte est un concentré de lumière, de couleurs et de parfums. Des fortifications et des ruelles de La Valette aux lagons bleus et plages dorées de Gozo, ce sont tous les charmes de la Méditerranée qui vous sont offerts…
 


 
 
le 29-09-2008 06:52

LA PORTE BASSE

    Le symbolisme de la porte basse reprend nécessairement celui de la porte comme moyen autorisant ou fermant un accès et le passage correspondant d’un monde à un autre. Par la porte, on entre au Paradis mais les messagers célestes en sortent pour descendre dans la caverne du monde, ce qui implique une mort obligatoire pour qui veut la franchir.    Qui d’entre nous, cherchant ou profane ne s’est pas présenté devant une porte symbolique ? Soit pour le faire progresser et s’élever dans les états d’être spirituel, soit pour le faire revenir en arrière pour vivre des épreuves nouvelles.    Ici, la porte, en tant qu’entrée mais également sortie, se rapproche soit à un commencement soit à une fin.     Cependant elle ne se réduit pas qu’à cela.     Toute porte qui conduit à un sanctuaire, ce qui est le cas d’une Loge au travail, condense à son tour la nature du sanctuaire tout entier.     On peut même considérer sa forme réelle ou supposée, comme dans le cas de la porte basse, qui résume à elle seule tout le temple.     La porte basse, dont l’aspect ressemble à une niche, sera en quelque sorte morphologiquement identique au chœur du temple puisque la niche est une forme du Saint des Saints, lieu de la manifestation divine.     Cette niche est aussi l’image en réduction de la caverne du monde.
 


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le 28-09-2008 06:39

LE MOT DU WEBMASTER

AUJOURD'HUI C'EST DIMANCHE

LE WEBMASTER SE REPOSE

UNE BONNE VIREE A LA CAMPAGNE CA LACHE !

 


 
 
le 27-09-2008 08:49

LE PETIT TRAIN JAUNE...

66 – PYRENEES ORIENTALES, Font-Romeu du 11 au 18 septembre 1993
    « On a le sentiment que le ciel marche à vos côtés, tant l’horizon est vaste », prétend un randonneur croisé près de l’Ermitage de Font-Romeu. « C’est le pays des sourires ensoleillés », continue notre marcheur. « On s’y sent bien, tout simplement »…    L’accueil cerdan ? Profondément humain, on s’en souvient longtemps. Et le soleil ? Une source d’énergie intarissable. C’est à Font-Romeu que fut inauguré le plus grand four solaire du monde, un miroir parabolique de 1 800 m². Et c’est là, dans le bon air, que vient se ressourcer l’élite des athlètes français. Mais cette région se moque bien des records, elle distille son charme avec élégance, comme par distraction…    Randonner prend ici toute sa saveur. Parce que les sites sont grandioses et qu’on y croise une faune exceptionnelle. Il suffit d’une balade sur les rives des Bouillouses ou de Pradelle, lacs d’altitude frangés de forêts, pour surprendre des troupeaux d’isards. Il faut aussi se perdre dans les ruelles de Valcébolière. « Ici, le temps s’est arrêté », dit une pancarte à l’entrée du village. Oui, il s’est figé là, pour l’éternité, dans la singulière beauté des architectures paysannes…    Nous prenons nos quartiers pour la semaine au « Sun Valley*** », un petit hôtel familial de Font-Romeu, situé en plein centre ville. La ville est une terrasse sur le plateau cerdan et une fenêtre sur le Capcir, aux portes de l’Andorre, dans les Pyrénées Roussillon…    Pour faire un tour d’horizon du plateau de Cerdagne et accéder au domaine du soleil et de la forêt, sans trop d’effort, nous empruntons le petit Train Jaune qui de Villefranche à la Tour de Carol fait le bonheur de tous…    Km 0, Villefranche, altitude 427 mètres. La ville fut fondée en 1092 par le conte Guillem Ramon, au confluent du Riu-Major et de la Têt. Ses remparts qui barrent entièrement la vallée ont constitué un élément de défense du Roussillon, contre les invasions…  
 


 
 
le 27-09-2008 06:27

CE QUE M'A APPORTE LE PLATEAU...

    Si je m’exprimai en tant que Profane, je répondrai tout simplement : « rien de particulier ! ». En effet si j’ai accepté ce plateau c’est uniquement parce qu’il n’y avait aucun apprenti sur la colonne du Nord, et je subodorai là, l’occasion de faire une année sabbatique !        Oui ! Mais voilà ! Je suis Franc-Maçon ! Et toute activité au seing de l’Atelier doit me permettre de construire, de continuer mon travail de tailleur de pierre, de parfaire mon évolution vers le long chemin de la Vérité…    Alors, planté à l’Occident je regarde le Soleil se lever à l’Orient et je me rappelle qu’avant Minuit, comme l’a suggéré Martin Lutter King «  I have a dream » J’ai fait un rêve !    J’ai fait le rêve de naître dans une Loge Juste et Parfaite, mais avec assez de Pierres à l’édifice pour pouvoir user mon Tablier et mes Gants sur la colonne du Nord puis du Midi, et pour enfin grandir, sans hormones de croissance, entre mes SS et mes FF Maîtres, avant de pouvoir transmettre à mon tour, les connaissances acquises, en tenant un Plateau, et en me consacrant ainsi en toute humilité au Travail collectif…     Le rêve était lui aussi Juste et Parfait. Au troisième coups de Minuit, le 1er Maillet me ramène à la réalité devant le Miroir. Le chemin à parcourir est parfois semé d’embûches me dit-il ? Le devoir du Maçon est de ne pas de se décourager. Mais au contraire de persévérer. « Cherchez et vous trouverez, Demandez et il vous sera donné, Frappez et l’on vous ouvrira » Telle est le secret de l’ouverture de la lanterne magique.     Dans Ces moments de doute, le VM est toujours là pour nous rappeler que les anciens sont passés par cette épreuve, et que tel est notre chemin.    Proposé aux Plateaux de Second Surveillant, cette charges m’a investi d’une lourde responsabilité : celle de travailler pour le collectif avant de me consacrer à mon propre ouvrage. Alors conscient de mes difficultés, je n’ai pas arrêté de chercher, j’ai sans cesse demandé et reconnais humblement  avoir sans retenu Frappé à la Porte du Temple.        Aujourd’hui alors que l’Atelier m’a renouvelé sa confiance pour occuper ce Plateau une nouvelle fois, je peux affirmer avec modestie qu’il m’a corrigé dans mon discernement. En passant de la Plume au Maillet j’ai véritablement pris conscience que j’étais avec la plume dans la facilité. Prendre le 3ième Maillet, alors que j’étais réfractaire à tout travail manuel dans le monde profane, m’a indiscutablement perturbé et remis en question. C’est en pratiquant l’oralité du rituel à chaque Tenue que j’ai puisé la Volonté de construire mon questionnement. Je n’ai pas trouvé de réponse à toutes les questions, mais qu’importe, car je sais que je suis sur le chemin…
 


 
 
le 26-09-2008 08:42

CHEZ LES ANDALOUSES...

Espagne du 14 au 30 août 1992

    Depuis la nuit des temps l’Andalousie et sa capitale Séville célèbre les noces de l’art, de l’histoire et des légendes. On ne compte plus ses gloires. Ici, naquirent Hadrien, empereur de l’immortelle Rome, les peintres Vélasquez et Murillo, le mythe de Don Juan. Ici, Cervantès imagina Don Quichotte lors d’un séjour en prison, Bizet composa « Carmen », Mozart « Les Noces de Figaro » et Rossini son fameux « Barbier ». Sous sa cathédrale, la Giralda, reposerait la dépouille de Christophe Colomb qui prépara ici son expédition…    Ouverte et foisonnante l’Andalousie s’accommode de tous les styles. Le gothique y côtoie le baroque et le maure avec brio, l’opéra cohabite avec le chant populaire, et les ferias endiablées succèdent aux processions solennelles. Elle distille un art de vivre tout de raffinement et de douceur. Patrie de conquistadors et de matadors, elle s’offre en spectacle permanent mais sait aussi ménager des oasis de discrétion et de calme…    Dans ses patios privés, dans le parc Maria Luisa, son poumon vert embaumé de jasmin et d’oranger, dans ses jardins arabes, son merveilleux Alcazar, et sur ses places baignées de lumière, comme la plazza de Espaňa qui scintille de toutes ses mosaïques polychromes et de ses azulejos, Séville enchante tous les sens…    C’est au couchant, entre un verre de manzanilla, deux accords de guitare et trois tapas, que l’on ressent le mieux l’humeur sévillane. Au gré des poignées d’olives, du jambon jabugo, vos pas vous conduiront à l’une des nombreuses « tablao de flamenco » où vous profiterez d’un spectacle où les palmas (paumes de mains) claquent, les talons frappent, les jambes s’envolent et les robes virevoltent. Bref, « Qu’est-ce qui fait bouger le cul des Andalouses  c’est l’amour… C’est l’amour »…    L’Exposition Universelle a lieu cette année à Séville, c’est l’occasion de joindre l’utile à l’agréable. Avec Manu et Ginette Marcos, des amis de longue date, nous décidons de partir en camping-car découvrir le Sud de l’Espagne, visiter l’Exposition Universelle et rejoindre par la même occasion des amis espagnols qui habitent Marbella… Sous une chaleur accablante, tout un programme !…    Le 14 août à 19 heures le camping-car quitte le petit village de Simiane, Manu est au volant. A Fos sur Mer nous décidons de prendre notre dîner dans un petit restaurant au bord de mer. Puis c’est à mon tour de conduire. La seconde craque un peu car je n’ai pas l’habitude de manipuler un levier de vitesses fixé au volant. Nous traversons Nîmes, Montpellier, Perpignan, la frontière espagnole et nous atteignons Cadaquès sur la Costa Brava vers minuit. Là nous passons la nuit dans un studio que possèdent nos amis…    Le petit déjeuner est pris au bistrot du coin, puis Manu reprend le volant direction Barcelone, Tarragone, Saragosse et Madrid où nous déjeunons de tapas. Puis je prends le relais (pendant ce temps Manu fait la sieste). Il en sera ainsi pendant tout le séjour, manu conduit le matin jusqu’à 14 heures et moi l’après-midi jusqu’à 20 heures. La nationale qui mène à Tolède est sinueuse et pentue, on ne dépasse pas les 90 Km/h. Mais le plus dur c’est la chaleur, il fait plus de 40°. Nous sommes obligés de conduire les fenêtres fermées, car l’air extérieur est brûlant…    Au sommet d’une éminence granitique, cernée par le Tage qui roule ses eaux verdâtres au fond d’un profond ravin, Tolède se profile comme un décor de théâtre sur le ciel castillan d’un bleu lumineux. La ville citadelle, nous attend pour une belle promenade à travers les siècles. Ceinte de murailles, elle se visite à pieds, avec ses rues étroites bordées de belles maisons, les cours d’où jaillissent les hauts cyprès, les dômes vert sombre des buis, le bonheur multicolore des bougainvillées…    Nous commençons notre visite par la découverte de l’église Santo Tomé pour admirer la plus belle œuvre du Gréco « L’Enterrement du duc d’Orgaz », puis ce sera la ravissante Casa du Gréco, la cathédrale et ses trésors, les ruelles de charme pour aboutir sur la très vivante Plaza Zocodover, avec ses cafés, ses petits restaurants et, pour les gourmands, l’ancienne et délicieuse pâtisserie San Tomé…    Maintes fois détruit, l’Alcázar dresse sa masse énorme et orgueilleuse sur l’un des sommets de la cité. De l’ancienne forteresse du 13ième siècle, dont le Cid avait été le premier gouverneur, Charles Quint décida de faire sa résidence et confia les travaux à Covarrubias de 1538 à 1551. Son continuateur fut Herrera, à qui on doit la sévère façade Sud, aux lignes verticales…
    Après quelques courses pour le repas du soir, nous rejoignons notre hôtel roulant, garé sur le belvédère du Parador qui surplombe le Tage, pour admirer au soleil couchant, cette ville d’or (classée entière, au patrimoine de l’humanité) qui s’embrase et resplendit tel le trésor qu’elle est en réalité…    C’est dans les heures calmes et fraîches de ce matin que nous nous lançons sur les traces de Don Quichotte et Sancho Pança, les héros de Cervantès, l’auteur du roman le plus traduit et vendu dans le monde, pour découvrir une région très authentique de la péninsule ibérique. La Mancha commence derrière les remparts de Tolède. Au delà de la boucle du Tage, la route épouse les contours arides de canyons ocres et de promontoires d’où la vue porte à l’infini sur la plaine baignée de lumière, jusqu’aux contreforts de garrigue coiffés de moulins magnifiques…
 


 
 
