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Les Black's Foot

le 30-09-2008 07:57

OBEDIENCE - OBEISSANCE


 


 


    Du latin oboedientia : obéissance. Ce mot apparaît en 1155 chez Robert Wace .

    On désigne les grandes loges maçonniques par le mot obédience. Or obédience, terme d’origine religieuse, conventuelle comme la majorité des termes usités dans la maçonnerie, signifie : obéissance à un supérieur religieux, permission écrite d’un supérieur religieux, abbé ou évêque.

    L’obédience, l’obéissance consistent à faire ce qu’un autre vous impose.
 
    Elle implique une contrainte puisqu’on doit subir sans se plaindre.
 
    Elle impose de devoir faire tout un ensemble de choses qui ne nous intéressent pas ou qui aliènent notre volonté, notre liberté, du moins en apparence.

    Tous les grands ordres monastiques se trouvent placés sous l’autorité agissante de la Régula, la Règle.
 
    La Maçonnerie possède la sienne : les Landmarks, l’obligation de respecter la tradition authentique.
 
    Elle transmet à chacun les devoirs qu’il aura à concrétiser journellement par l’intermédiaire du serment contracté devant le Grand Architecte et par le travail à accomplir sur les symboles.
 
    Ensuite, quand le rite le permettra, elle confiera la règle de 24 pouces ou règle personnelle.

    Ceci pourrait surprendre à plus d’un titre dans un monde où le bruit et la fureur des passions et des égoïsmes l’emportent sur la générosité, le don de soi et la fraternité la plus épurée.
 
    Que vient faire cette obéissance quand nos actes sont le fruit d’une attitude personnelle et matérielle faisant fi de toute contrainte volontaire ou imposée et surtout quand on énonce le principe de liberté inhérent au nom même de franc-maçon qui signifie maçon libre ?

    On entre pas dans un Ordo – un Ordre, encore un terme religieux ! – sans rompre avec son ancienne vie, ses habitudes et ses passions passées.

    Cette rupture va se trouver concrétisée par la reconnaissance et l’acceptation d’une Régula, une Règle, comme il en exista de tous temps dans les Ordres monastiques et chevaleresques, laquelle stipule les éléments, attitudes et valeurs devant régir notre nouvelle vie dans la communauté fraternelle.
 
    L’entrée dans un Ordo ne peut pas se faire sans que cette acceptation et soumission à la Règle deviennent une réalité de chaque instant, ce qui se traduit par l’obéissance personnelle ou obéissance inaliénable aux principes fondamentaux……

    C’est une voie d’accès vers l’harmonie.
 
    il en existe d’autres mais nous devons toujours nous conformer aux prescriptions de notre Ordre.
 
    Noter qu’on peut établir un distingo entre les prescriptions de l’Ordre et de sa Règle avec celles de certains frères et sœurs qui en dévient, ce qui se rencontre parfois chez ceux qui privilégient la pratique du pouvoir à l’exercice des devoirs et des vertus…

 
Jakin    
 
 
 
 


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le 29-09-2008 09:20

SUR LES TRACES DES TEMPLIERS...

 


Malte et Gozo du 12 au 19 décembre 1993




    

    Comme un lourd vaisseau de pierre ancré par des siècles d’histoire entre l’Europe, l’Afrique et l’Orient, Malte est riche de multiples influences que vous repérez une fois franchies les hautes porte de La Valette, une des plus grandes villes fortifiées au monde et chef-d’œuvre de l’architecture méditerranéenne…

    100 Km au sud de la Sicile et à 230 Km à l’est de la Tunisie, Malte n’est ni tout à fait l’Europe, ni tout à fait l’Afrique. La variété de ses paysages ne laisse pourtant aucun doute : le cocktail est un concentré pur Méditerranée, inondé de soleil trois cent jours par an ! La variété caractérise aussi son fabuleux patrimoine culturel acquis au fil des innombrables invasions qu’elle a subies, des Phéniciens aux Anglais en passant par les Arabes et les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, et dont elle a gardé les traces dans sa langue, ses traditions et son architecture…

    En résumé, alangui entre la Sicile et la Tunisie, l’archipel de Malte est un concentré de lumière, de couleurs et de parfums. Des fortifications et des ruelles de La Valette aux lagons bleus et plages dorées de Gozo, ce sont tous les charmes de la Méditerranée qui vous sont offerts…
 


    Impossible de résister à cet appel, nous jetons quelques affaires dans une valise et nous partons pour l’aéroport de Marseille Provence, d’autant plus volontiers, qu’il fait un froid de canard à Aix en Provence. Deux heures plus tard, l’avion se pose à La Valette. Le soleil est radieux, la température agréable, notre guide Soya nous accueille et nous transfère à St George’bay, un petit port à 30 Km de La Valette où nous prenons nos quartiers pour la semaine au « Corinthia San***** », un hôtel moderne au bord de la mer…
     
    A la réception nous laissons nos passeports. Les clefs en main, nous empruntons un ascenseur panoramique qui monte en longeant le mur extérieur donnant sur un patio espagnol. La chambre est spacieuse et le balcon terrasse surplombe la baie de St George. Un enchantement…
     