le 26-09-2008 06:25

PYTHEAS LE MASSALIOTE

    Pythéas : Un ancêtre du CNRS à lui tout seul : au 4ième siècle avant J.C. il trouva la latitude de Marseille, le rôle de la lune dans les marées. Il était mathématicien, astronome, voyageur et géographe. Il ne fut pas cru lorsqu’au retour de l’un de ses voyages, il décrivit les terres arctiques. Il semblerait que c’était le Groenland ! Un exploit à l’époque. Il a découvert les marées, Thulé (Islande), la banquise et le soleil de minuit. Son récit « De l’Océan » aurait disparu dans l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie en 47 avant J.C.     Sur la façade du Palais de la Bourse de Marseille, au bas de la Canebière, se dressent symétriquement les statues des deux illustres navigateurs massaliotes : Euthymènes et Pythéas. Le premier a, dit-on longé la côte de l’Afrique jusqu’à l’embouchure du Sénégal ou du Niger, peut-être à la fin du 6ième siècle avant notre ère à l’époque du rois Darius. Le second, au 4ième siècle avant notre ère au temps d’Alexandre, est remonté vers le Nord de l’Atlantique et aurait atteint l’île désormais fabuleuse de Thulé, contrée du Soleil de minuit et de la banquise, là où la mer se fige, où l’air s’épaissit et prend la consistance visqueuse d’une méduse, d’un « poumon marin », comme disent les Grecs.    Le voyage de Pythéas à la découverte des îles Britanniques, de l’île de Thulé et de la mer Baltique est bien connu des peuples du Nord de l’Europe. A l’image de Winston Churchill qui n’hésitait pas à comparer les grandes découvertes de notre navigateur à celles de Christophe Colomb, tous les peuples nordiques rendent hommage à ce Marseillais célèbre qui, le premier, a parlé de leur pays. Les scientifiques admirent la précision des observations astronomiques de Pythéas que l’illustre Fabri de Peiresc qualifiait de « plus ancien des doctes de tout l’Occident. » Bougainville, frère aîné du célèbre navigateur qui rapporta de son lointain voyage les magnifiques arbustes à fleurs auxquels il a donné son nom, nous résume admirablement toutes les qualités scientifiques de Pythéas ; « habile astronome, ingénieux physicien, géographe exact, hardi navigateur, il rendit ses talents utiles à sa patrie : ses voyages, en frayant de nouvelles routes au commerce, ont enrichi l’histoire naturelle et contribué à perfectionner la connaissance du globe terrestre ».    Notre Frère Jean-Philippe dans ces 5 minutes de Symbolisme nous a exposé pourquoi la Loge avait choisi ce nom de naissance profane, plutôt que celui, plus traditionnel, d’un célèbre Maçon ou d’un symbole maçonnique…    « Pythéas » ayant été avéré par nos anciens, nous avons aujourd’hui la difficile tache de consolider et d’étayer ce choix. J’ai donc cherché dans les travaux proposés par les historiens, ce qui pouvait rapprocher le mieux, le destin de Pythéas à notre philosophie de Franc-Maçon.     Que les Sœurs ou les Frères érudits, spécialiste de l’histoire de Pythéas, pouvant se trouver sur les colonnes, ne m’en tiennent pas rigueur, car mon choix est forcément délibéré. Mon propos n’est pas de vous livrer l’histoire de ce grand navigateur, mais de vous emmener sur le chemin, sur mon chemin, à travers un questionnement susceptible de construire un lien et d’Initier un Profane, pourquoi pas à titre posthume…    Voilà ce que nous livre l’enquête que j’ai effectuée en Bibliothèque, mais surtout auprès des historiens du département d’anthropologie de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme à Aix en Provence.    Qui était Pythéas ? Un Marseillais. Pythéas Massiliensis, Pythéas de Marseille, disent tous les textes à l’unisson. Il vivait au 4ième siècle avant notre ère, au temps d’Alexandre le Grand et d’Aristote. On le sait par les railleries que lui décocha Dicéarque, géographe grec et disciple d’Aristote, et par les témoignages de Timée, historien sicilien, qui aurait été exilé quelque temps à Marseille d’après Gassendi. Entre 330 et 320 av. J.-C., Pythéas partit du Lacydon, le petit lac ou la petite aiguade, pour découvrir, par la mer, des terres très peu connues ou encore inconnues.    Qui était ce Massaliote ? Un excellent mathématicien et astronome. Nul ne le conteste, au contraire : ni Eratosthène, qui mesura avec précision la dimension de la Terre, ni Hipparque, le grand astronome de l’Antiquité. Même ses adversaires le reconnaissent. Strabon lui reproche de camoufler ses fabulations géographiques sous la réputation de savant : « mensonges qu’il a su couvrir de sa science de l’astronomie et des mathématiques ». La place du pôle céleste, la latitude de Marseille, la mesure de l’inclinaison de l’écliptique (l’orbite annuelle du Soleil sur les constellations du zodiaque), le cycle des marées dues à la Lune et l’observation du Soleil de minuit en Islande justifient bien sa réputation de savant astronome.    Ce fut un navigateur hors pair certainement ; sinon, il ne serait jamais revenu d’un si long périple même avec l’aide d’excellents marins massaliotes et de pilotes indigènes expérimentés. Mais Polybe, deux siècles plus tard il est vrai, enquêtant sur Pythéas, à Marseille, en compagnie de son ami Scipion l’Africain en route vers l’Espagne pour réduire Numance, n’arriva pas à obtenir sur lui d’autres renseignements dignes d’être retenus, sinon qu’il n’était qu’un « simple particulier et pauvre ». Il s’étonne. C’est incroyable ! « Comment est-il possible que de pareilles distances aient pu être parcourues par un simple citoyen, et, en plus, pauvre ? ». Pauvre, c’est possible. C’était peut-être un homme du peuple. Cela implique-t-il qu’il fut sans appui officiel ? C’est plus difficile à admettre. Le mutisme des Marseillais n’était-il pas calculé ? Un siècle avant Pythéas, les navigateurs carthaginois avaient été chargés d’explorer l’Océan : Himilcon remonta la côte atlantique jusqu’en Grande-Bretagne, Hannon longea le littoral occidental de l’Afrique, sans doute atteignit-il le golfe de Guinée avant de rebrousser chemin. Ce que Carthage a réalisé, Massalia ne peut-elle l’entreprendre en envoyant Pythéas vers le Nord et Euthymènes vers le Sud ?    Dans son étude sur Pythéas, le mathématicien Barthélemy Aoust résume de manière éloquente la renommée alors privilégiée de la cité massaliote : « Marseille était alors la rivale d’Athènes par le culte des lettres, des sciences et des arts ; de Carthage par sa richesse et l’étendue de son commerce ; de Rome par la sagesse de ses lois ». Cette fin du 4ième siècle, appelée Le siècle de Pythéas par l’historien Raoul Busquet, voit en effet l’apogée commerciale de Marseille : la ville, d’une grande richesse, approche les 15 000 habitants, nous précise l’helléniste François Salviat. Les grands emporoï (armateurs) prospèrent et une nouvelle classe sociale de petits emporoï, possédant chacun un ou deux navires, s’est établie ; ces bateaux naviguent à la voile et non plus à la rame. Les kapeloï, (détaillants effectuant les transactions) sont nombreux et s’enrichissent encore plus vite. Une assemblée de 600 timouques (notables) décide de l’organisation et du destin de la cité. Les 15 dirigeants exécutifs ont tout pouvoir pour financer cette exploration prospective et audacieuse. Il n’est pas non plus impossible qu’un armateur clairvoyant ait misé sur le savoir et l’intelligence de Pythéas, fait construire un ou deux bateaux par d’habiles charpentiers et recruté les meilleurs marins pour emmener Pythéas, quelque pauvre qu’il fût.    Pour quelles raisons Pythéas est-il parti ? Les textes anciens ne nous précisent pas les motifs de ce départ, mais le caractère d’exploration maritime et d’expédition astronomique apparaît au long du récit ; les informations scientifiques alternent avec les descriptions pittoresques et élogieuses des modes de vie et de travail des populations indigènes. C’est une expédition pacifique, sans arrogance militaire ni espionnage politique ou économique, répondant à plusieurs types de raisons.    Peut-être Pour des raisons commerciales ? Probablement. Les routes terrestres du commerce de l’ambre et de l’étain sont exploitées depuis très longtemps, mais existerait-il une route maritime au rendement plus efficace ? Depuis des siècles déjà, Marseille est au cœur des échanges commerciaux entre l’Europe du Nord et la Grande-Grèce. L’étain provenant des îles Cassitérides (Cornouailles anglaise), remonte par caravane la vallée de la Seine et descend en longeant la Saône et le Rhône. L’étain d’Armorique arrive par l’estuaire de la Loire, le Poitou, la vallée de la Garonne vers Agde puis Marseille. Quant à la route de l’ambre, elle descend de la mer Baltique par le Rhin et le Rhône. Pythéas part-il rechercher une voie maritime plus rentable ?    Peut-être Pour des raisons de stratégie politique ? C’est également possible. « Depuis que la sphéricité de la Terre est définitivement reconnue par le monde savant – de fait il n’y avait plus que les Epicuriens et la foule ignorante pour refuser d’y croire – c’est-à-dire depuis le milieu du 4ième siècle, une voie nouvelle s’était ouverte » nous précise René Taton, dans La Science antique et médiévale, Alexandre le Grand, qui a eu Aristote pour maître, n’ignore rien de tout cela. Ce temps est aux grandes expéditions et aux conquêtes : « Découvrir, accomplir des tours de force devient l’état d’esprit de l’époque ». Alexandre éprouve ce besoin d’élargir les horizons. Ses succès aiguillonnent ses contemporains : sur mer, son amiral Néarque parcourt les côtes de l’océan Indien. Alexandre projette même de contourner l’Afrique et de revenir en Méditerranée par les Colonnes d’Hercule. Dans Aspects politiques de la géographie antique, l’helléniste Roger Dion émet l’hypothèse que Pythéas aurait même été prœmissus explorator (envoyé en éclaireur) par Alexandre pour explorer une voie maritime permettant de contourner l’Europe par le Nord.    Peut-être Pour satisfaire sa curiosité de scientifique ? C’est probablement la raison fondamentale de cette expédition. Ce siècle sait que la Terre est ronde. Les astronomes grecs ont observé avec les prêtres d’Héliopolis, en Egypte, la belle étoile Canopus non visible d’Athènes. Archytas de Tarente et Eudoxe de Cnide ont même envoyé des arpenteurs entre deux latitudes pour connaître la dimension de la Terre. Aristote dans son De Cœlo en déduit sa circonférence, soit 400 000 stades. Plus tard, Archimède dans son Arénaire l’estimera à 300 000 stades. Pythéas veut tenter sa chance vers les mers nordiques. Il a mesuré la latitude de Marseille et il sait qu’au Nord, à la latitude 66°5, le Soleil ne se couche pas l’été. La durée de sa navigation lui permettra d’estimer la distance qu’il a parcourue, alors, il en déduira la dimension de la Terre. Plus tard, Ptolémée, le célèbre auteur du premier atlas du monde, résumera l’objectif de cette nouvelle géographie astronomique : « Faire la lumière sur la forme et la grandeur de la Terre et sur sa situation par rapport à la sphère céleste, pour qu’on puisse déterminer l’étendue et la constitution de la partie que nous connaissons, sous quels parallèles célestes sont situés ces divers lieux. D’où l’on déduit les longueurs des jours et des nuits, les étoiles visibles au zénith, celles qui se trouvent toujours soit au-dessus soit au-dessous de l’horizon, enfin, tout ce qui est contenu dans la notion de lieu habité ».    Peut-être Par vocation de marin et pour l’appel du grand large ? C’est certain. Avant tout, considérons Pythéas et ses marins comme les dignes descendants de Phocée dont les citoyens, dit Hérodote « sont les premiers Grecs qui aient accompli des navigations lointaines ; ce sont eux qui découvrirent le golfe Adriatique, la Tyrrhénie, l’Ibérie, Tartessos ; ils ne naviguaient pas sur des vaisseaux ronds, mais sur des pentécontores (navires à 50 rames) ». Les Massaliotes ont hérité de leurs ancêtres phocéens cette belle tradition maritime et on admire l’audace de ces navigateurs, Euthymènes et Pythéas. La tradition se perpétue. Au 18ième siècle, des marins et explorateurs marseillais, le Père Feuillée et le capitaine Marchand, passeront le cap Horn ou feront le tour du monde. Au 20ième siècle, le poète marseillais Louis Brauquier, parti vivre dans les mers australes, décrira « ce besoin de partir » et « ce mal de là-bas ». Aujourd’hui, les nouvelles générations succédant à Tabarly, sportives et audacieuses, perpétuent les exploits de Pythéas, premier explorateur polaire, comme le souligne Paul Emile Victor avec juste raison.    On qualifie de génies des savants comme Galilée, Newton ou Einstein qui ont établi de nouveaux concepts de la physique ; Pythéas, qui a élevé aux plus hauts sommets son art de la navigation et de l’astronomie, mérite aussi ce qualificatif. C’est sans doute « au génie » de notre compatriote que s’adresse la belle épigramme funéraire de l’Anthologie grecque. Cet éloge, œuvre anonyme, serait-il du poète Callimaque qui dressa le catalogue de la bibliothèque d’Alexandrie ?    « Même après la mort, tu n’as pas perdu ta belle renommée dans le monde entier, mais les qualités de ton esprit demeurent encore en plein éclat, tout ton génie et ton talent, la nature t’avait doué d’intelligence supérieure, voilà donc pourquoi, toi aussi, tu es allé dans l’île des Bienheureux, Pythéas ».    Pythéas se révèle un chercheur moderne. Cet astronome, modeste et prudent, travaille avec soin, ne laisse rien au hasard. Avec sagesse, il sait aussi profiter des connaissances et de l’expérience des autres. Dès cette époque, comme bon nombre de Massaliotes sans doute, Pythéas parle la langue des tribus gauloises voisines, langue alors répandue jusqu’aux rives de l’Océan et à travers toute l’Europe. Plus tard, Varron, ancien questeur de Pompée, généralisera : « Les Marseillais parlent couramment le grec, le latin et le gaulois ». Dans ses commentaires, Hipparque fait un parallèle entre l’approche théorique d’Eudoxe et l’approche plus pratique de Pythéas ; Dominique Azuni n’hésite pas à traduire ainsi cet éloge : « Pythéas avait plus de connaissances astronomiques qu’Eudoxe, l’un des savants les plus distingués de la Grèce. Il enseignait à Marseille le vrai système du monde, tel qu’il est vérifié par une philosophie plus éclairée et des observations plus exactes ». Cette opposition entre les astronomes théoriciens et les astronomes observateurs existe encore aujourd’hui ; ces deux approches sont complémentaires, toutes deux permettant de faire des découvertes nécessaires au progrès de la recherche. « Pythéas de Marseille mesure la réalité de la sphère, Terre et Ciel, qu’Autolycos de Pitane a décrite par la géométrie ».    C’est sur cette dernière citation de Dominique Azuni que s’achève mon enquête. Mais avant de passer au vote, remontons un instant le temps et posons le décors. Nous sommes en 320 avant J.-C., la ville de Marseille est alors petite, un kilomètre dans sa plus grande dimension. Elle est restreinte au côté nord du Vieux Port, c’est à dire le côté des Accoules. Les remparts de la cité encerclent alors la butte Saint-Laurent, la butte des Moulins et une partie au moins de la butte des Carmes. Dans le De Bello civili, Jules César décrit la cité : « Marseille est baignée par la mer à peu près sur trois côtés : le quatrième côté de la ville est celui par lequel elle est reliée à la terre … c’est le côté par lequel on arrive en venant de Gaule et d’Espagne le long de la mer qui s’étend dans la direction de l’embouchure du Rhône… ». Au 4ième siècle de notre ère dans son Ora maritima, le poète Avienus confirme cette description : « La mer baigne les côtés de la ville, un étang la contourne ; l’eau lèche le pied de la citadelle et environne les maisons, la cité est presque une île ».    Quand les brumes matinales se dissipent et laissent apparaître le Lacydon, on découvre enfin Pythéas droit sur l’extrémité du quai Nord les yeux pointant la courbe oblique du soleil sur l’horizon. Et, bien plus tard la course de la lune sous la voûte étoilée. En silence, il observe et s’interroge sur ces phénomènes astronomiques pour découvrir une base de calcul lui permettant de se repérer dans l’espace.     Pendant son apprentissage, l’observatoire devait se trouver probablement sur une bande de terre située entre le massif de l’Etoile et l’îlot de Planier. Selon l’astronome Clèomède qui vivait au temps d’Auguste, Pythéas disposait d’un gnomon de 10 mètres de haut. Comment est-il équipé ? les textes ne nous en disent rien. Mais Pythéas est l’astronome de la cité. Il donne l’heure, annonce les changements de saisons et le début de chaque signe du zodiaque, il prévoit les cycles lunaires et l’apparition des planètes. Il incite respect et curiosité. Avec conscience et application, il renouvelle ses mesures chaque jour de l’année et perfectionne sans cesse sa méthode pour en tracer les nombres.    Puis le temps venu, comme le Compagnon, il décide de partir vers les terres lointaines afin d’expérimenter ses calculs. Le voyage sera long, trois années au moins. Mais sur l’Artémis, il s’oriente le jour avec le soleil et la nuit avec les constellations. A chaque escale par comparaison de la hauteur du soleil à midi, il peut connaître sa progression en latitude depuis Marseille. Ainsi il parti à la découverte de l’autre en toute simplicité, au delà des colonnes d’Hercules jusqu’à la légendaire Thulé.  Il ramènera de cette aventure : des récits sur la vie quotidiennes des peuples qu’il rencontre : exemple les Celtes des îles britanniques ; le soleil qui ne se couche pas et la mer gelée qu’il nommera poumon. Pythéas profita de son voyage de retour pour méditer sur tout ce qu’il avait pu voir.     De retour au Lacydon, Pythéas le massaliote entrepris d’écrire son ouvrage Description de l’Océan. Devenu Maître de la discipline, il perpétua la tradition en transmettant ses connaissances à de nombreux disciples. Ces récits furent lus, commentés et critiqués par tous les savants, pendant six siècle au moins. Aujourd’hui les astronomes reconnaissent que Pythéas avait raison, l’inclinaison de la terre était bien de 23°46’.    J’en terminerai avec l’écrivain François Herbaux qui voit en Pythéas un reporter scientifique, à la fois astronome et ethnologue, embarquant, selon les occasions offertes aux escales, sur des navires de commerce et de pêche sillonnant ces mers jusqu’au Grand Nord. Les nuits blanches de Pythéas, sont, pour François Herbaux, la banquise et les nuits claires, la mer blanche et le ciel blanc, mais surtout le grand souci qui agite ses nuits : comment va-t-il expliquer tout cela au retour ?    C’est pour toute ces raisons que nous pouvons aujourd’hui, mes Sœurs et mes Frères accueillir, sans ambages, notre valeureux marin, dans la grande chaîne fraternelle de la Maçonnerie, au même titre que tout nos illustres Frères ayant participé au mythe fondateur de notre Ordre. Car Pythéas le Massaliote, Frère sans tablier, peut être un exemple pour nous.    Pythéas symbolise la réflexion et l’action, deux facettes de l’activité humaine. A ce titre il correspond bien aux valeurs de notre Ordre, capable de concevoir mais aussi de vérifier et de concrétiser ceux en quoi il croit.    A la fois méthodique et courageux, chercheur et découvreur, capable d’aller vers l’inconnu pour rencontrer l’autre, pour échanger, et finir par ce découvrir lui même. Persévérant dans ces découvertes grâces aux nombres et à la géométrie, intégrant les enseignements de ses paires. Croyant dans sa gnose au point de résister au plus grand de ses détracteurs : Strabon.    Habile astronome, ingénieux physicien, géographe exact et hardi navigateur, Pythéas est venu trop tôt dans un monde qui n’était pas prêt à l’entendre. Marseille a longtemps ignoré cet homme, qui fut le plus brillant de ses fils. Il mérite plus que quelques rares statues et le nom d’une ruelle à deux pas du Vieux Port. N’en déplaise à Strabon !...    Vénérable Maître, avec votre permission, si nous avions à voter aujourd’hui, je mettrai une boule blanche.
 


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le 25-09-2008 21:12

LE MOT DU WEBMASTER

BONSOIR LES AMI(E)S
JE SUIS DE RETOUR...
LE VOYAGE REPREND... 
 


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le 21-09-2008 07:29

LE MOT DU WEBMASTER

BONJOUR LES AMI(E)S VISITEURS ET VISITEUSES
LE WEBMASTER RENTRE DANS LE SILENCE POUR QUELQUES JOURS...
 


 
 
le 20-09-2008 08:46

EN THALASSOTHERAPIE...

Tenerife, îles Canaries du 7 au 14 mars 1992
    A priori, on va aux Canaries pour trouver des plages et du soleil. Après tout, le sable et l’astre solaire ne sont-ils pas jaune…canari ? Pour le soleil, l’île de l’éternel printemps ne dément pas sa réputation. Quant aux plages, Tenerife n’est pas la mieux lotie des îles Canaries, son origine volcanique ayant dessiné des côtes rocheuses et tapissé ses plages de sable…noir. Mais il est tout aussi fin et on en fait d’aussi beaux châteaux ! Et surtout, cela n’empêche pas les gens de s’y prélasser et de se baigner dans une eau qui est, elle, d’une limpidité cristalline…    Cependant, l’urbanisation des gigantesques stations balnéaires du sud de l’île, Las Americas et Los Christianos, est loin d’être une réussite. Nées d’une éruption immobilière, elles ne cessent de répandre leur coulée de béton sur des kilomètres de côte sauvage. Mais il existe d’autres sites moins fréquentés et plus respectueux de l’environnement, comme Almaciga au nord, Candelaria à l’ouest ou « La Quinta Park**** » à 7 kilomètres de Puerto de la Cruz…
 


 
 
le 20-09-2008 05:13

LES HOMMES ELEVENT TROP DE MURS ET NE CONSTRUISENT PAS ASSEZ DE PONTS

    Mon tracé, dans une première partie, questionne et énonce, afin de permettre la construction, au propre comme au figuré, de la citation d’Isaac Newton. La deuxième partie tente une approche du comportement maçonnique pour faire face à cette situation…    Des Murs et des Hommes, comme un clin d’œil à « Des Souris et des Hommes » écrit en 1937 par le romancier humaniste John Steinbeck.    Le Mur des Lamentations… Des Juifs du monde entier viennent y prier  et peut être prient-ils pour un présent meilleur que leur passé et ainsi murmurent-ils à ce mur leur crainte : « Les hommes élèvent trop de murs et ne construisent pas assez de ponts ».     De tout temps et dans toute l’histoire, les hommes ont construit des murs car c’est une action qui s’inscrit dans les gènes de l’humanité. Des murs fortifiés de nos cités Grecques et Babylonienne à la Muraille de Chine, il était plus facile de construire la civilisation à l’hombre d’un mur. Même si plus tard ces mêmes hommes construisirent des ponts pour passer ces mêmes murs. Ce mur est d’autant plus naturel qu’il constitue finalement une facilité intellectuelle. Facilité intellectuelle dénoncée en son temps par Montaigne dans sa définition de la barbarie.    Car pour construire un mur, rien de plus facile : un peu de ciment, des briques ou plus original du béton. L’Homme est enfermé ou a cloîtré des êtres humains dans des prisons de pierres, de barbelés, afin de vaincre sa plus grande peur : la différence.    L’élaboration d’un pont est plus compliquée pour l’Homme, car il doit évaluer la distance qui le sépare des autres, ensuite des plans sont établis pour construire ce passage et enfin il nous faut suivre cette voie et aller à la rencontre  de notre Frère l’Homme. Mais il semblerait que celui-ci ne soit pas un aventurier et qu’il souffre du vertige. Il est plutôt casanier et cimenté dans son petit monde. En réalité, il préfère s’entourer de murs…    Mur et pont, au sens propre ou figuré, ne sont-il pas finalement des constructions humaines étroitement liées ? N’y a-t-il pas en effet un risque à vouloir aimer son prochain comme soi-même ?    Isaac Newton né à la mort de Galilée, s’interroge sur cet aspect contradictoire du genre humain. Mais l’époque ne permet pas de faire une distinction entre raisons politiques, animosités religieuses, convictions idéologiques et intérêts économiques pour expliquer le fait que les hommes en viennent à construire des murs plutôt que des ponts. Cette citation reprise au 20ième siècle par Saint-Exupéry donnera, cette fois-ci, toute la mesure du drame qui se joue dans les arcanes de l’Humanité…    Murs d’Europe : « Les Murs de la Honte » (Croatie, Bosnie Herzégovine, Serbie Monténégro) représentent le contexte des guerres civiles, « The Green Line » (République de Chypre) les divisions politiques, « Peace Line » (Ulster), illustre le sujet des inimitées religieuses, « Rêve d’Ouest » (Berlin) représente le cloisonnement et la reproduction sociale, « Les oubliés du Goulag » (Fédération de Russie) représente la répression politique. Murs d’Asie : « Route 181 » (Israël, Cisjordanie), « Le mur de la déraison » (Corée du Sud, Corée du Nord). Murs d’Amérique : « La barrière économique » (Etats-Unis, Mexique).    En juillet 2002 commençait la construction du mur entre l’Etat d’Israël et les Territoires palestiniens de Cisjordanie, 13 années après la chute du mur de Berlin et des états communistes. Jusqu’alors ne subsistait qu’un mur entre les deux Corées, et un autre séparant l’île de Chypre en deux. Nicosie reste l’ultime capitale européenne divisée par une frontière matérialisée. Matérialisée est bien le mot parce qu’en Irlande du Nord, la frontière est dans les têtes, entre catholiques et protestants. Pourtant le « Freedom Wall » est une matérialisation de cet antagonisme qui existe depuis les deux guerres civiles en 1921.    Les Etats-Unis se protègent de l’immigration des pays d’Amérique latine par une immense frontière en béton et barbelés que des milliers de mexicains essayent de franchir chaque jour, dans l’espoir de réaliser le rêve américain. Et puis il y a ces murs qui ont gardé les traces de la guerre civile, c’est le cas en Ex-yougoslavie (Croatie, Bosnie Herzégovine, Serbie - Monténégro).    Notons que l’Inde envisage à son tour de se doter d’un mur qui la séparerait du Pakistan aux fins d’éviter les incursions de terroristes islamistes en territoire indien…    Ce sont bien des hommes qui sont responsables de l’état de ces murs, ils ne se sont pas construits tout seuls. Ce n’est pas fortuit si l’homme éprouve le besoin de se séparer des autres. Car l’intolérance de nos dirigeants, pratiquée comme un sport de compétition, pousse l’homme à l’individualisme et le rend quasi hermétique aux relations culturelles qu’il pourrait entretenir avec d’autres coutumes…     De la Bosnie à la Tchétchénie, de l’Algérie à l’Afghanistan, de l’Irak au Soudan, Burundi, Sierra Leone, Centre Afrique, etc., les tragédies sanglantes ont dénaturé l’humanité et risquent de l’entraîner dans une spirale infernale de vengeance, de haine et de violence. Nous devons l’arrêter. Nous devons, nous maçon, faire entendre notre voix, nous sommes des hommes et des femmes de paix, mais nous sommes aussi des hommes et des femmes en guerre, en guerre contre la guerre, contre l’intolérance et l’intolérable, contre l’injustice et la barbarie. Nous avons ouvert cet espace de dialogue et d’échange pour bousculer ces murs de haines et construire ces ponts de compréhension, de justice et de paix…    « Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire » dira  Albert Einstein. « Démolir le Mur en pensée prendra plus de temps qu’il n’en faudra à une entreprise de travaux pour faire le même travail »  souligne Peter Schneider. Ce qui fera dire au philosophe Alain « La paix n’est pas, la paix n’est jamais. Il faut la faire, et d’abord la vouloir, et donc y croire ». Voilà ici posé le sens de la contradiction de l’humanité dans son aspect profane.    Quoi qu’il en soit, l’ignorance, l’incompréhension, la peur de celui qui habite de l’autre côté, n’y sont jamais étrangères. Dans « L’Axe du Loup » Sylvain Tesson écrivait en 2004 : « l’enfer c’est le voisinage. Parce que nous le connaissons mieux, ce qui est proche effraie d’avantage que ce qui est lointain ». Si la destruction du pont de Mostar, le 9 novembre 1993, fut malgré lui le symbole de la rupture communautaire en Bosnie Herzégovine, sa reconstruction fut celui du rapprochement. « Nous sommes présents à Mostar afin de faire revivre un patrimoine exceptionnel qui, après avoir été pris pour cible, doit devenir un signe de ralliement, un signe de reconnaissance, le symbole fort d’une identité plurielle construite sur une confiance réciproque », déclarait Koïchiro Matsuura (le directeur général de l’UNESCO)…    C’est dans cette phrase, pas du tout anodine, que prononce Koïchiro Matsuura sur ce pont nouvellement reconstruit, comme le ferait un Frère s’adressant à d’autres dans le Temple de la Sagesse, que surgit une vérité. « Un signe de ralliement », « un signe de reconnaissance », « Un symbole fort », « une identité plurielle », « une confiance réciproque », tout un ensemble de situation que le Franc-Maçon pratique dans la construction de son temple intérieur pour découvrir le chemin vers la Lumière.    Ce Franc-Maçon, comme le rappel Sylvain Tesson, n’oubliera pas que « l’enfer c’est le voisinage », « c’est ce que nous connaissons le mieux » comme nous l’a rappelé le Vénérable Maître lors de notre Initiation : « Ce n’est pas toujours devant soi qu’on rencontre ses ennemis. Les plus à craindre se trouvent souvent derrière soi. Veuillez vous retourner… ». En voyant son visage dans le miroir, l’Apprenti comprend alors toute la signification du symbole.    Il appartient donc en premier lieu, aux Francs-Maçons de détruirent leurs murs intérieurs et construirent leurs ponts vers l’extérieur afin que la Franc-Maçonnerie grandisse pour diffuser le plus largement possible son idéal de Fraternité. Le travail est colossal, il usera plusieurs générations de tabliers.    Mais l’important c’est de croire. De croire dans sa capacité évolutive, comme nous l’a enseigné le Grand Architecte de l’Univers. Avoir confiance dans sa démarche, dans son travail et dans son action personnelle pour ne pas oublier que c’est de la multitude que naît l’Unité.     « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des Frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots » disait Martin Luther King. Pour construire ces ponts indispensables à notre équilibre et au développement moral, nul besoin d’être ingénieur… mais tout simplement ingénieux et généreux !    Il est bien plus facile de s’enfermer, de fuir, mais faire un pas vers l’autre démontre déjà une certaine sagesse. C’est ainsi que nous nous rapprocherons d’un monde en paix. Tous ces murs évoqués, ne tomberons que si chacun commence par enlever une pierre. Alors encore une fois prenons notre ciseau et notre maillet et que tombe notre fierté dévastatrice, notre ambition malfaisante, nos convictions qui emprisonnent…Et tu seras un Homme, mon Frère ! et non une ombre glissante au pied d’un mur…
 


 
 
le 19-09-2008 08:12

CHEZ LES MAFIOSO...

Sicile du 11 au 18 octobre 1991
    La Sicile : l’île aux mille séductions. Palerme, Syracuse et Taormina… Rivages enchanteurs et extraordinaire patrimoine architectural, tour à tour grec, romain, byzantin, normand ou baroque, la Sicile a de quoi épater les plus blasés. Carrefour de toutes les civilisations, la plus grande île de la Méditerranée possède des trésors culturels à foison, un art de vivre bien à elle et des paysages d’une beauté à tomber !…    Mais quand on parle de la Sicile c’est plutôt Corléonne, Toto Rino, ou Mafia, qui viennent à l’esprit. Redoutable société secrète dont la règle, consistant à défendre ses membres au mépris de la légalité et à leur imposer la loi du silence (l’omerta), fait régner sur l’île un climat de crainte et de méfiance…
 


 
 
le 19-09-2008 05:06

LA TABLE

    Lorsqu’on évoque les agapes, le symbolisme de la loge de table, on oublie généralement de prendre en considération ce qui doit y figurer comme aliments. Certains d’entre eux prennent une importance considérable comme le pain à travers le blé et la farine qui le représente, le vin, le lait, l’huile, etc.…    Le beurre tient une place particulière dans cet ensemble car il est la quintessence du lait, la crème des graisses, cette graisse animale ou végétale qu’on offrait aux dieux comme on le fera aussi pour YHVH dans le temple de Salomon, cette « fleur » qui surnage à sa surface quand on le laisse reposer. De plus il brûle complètement sans faire de déchets. Dès les premiers jours de l’Inde védique, il fut offert en nourriture au feu matinal lorsque, naissant à peine du frottement des aranis, il enflamme les brindilles choisies. Le beurre clarifié alimente le feu qui bondit en flammes vivaces et joyeuses. Il ne reste plus qu’à le fortifier avec le soma, le nectar divin, boisson fermentée née d’une sorte de pomme qu’on trouve dans les montagnes.    Mes Sœurs et Frères Compagnons évoqueront, chacun à leur tour, un de ces aliments symboliques qui figurent sur la Table, au Rite de Memphis Misraïm. Nous venons de rompre le pain ! Je vais donc vous parler de son principal composant : le blé. Mais avant finissons en avec le nectar divin…    Le soma fut considéré comme étant si précieux que les plus grandes traditions initiatiques telles l’Inde ou la Perse lui attribuèrent une origine sacrée. La légende raconte que l’épervier d’or, l’oiseau du soleil, l’apporta sur la terre qui en fit pousser la graine pour le plus grand bien des hommes de l’Age d’Or. Il en allait ainsi autrefois et cela perdure aujourd’hui pour le blé cultivé depuis la plus haute antiquité dans le bassin de l’Euphrate. Sa culture, la fourniture de la farine, la fabrication du pain furent toujours considérées par les hommes comme un présent céleste, un don divin en ces temps anciens où l’homme respectait la nature, la vie en ne mangeant pas de viande, en ne tuant pas ce qui portait la vie ; ce qui changera avec Prométhée qui rendit les hommes fourbes, malhonnêtes, tricheurs, les faisant basculer dans des âges et des ères de folie. Suite à son inconséquence, les dieux de l’Aréopage envoyèrent Pandore, nouvelle Eve, pour punir le genre humain ; en ouvrant le coffret qu’on lui avait recommandé de ne point violer, elle fit s’abattre tous les maux sur la terre.    En ses temps archaïques, l’initiation aux Mystères révéla aux Cherchants l’importance de cet aliment essentiel, valorisé comme emblème du jeu toujours renouvelé de la grande Nature. Dans le bassin de la Méditerranée, c’est à Eleusis surtout que le pain devint l’emblème de la vie spirituelle à son premier stade. Pour qu’il fût révélé aux hommes, il fallut que Déméter, considérée comme la Mère du monde à l’image de Marie la virginale pour les Chrétiens, perdît sa fille Perséphone ravie par Hadès le boiteux, le  dieu des enfers et dieu des Forces souterraines. Elle apaisa sa douleur en devenant miséricordieuse, en soulageant les misères humaines. Elle révéla à Triptolème, son protégé, le mystère du grain que l’on recueille, qui devient farine puis pâte, puis pain sous l’ardeur équilibrée du feu. Depuis les temps les plus reculés le mystère de Schibboleth nous est toujours transmis et pourtant nous ne nous y intéressons guère.    Mais si Déméter instruisit les Grecs dans la culture du blé et l’utilisation de cette plante sacrée, on connaissait ce végétal depuis très longtemps à Babylone et dans de nombreux pays en orient. Abraham, vainqueur des rois de Mésopotamie, vit venir à lui Melchisédech, le prince de la paix, il le bénit comme un disciple puis lui apprit à communiquer avec le pain, le vin naturel et l’huile.    Tous les prophètes, tous les initiés reprirent l’image du grain de blé comme emblème de la vie physique, matérielle puis spirituelle. Tous les rituels du grade de Compagnon continuent à en perpétuer l’importance. Tous les rites sans exception véhiculent l’enseignement de Schibboleth qu’il appartient à chacun de retrouver.    S’il fallait offrir un banquet pour un groupe d’initiés désireux d’en distinguer le symbolisme, c’est-à-dire le message vivifiant, il faudrait répandre partout des roses blanches et pourpres, afin que « sous la rose », sub rosa, puissent échanger et partager librement ceux qui demeurent capables de comprendre les mystères les plus élevés qui révèlent aux Cherchants qui méritent par leur dignité et leur engagement au service de la divinité, de recevoir, de savoir.    Le vin et l’eau des carafes évoqueraient la communion des vivants comme celle des morts qui ne meurent jamais. Les mets comporteraient l’olive pour son huile pleine de douceur, annonciatrice de paix. Ensuite viendrait l’œuf annonciateur et vigile du monde astral. On pourrait choisir ensuite entre le porcelet rôti des initiés d’Eleusis, seule viande tolérée par Pythagore, et l’agneau des fêtes pascales, qu’on accompagnerait de pain sans levain. Les légumes suivraient les laitues qui tenaient une grande place dans les Mystères d’Adonis, ces laitues qui nous enseignent à vaincre la tristesse en nous avertissant de ne pas nous laisser aller au seul plaisir gourmet des agapes. Il faut surtout méditer au sens de la vie, penser à la lumière, à ce qu’on doit faire de cette existence pour servir la divinité, le monde et ses Sœurs et Frères.    Il n’est pas réservé aux faux initiés de comprendre, de savoir à quoi cela correspond, à quoi cela servirait-il de donner des perles aux pourceaux ?...    Se purifier avec un être que l’on estime, disaient les Egyptiens, c’est prendre un repas en sa compagnie. Pythagore disait que les êtres de connaissance ne meurent pas puisqu’ils ont entendu l’enseignement initiatique autour de la table, là où chaque maçon offre à son Frère, à sa Sœur ce dont il a besoin, là où l’énergie spirituelle circule de façon visible et tangible entre les Frères et les Sœurs.    La Table de la St Jean d’Hiver représente la Loge où nous venons puiser la nourriture dont nous avons besoin. Elle devient alors la construction rayonnante d’une fraternité totale où l’esprit n’est plus séparé du corps. Si les Frères et Sœurs sont capables d’entendre, au cours du Banquet, ce que proclame le devoir, ils découvriront le chemin de la vie.    Pour finir je citerais cette parabole : « YHVH s’écria : je n’ai que faire de vos temples de pierre, ce sont des temples de chair que je veux ! »
 


 
 
le 18-09-2008 08:21

LES AGAPES

    Agapes : Nom donné au banquet des Chevaliers Kadosch. Dans la maçonnerie, les Agapes sont généralisées à tous les rites pratiqués dans l’obédience. On y pratique un rituel de table très harmonieux. Les Agapes revêtent une importance considérable, méconnues, ou sous-estimée par de trop nombreux maçons, parce qu’elles contribuent à faire du groupe, que constitue l’atelier, une véritable famille. C’est là que s’établissent les liens qui vont se développer profondément, durablement. Après la tenue, le temps des Agapes présente l’opportunité de se découvrir les uns les autres, de s’apprécier mutuellement, d’échanger avec profit et surtout d’y sceller les liens d’une indéfectible fraternité. Le repas, ce qu’il comporte en victuailles, importe peu, devant le plaisir de se sentir bien avec ceux que l’on aime.    Les Agapes permettent aussi aux Apprentis de se libérer de l’astreinte au silence qu’ils doivent observer sur la colonne du Nord. Ils peuvent alors poser aux anciens les questions qui les intriguent et y trouver certains éléments de réponse. Le surveillant pourra profiter de ce moment pour faire une séance d’instruction impromptue. Il procédera aux explications de circonstance et analysera les observations formulées par ses Apprentis tout en apaisant leurs craintes sur l’immensité de la tâche qui les attend ou devant une éventuelle difficulté d’assimilation maçonnique ou initiatique.    Dans certaines Loges, que j’ai visité, il arrive malheureusement que ce soit parfois l’inverse qui se produise. Personne ne s’occupe des jeunes frères ou sœurs que l’on charge des tâches matérielles les plus diverses (vaisselle, service de table, cuisine, etc.). Livrés à eux-mêmes, abandonnés, ils s’interrogent avec inquiétude sur l’absence de leur Surveillant et celle des autres maîtres de l’atelier parfois trop heureux de se défiler et masquer ainsi leur propre carence et leur inculture maçonniques.    Tandis que ces derniers mangent, boivent ou discutent, les Apprentis travaillent et servent. Astreints au silence pendant des heures, ils n’ont aucune possibilité de se décharger de la tension accumulée. Comment les jeunes frères et sœurs pourront-ils s’intégrer, dans la meilleure harmonie, au groupe existant, si on les confine seuls à la cuisine ou au service, quand les frères attablés ne distinguent des Apprentis que les mains passant les plats ou emplissant les verres ? Si des maçons ont lutté pour l’abolition de l’esclavage, ce n’est pas pour que d’autres en profitent pour asservir les Apprentis à leur confort. Tout les usages ne prescrivent-ils pas cette égalité universelle, à l’image de cette phrase rituelle que j’ai relevé dans le RER : « Venez goûter dans la société des frères les charmes de l’égalité ? ». N’est-il pas coutumier par ailleurs de se rencontrer sur le niveau ? A quoi peuvent bien servir les données fondamentales de la Maçonnerie, les usages fraternels du métier, si certains ne les mettent point en application ?    Il ne faut pas confondre la discipline ou rigueur comportementale individuelle, en juste application de la Règle, et l’infériorisation ou l’asservissement des uns pour le bien-être métallique et profane des autres. Garants de ces dérapages, les Surveillants veilleront à ne point laisser les Apprentis seuls au service ou à la cuisine.    Cette rupture des valeurs profanes surprend et dérange souvent certains frères, fiers, soucieux de leur réussite ou image de marque. Il n’y a pas de place pour l’ego ni pour l’hypertrophie du Moi dans le royaume de la quête initiatique. D’ailleurs, quand vient l’heure de la maladie, qu’approche celle de la mort, les valeurs matérielles ne tombent-elles pas d’elles-mêmes ? Mais il s’avère trop tard alors pour que les inconscients puissent remédier aux erreurs accumulées et corriger les inconséquences de leurs actes passés. La justice va les frapper en leur appliquant les mêmes poids, nombres et mesures qu’ils appliquèrent à leurs semblables. Il sera Minuit.     Les Agapes représentent un moment ô combien essentiel. Pour pénétrer l’importance qu’elles recèlent depuis l’antiquité, il convient de remonter à leur source : la patristique grecque où, dès le début, éros et agapè trouvèrent leur prolongement dans l’homme. Si la modernité a dévalorisé éros en le restreignant au seul amour physique ou à celui des amants, primaire et instinctif, pour les Anciens, tel Grégoire de Nysse, éros exprimait le désir de Dieu dans l’âme unie à lui et, dans ce mouvement de l’âme vers Dieu, Eros apparaissait comme le produit d’agapè.    Pour les Chrétiens, agapè se rapporte à l’amour prévenant et enrichissant dans l’Ordre spirituel de Dieu pour les hommes comme à l’amour inconditionné, au dévouement absolu que chaque membre de la communauté doit prodiguer à son prochain sans distinction de milieu, d’origine, de rang ou de situation sociale, de race ou de couleur. Maxime le Confesseur enseignait : « Je crois, selon la tradition et l’enseignement reçu, que Dieu est agapè, et que puisqu’il est un, sans jamais cesser d’être un, il rend uns ceux qui vivent selon son agapè, et leur donne un seul cœur, bien qu’ils se trouvent être plusieurs ». Voilà pourquoi les agapes sont collectives.     La fraternité maçonnique est ainsi fille d’agapè. Car les Agapes représentent un moment privilégié de la communion fraternelle dans l’amour que chacun doit à son prochain, car elles découlent naturellement du précepte : « Aimez-vous les uns les autres ». L’agapè intervient justement comme l’expression de la Charité. « Dieu est agapè » disait Saint Jean. Cet accès, ce cheminement vers l’autre, cette quête vers la lumière est une exigence pour chacun d’entre nous.     Comme le souligne Saint Paul : « Agapè est le lien de la perfection ». Alors en ne participant pas aux Agapes, le maçon se prive d’un élément majeur dans la grande course des Chercheurs. Qu’il le veuille ou non, il fait partie de cette chaîne d’amour fraternel qui œuvre pour le modifier, le transformer, le rendre plus juste, plus équilibré et enfin humaniste. Si, il s’y soustrait volontairement, c’est que le moment est venu ! Pour lui, de retourner dans le cabinet de réflexion…
 


 
 
le 18-09-2008 05:27

AU PAYS DES MAHARAJAS...

Inde du nord, Népal du 26 avril au 8 mai 1991

    Selon Malraux : « Une Inde repose au cœur de chaque homme ». Une culture qui, tel un long fleuve, est à la fois une et multiple, changement et immobilité et qui nous fascine tous. Si une image de l’Inde sommeille en chacun de nous, c’est en raison de l’aspect universel de la civilisation de ce grand pays…    L’Inde est, depuis plus de quarante siècles, un élément majeur de notre monde ; par son peuple affectueux, un des plus nombreux de la terre ; par une spiritualité à laquelle se sont référés les plus grands penseurs de tous les temps, aux sources d’une sagesse, plus que jamais présente, de nos jours. Si la poésie de l’Inde a enthousiasmé les romantiques des siècles passés ; si la danse, le théâtre et la musique, messages du corps et de l’oreille, représentent des arts parfaits, l’Inde demeure pour les hommes du futur l’expression d’une pensée mystique, une réflexion poétique et métaphysique sur l’unité de l’être…    Aller en inde aujourd’hui, c’est se hasarder plus loin qu’Alexandre le Grand ; c’est retrouver les Empereurs Moghols, descendants de Tamerlan ; c’est marcher dans les pas de Mahatma Gandhi ; oublier les Himalaya, les déserts de feu, pour répéter sans cesse, tel le pèlerin : « L’Himalaya n’est pas montagne, le Gange n’est pas rivière, seul Dieu est Dieu et je n’existe pas… ». l’Inde est à nous, il est parfois difficile de la comprendre, mais il est toujours facile de l’aimer…    Ce n’est pas un rêve ! Pour mieux savourer l’Inde merveilleuse et colorée du Rajasthan, accepter l’hospitalité de ses maharajas dans leurs palais dignes des « Mille et Une Nuits », nous jetons à la hâte quelques affaires de coton dans une valise et nous embarquons à l’aéroport de Marseille Provence pour treize heures de vol…    L’avion nous pose à Delhi, immense capitale aussi bourdonnante que Le Caire et Istanbul réunies ! Notre guide Sarani nous accueille avec des pétales de rose et nous impose sur le front la marque rouge de la félicité. L’autobus se fraie un chemin dans la cohue indescriptible des avenues qui nous dirigent vers New Delhi où se trouve l’hôtel « Siddharth**** », notre résidence pour deux nuits. Il nous faudra une journée pour découvrir dans un concert de klaxons, veaux, vaches, cochons au milieu des vélos, charrettes, Vespa, rickshaws et autos…    Après une bonne nuit de repos, nous voilà fin prêts pour partir à la découverte de Delhi, la capitale indienne. C’est une ville parsemée de vestiges du passé qui racontent la lente marche de l’histoire. Nous commençons la visite par le Fort Rouge. On doit son nom au matériau de construction en grès rouge qui a servi à élever la forteresse et le palais de l’empereur Moghol Shahjahan entre 1639 et 1648…  Les murs de l’enceinte, hauts de 16 mètres, entourent des palais, des mosquées où s’étendent des cours et des jardins. Le palais impérial est situé à l’est de la vielle ville, à l’ouest de la Yamouna ; on pénètre dans la forteresse par la porte de Lahore à l’extrémité orientale du chandni Chowk…
    On retourne vers Diwan-i-Khas pour visiter en direction du sud les appartements privés des Grands Moghols, en particulier le pavillon octogonal accroché aux hautes murailles extérieures (Musamman Buri) et le Rang Mahal (pavillon aux peintures) réservé aux favorites…    Nous quittons le Fort Rouge par la porte de Lahore, en direction du sud-ouest, après avoir franchi une place où se trouvent de nombreuses boutiques de marchands de souvenirs, pour arriver aux pieds des marches qui conduisent à Jama Masjid…
 


 
 
le 17-09-2008 08:50

LE SECRETAIRE

    Le Secrétaire est, comme le disent les textes maçonniques, la mémoire de la Loge.    Il siège à l’Orient du côté du nord, éclairé par la Lune. Les Babyloniens diraient illuminé par Nannar l’astre nocturne. Oswald Wirth lui, pense qu’il est assimilé à la lune parce qu’il reflète fidèlement tout ce qui émane de l’Orateur.    Pour les Egyptiens, la Lune est assimilable à Thot et au verbe. Alors son ancêtre le Scribe, se tient indifféremment, assis sur ses jambes repliées, à droite ou à gauche de Pharaon, et transcrit sur sa feuille de papyrus, au moyen d’une plume d’oie, fidèlement ce qu’il entend.      En maçonnerie, cette situation lui permet de demander directement la parole au Vénérable Maître. L’emblème de son office est un bijou portant deux plumes recroisées. Dans la hiérarchie des offices en Loge, il occupe la cinquième place. Situé toujours face à l’Orateur (sauf au rite Emulation), il forme avec le Vénérable Maître le triangle de la pensée, de la représentation et de la communication, symbole de la relation spirituelle.    La charge de Secrétaire revêt une grande importance du fait de la multiplicité de ses fonctions. Durant les tenues, il écoute, résume, transcrit les propos issus des planches présentées. Il enregistre les décisions et le résultat des votes. Il note à chaque fin de tenue le montant recueilli dans le tronc de la veuve que lui signale l’Orateur.    Il rédige les comptes rendus des travaux et en donne lecture à la Tenue suivante sous forme d’une Planche Tracée qui sera soumise au votes des Maîtres et des Compagnons après les conclusions du Frère Orateur.    Avec le Vénérable Maître, il prépare les ordres du jour, les convocations qui seront envoyées aux membres de l’atelier, aux Vénérables des Loges voisines et aux instances supérieures.    Le Secrétaire a en charge toute la partie administrative : relations entre la Loge et ses membres, entre la Loge et les autres Loges, entre la Loge et l’Obédience. c’est lui qui prépare les dossiers d’Initiation d’Augmentation de Salaire, et qui tient l’Administration au courant des différents changements qui peuvent s’opérer au sein de la Loge : Initiations, Compagnonnages, Maîtrises, démissions, radiations décès…afin que les fichiers puissent être tenus à jour.    Dans notre rituel de Menphis-Misraïm, le secrétaire accompli peut-être un cycle, dans un rythme bien précis. Il circule pour allez chercher la lumière. Il s’exprime souvent longuement. Il fait signer l’Orient. Il écoute avec attention toutes les Sœurs et tous les Frères. Il trace, ou burine une première esquisse des travaux. Enfin, quand minuit plein à sonné, il souffle sa chandelle. Le tout il est vrai sous l'attirance de la Lune.    Notre Sœur Annie, dans le tracé de sa planche sur le même thème, a fait référence à la chanson de Charles Trenet : « Le Soleil a rendez-vous avec la Lune… ». Moi aussi, pour conclure, Je resterais sur ce même registre, mais en évoquant Lulli. Ce compositeur qui aurait pu selon les circonstances écrire : « Au clair de la Lune, Vénérable Maître, Prête-moi ta plume pour tracer ma planche, Ma chandelle est morte, Je n’ai plus de feu, Va au pilier de la Sagesse, pour l’amour du Grand architecte de l’Univers… ».
 


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le 17-09-2008 07:53

SUR L'ILE D'APHRODITE...

Chypre, du 21 au 28 octobre 1990
    A Chypre, sa terre natale, Aphrodite est partout : sur les enseignes des boutiques, des restaurants, des magasins de souvenirs et jusque sur les étiquettes des vins locaux. La légende veut que la déesse ait jailli de l’écume au pied du rocher Petra Tou Romiou, près de Paphos. Depuis, les amoureux viennent sur ce rivage, près du caillou tout blanc, et attendent qu’il rosisse au soleil couchant. Se baigner là est aussi une garantie de bonheur pour toute l’année…    Mais ce n’est pas que le lieu de naissance de la légendaire déesse grecque de l’amour et de la beauté. C’est aussi la troisième île de la Méditerranée et un carrefour de nombreuses civilisations. Tout Chypre n’est qu’un immense musée en plein air, un héritage historique et artistique du passé. Ici, le drame ancien de l’histoire de la civilisation européenne fut mis en scène dans ses grands moments de variations…
 


 
 
le 16-09-2008 14:07

L'EPREUVE DE LA TERRE

La Terre, avec les trois autres éléments que sont l’Air, l’Eau et le Feu, fait partie des épreuves rituelles qui attendent tout être ayant demandé à entrer en Franc-Maçonnerie.Pourquoi l’épreuve de la Terre est-elle la première ? Se limite-t-elle au passage par le Cabinet de réflexion durant lequel est vécue « la mort au vieil homme » ou se poursuit-elle dans le Temple ? Quelles sont les transformations décisives générées par cette mort symbolique ?Partant du passage dans le Cabinet de réflexion mais dépassant le cadre de celui-ci, ce livre met en lumière l’importance symbolique de cet élément dans la construction du futur, ou de la future, initié(e).En s’appuyant sur les mythes et la tradition initiatique, l’auteur révèle la nature alchimique de cette Terre qui façonne l’initié(e) et l’équipe pour permettre sa marche vers la lumière.L’épreuve de la Terre, voyage et purification, est le premier d’un ensemble de quatre tomes qui traitent, chacun séparément, d’un élément.Franc-Maçonne depuis 20 ans, Clémence Duval signe ici son premier ouvrage.
 


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le 16-09-2008 11:44

AU PAYS DE SAMUEL DE CHAMPLAIN...

Province du Québec, Canada du 12 au 20 juillet 1990
        On ne voit jamais le Québec autrement que vert, blanc ou rouge. Vert en été, rouge à l’automne et blanc en hiver. La quatrième saison, on n’en parle guère. Vert, blanc, rouge, ce sont les vraies couleurs de ce pays canadien français, celles aussi du drapeau arboré dès 1837 par les Patriotes en lutte pour la souveraineté. Le savaient-ils, ces premiers Québécois, que ce drapeau de leur histoire était aussi celui de leur géographie ?…        Nous voici donc en partance pour cette contrée mystérieuse qui n’est plus la France, ni l’ancienne ni la nouvelle, mais où l’on parle français, qui conserve des liens quelque peu fictifs avec l’Angleterre par le biais de la Couronne royale, qui est liée aux Etats-Unis par le dollar et qui voudrait être elle-même…        Contemplez l’espace infini, le paysage lunaire, sol minéral criblé de milliers de lacs, veiné de rivières, taché de fondrières, et, même en été parfois, ourlé de glace scintillante. C’est selon la tradition « La terre que Dieu donna à Caïn ». C’est le Labrador, mot voulant dire, selon une étymologie possible : « pays de peine »…        Enfin ! Voilà la ville de Québec bâtie depuis longtemps sur sa falaise et qui a gardé ses remparts. C’est une capitale provinciale, très francophone, riche en monuments d’autrefois et qui a sauvegardé tous ses attraits. Nous nous mêlerons aux touristes venus goûter les agréments d’une vieille cité d’allure française et demeurée fidèle à ses origines…        Il ne faut pas chercher au Québec certaines joies et valeurs de l’Europe. Ici, pas de cathédrales millénaires, de châteaux Louis XIII. Le passé est relatif. Pas de vieux et respectables monuments mais, à la place, des rochers, des lacs, des forêts, vieux et vieilles comme le monde. Il faut les découvrir, découvrir les québécois. Nous serons surpris par leur « Parlure », touchés par leur gentillesse, impressionnés par leur fierté, celle surtout d’avoir créé un pays bien à eux, un pays toujours vert, blanc ou rouge…        Dès 1534, d’illustres français, comme le malouin Jacques Cartier, Samuel Champlain, natif de Brouage, fondateur de la ville de Québec, le premier évêque François de Montmorency Laval et l’impétueux général Lafayette, ont marqué l’histoire de cette province en débarquant sur la côte de Gaspé. Cette histoire commune relayée par la littérature populaire nous présente alors les québécois comme nos cousins d’Amérique. Il s’agit cette fois-ci, pour nous Globe-trotters, d’une aventure affective ! Nous décidons donc naturellement avant de rendre visite à nos cousins de passer deux jours chez l’oncle Sam…        Le  « Boeing 747 » de la Continental Air Line se pose à l’aéroport de New York (Laguardia) après huit heures de vol. Notre guide local, une mama africaine tout en rondeur nous prend en charge et nous conduit au cœur du quartier de Manhattan, au « Roosevelt*** », Madison Avenue, pour deux nuits…        Grâce au cinéma et aux séries télévisées, nous reconnaissons les lieux mais, pourtant, la surprise est totale. Devant la forêt de gratte-ciel qui nous entourent, nous sommes ébahis, parce que la brillance, la transparence, le gigantisme, l’audace de l’architecture, le flot des voitures et des piétons, le bruit des klaxons et des sirènes, les flashs et les néons publicitaires sont très au-delà de ce que nous pensions trouver !…        Maintenant, confortablement chaussés et regard à la verticale, nous y allons ! Nous débutons notre visite à la hauteur de la 44ième rue et de la 5ième avenue, voie royale de la ville. Tout de suite, un bel et vertigineux environnement. Les magnifiques gratte-ciel Arts déco inspirés des pyramides tels le French Building ou le Chrysler. Nous continuons vers Grand Central Station, la gare monumentale, due au milliardaire Vanderbilt. L’Empire state building, King Kong n’est plus là, mais les 74 ascenseurs oui, et l’un deux nous conduit à son sommet (381 mètres)…        Nous voilà en plein cœur de Manhattan, avec ses salles de concerts et de théâtres, le Lincoln Center, le Carnegie Hall et le fameux Rockefeller Center. Times Square a perdu ses sex-shops, mais pas son âme, ni son déluge de néons. A droite le très chic Upper East Side où résident les stars comme Woody Allen qui vient jouer de la clarinette au Carlyle Hotel. Bordant Central Park, la 5ième avenue où s’alignent musées extraordinaires, immeubles de très grand standing et longues limousines à vitres fumées…        Puis vient le tour des magasins de luxe, les bijouteries, les boutiques de gadgets kitchs et bon marché, les restaurants aussi cosmopolites que les consommateurs, les petits jardins publics qui constituent de bienvenues haltes de verdure…        Au sud de Manhattan, nous embarquons sur un ferry de Battery Park en songeant aux émigrés qui débarquaient ici du Vieux Continent. La statue de la Liberté est là, pointant son bras vers cette forêt de buildings. Avec leurs terrasses perchées à 410 mètres, les tours jumelles du World Trade Center offrent un panorama exceptionnel. En bas, Wall Street s’agite et, plus loin, l’Empire State Building ressemble presque à un nain…         Que l’on parcoure cet immense parc de 340 hectares à pied, en calèche, à vélo, en barque ou à rollers, on trouve toujours quelque chose d’étonnant à Central Park : concert de jazz, match de basket, partie d’échecs de haut niveau, régate de modèles réduits de voiliers et même un tournoi de pétanque de la communauté bretonne ! Dans la partie la plus sauvage du parc se trouvent des lacs et des bois où des ornithologues observent piverts, martins pêcheurs, hérons ou écureuils. En plein New York, on croit rêver !…
        Sans s’en rendre compte, on marche énormément. En remontant vers le nord, voici des mini pagodes rouges : les cabines téléphoniques de Chinatown ! Puis des rues qui exhalent des odeurs de pizza. C’est Litle Italy, qui précède les lofts et les galeries d’art de Soho, les villas à l’européenne de Chelsea et les bistrots de Greenwich Village, où l’on prend son brunch en compagnie des étudiants. Une sensation jubilatoire et une ville absolument fascinante !…        Mais toute médaille a son revers ! Le guide nous sert un discours appris par cœur d’une prétention sans égale. Tout est incomparable, grandiose, magnifique ! Les superlatifs ne manquent pas. Les américains sont les plus beaux et les plus forts dans les domaines de l’architecture, de l’industrie, du commerce et même dans la gastronomie ! Sauf que nous déjeunons et dînons chez les Italiens, les Chinois, les Hollandais et les Irlandais. Bref, la coupe est pleine, il est temps de partir. L’Oncle Sam est vraiment imbuvable…
 


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le 16-09-2008 10:00

INITIATIONS

        En introduction à son ouvrage - Initiation, rites, sociétés secrètes -, Mircea Eliade écrit : « On a souvent affirmé qu’une des caractéristiques du monde moderne est la disparition de l’initiation. D’une importance capitale dans les sociétés traditionnelles, l’initiation est pratiquement inexistante dans la société occidentale de nos jours ».
 


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le 16-09-2008 08:12

DE LA PIERRE A L'ALCHIMIE...

Une journée initiatique aux pieds des Alpilles, le 22 juin 2008
        Une belle journée qui commence sous les hospices de Râ. Monsieur Météo annonce 33 degrés, Celsius bien entendu ! Car pour le 33ième degré maçonnique il faudra encore beaucoup travailler ! Bref, le GADLU nous le devait bien, car nous avions envie de quitter les bordages de notre Galion pour profiter de la nature et pas n’importe laquelle : celle de notre belle Provence aux pieds des Alpilles entre oliviers et romarins, vieilles bâtisses et beaux jardins…        C’est en suivant les rayons du soleil que les premiers équipages arrivent sur le parvis de l’Abbaye de Montmajour : Christiane, Andrée et Armand suivi de très près par Jackie et José avec toute l’intendance : Outils, matériels, ripailles, deux fûts à canons avec poudre pour les santés, bref tout le nécessaire pour organiser de fraternelles Agapes…        Dès huit heures trente, le « petit noir », pas le fils de la Veuve, mais le breuvage énergique des matins difficiles (importé en Autriche par l’armée turque) accueille les Sœurs et les Frères ainsi que les conjoints invités, en les faisant patienter, car un équipage : Joëlle et Michel, eux, suivaient les rayons de la Lune…    A trois kilomètres de la ville d’Arles, où croissent en abondance les plantes aromatiques, exaltant un agréable parfum, où les fleures naissent sous vos pas, où des arbustes de forme variée, l’olivier, le lilas, le pin, le laurier, le frêne et le jasmin font le contraste le plus charmant en mêlant leur feuillage et leur ombre. Le génie chrétien a jeté ici un monument digne de fixer l’attention, des cryptes silencieuses et sombres, où les premiers disciples du Christ (dit-on) venaient prier, une église dont le style n’est pas sans intérêt pour l’artiste, un monastère aux formes imposantes dont les ruines ont une certaine grandeur. A l’instant ou le ciel se positionne au Zénith et que l’heure est venue de commencer les travaux, notre Sœur Annie nous invite à gravir les premières marches du « Mont Majour » (la grande montagne) ou l’abbaye de Saint Pierre fut fondée…        Bâtie en plein cœur du pays d’Arles, l’abbaye de Montmajour rassemble huit siècles d’histoire architecturale : un monastère primitif carolingien en partie troglodytique flanqué d’une nécropole rupestre, une abbatiale romane à deux niveaux, une chapelle de pèlerinage médiévale, une tour fortifiée pendant la guerre de Cent Ans, enfin les ruines grandioses d’un monastère classique au dessin épuré, presque citadin ? Juchée à flanc de rocher sur une ancienne île désertique, elle domine tout le marais d’Arles dans un site dont la grandeur sauvage et propice à la méditation fascina notamment Van Gogh…        La légende affirme que Saint Trophime venait s’y reposer des travaux de son apostolat, au début du 5ième siècle. Trophime était un grec d’Ephèse converti par Saint Paul, qui parle de lui avec tant d’affection dans les épîtres ; bravant le martyre, il accourut à travers mille dangers, porter l’Evangile, la bonne nouvelle, à la Rome des Gaules (Arles), idolâtre, orgueilleuse de sa puissance et de sa splendeur, « rendez-vous de tous les peuples qui habitaient sur les bords du Rhône et de la Méditerranée », suivant les termes même d’un édit impérial…        En 502, Saint Césaire quitta le monastère de Lérins pour accepter l’évêché d’Arles. Il résista aux menaces des rois Alaric et Théodoric, maintint dans sa province l’intégrité de la foi. Ses travaux, ses luttes, les pénibles fonctions de son ministère ne lui faisaient pas oublier sa chère retraite de Montmajour, où son éloquence et sa réputation de sainteté attirèrent autour de lui de nombreux disciples. C’est lui qui posa la première pierre du monastère. Bientôt, le lieu devint une colonie de pieux cénobites vivant là en commun, s’appelant du nom de frères, et obéissant à une règle, expression sévère de la loi nouvelle qui avait fait de la vie de chrétien une continuelle préparation à la mort. La piété et la science fleurirent longtemps dans ce sanctuaire jusqu’à l’époque de l’invasion sarrasine…        Les Sarrasins avaient envahi la Provence et la tenaient sous le joug. Dans la tourmente du combat que Charlemagne leur livra, le monastère de Montmajour disparut, mais grâce à la munificence du souverain, ses murailles furent bientôt debout. Charlemagne avait vaincu par la croix ; il ordonna de bâtir une chapelle dédiée à la Sainte-Croix, ce signe de la victoire et du salut. On prétend que quelques-uns de ses preux, dignes compagnons de ce Roland que la légende a rendu si célèbre, reçurent la sépulture dans ce lieu consacré…
        Rien de remarquable dans la petite église souterraine de Montmajour, qui fut l’asile de Saint Trophime et de Saint Césaire. Mais ces quarante cinq marches que l’on descend, des héros, des saints, des princes les ont descendues ; Charlemagne les descendit aussi avec ses douze pairs, quand il vint s’agenouiller dans ce sanctuaire dont les murs sont tant d’éloquence. cette caverne naturelle, avec sa nef de trois ou quatre arceaux uniformes, son long corridor étroit et sombre, qui se termine par une grotte allongée, est une des plus belles pages de l’histoire du christianisme…        Construite sur un rocher entouré de marais par des moines bénédictins, la petite abbaye Saint Pierre étend rapidement son influence à Arles et en Provence grâce à un vaste réseau de prieurés (jusqu’à 56 au 13ième siècle) et au pèlerinage de la Sainte-Croix, fondé en 1019. Le 3 mai 1019, le pèlerinage de Montmajour appelé Pardon de Montmajour est créé ; ce pardon est institué sous l’abbé Lambert, lors de la consécration de la première église Notre Dame, en cours de construction, par l’archevêque d’Arles Pons de Marignane qui accorde à cette occasion la première indulgence historiquement attestée. Pendant tout le Moyen Age, l’abbaye draine tous les 3 mai de nombreux fidèles de la région, jusqu’à 150 000 pèlerins d’après Bertrand Boysset, un chroniqueur arlésien de la fin du 14ième siècle. En 1426, on compte 12 à 15 000 pèlerins venant par le Rhône jusqu’à Arles pour le pèlerinage de Montmajour. Le 22 juin 2008, ils n’étaient que 15, les temps ont bien changé…
 


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le 15-09-2008 09:33

ENTRE SOLEIL ET RHUM...

Guadeloupe du 10 au 18 février 1990
        En février 1988, lors de notre premier séjour, nous étions tombés amoureux des Antilles. On s’était promis d’y revenir prochainement. Deux années seulement ont passée, et malgré un typhon qui vient de frapper la Guadeloupe, nous décidons de tenter une nouvelle aventure, avec Jacky et Simone, des amis rencontrés pendant notre séjour au Sénégal…        Afin de conserver notre autonomie et de jouer aux électrons libres, nous louons un duplex aux « Marines » de Saint-François, et réservons un véhicule à l’aéroport de Pointe-à-Pitre. Ceci étant fait, nous jetons quelques affaires d’été dans une valise et nous embarquons, dans la matinée, à Marseille Provence pour un vol de huit heures…        L’avion se pose à Pointe-à-Pitre aux environs de 19 heures (heure locale). Après les formalités de police, nous réceptionnons notre voiture (une Peugeot) sur le parking de l’aéroport. Une fois au volant l’aventure commence, mais cette fois-ci c’est nous qui jouons au guide. « En voiture Simone ! » Pas de chance, au moment du départ un orage tropical éclate et forme un rideau épais de pluie. La température ambiante et l’humidité ont vite fait de recouvrir le pare brise d’une couche de buée que les essuie-glaces usés ne parviennent pas à supprimer…        La route est inondée. Les phares éclairent sans efficacité. La visibilité est presque nulle. Le copilote, la carte routière sur les genoux, cherche l’itinéraire. Nous roulons à 60 km/h, à l’aveuglette, dans les méandres des carrefours pour trouver la route du littoral. A droite ! A droite ! Crie Simone. Un coup sec du volant, la voiture monte sur un terre plein et nous empruntons enfin la bonne route. Ouf !…        Nous parcourons les quatre-vingts kilomètres qui nous séparent de notre lieu de destination, les yeux rivés sur la route. Heureusement, lorsque nous entrons enfin dans Saint-François, la pluie s’arrête. Mais le petit village est dans le noir complet. Sans repaire apparent nous tournons en rond plusieurs fois. Quand, lassés, nous stoppons le véhicule pour demander notre chemin, nous réalisons que nous sommes sur le port, à trois mètres du bord de l’eau ! L’aventure aurait pu s’arrêter au fond de l’océan ?…        Soudain la nuit est percée par le bruit des tambours et des trompettes qui font quelques « couacs ». Une troupe de carnaval arrive dans notre dos et nous entoure. Des antillaises habillées de plumes remuent leurs fesses sur un rythme endiablé et zouké. Un « carnavaleu » à qui nous demandons notre chemin, nous fait signe de les suivre, car ils passent devant les Marines. Tout ce petit monde, dans la joie et la bonne humeur, se dirige vers le centre du village. On avait pas prévu une arrivée en fanfare. Quelle surprise !…        Première étape du tour de charme, le petit port de Saint-François, bien sûr ! Nous le retrouvons avec plaisir. Notre promenade nous conduit le long de la marina pour admirer les grands voiliers qui accostent en provenance des îles de la Caraïbe. Puis nous nous retrouvons au petit port pour la rentrée de la pêche de la matinée. Langoustes et poissons de toutes les couleurs gesticulent dans les casiers des marins…        Le soleil, la mer et les cocotiers sont au rendez-vous sur la côte sud, malgré le passage du typhon. Quelques ouvriers et pêcheurs locaux s’empressent de remettre en état plages et embarcations pour la satisfaction des touristes et des autochtones…        …et d’abord sur la longue plage de sable fin de Sainte Anne, que les vendeuses de maillots de bain arpentent pour vendre leurs modèles minuscules…        Puis c’est la plage que nous recherchons, rose corail à Grande Anse, plus sombre à Bouillante ou Vieux-Habitants, elle est le voluptueux théâtre où, quotidiennement, soleil tropical et mer chaude se donnent la réplique. Des bras brûlants de l’un à la caresse salée de l’autre, nous nous laissons gagner par l’impression de figurer au centre d’une carte postale…        A son zénith, le soleil nous oblige à rejoindre l’ombre des palmiers pour faire les singes. Des terrasses des lolos, ces petites échoppes de bois qui proposent jus de goyave, maracudja et pamplemousse délicieusement frais nous nous reposons. De quoi tenir jusqu’au crépuscule, l’heure du planteur ou du ti-punch qui donnent le tempo à la fête antillaise…        Parfois nous avons envie de calme ! Alors il y a encore bien d’autres petites anses, comme Petit Havre, les Raisins clairs, l’Anse Tarare, pour se faire bronzer en toute quiétude ou pour jouer au « Tarzan »…        Un autre jour, on s’enfonce dans les terres et pénétrons dans le pays de la canne. La saison de la coupe vient de débuter, et la verte Guadeloupe exhale une tiède odeur sucrée. Dans les champs, les hommes sont au travail dès l’aube, courbés sur leurs coupe-coupe…        Toute la semaine, les cheminées des distilleries crachent leur fumée pour produire le rhum blanc agricole. Tandis que sur la petite route, les Globe-Trotters, enivrés par les vapeurs de rhum chantent à tue-tête : "Du who-om, du who-om et du si- op de ba-aterie"…        Nous nous laissons porter jusqu’à la Pointe des Châteaux, où les surfeurs jouent sur les vagues, dans un décor rocheux digne de la Bretagne. Par un chemin escarpé nous grimpons jusqu’au belvédère planté d’une croix. Un proverbe dit à ce sujet : « qui voit Groix, voit sa croix », mais dans le lointain on ne voit que la Désirade…        En contre bas, au bout des rochers, un paysage hautain, une solitude aride, le parfum du varech, le fracas des vagues brisant contre la pierre évoque ce Finistère lointain. Un lieu de méditation et de repos naturel…        Quand le soleil se couche à l’horizon, la lumière intensifie la magie de ce lieu. La mer endosse une couleur argentée que l’écume vient déposer sur le sable fin de la crique. Sous les derniers rayons obliques du soleil, la roche découpée laisse apparaître des sentinelles menaçantes qui semblent arrêter les nuages. La croix fixée au sommet arbitre cette dimension comme un espace de fin du monde…        Puis nous décidons de passer une journée de farniente sur le sable chaud de l’îlet Caret au large de Pointe-à-Pitre. Ce must de l’aventure que nous avions découvert il y a deux ans est une belle façon de faire vivre une journée antillaise à nos amis…        Langoureusement ensommeillés, nous rejoignons le catamaran pour les accents chantants du zouk qui s’élèvent à mesure que descend la nuit. Ils savent nous mettre sur le droit chemin. Celui suivi au rythme sensuel d’un collé-serré inoubliable ou d’une biguine du diable ! Des rives de l’îlet Caret aux cabanes de Pointe-à-Pitre, en passant par la mangrove, la danse et le rhum battent la mesure de la nuit guadeloupéenne. Au matin, soleil, forêt et mer limpide reprennent leurs droits…        La vie dans les Caraïbe est un long fleuve tranquille. La journée commence vers dix heures du matin. Attablés sous ces magnifiques petites terrasses aux odeurs de vanille et de cannelle, nous dégustons notre premier ti-punch pour nous donner du courage. Une bonne entrée en matière avant de savourer la suite d’une journée créole…        Tandis que les femmes font quelques achats sur le marché, en succombant aux doudous qui les enrobent de compliments bien tournés, les hommes, cachés sous de larges chapeaux de pailles, sirotent en secret quelques ti-punch supplémentaires…        Les pêcheurs rentrent au port, il est temps de les rejoindre pour négocier l’achat de quatre langoustes que nous préparerons ce soir en sauce mayonnaise. Ce n’est pas facile d’en acheter, car le pêcheur guadeloupéen ne pêche que sur commande. Il n’a pas encore pris l’habitude de thésauriser. Mais cela viendra vite avec le temps…        Acras de morue, langouste grillée et banane au caramel flambée au rhum, chez Mervillon, à St François on mange bien et on cause créole. A l’ombre d’une belle terrasse construite en bois, où les embruns iodés vous chatouillent les narines, nous dégustons sans réserves cette cuisine antillaise, arrosée d’un vin blanc sec en provenance de métropole…
        Une petite sieste dans un hamac providentiel planté entre deux cocotiers, répare les abus de rhum. La baignade dans une eau claire et limpide revigore les esprits embrumés. Puis une longue marche sur la plage de sable blanc redonne de la vigueur à nos estomac qui vont, à nouveau, affronter le repas du soir…
 


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le 15-09-2008 07:38

L'ACACIA

        Les FF et les SS qui sont présents de bonne heure en salle Humide voient souvent ce singulier manège : Un franc-maçon s’affère avec beaucoup d’ostentation auprès du F Servant pour obtenir une branche d’acacia. Après avoir disparu en cuisine le F servant ramène l’objet tant désiré. En le tenant avec les deux mains comme s’il s’agissait d’une relique le Maître retourne dans son atelier.
 


 
 
le 14-09-2008 07:06

LE MOT DU WEBMASTER

AUJOURD'HUI C'EST DIMANCHE

LE WEBMASTER SE REPOSE

UNE BONNE VIREE EN MOTO CA DECOINCE !

 


 
 
le 13-09-2008 09:51

AU PAYS DES MASSAIS...

Kenya, du 28 octobre au 5 novembre 1989

        Voilà à peine cent ans que les grands explorateurs ont, pour la première fois, pénétré dans les étendues de l’Afrique orientale et découvert des régions qu’aucun blanc n’avait vues jusque-là. Ils ne pouvaient imaginer que sur leurs traces, des milliers de personnes viendraient facilement des quatre coins du monde pour admirer la beauté des côtes de corail, des vastes plaines et des montagnes couvertes de neige, examiner la diversité de la faune et étudier les mœurs et les coutumes des différentes tribus qui peuplent ces contrées. Ils ne pouvaient prévoir qu’un jour viendrait où il ne faudrait plus des semaines et des mois pour atteindre l’Afrique orientale, mais quelques heures seulement…        Un voyage au Kenya apporte, outre le foisonnement des images, des sensations fortes et rares, un retour aux origines dans un monde préservé, identique à celui des premiers jours de notre humanité. On vient ici éprouver sa capacité de curiosité, d’émotion, en de longues heures aventureuses, et seul le safari permet ce bain, de brousse et de forêts…        Il existe sans doute peu d’endroits au monde qui offrent une telle variété de paysages, de formes animales ou végétales, et un tel foisonnement de groupes humains. Certes, on cherchera en vain ce que l’on désigne généralement sous le vocable de « culture », chefs-d’œuvre architecturaux, théâtres, salles de concert – mais on découvrira au lieu de cela un monde dont on croyait qu’il appartenait depuis longtemps au passé…        Pendant les longs parcours sur des routes en terre rouge, à travers la steppe, qui prend une teinte brun jaune pendant la saison sèche et vert brillant après la pluie, le voyageur cherchera du regard les éléphants qui se déplacent souvent par troupeaux de plusieurs centaines, les girafes, les zèbres, les buffles, les antilopes, les guépards, les léopards et surtout les lions. Il écoutera le gazouillis d’innombrables tisserins ou le cri de joie de l’aigle pêcheur et ne pourra retenir un cri d’admiration en voyant s’envoler des lacs, tel un immense nuage rose, des dizaines de milliers de flamants à la fois…
 


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le 13-09-2008 06:23

LA PAROLE

        Pour les Peuls, la parole est considérée comme un fruit dont l’écorce est le bavardage, la chair est l’éloquence et le noyau le bon sens. Ainsi, pour ce peuple si c’est par la parole qu’on peut accéder au bon sens, en revanche le bon sens, c’est-à-dire le retour sur soi pour mieux percevoir le monde, prépare à la parole. Nous pouvons donc dire, en quelque sorte, qu’elle prépare à mieux vivre.
 


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le 12-09-2008 09:21

AU PAYS DE LA TERANGA...

Sénégal, Gambie du 25 mars au 1er avril 1989
        Terre de la Teranga, pas de collier ni de fleurs, ni de réception factice, pour recevoir l’étranger, le sens de l’hospitalité africain est à la fois plus grave et aussi plus léger. Si au Sénégal on a le contact et la plaisanterie faciles, on accorde beaucoup de sérieux à tous ces rites qui feront de vous à jamais un ami…        Le Sénégal comble tous ceux qu’anime l’envie de courir les chemins les plus reculés, de plonger dans ces mers chaudes où, chaque fin d’après-midi, descend un soleil en feu, d’échanger quelques mots d’une pirogue à l’autre, de goûter, sans contrainte, la lenteur des jours, la clarté des matins, la douceur des soirs face à des vagues de début du monde…        Avec 450 kilomètres de plages délicatement ombragées par filaos, cocotiers et palmiers, le pays se présente, d’abord, comme une exceptionnelle destination. Ne dit-on pas que la Casamance possède les plus belles plages d’Afrique ?…        Sous le sable, la découverte. A Touba, la mosquée se hérisse du plus haut minaret de toute l’Afrique de l’Ouest. A Enampor et Séléki, il existe des cases inconnues ailleurs. A Mbour, les pêcheurs réinventent tous les jours Tibériade…        Sous le soleil, la vérité. Le pays ignore les sentiments coupés sur mesure, la prétention, l’emphase. Il rit de tout, et d’abord de lui-même. Il reste sincère, léger, fragile et volontiers mystérieux sous ses baobabs, entre ses marigots et ses griots. De Sally au Cap Skiring, la mèche de Tintin n’est jamais loin. La magie non plus, qui s’enseigne en cours du soir…        Au Sénégal, le farniente devient une aventure et la carte postale un genre philosophique. C’est que la « plus proche des destinations lointaines » est aussi la reine de tous les envoûtements…
 


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le 12-09-2008 07:49

JANUS : LA PORTE S'OUVRE

        Nous somme le 3 janvier, avec l’année nouvelle j’ai découvert que janvier (januarius) était consacré à Janus. Je me suis donc intéressé à ce dieu, essayant de connaître son origine, son histoire, son domaine d’activité. ses deux têtes opposées n’ont pas manqué non plus d’attirer mon attention.
 


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le 11-09-2008 09:11

ENTRE LE YIN ET LE YANG...

La Chine millénaire du 7 au 23 août 1988

            La Chine figure incontestablement parmi les grandes civilisations mondiales. Depuis des millénaires elle a marqué de son empreinte l’histoire du continent asiatique et son rayonnement s’est étendu bien au-delà de ses frontières originelles. Jusqu’à nos jours, pour les habitants de ce pays, la patrie est Zhong-guo, « l’empire du milieu ». Si cette conception est quelque peu dépassée dans l’optique politique et géographique contemporaine, il n’en reste pas moins que, pendant des millénaires, cette image était au centre de la pensée chinoise…            Avant même d’avoir posé un pied sur son sol, l’évocation de la Chine invite au voyage. Pagodes aux toits « en gondole » pour chasser les mauvais esprits, routes de terre où se croisent paysans et pêcheurs, paysages éternels, des ponts lumineux en guirlandes douces et dansantes éclairent les méandres du fleuve. Ce sont les fanaux des pêcheurs juchés sur des radeaux de bambou qui envoient des cormorans à la gorge nouée d’un lacet becqueter les poissons à la lueur des lanternes. De Guilin à Yangshuo, on pêche ainsi depuis plus de 4 000 ans, depuis les temps lointains où un empereur paranoïaque se fit enterrer avec une armée de 7 000 soldats de terre cuite et où des moines bâtisseurs sculptaient dans les falaises de Longmen d’impressionnants bouddhas de pierre, que nous découvrirons à Xi’an et Luoyang, nos prochaines étapes en Chine centrale…
 


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le 11-09-2008 06:31

REFLEXIONS SUR LA FEMME DANS LA SOCIETE MUSULMANE

            Pour une femme occidentale, certains mots et certains comportements se conçoivent aisément. Il y a bien longtemps qu'elles «n'appartiennent» plus ni à un père ni à un mari, encore moins à un frère, à un cousin ou à un oncle, tel un objet que les hommes se transmettraient par héritage. Elles ont des droits auxquels parfois on ne pense même plus tant ils sont devenus naturels. Il est naturel qu'une femme ait droit à la parole et qu'elle vote, naturel qu'elle choisisse l'homme qu'elle aime, qu'elle travaille, s'habille et voyage comme elle l'entend. Naturel qu'elle fasse des enfants ou non, divorce ou non, conduise une voiture, et offre librement son visage à la lumière du soleil ou au regard des autres. En occident, une femme est libre, une femme est l'égale d'un homme. Ailleurs, dans certains pays, c'est une autre histoire.
 


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le 10-09-2008 09:03

LE CHIFFRE CINQ

            Quand mon Frère  premier surveillant me demanda de travailler sur le chiffre 5, j’aurais du tourner 7 fois la langue dans ma bouche avant de lui demander s’il s’agissait du chiffre (signe servant à représenter le nombre) ou bien du nombre (notion fondamentale des mathématiques qui permet de dénombrer, classer, mesurer les grandeurs, mais qui ne peut faire l’objet d’une définition stricte). Et c’est le silence du M qui me remis sur le chemin, car le compagnon n’est pas fini, il doit cherchez sans cesse sa vérité.
 


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le 10-09-2008 07:39

DANS LES ANTILLES...

Guadeloupe, Marie Galante, les Saintes, la Désirade du 20 au 26 février 1988
 


 
 
le 09-09-2008 11:37

VITRIOL VOYAGE VERS UNE FOLIE RAISONNABLE

         Vous ressentez une soif de liberté, un besoin de changement, un désir d’évoluer ? Alors… osez entreprendre ce voyage. Votre environnement et votre passé vous guideront du hall de départ vers la salle d’embarquement. Les connaissances psychologiques, religieuses et scientifiques actuelles jalonneront votre périple dont la destination finale se situera aux confins de passages secrets dont vous seul aurez l’accès. Avant de décoller, sachez que la découverte de votre monde intérieur sera le résultat de votre investissement, que votre foi vous servira de passeport et votre authenticité de visa : aussi, reliez votre intellect à votre émotionnel, et… bon vol !Vitriol ou voyage vers une folie raisonnable surprend par l’association simple et astucieuse de valeurs apparemment éloignées. Il amène le lecteur à découvrir des contrées inexplorées pour lui offrir de nouvelles alternatives. Mais c’est surtout l’engagement de l’auteur et son souci permanent de relier concept et réalité qui rendent le livre captivant.Né en 1953, Thierry Charrier est psychiatre, criminologue et psychothérapeute. Il commence à s’intéresser à Jung il y a environ quinze ans, pour s’orienter progressivement vers une recherche visant à relier le monde psychologique à celui du scientifique et du religieux. Il intervient depuis plusieurs années au sein de l’Association de Psychologie Analytique. Il est également auteur de publications universitaires et professionnelles.
 


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le 09-09-2008 08:04

ANKH

            Signe de la vie représentant une cordelette nouée (peut-être un nœud de sandale ?). amulette on ne peut plus répandue, ce symbole est volontiers figuré dans la main des formes divines qui en sont les dispensatrices universelles. Les textes des Sarcophages rappellent que la vie peut être assimilée à Shou (le fils de Rê), le souffle vital issu du soleil. Par extension, tous les dieux, en tant qu’instruments de la création, peuvent donner la vie comme Rê. Pour se développer, la vie a besoin d’être protégée par les forces solaires qui s’expriment dans le concept Ouas (symbole de la puissance divine).            Dans les scènes évoquant le roi en train de consacrer une offrande, la divinité qui en est bénéficiaire présente souvent le signe Ankh au souverain en réponse à son sacrifice. Ce dernier sera alors à même de la transmettre à ses sujets. L’Ankh, parfois accompagné du Ouas, est tendu vers la narine du souverain, rappelant ses liens avec le souffle originel. Akhenaton, qui transforma pourtant profondément l’iconographie religieuse traditionnelle, conserva ces symboles du don de la vie que les mains de l’Aton lui accordent.            Nous voilà donc plongé en Egypte, ce très ancien haut lieu des mystères et des initiations, cette terre de magie qui est la source de notre connaissance et qui nous apparaît comme porteuse d’une civilisation supérieure venue d’un autre monde. Il y a déjà six mille ans, que cette civilisation nous a laissé le plus grand nombre d’objets à la fois symboliques et talismaniques.            L’Ankh ou croix ansée, en est l’un des plus remarquables. Aussi n’est-il pas étonnant qu’après avoir traversé les siècles, nous la portions encore au bout d’une chaîne dans l’espoir qu’elle nous porte bonheur ou, tout au moins, nous incite à plus de sagesse. En tout cas, la beauté de son graphisme,  le mystère dont elle s’entoure en incite plus d’un à se parer de la croix d’argent, symbole essentiel de la Vie, symbole, disaient les anciens Egyptiens, de « millions d’années de vie future », emblème de la vie divine et de l’Eternité.
 


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le 09-09-2008 05:22

L'HIVER RUSSE

Leningrad, Moscou du 26 décembre 1987 au 2 janvier 1988

 


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le 08-09-2008 07:43

UN COMPAGNON POUR QUEL VOYAGE ?

            Je n’ai pas pu m’empêcher de reprendre une citation du Frère Cauwel, dans son discours de Grand Orateur au Convent de la GLde France, en 1926 :             « Les voyages de l’initiation au deuxième degré de la maçonnerie ont un but unique qui est de donner au jeune compagnon le moyen de progresser dans son Art en lui livrant le secret d’une méthode de travail qui lui permettra de ne pas perdre son temps, suivant une des quatre manières définies par notre F Voltaire : la première consistant à ne rien faire, la deuxième à faire des choses inutiles, la troisième à faire mal des choses utiles, la quatrième à faire des choses utiles en temps inopportun. »            Sur ces bonnes paroles, me voilà compagnon, le VMa rempli mon bissac avec du pain, du vin, du sel et un miroir, puis ma souhaité bon voyage en m’accompagnant jusqu’à la porte du temple. Car c’est là, la destinée du compagnon, que de voyager.            Resté seul sur les parvis, je comprends que le Compagnon est appelé au mouvement. Dans la tradition compagnonnique, il partait faire son « Tour de France ». La question est alors posée, un compagnon pour quel voyage ?            Dois-je continuer à voyager autour du monde pour connaître de nouvelles sensations et assimiler une nouvelle philosophie ?             Pour cela, dois-je refaire le voyage des sens et contempler les temples de Karnak quant le soleil se couche et marque de sa lumière oblique les pas de la divine Isis sur les eaux sacrées du Nil. Entendre avec humilité les bruits de la savane africaine le soir sous la tente en imaginant les premiers hommes qui se dressent à l’aube de l’humanité. Toucher avec respect les pierres refroidies, par une belle nuit étoilée, aux pieds des temples de kusco, ou de la cité Inca du Machu Picchu en admirant ces grands bâtisseurs. Sentir avec ostentation les odeurs enivrantes de la cannelle, de la vanille et du safran lorsque le jour pointe sur les petites Antilles. Goûter avec délectation un plat de mézés dans un petit port Chypriote, ou un thé à la menthe sur une natte en plein désert du Wadi Rum comme le rituel du voyageur étranger que l’on accueille.            Dois-je refaire le voyage des architectures en parcourant la Grèce antique, la crête, la Turquie byzantine ou les îles Cyclades comme l’a fait jadis Ulysse pour m’imprégner de la sagesse, de la force et de la beauté des colonnes Doriques, Ioniques, Corinthiennes ou Toscanes.            Dois-je refaire le voyage des arts et partir pour apprendre la grammaire Diola dans une petite école de basse Casamance ; participer à un symposium des Nations Unies pour maîtriser l’art du discours ; faire retraite dans un Mandala du toit du monde pour assimiler la logique des hommes ; faire un stage chez un banquier Suisse pour  acquérir, multiplier et se soustraire au nombre ; courir les jardins du Prado à la recherche de ses lignes ésotériques ; assister au concert mythique des Pink Floyd à central Parc pour retrouver les rythmes de mon corps ; et finir ce voyage aux cent mille soleils d’Odeillo la tête dans les étoiles à la recherche de la voûte céleste.            Dois-je refaire le voyage des cultures et parcourir les interminables couloirs poussiéreux de nos grandes bibliothèques pour retrouver les traces des écrits de nos penseurs, pour acquérir la sagesse ou la justice de Solon, la morale ou la prudence de Socrate, la règle ou la force de Lycurgue, la théorie ou la tempérance de Pythagore. Et remplie de ses vertus méditer sur la terre, l’eau, l’air et le feu aux pieds de la forteresse de Massada ou dans le désert de Judée.            Dois-je refaire le voyage de la glorification du travail en rendant compte que dans les Andes péruviennes à plus de 6000m d’altitude, des indiens frappent la roche dans des cavernes profondes, avec un simple burin et une massette pour détacher quelques kilos de minerai afin de faire vivre leur famille. Que cette condition est acceptée parce qu’ils sont croyant en un être suprême la Pacha-Mama qui les protège et à qui ils font des offrandes journalières de feuille de coca, d’alcool et de tabac.            Si j’ai volontairement puisé, dans mes voyages de profane la trame du voyage initiatique du compagnon c’est que je reste persuadé que l’un et l’autre sont des voyages complémentaires. Ils s’effectuent pendant un long chemin sous les hospices du pavé mosaïque, à la frontière entre le blanc et le noir, entre le bien et le mal, comme une dualité. Du voyage du profane au voyage du compagnon il y a un sens commun : le regard.
 


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le 08-09-2008 06:19

DANS LES VILLES IMPERIALES...

Maroc du 15 au 21 août 1986

            Situé à l’extrémité occidentale de l’Afrique du Nord – appelée aussi Maghreb -, le Royaume du Maroc étend son littoral de la Méditerranée à l’Atlantique qui lui servent de frontières naturelles. La côte méditerranéenne est très accidentée contrairement à celle de l’Atlantique qui offre de nombreuses plages. Une immense plaine fertile, avec une multitude de vallées et de collines, s’étend entre l’Atlantique et la montagne. Alors que le Haut Atlas, qui atteint au sommet du Toubkal 4 165 mètres d’altitude, représente la colonne vertébrale de l’Ouest du Maroc, la chaîne du Rif longe la Méditerranée…            La présence de l’homme en territoire marocain remonte à l’époque préhistorique, ainsi qu’en témoigne la découverte de restes de squelettes humains fossilisés près de Rabat et Casablanca datant de l’ère paléolithique inférieure. Après l’arrivée des berbères, le Maroc connut sur son territoire le passage des romains, des vandales et des byzantins. Mais son histoire commence avec la conquête arabe et l’implantation de l’Islam à la fin du 8ième siècle, conquête réalisée par le Chérif Moulay Idriss, arrière petit fils d’Ali, gendre de Mahomet. Le Maroc moderne commence avec Mohamed V qui obtint l’indépendance en dénonçant les protectorats imposés par la France et par l’Espagne et que consolida fermement son fils, l’actuel monarque Hassan II, en réintégrant à son royaume, en 1975, le grand territoire du Sahara…            Blanc, bleu, vert, végétation et paysages éclatants, cotonnades plus vives encore, le Maroc a oublié d’être terne ! De Casablanca à Fès, en passant par le magnifique pays de crêtes montagneuses qu’est le Rif, ses couleurs sont inoubliables. Mer, montagnes arides, vallons et plaines cultivées, jardins et palais, tout ici évoque l’attachement de l’homme à sa terre et témoigne de ce fabuleux sens de l’esthétique marocain, qui triomphe aussi bien à Marrakech ou à Mekhnès que dans les petits villages du Rif ou du Moyen Atlas…
 


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le 07-09-2008 07:40

LE MOT DU WEBMASTER

AUJOURD'HUI C'EST DIMANCHE

     LE WEBMASTER SE REPOSE

A  LUNDI POUR DE NOUVELLES AVENTURES

 


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le 06-09-2008 20:55

SUR LES TRACES D'ATATURK...

La Turquie d’Asie du 15 au 29 août 1985

            A cheval sur l’Europe et l’Asie, la Turquie combine avec bonheur le faste des Mille et Une Nuits et l’efficacité d’un pays moderne. Pour nombre d’entre nous, elle constitue le rêve d’évasion par excellence. Un rêve tout à fait réalisable, car la Turquie offre d’innombrables possibilités touristiques, et son peuple connaît les règles de l’hospitalité…            A peine arrivé, l’étranger découvre le charme des villes et des villages turcs, qui est déjà celui de l’Orient de légende, l’immensité de paysages à l’échelle de l’Asie, la somptuosité de monuments qui rappellent l’opulence des sultans. Ailleurs, on parle d’un riche passé ; en Turquie, le passé est tout simplement fabuleux. Aucun des grands événements de l’histoire qui ne se soit déroulé, au moins en partie, dans ce pays. La moindre parcelle de sol semble imprégnée de vestiges : on piétine les restes de civilisations superposées. Combien de sites, combien de villes d’art surprennent par leur ampleur ? Sans doute est-ce là ce qui fonde la fierté de ce peuple. Cette séduisante mentalité de conquistador qui sommeille dans le cœur de chaque Turc…            Le passé remonte à 7 000 années et 65 états se sont formés sur ces territoires, jusqu’à aujourd’hui. Durant ces périodes qui ont duré de 5 000 ans avant J.-C. jusqu’en l’An 576 de notre ère, on y voit des restes des âges suivants : l’âge de pierre, le chalcolithique (cuivre), le bronze et l’âge du fer. Diverses civilisations s’y sont succédées. Dans l’Antiquité, les empires suivants s’y sont développés : Assyriens, Hellénistique, Perse, l’Empire d’Alexandre le Grand et l’Empire Romain. Au Moyen âge, s’est développé Byzance. Après le 13ième siècle, 26 seigneuries féodales anadoliotes (Beylik) se sont développés à la place de ces États disparus, pas plus grands en superficie que les provinces actuelles. C’est une de ces seigneuries, la Dynastie Ottomane (Osman Oğullan), qui, entre 1299 et 1922, remplaçant l’Empire Seldjoukide, s’étendra en Europe, Asie et Afrique pour y former l’immense Empire Ottoman. Sur ces terres, en lieu et place de cet Empire, s’édifiera la République Turque (1923) dont le fondateur et premier Président de la République fut le Maréchal Mustapha Kemal Atatürk…            Le jour n’est pas encore levé. Nous attendons silencieusement sur le premier trottoir de la gare routière d’Aix en Provence l’arrivée de notre moyen de transport. Les valises qui trépignent d’impatience sont maintenant à nos pieds. Cette fois ci nous tentons l’aventure dans un long périple autoroutier qui nous conduira en Asie. Mohamed (Momo pour les intimes) notre chauffeur et Corinne notre accompagnatrice arrivent dans un autocar flamboyant aux couleurs de « Bonnes Vacances » notre tour opérator. Les valises s’installent avant nous et nous prenons la route, direction la frontière italienne…            Quand nous arrivons à Vintimille, les forains déballent leurs marchandises dans un ballet incessant de cris et de mouvements d’humeur, La comédia d’el arte chauffe son répertoire pour la grande scène du marché qui va bientôt se jouer avec les premiers clients. Nous avons juste le temps de prendre notre premier cappuccino et le car reprend sa route…            Cela fait maintenant plusieurs minutes que nous longeons un immense parapet de béton recouvert de dessins et de tags, nouveau moyen de communication de la génération spontanée et d’artistes en manque de liberté. C’est sale, c’est gris, une multitude d’immondices jonche le sol, bienvenue à Gènes. Nous traversons les quartiers populaires et enfin rendus sur le port, nous dégustons un plat de spaghetti bolognaise à se faire péter la moustache dans une taverne de pêcheurs ou règne une cohue indescriptible…            Nous passons la nuit à Parme, connue pour ses jambons et sa chartreuse qui nous ravit aussi par la beauté de ses marbres blancs et roses qui habillent son baptistère et sa cathédrale. Dans la soirée nous cherchons en vain une épicerie ouverte pour goûter au fameux jambon. Dépités, nous rentrons à l’hôtel pour avaler un banal repas : La traditionnelle cuisine internationale, un comble au pays des pâtes fraîches…            Le voyage est long, nous passons donc par Padoue pour demander la protection de St Antoine. La ville s’anime autour de la piazza Cavour et nous profitons de la halte pour prendre une collation au café Pedrocchi, de style néoclassique. A l’époque romantique, ce café était fréquenté par l’élite libérale et notamment par Alfred de Musset…
 


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le 06-09-2008 20:26

L'APPRENNTI ET L'ATELIER

            Au temps des bâtisseurs de cathédrale, les apprentis maçons taillaient leurs pierres brutes loin du sanctuaire à édifier, pour ne pas déranger les maîtres dans leur ouvrage par le bruit incessant du ciseau sur la pierre.            Aujourd’hui dans la symbolique de la franc-maçonnerie, l’apprenti taille sa pierre brute, en compagnie de tout l’atelier, sans faire de bruit.             Du bruit incessant de l’apprenti maçon au silence de l’apprenti franc-maçon, voila ici le principal parcours initiatique que j’ai entrepris en loge.            Je ne peut m’empêcher de cité un passage du livre d’Edouard Plantagenêt, intitulé  « Causeries initiatiques Pour le travail en Loge d’apprentis » : Que dans le temple où règnent la Vérité et l’Amour ne retentissent jamais des paroles qui se pourraient indifféremment prononcer ici ou là. Si nous n’avions rien de plus à nous dire que ce qui se dit partout, il faudrait que nous soyons des enfants ou des fous pour nous réunir, revêtus d’insignes symboliques, respectueux du rituel et soumis à la loi, pour nous entretenir puérilement, en profanes, de choses profanes, comme nous le pourrions faire n’importe où.            Daniel  Beresniak dans ses réflexions sur l’apprentissage maçonnique constate que l’homme ordinaire ne peut supporter : le silence, l’obscurité, l’immobilité, la solitude. Lorsque les circonstances le placent dans l’une, ou plusieurs de ces états, il les ressent comme une contrainte instinctivement, il cherche à en sortir et cet effort occupe toutes ses pensées. Si on l’interroge sur ce comportement, il admettra qu’il a peur. La peur c’est la souffrance du monde initié ; c’est le châtiment de celui qui refuse le travail sur lui-même.             Le silence, l’obscurité, l’immobilité et la solitude évoque la mort. Ce sont les états du cadavre dans sa sépulture. L’homme ordinaire a peur de mourir et par conséquent il a peur de tout… et de tous. C’est pour cela que dans le rite initiatique la pédagogie commence par le traitement de la peur. L’usage consiste à faire du vacarme, avec des épées et les pieds, pendant que le néophyte, aveuglé par le bandeau, effectue son premier voyage et tombe de la planche à bascule. Il s’agit la aussi de stimuler sa peur. Car l’abolition de la peur est la première étape sur le chemin de l’éveil.             Après les épreuves de l’initiation, l’apprenti subit un stage de silence pendant lequel il écoute, il regarde, et s’abstient de parler. Il ne vit pas, à ce niveau, l’état de silence puisqu’il entend. Mais lui, au milieu du groupe, est celui qui produit le silence. Il est émetteur de silence et apprend ainsi à lui donner une valeur positive.            C’est pourquoi il est essentiel que la discipline de l’apprenti commence par le silence et par la méditation. Se taire devant les profanes est le premier devoir de l’apprenti. Se taire bien sûr mais pour quelles raisons ? Se taire d’abord, écouter ensuite, méditer enfin. Nous retrouvons là une des manifestations du nombre trois, premier symbole de l’apprenti. Ne dit on pas que l’apprenti à trois ans.SE TAIRE, d’abord : L’apprenti doit se taire au dehors devant les profanes pour éviter de dominer tous débats et imposer ainsi ses idées aux autres. Il pourrait par ce comportement d’intimidation donner une image sectaire de lui-même.            L’apprenti doit se soumettre au silence, éviter tout excès de langage et « préférer avoir la gorge coupée plutôt que de révéler les secrets qui lui ont été confiés ».            L’apprenti doit se soumettre au silence en Loge afin d’observer attentivement les gestes et paroles des anciens et être ainsi complètement et symboliquement versé dans le déroulement des travaux. Ce moment d’extrême concentration lui est demandé pour mûrir sa réflexion quant à la construction de son temple intérieur. Ne dit-on pas à juste titre que l’apprenti parle deux fois, une première fois pendant les impressions d’initiation et une seconde fois pendant la lecture du travail pour augmentation de salaire ? Encore que dans notre atelier, le vénérable Maître, donne aux apprentis le privilège de s’exprimer plusieurs fois en plus. En dehors de ces moments l’apprenti doit se taire et écouter ensuite.ECOUTER, ensuite : Ecouter l’autre sans lui couper la parole, sans faire usage de la sienne n’est-il pas un exercice difficile et douloureux ? Difficile certes car il s’agit de dominer son Ego. Douloureux, certainement pas car notre rituel enseigne à l’apprenti à « vaincre ses passions, soumettre sa volonté » et ainsi « faire de nouveaux progrès dans la maçonnerie ».            Ecouter l’autre, c’est le respecter, c’est reconnaître son existence. En Loge tous les symboles notamment les Trois Grandes Lumières se mettent à murmurer. Ces murmures n’indiquent t-ils pas quelques messages mystérieux pour découvrir la deuxième clé après celle qui a été transmise par le Maître de la Loge au récipiendaire lors de son initiation ? Sans aucun doute, l’apprenti doit se mettre dans un état de concentration optimale pour recevoir. D’ailleurs s’il « ne sait ni lire ni écrire » il sait par contre écouter afin de déchiffrer le message. En réponse à une question du Maître de la Loge, à propos du mot sacré, il demande : « donnez moi la première lettre et je vous donnerais la seconde ». ce-ci afin de recevoir la troisième clé pour trouver la quatrième et ainsi de suite être initié pleinement aux mystères de la Franc-Maçonnerie.            Mais n’y a-t-il pas une différence fondamentale entre écouter et entendre ? L’apprenti, comme tout homme ou femme pourvu de l’usage de l’ouïe, a la faculté d’entendre dans le brouhaha du dehors. Par contre il ne peut écouter qu’en se plaçant dans le silence absolu en recherchant ce vide sacré, propice à la méditation.MEDITER, enfin : La méditation débute dans le cabinet de réflexion pour le postulant qui aspire à l’honneur de devenir apprenti. Cette chambre, obscure, éclairée tout de même par un seul « flambeau », véritable trésor de symboles funèbres est un mélange de froidure et d’extrême chaleur. Certains symboles tels que le squelette semble murmurer au postulant la réponse à l’énigme posée par les lettres « VITRIOL » visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée. D’autres semblent lui dire : « Vigilance et Persévérance ».D’autres encore le mettent en garde : « si vous êtes ici pour satisfaire une simple curiosité allez vous-en ! ». Si par contre vous cherchez la vérité, profitez du silence régnant, méditez et écrivez votre testament spirituel et philosophique.            Plus tard en Loge, l’apprenti comme cela a été dit, observe en silence les gestes et paroles des anciens afin de les méditer. D’ailleurs l’apprenti ne continue-t-il pas à méditer en silence cette sentence du Maître de la loge « Le maçon n’est pas le plus important. Ce qui importe c’est le message que nous avons à transmettre et si nous ne savons pas toujours pourquoi, un jour, des hommes sauront le déchiffrer ». Et la circulation du Maître de Cérémonie, qu’en fait l’apprenti ? Il la médite.            Au dehors, l’apprenti poursuit sans relâche le travail. Il écoute en silence les paroles des autres et en les méditant il rectifie ses propres pensées. Là est la tolérance et donc la fraternité.            Le silence que l’on impose à l’apprenti est une épreuve qui lui permettra de répondre le plus justement possible aux questions qui pourraient lui être posées dans sa vie profane. Le silence est aussi une preuve d’humilité.            En silence le récipiendaire reçoit la Lumière. En silence et par le travail l’apprenti accède progressivement à la connaissance et à la vertu qui mènent au Grand Architecte de l’Univers.            Apprendre à écouter, retenir l’envie d’intervenir, seule une Ecole initiatique propose ce programme, surtout si celui-ci est associé à l’introspection, au retour sur soi-même. Et comme le dit si justement Daniel Beresniak « On remarque, dans la vie profane, l’homme qui a été à cette école. Dans un groupe pris dans une discussion animée, il arrive qu’un membre de ce groupe reste un peu en retrait, laisse s’exprimer les autres, écoute, n’interrompt personne, ne manifeste aucune impatience, attend le moment opportun pour s’exprimer à son tour, le fait calmement et son discours tient compte de ce qui a été dit, élève le débat et propose une synthèse. Cet homme là est très probablement un Franc-Maçon ».
 


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le 06-09-2008 07:27

QUE CE PARFUM DE SUAVE ODEUR !

            Mais mon frère ! Je suis là pour t’aider ! Car tout est symbole dans le temple et, tout devient symbole dans l’accomplissement de son travail de bâtisseur.             Le vénérable maître vient de transmettre la lumière sur les piliers de la sagesse, de la force et de la beauté. Il est maintenant devant le Naos, dos à l’Orient, et met l’encens dans le brûle-parfum en prononçant ces paroles : « Que ce parfum de suave odeur apaise nos âmes, atténue nos passions, et qu’il nous rende fraternels les uns pour les autres en élevant nos esprits et nos cœurs ».           Ici aussi tout est symbole ! Le parfum de l’encens allumé qui purifie l’atmosphère crée aussitôt une frontière invisible avec le monde profane, et nous franchissons un pas vers le mystère du monde sacré. Car le Vénérable Maître accompli un acte sacré, appelle à l’unisson les attitudes intérieures des Sœurs et des Frères présents. Il crée l’alchimie indispensable à la réussite de cet acte et par son évocation sollicite une force nouvelle nécessaire à la qualité de nos travaux, et à notre élévation spirituelle. Oui « Ce parfum d’une suave odeur » sollicite la mise en œuvre de nos forces vives profondes, éveille nos perceptions sensitives, notre désir latent de Lumière et de Communication avec le Maître de tous les mondes.            Ici nos paroles ne partent pas en fumée, mais sont portées par la fumée vers la sphère Céleste. Cette fumée va sceller alliance et fraternité, centrer nos énergies et notre volonté, diriger nos pensées de l’horizontale à la verticale. Par ses volutes, elle nous fait changer de plan, donne un sens à la trajectoire de notre vie et nous fait remonter aux origines.             Oui, mais voilà, quand le symbolisme ne marche pas, et lors d’une tenue, l’encens n’a pas brûlé, alors les colonnes du temple se sont mises à trembler dans une cacophonie digne d’une assemblée de profane. Tout un chacun à repris ses métaux et même croisé le fer. L’alchimie s’est évaporée dans un courant d’air provoqué par la parole irréfléchie. Nous avions tous oubliés que nous étions là pour nous construire avec les autres frères et sœurs.             Sur la colonne du Nord, nous les apprentis, avons craint la chute des pierres, nous nous sommes retrouvées immédiatement dans le monde de dehors, celui que nous avions quitté quelques minutes auparavant, sans comprendre cette rupture.        Alors pour ceux qui voient dans le symbolisme qu’une façon de discourir, réfléchissons sur cet événement.             Pour nous apprentis, nous serons plus attentifs à la préparation du temple pour que le brûle-parfum soit aussi chaud que notre cœur, et brûle l’encens pour que l’alchimie se réalise.            L’encens nous indique la voie des possibles jusqu’à la révélation finale d’une vérité première. En entrant dans le symbole on entre dans le rite. « Le rite pose la transcendance du sacré pour préparer la sacralisation de la condition humaine » écrit Cazeneuve, j’ajouterai pour essayer de la sauver et de la sauvegarder. « Qu’ils nous rendent fraternels les uns pour les autres en élevant nos esprits et nos cœurs » pour la symbolique du symbole.
 


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le 06-09-2008 07:26

DANS LES BALKANS...

Yougoslavie du 10 au 25 Août 1984

            On doit au pandit Nehru la meilleure définition de la Yougoslavie : « Il y a dans ce pays six républiques : Slovénie, Croatie, Serbie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, et Macédoine ; cinq nations : slovène, serbe, croate, monténégrine, macédonienne ; trois religions : orthodoxe, catholique et musulmane ; deux alphabets : latin et cyrillique ; et une seule volonté : celle de l’indépendance. »…            Cette indépendance bien gagnée est toute récente : elle date du 1er décembre 1918. Jusque-là, chaque tribu slave venue des forêts du Dniepr s’était cramponnée de toutes ses forces à sa langue et à ses coutumes pour garder son identité. Les occupants cependant, nombreux au cours des siècles, ont, par leur apport culturel, enrichi la mosaïque yougoslave. Comme si les hommes s’étaient mis à l’unisson de la nature pour placer ce pays sous le signe de la diversité…            Paysages à l’italienne, montagnes et villes autrichiennes, couvents byzantins, minarets orientaux, criques et archipels… autant de traits de caractère géographiques ou humains qui sont des invitations au voyage pour l’esprit curieux et l’amateur de dépaysement. Sans compter que, du contact entre les Slaves du Sud (c’est la signification du mot Yougoslavie) et l’univers méditerranéen, est née une prenante atmosphère. Et ce charme est le ciment qui unit les cent visages de ce pays en un tout plein de séduction…            Alors que l’été commence à tirer sa révérence sur la Provence, nous décidons de nous déplacer sur l’autre rive de la méditerranée pour profiter d’une nouvelle aventure. Les valises sont vite faites. Un vol de la compagnie nationale yougoslave nous dépose à Split, en début d’après-midi, où notre guide Milka nous prend en charge…             Nous sommes sur les bords de l’Adriatique en Croatie. Une succession de montagnes ocres et de forêts touffues, des plages claires aux anses profondes : c’est la côte dalmate avec ses mille îles, mille trésors et quelques joyaux comme Split. Nous commençons notre balade le long du petit port pour profiter de la lumière irisante qui n’existe nulle part ailleurs, « dit-on ». Un vieux galion à quai, transformé en bar, nous accueille pour admirer le coucher du soleil devant une bonne choppe de bière. L’ambiance est feutrée et la jeunesse quelque peu romantique…            L’ancienne Salona, capitale romaine de la Dalmatie, c’est là que naquit, dans une famille très modeste, l’empereur romain Dioclétien. Désirant bâtir une villa pour abriter ses vieux jours il ordonna à ses architectes : « Construisez pour l’éternité ». Lorsque les Avars envahirent le pays au 7ième siècle, deux mille chrétiens se réfugièrent dans le palais, transformant les couloirs en ruelles, cloisonnant les salles pour en faire des appartements, murant les portes inutiles, élevant des étages : la cité de Split était née. Le centre est un labyrinthe de ruelles et de grandes places pavées de dalles blanches ; un monde magique offrant des monuments historiques, héritage des romains et vénitiens, ainsi que des magasins chics, des cafés, des bars, des restaurants, des marchés dynamiques, d’élégantes galeries d’art et de la musique…            Mestrovic, le Rodin yougoslave, a légué à la nation sa résidence d’été. Elle est transformée en musée que nous visitons. Sont réunies en ce lieu les œuvres les plus représentatives de celui que Rodin appelait « le plus grand phénomène parmi les sculpteurs »…            Ce matin nous prenons la route de la corniche pour nous rendre à Dubrovnik, celle qu’on surnomme la « perle de l’Adriatique ». Le site est superbe, d’un côté, une colline verdoyante pimentée de cyprès et de pins, de l’autre, le bleu limpide de la mer Adriatique. L’ancienne Raguse, république autonome jusqu’au 19ième siècle qui rivalisa avec Venise pour sa richesse commerciale et avec Florence pour son rayonnement culturel, est résistante comme la pierre dont elle est faite. Le charme de la ville, fondée il y a 1 300 ans, réside dans sa vieille ville (Stari Grad). Il faut la voir se dévoiler, dès l’aube, (six heures du matin pour être seul !) quand le soleil gagne lentement le fort Saint Jean puis le port, avant d’accrocher le campanile de la cathédrale. Place en marbre, rues pavées en pente, hautes maisons, couvents, églises, palais, fontaines et autres musées sont taillés dans la même pierre de couleur blanche, qui s’éclairent au fur et à mesure que le soleil se lève…
            Un calcaire aussi dur que du marbre, qui habille majestueusement les palais de la ville. Certains d’entre eux, tel le palais Sponza ou le palais des Recteurs, à l’architecture gothique et Renaissance, embellissent la rue Placa, l’artère principale de Dubrovnik…            Cette longue voie, flanquée de hautes maisons à trois étages dont le rez-de-chaussée est occupé par des commerces et des cafés en terrasse, regorge de monuments historiques. Nous visitons le monastère des franciscains qui abrite un remarquable cloître bâti vers le milieu du 14ième siècle, il compte parmi les sites les plus majestueux de la ville. Il est également le siège de l’une des plus anciennes pharmacie d’Europe, datant du 14ième siècle et encore en activité. Elle fut sans doute la première destinée au grand public . superbe ouvrage de style roman tardif, le cloître se compose de colonnes géminées dont les chapiteaux, tous différents, adoptent la forme de têtes humaines et d’animaux ou s’ornent de motifs floraux…            Après avoir visité les principales églises et monuments de la vieille ville, nous allons faire une balade sur les remparts d’où la vision magnifique embrasse à la fois la citadelle et la mer. Les tours et les clochers des églises sont les mâts de vaisseaux de pierre sur un océan de toits, dont les tuiles jaunes ou ocre ondulent en vaguelettes immobiles…
 


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le 05-09-2008 09:10

MES FRERES ET MES SOEURS PRENEZ PLACE

        Sous le chaud soleil de l'Afrique, quelque part sur le territoire des Dogon, des Bambara du Mali, ou sur le territoire des Wolofs au Sénégal, le chef de tribu, accompagné du sorcier convie la population masculine du hameau dans la case à palabre. En général une construction de bois recouverte d'un toit de chaume sans murs et surélevée, au pied de laquelle figure en bonne place le totem du clan. Cette case est généralement très basse et ne permet pas de se tenir debout, elle est située au centre de la communauté. Soudain, le chef placé à l'est demande aux hommes de venir débattre des affaires du village en prononçant cette invitation "Prenez place mes frères" ! Cette situation est rapportée par Marcel Griaule dans son ouvrage "Dieu d'eau".
 


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le 05-09-2008 09:08

BESSANS EN SAVOIE

Coucou,

    Je suis à Bonneval sur Arc en Haute Savoie... Il y a de beaux paysages et je mange de bonnes choses... On est allé faire un tour en Italie..... Bisous,

 


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le 05-09-2008 09:07

D'OASIS EN MOSQUEES...

Tunisie du 7 au 14 Avril 1984
        La Tunisie n’est pas de ces terres qui s’abandonnent et s’offrent aux premiers regards trop avides de l’étranger. Elle se laisse d’abord deviner, par petites touches, elle se laisse désirer. Intimités recluses en ses murs aveugles, pans opaques chaulés de blanc mat absorbant les éclats de lumière, médinas labyrinthiques, ruelles ramifiées, courtes impasses, femmes au visage voilé et au regard fuyant, vieillards impassibles, imposants, drapés dans des djellabas, enfants souriants et quémandeurs, villes du Sud qui ouvrent leurs dédales aux vents de sable, déserts irrationnels, palmeraies infinies : on ne peut se soustraire aux codes et aux énigmes qu’impose cette terre pétrie d’islam…           Dans ce pays au soleil quatre étoiles, baigné par une mer transparente sous un ciel bleu intense où viennent se découper les palmiers, nous allons goûter un exotisme plus authentique, celui de ses villes ou de ses campagnes. Il nous sera ainsi donné de nous frayer une voie sur l’asphalte brûlant dans le flux des taxis qui zigzaguent et des charrettes langoureuses, de contourner pour la dixième fois la mosquée splendide et muette où l’on n’ose pénétrer, de longer les sours, murailles closes, murs épais où se projettent trajets de rêves et errances fascinées, de repasser sous les treillis de palmes entre les dattes opulentes et la poudre de henné, l’éventaire de triperie et les cases à épices, de nous émerveiller devant les volutes savantes des panneaux de céramique qui ornent les façades, de suivre le comptoir du marché où le poisson se vend à la criée et de humer les pains et les beignets luisants dans des guérites de bois improvisées, de nous soumettre, enfin, au silence irréductible des ocres déserts du Grand Sud, où dansent les mirages…        La Tunisie déploie le spectre de ses images secrètes et fugitives et dresse son portrait polychrome dans lequel se déchiffrent encore les traces d’anciennes cultures. Comment résister à cet appel ? Un vol nous attend à l’aéroport de Marseille Provence, qui nous dépose 3 heures plus tard à Tunis, début de notre équipée…        Notre guide Badaoui nous récupère en fin de matinée à la sortie de l’aéroport et organise notre transfert à l’hôtel Africa Méridien*****, Avenue Habib Bourguiba en centre ville. Nous sommes dans le mois du Ramadan et l’activité tourne au ralenti : pas de restauration à midi, pas de climatisation ni d’eau au robinet, il faut attendre le soir ! Nous décidons donc de quitter l’hôtel pour une visite improvisée dans la capitale…        Nous n’avons pas fait 100 mètres sur l’avenue, et nous sommes immédiatement abordés par un jeune homme (pas plus d’une vingtaine d’années) qui nous raconte avoir fait ses études en France et nous propose de nous faire visiter gratuitement sa ville pour améliorer son français. Nous lui accordons aucun crédit, car c’est une façon comme une autre de gagner quelques Dirhams, mais Comme il a l’air sympathique et agréable, nous nous prêtons bien volontiers au jeu…        En compagnie de notre jeune guide improvisé nous partons à la découverte de la ville. Nous quittons l’avenue Bourguiba pour le musée du Bardo. Le quartier moderne de Tunis centré autour de l’avenue du 7 novembre, a le charme des larges rues ombrées de superbes ficus, des immeubles de style colonial, des terrasses de café, des kiosques avec, ici et là, quelques belles réalisations contemporaines…        Puis nous prenons la direction de la place de la Victoire, entrée de la Médina, et la rue Zarkoum afin de pénétrer dans les souks. D’abord bordée de boutiques de souvenirs et de quelques échoppes de brocanteurs, la rue laisse place très rapidement à un enchevêtrement de ruelles, de mosquées, medersas et une foule sympathique qui vous enveloppe et nous porte dans ces lieux hors des sentiers encombrés par le tourisme…        Les murs très blancs sont gorgés de lumière, le souk des parfumeurs saturé de senteurs diverses, celui des orfèvres scintillant d’or et d’argent, celui des femmes bruissant de galons et de soies aux couleurs joyeuses, quant au détour d’une rue nous arrivons au souk des Tapis, destination recherchée par notre jeune guide (c’est le but du jeu). Assis sur des petits tabourets orientaux en dégustant un excellent café turc offert par nos hôtes, nous regardons défiler une quantité impressionnante de tapis que nous déroulent deux employés du magasins. Impossible de résister à la beauté des tissages, et vaincus par l’opiniâtreté de notre vendeur, nous voilà propriétaires d’un tapis en poil de chameau (4 m x 3 m) que nous faisons livrer directement en France…        Le jeu est terminé, nous avons passé quatre heures avec notre jeune guide qui nous ramène vers notre hôtel heureux du devoir accompli. Il sourit en nous quittant car il vient de faire une bonne affaire : une commission du marchand, comme apporteur d’affaire et quelques Dirhams que nous lui laissons pour sa prestation…        Ce matin après le petit déjeuner, Badaoui vient nous chercher pour commencer la première étape de notre aventure d’Oasis en Mosquées. Carthage, une étape majeure. La ville au luxe fabuleux, qui fut un temps la plus riche métropole du monde, constitue dans son paisible environnement d’arbres, de fleurs, de villas cossues, bien plus une promenade qu’une visite classique. Il reste en effet peu de vestiges de la cité qui osa tenir tête à Rome au cours des fameuses « guerres puniques ». Mais les colonnes brisées, les stèles aux symboles magiques comme les disques solaires surmontés d'un croissant de lune nous introduisent dans un monde presque imaginaire et délicieux. Carthage (ou Qart hadasht, la Ville neuve) fut fondée en 663 avant JC, par des marins de Tyr, sur une presqu'île entourée de lagunes, au nord de l'actuelle Tunis…        L’agglomération de Nabeul est située légèrement en retrait de la côte. Elle est depuis des siècles un centre réputé de production de céramiques et de nattes. Nous nous promenons dans la partie animée de la ville et visitons quelques boutiques de potiers. Derrière les arcades du souk, on aperçoit la mosquée Habib Bourguiba restaurée en 1967 et qui fournit une parfaite illustration des spécialités artistiques locales, notamment dans la salle de prière…
 


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le 04-09-2008 07:14

POUR EN FINIR AVEC DIEU

LE REQUISITOIRE D'UN GRANND SCIENTIFIQUE CONTRE LA RELIGION

 


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le 04-09-2008 06:37

LA CAVERNE DU DRAGON

        Nous avons passés une semaine sous la pluie Entre Bocages et le Chemin des Dames. Cathédrales, Eglises fortifiées, châteaux en ruine, Abbayes et fort Militaires dans le département de l'Aisne ont défilés en Soissonais, Laonnais et Thièrache du 18 au 25 août 2008...

 


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le 04-09-2008 06:03

LE TAPIS DE LOGE

        Primitivement, tout local pouvait être transformé en Temple. Il suffisait de tracer à la craie, sur le sol, le "Tableau" symbolique du degré auquel l'Atelier travaillait. On effaçait ce "Tableau" après chaque Tenue.

 


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le 04-09-2008 05:51

AU PAYS DES PHARAONS...

La Grande Traversée de l’Egypte du 6 au 20 août 1983
          Découvrir l’Egypte, c’est remonter le long de la vallée du Nil au temps des pharaons et c’est, avec Le Caire qui commande l’entrée de son delta, pénétrer dans l’une des plus prestigieuses capitales de l’Islam, la plus grande ville du continent africain, l’une des métropoles incontestées du tiers monde. C’est enfin, avec Alexandrie, plonger dans l’animation d’un des plus grands ports de la Méditerranée orientale – un port dont le nom reste attaché depuis près de 2 300 ans à toutes les péripéties de son histoire…    C’est, en 1080 km, parcourir 5 000 ans le long d’un chemin verdoyant perpétuellement menacé par le désert. De toutes les grandes vallées du monde, celle du Nil est l’une des premières à avoir donné leurs chances à la vie et aux échanges, c’est-à-dire à la civilisation…         Avec  les Pyramides, elle nous a légué, intactes, les plus anciennes manifestations du génie constructeur de l’homme. L’histoire de l’Egypte est, avant celle de la Chine, la plus longue, la plus continue que l’on connaisse. Certes, le pays a subi au cours des temps de nombreux maîtres étrangers. Mais, sur les bords du Nil, les fellahin ont poursuivi leur vie millénaire, insensibles aux fluctuations de la politique, et ceux que nous verrons aujourd’hui se pencher sur leurs champs semblent descendre des grandes scènes qui furent peintes dans les nombreux tombeaux du 3ième millénaire…
 


 
 
le 04-09-2008 05:03

A LA RECHERCHE DU VASE....

         Au cœur de ses 6 visages pleins de vie et de surprises : Soissonais, Laonnais, St Quentinois, Thiérache, Marne et Serre nous partons à la découverte du département de l’Aisne situé en Région Picarde. A proximité de Center Parcs, nous découvrons l’Histoire de la Première Guerre Mondiale avec le Chemin des Dames et la Caverne du Dragon. Haut lieu du souvenir, l’Aisne est aussi terre d’architecture : cathédrales, abbayes, moulins… ont inspiré les plus grands noms de la littérature et de la peinture dont La Fontaine, Racine, Dumas, les Claudel ou Matisse…        Huit heures de route sont nécessaire pour inspirer l’air pur et expirer le quotidien entre collines et campagne. Le corps et l’esprit peuvent se ressourcer. Sur les routes de campagne qui serpentent les vallons verdoyants, on se laisse surprendre au détour d’un chemin par l’imposante silhouette des Dames Rouges, ces églises fortifiées entourées par de charmants villages…
 


 
 
le 04-09-2008 04:02

CAPBRETON

Coucou,

Petite vacances dans les Landes. Pas de chance, il fait un temps pouri ! Mais bon, les paysages sont beaux. Nous visitons les villes du bord de mer... et regardons le surfeurs s'expérimenter sur les vagues....

 


 
 
le 03-09-2008 14:59

AU COEUR DE L'AME RUSSE...

Moscou, Kiev, Leningrad du 16 au 26 août 1982

        Avec une superficie de 22,4 Mkm², soit un sixième des terres, l’URSS est le plus vaste pays du monde. Si 75% de son territoire se déploie en Asie, le petit quart non asiatique représente à lui seul plus de la moitié de l’Europe. De tous les coins du monde, on vient en URSS voir la capitale du premier Etat socialiste. Pour notre premier voyage nous avons nous aussi, comme Alexandre Dumas, succombé à la curiosité. Au cœur de la Sainte Russie, Moscou, Kiev et Leningrad sont trois joyaux culturels et artistiques…        Une petite escale à Paris (Aéroport d’Orly) et six heures plus tard nous sommes sur le territoire de Tolstoï, Gorki, Dostoïevski etc… Les textes de « Guerre et Paix, Ma vie d’enfant, Crimes et Châtiments » s’extraient de notre mémoire pour nous faire patienter au poste de police. Un cerbère, en uniforme étincelant, droit comme un « I », examine nos passeports pendant plus d’un quart d’heure. Un autocar des années cinquante nous dépose en fin de soirée à l’hôtel « Rossia ». C’est un complexe de 2500 chambres sur dix sept étages avec une dizaine d’ascenseurs. Une vitrine du gigantisme soviétique dans laquelle, si vous ne disposez pas d’un plan, il vous est impossible de retrouver votre chambre pour la nuit ! …        Les trois premiers jours seront consacrés à la visite de Moscou. La ville rouge aux cent coupoles dorées, forte de ses neuf millions d’habitants, croque la vie comme des zakouski ! Moscou avec ses vieux et ses nouveaux quartiers, ses zones protégées qui recèlent d’innombrables monuments d’histoire et de culture russes. On y trouve des souvenirs de la Révolution, des souvenirs de hauts faits d’armes et d’exploits au travail ; les centres industriels et scientifiques, les établissements d’enseignement, les musées, les théâtres, les installations sportives, les monuments d’architecture, etc…            Moscou frappe par sa démesure, par son développement impétueux, sa vie bouillonnante, sa jeunesse qui en font l’attrait principal de cette ville huit fois centenaire. Notre itinéraire, forcément restreint, nous permet d’admirer quelques splendeurs dignes d’intérêt :- La Place Rouge : La plus importante du pays des soviets, elle a été le témoin de nombreux évènements capitaux de la vie russe.- Le Mausolée de Lénine : où repose le corps du grand révolutionnaire. Toutes les heures, au son du carillon de la Tour du Sauveur, la garde est relevée aux portes du mausolée.- Basile le Bienheureux : Ici se dresse la multitude de coupoles de cette œuvre surprenante de l’architecture russe. La cathédrale commencée en 1555 sur l’ordre d’Ivan le Terrible fut terminée en 1561.- Le Musée d’Histoire : Bâtisse de briques rouges imitant le style du 17ième siècle, ses façades sont couvertes d’arabesques.- Le Kremlin : Il constitue le cœur de l’immense ville et aussi du pays tout entier. C’est là que siègent les institutions gouvernementales de l’Union Soviétique.- La Tour du Sauveur : 68 m de hauteur, elle a toujours été l’entrée d’apparat. Elle est la plus belle de toutes les tours du Kremlin, alliant harmonieusement grandeur et grâce.- La cathédrale de l’Annonciation : Un chef d’œuvre de l’art des maîtres russes de la période couvrant la fin du 14ième siècle.- Le Tsar des Canons : Posté non loin du clocher d’Ivan le Grand, c’est un chef d’œuvre de la fonderie russe : 40 tonnes, plus de 5 m de long, calibre 890mm.- Le Palais des Congrès : Un majestueux monument qui vient s’ajouter à l’ensemble architectural du Kremlin en 1961.- L’Eglise Sainte Barbe : Une petite église près de la Place Rouge, merveilleux spécimen du classicisme russe de la fin du 18ième siècle.- L’Eglise de la Conception de Sainte Anne : A proximité de l’hôtel Rossia, une construction en pierre de la fin du 15ième siècle.- La Tombe du Soldat Inconnu : Au centre de la grande pierre, adossée au mur d’enceinte, brûle une flamme éternelle amenée de Leningrad où reposent les combattants héroïques de la révolution.- L’Université Lomonossov : Depuis 1940 c’est la plus importante des grandes écoles d’URSS, un des pôles de la science mondiale. Près de 30 000 étudiants, dont 2 500 étrangers de 105 pays, suivent les cours de 17 facultés…        En dehors de ses monuments prestigieux, Moscou nous invite aussi à flâner dans ses rues, vieilles et nouvelles, à assister aux spectacles de ses théâtres, à visiter ses galeries de peinture, à emprunter son métro unique au monde pour sa décoration. Aux grès de nos promenades nous avons découvert au coin du Passage Serov : le siège du Comité Central de l’Union des Jeunesses Communistes ; l’église de l’Archange Saint Michel qui date de 1662 ; l’exposition des réalisations de l’économie nationale…        Nous nous sommes installés aussi souvent que possible aux tables de ses cafés rétros pour sentir battre le pouls énergique de ses habitants, qui après vous avoir entendu commander dans un mauvais anglais une bière ou une vodka, viennent s’enquérir du mode de vie en France…        Il y a aussi bien des curiosités à voir en poussant au-delà du périphérique dans les environs de Moscou. Là, la nature russe s’offre à nous dans toute sa beauté, avec ses forêts, ses taillis, ses rivières petites et grandes, ses champs et ses près. Nous y avons découvert des monuments à la gloire des héros, des vieux domaines à l’architecture classique, transformés en musées, des églises et des monastères comme le Monastère Novodévitchi : un ensemble architectural unique qui s’est formé au cours des 16ième et 17ième siècles…        Nous quittons Moscou à bord d’un « Antonov 180» qui atterrit deux heures plus tard à Kiev où nous attend notre guide Nathalie. Kiev est le berceau de l’ancienne Russie. Elle est aujourd’hui l’un des plus grands centres industriels du pays, et son intense activité scientifique lui vaut le titre de Cité des Sciences. La ville est née au bord du Dniepr, dans un site vallonné d’une grande beauté. Nous y restons deux jours pour visiter la Laure de Petcherks, un joyau, car c’est le lieu de pèlerinage le plus fréquenté de toutes les Russies…        On ne peut quitter Kiev sans se rendre à la campagne, où les constructions d’époque sont entretenues avec beaucoup d’amour par les paysans. Puis direction l’aéroport pour prendre un vol intérieur (le transport le plus économique en Russie) qui nous dépose trois heures plus tard sur le tarmac de Leningrad où nous attend notre nouveau guide Petrovna…        Quatre jours ne suffisent pas pour profiter de trois cent ans de beauté ! Nous retenons notre souffle ! Voici, surgit du delta de la Neva, le rêve de Pierre le Grand : Saint-Pétersbourg, inspiré par Versailles, est posé à fleur de canaux, comme Venise. L’histoire commence en 1703, lorsque le tsar Pierre le Grand, admirateur de la France et de ses fastes, décide de transformer ce qui n’est qu’un vaste marécage en « fenêtre sur l’Occident ». En 1917, elle est promue capitale de la Russie. Elle enroule les rubans de ses palais autour de sa triple ceinture fluviale dans une harmonie architecturale qui brille d’un feu inégalé depuis des siècles…        Passé l’Ermitage aux bulbes d’or et aux façades vert pâle et nous voilà happé par la foule incessante sur la Perspective Nevski, le cœur de la cité impériale. Sur la Fontanka, des enfants de six ans, vendent la Pravda aux quelques voitures arrêtées au feu rouge. La Perspective Nevski (en russe : Невский проспект), ou l’avenue de la Neva, est l’avenue principale la ville de Saint-Pétersbourg, elle s’étend sur 4,5 km.Planifiée par Pierre le grand pour être un point de passage de la route Novgorod - Moscou, l'avenue fut percée au cours de l’année 1760 dans une forêt. Elle va de l’Amirauté à la gare de Moscou (achevée en 1851), en passant par la place Vosstaniya jusqu’au monastère Alexandre Nevsky…        Née du délire de grandeur d’un tsar, la ville de Leningrad est devenue aujourd’hui une star architecturale pour l’éternité. Elle nous offre un florilège de monuments d’une élégance souvent sobre et majestueuse d’où émergent les bulbes verts, rouges, jaunes et or du bouquet de ses églises que nous visitons chaque jour :- Le Palais d’Hiver : Chef d’œuvre de l’art baroque, devient en 1917 le siège du gouvernement provisoire. Actuellement il fait partie des bâtiments qui composent le Musée de l’Ermitage. La place du palais est une des plus anciennes de la ville. Au centre se dresse la colonne d’Alexandre.- Le Musée de l’Ermitage : Le portique qui marque l’entrée est décoré de dix figures d’atlantes de granit. Il est relié au vieil Ermitage par un arche qui enjambe le canal. Second musée du monde après le Louvre, tous les peintres majeurs y sont exposés : Michel Ange, Rembrandt, Corot… sa visite est un merveilleux moment, un régal absolu.- La Forteresse Pierre et Paul : Là ou reposent les Romanov. Elle est dominée par la cathédrale, dont la flèche dorée servait de point de repère aux habitants de la ville. Dès 1718 elle servit de prison à plusieurs générations de révolutionnaires. - La cathédrale Saint Isaac : Elle fait office de musée depuis 1932. Elle évoque ainsi, le labeur infernal des dizaines de milliers de serfs qui construisirent ce grandiose bâtiment.- Le croiseur Aurore : Le croiseur s’amarra près du pont Saint Nicolas le 7 novembre 1917 et à 21 h 45 retentit le coup de canon historique, qui donna le signal de l’assaut du Palais.- Pétrodvorets : Ces parcs et ces palais forment un des plus remarquables ensembles des environs de Leningrad. Conçu par Pierre le Grand, et disposé au bord du golfe de Finlande, il devait symboliser la puissance et la grandeur de la Russie.        Les promenades le long de la Neva en suivant les canaux nous font découvrir des petits ponts bossus qui font songer à Venise. Des palais à profusion bordent les berges, tous plus fastueux les uns que les autres, certains jusqu’au délire, tel celui de la famille Youssoupov : cent vingt pièces intactes, une salle de théâtre rococo couverte d’or et le souvenir de la mort de Raspoutine dans ses murs ! Il faut aussi voir la gare ferroviaire de Vitebsk et le magasin Elisseïev sur la perspective Nevski et visiter les stations sud de la ligne «1» du métro, superbes illustrations des « palais du peuple » voulues par Staline…        Vous l’avez compris, cette cité est un pur régal…A vous d’en juger. Tout commence au bar, avec un verre de vodka et des cornichons. Un violoniste, tout droit échappé d’un roman de Gogol, vous accueille au son de sa balalaïka qui s’endiable quand vous passez à table pour les zakouski (hors d’œuvres) : caviar rouge sur blinis, morceaux d’anguille et de hareng fumé, roulade de porcelet… la vodka coule à flots. Suivent les raviolis sibériens, arrosés d’un vin géorgien. Et pour achever ce festin, glace à la vanille à gogo. Et, bien sûr, une dernière vodka, pour la route ! …        « …Ces nuits porteuses de rêves ou, sans allumer ma lampe dans ma chambre, je lis, j’écris… », disait Pouchkine. Pour fêter ce rêve d’été, tous les ponts de la ville se lèvent en même temps, chaque nuit d’août, à deux heures du matin. Un spectacle inoubliable…        Dans le petit matin brumeux nous reprenons la route de l’aéroport : direction la France. Notre voyage s’achève en traversant une forêt de bouleaux qui jouent avec les premiers rayons du soleil. C’est un Kaléidoscope qui nous renvoie des souvenirs déjà jaunis par le temps qui passe. Nos yeux ont du mal à rester ouverts (il ne faut pas abuser de la vodka), mais peut importe ! Quand les paupières s’abaissent rejaillit Pouchkine, le plus grand des poètes russes, Nikolaï Gogol, Ivan Tourgueniev, Fédor Dostoïevski qui nous attendent dans le quartier du canal Griboïedov…
 


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le 03-09-2008 14:38

AUX CHAMPS ELISEES EN JUILLET 2008

Coucou,

Je suis à Paris dans un gîte... Je suis monté à pied jusqu'en haut de la tour Effel, je suis allé à l'Arc de Triomphe, au Musée Picasso et aux Champs Elisées puis au Musée Grévin et au centre Pompidou... Je passe de bonnes vacances... 

 


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le 03-09-2008 12:55

LA PIERRE BRUTE

        Reconnue pour sa pérennité la pierre est, dans de nombreuses civilisations, le symbole du pouvoir divin. L'homme a vite compris qu'il pouvait arracher à certaines pierres des étincelles, et observé que d'autres tombaient du ciel ou possédaient des formes singulières.

 


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le 03-09-2008 12:28

SUR LA ROUTE DU BUGEY

        « L’Ain n’a pas fini de vous surprendre », c’est dans ces termes que le Comité départemental du tourisme met en avant la diversité de ses paysages, la palette de ses richesses patrimoniales et de ses curiosités naturelles ou encore la qualité de ses sites aménagés. Découvrir des pays, partager un territoire, rencontrer des habitants, échanger sa culture, l’Ain est multiple, l’Ain nous ressemble. Nous décidons donc de parcourir les quatre routes touristiques pour découvrir en profondeur la Bresse, la Dombes, le Bugey et le Haut Bugey, sans oublier le Pays de Gex, blotti aux portes de Genève sur les pentes de Monts Jura…        Quatre heures de route suffisent pour inspirer l’air pur et expirer le quotidien entre montagne et campagne. Le corps et l’esprit peuvent se ressourcer. La quiétude des étangs de la Dombes, les multiples lacs naturels du Bugey ou les panoramas des plus hauts sommets du Jura nous apporteront une agréable sérénité…        Le passé émerge de la terre et partage ses histoires avec les visiteurs. Entre l’incontournable Pérouges, le Monastère royal de Brou ou les traces laissées par les grands hommes de l’Ain, les trésors d’antan se mêlent à la vie locale. Quel dépaysement !…       Nous avons pris nos quartiers pour sept jour à l’Auberge Campagnarde, un établissement tenu par la famille Merloz depuis plusieurs générations dans le petit village d’Evoges. Un petit bijou culinaire dans un décor champêtre, une cuisine féminine de produits naturels avec la générosité du terroir. Un art du bien manger pour des moments magiques qui nous enivrent d’odeurs et de couleurs pour goûter à tous ce que nos papilles ne connaissent pas encore !…         Pour y arriver c’est tout droit : Autoroute A7 jusqu’à Vienne, puis contournement de Lyon, direction Genève - sortie Saint Rambert. Ont quitte la départementale pour le village circulaire d’Oncieu puis on monte à travers un chemin jusqu’au col d’Evoges. La route descend légèrement, passe devant un étang et s’engage dans une ruelle étroite, à trois cent mètres on tourne à droite, une prairie offre un parking ombragé, des pélargoniums de toutes les couleurs vous accueillent…        La valise déposée, nous partons à la découverte de ce village touristique. Le village est désert, nous descendons la rue principale qui passe devant la mairie et qui nous mène à l’étang de Buynand ou quelques touristes pêchent en toute tranquillité. Plusieurs canards et deux poules agrémentent les berges de ce plan d’eau que nous empruntons pour une première promenade. A l’extrémité sud, des tables sont aménagées pour le pique-nique et une table d’orientation indique les divers sentiers pour les marcheurs : le sentier de mémoire, la falaise de Narse, le village d’Oncieu et deux bases de départ pour le parapente…        Sur le chemin du retour, le village s’anime enfin et nous pouvons rencontrer les premiers habitants : un cheval de traie qui broute un carré d’herbe à l’entrée du hameau et un troupeau de vaches qui revient des pâturages sans fermier. Il faut croire que ce village est une immense ferme ou les animaux sont roi car les seuls humains que l’on rencontre se trouve à l’Auberge campagnarde ?…        Après une bonne nuit de repos, nous décidons de commencer notre aventure dans l’Ain par le Bugey : Cascades et lacs, vallée et collines, plateaux et crêtes, entre le Rhône, la rivière d’Ain et la montagne jurassienne, cette région présente une variété étonnante de paysages verdoyants et généreux. La route conduit de village en village à la découverte d’un vignoble renommé et à la rencontre de viticulteurs passionnés. Dans cette espace décrit par Brillat-Savarin comme « un jardin anglais de cent lieues carrées », les plaisirs s’enchaînent avec bonheur et tout en douceur. Quelques kilomètres d’une route sinueuse entre Aranc et Labalme nous conduisent au domaine des grottes du Cerdon : Un monde à part !…        Nichées dans un cadre de verdure, les grottes du Cerdon nous font découvrir un monde venu du fond des âges. Un petit train touristique nous conduit jusqu’à l’entrée du domaine souterrain. Nous poursuivons ensuite à pied, dans le lit de la rivière aujourd’hui disparue, ce parcours étrange, surprenant et grandiose : résultat du lent travail des eaux tumultueuses des grandes périodes glacières…        En cascades ou en torrents bouillonnants, en petits lacs ou plan d’eau reflétant le bleu du ciel, l’eau coule sous toutes ses formes dans le Bugey. De la zone montagneuse calcaire, elle s’infiltre pour rejoindre la plaine du Rhône. Cette région offre des eaux dormantes comme le lac d’Arboréaz à Colomieux, magnifiquement filmé dans les « Enfants du Marais », et des eaux vives, comme celles des cascades de Gilandieu et de Cerveyrieu. A certains endroits, elle a laissé des traces spectaculaires de son passage comme dans les grottes de Cerdon. Après un débouché sous un porche majestueux, les personnes qui le souhaitent et qui ne craigne pas un dénivelé de dix huit étages, peuvent poursuivre la visite de la grotte jusqu’au belvédère et ainsi dominer toute la vallée du Cerdon. Nous avons fait partie de cet exploit sportif. Quel mal nous a pris ? Car nous avons perdu notre respiration au sommet pour un bon moment. Puis nous sommes remontés à notre rythme par un sentier en sous bois jusqu’à l’accueil…
        Midi est dépassé quand nous arrivons sur la plate forme. Nous sacrifions l’éternel sandwich « hot dog » dans le parc ombragé sous un abri forestier avant de faire quelques pas sur le sentier de la connaissance en suivant le parcours de l’évolution humaine et de la chronologie terrestre. Tout ceci afin de résoudre l’énigme de la « caverne des sens » sous la tente laponne…         Le territoire du Bugey témoigne d’une histoire très ancienne : fouilles archéologiques mettant à jour des outils de l’âge de pierre à Ambérieux-en-Bugey, voie romaine de Belley à Genève, abbaye du 10ième siècle à Ambronay, fort des Allymes bâti au 13ième siècle, Palais Episcopal construit à Belley au 18ième siècle… Comment ne pas avoir envie de remonter le temps ? Après avoir été annexé, échangé, transmis par héritage, le Bugey se trouve sous domination savoyarde jusqu’en 1601, date à laquelle il est rattaché à la France…
 


 
 
 

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