    Tôt le matin nous nous présentons devant la porte de La Valette. De l’héritage des chevaliers de l’Ordre qui régnèrent de 1530 à 1798, l’œuvre la plus spectaculaire, qui vaut à elle seule le voyage, est le grand port de La Valette…
     
    Pour le découvrir nous prenons un bateau, c’est ainsi qu’il est le plus impressionnant. Gardé par les forts Saint-Elme et Saint-Ange, cerné par les remparts des cités fortifiées de La Valette, Vittoriosa, Senglea et Cospicua. Partout, la pierre et l’Histoire, avec un grand « H »…
    


    Nous glissons ainsi toute la matinée sur les eaux tranquilles du port. Nos regards se portent sur les rives fortifiées d’où jaillissent les imposantes constructions  de ces Templiers bâtisseurs. On les imagine dans leur sévérité, tout de blanc vêtu, derrière les créneaux, repousser les Sarazins. Magnifique austérité que vient adoucir le va-et-vient incessant des bateaux, la lumière dorée et le ciel d’azur…
     


    Titillés par la curiosité, nous partons maintenant visiter la ville à pied pour découvrir tous les trésors cachés derrière les remparts. C’est facile ! Le long de quelques rues rectilignes, une succession de monuments et de musées, ponctués d’églises et de demeures baroques, constituent un époustouflant défilé. L'histoire est écrite au long des rues, dont chaque angle est décoré d'une statue religieuse. Devant la bibliothèque, une statue de la reine Victoria rappelle la longue présence anglaise et les parasols d'un café, la proximité de l'Italie.
     


    Sur la droite se trouve les ruines de l’Opéra Royal. Continuant la promenade, on passe devant l’église de Notre-Dame-des-Victoires qui fut le premier bâtiment construit dans la ville. C’est dans cette église que la dépouille de Jean Parisot de La Valette reposa après sa mort (1568) jusqu’à ce que soit achevé la construction de la Co-Cathédrale St Jean…
     
    Un peu plus loin, le Palais des Grands-Maîtres. C’est au 16ième siècle que Girolomo Cassar dessina ce palais. Il possède plusieurs sortes d’arbres pour faire de l’ombre durant les mois d’été. A l’intérieur : le Ministère de la Justice, la Maison du Parlement, l’Armurerie et d’autres Appartements d’Etats sont installés. Toutes sortes d’armures sont alignées le long du corridor qui mène au bureau du président. Les portraits de différents Grands-Maîtres accrochés au mur regardent passer le temps et les ombres des visiteurs…
      


    On tourne à gauche et on décent tout droit. Là, on arrive au Fort Saint-Elme, qui fut construit au 15ième siècle près d’une petite chapelle dédiée à St Elme, le Saint Patron des pêcheurs. Il offre une vue en Cinémascope sur le chatoyant spectacle des gondoles maltaises…
    
    Au 16ième siècle le fort fut agrandi en forme d’étoile. Il joua un rôle très important pendant le Grand Siège de 1565 et durant la Seconde Guerre Mondiale. Une petite partie du fort est aujourd’hui convertie en Musée de la Guerre…
    


    Ce matin nous prenons la route de Mosta, mot arabe qui signifie « centre ». la ville est pratiquement située au centre géographique de l’île de Malte et autrefois, elle constituait un lieu sûr contre les attaques de corsaires. Elle est aussi dominée par son Eglise Paroissiale dédiée à l’Assomption. C’est l’architecte maltais Georges Grognet qui dessina l’église à la fin du 19ième siècle. La construction prit 27 ans de 1833 à 1860. L’église qui ressemble beaucoup au Panthéon de Rome possède une splendide façade dominée par douze solides colonnes avec des décorations corinthiennes à leurs extrémités supérieures. Cette église, comme la plupart des anciennes églises de Malte, est un monument de foi. En 1942, une bombe de 500 kilos tomba sur l'église, perfora la coupole et roula sur le sol, à l'intérieur, sans exploser ! Dans une salle attenante, la bombe qui frappa le dôme en 1942, est aujourd'hui exposée…    
     


    Puis nous poursuivons sur Mdina, la « Cité du Silence », ancienne capitale de l’île et véritable ville musée. En 1428, la ville fut attaquée par 18 000 Turcs et, selon la légende, St Paul apparut sur les murs, guidant un cheval blanc, et fit battre en retraite l’ennemi. Mdina résista à l’attaque et ne tomba point…
    
    Franchissant la porte de la ville, de style baroque, construite au 18ième siècle par le Grand Maître portugais Manoel Vilhena, on aperçoit sur la droite l’ancienne porte en bois qui donne sur un pont-levis. Les fossés on été convertis en jardin d’orangers et de citronniers. Rues tranquilles, ruelles étroites, églises, monastères et palais s’offrent à nous pour une balade dans l’histoire…
     


    La Cathédrale St Paul domine la place du même nom. Elle fut construite sur l’emplacement du Palais Publius. La magnifique façade présente deux clochers avec deux horloges, l’une donnant l’heure, l’autre représente un calendrier. Elle a la forme d’une croix latine avec trois chapelles sur chaque côté et un dôme couvrant chaque chapelle. Le dôme principal est supporté par quatre colonnes et le chœur est en demi-cercle. Le plafond voûté représente la vie de St Paul peint par les Frères siciliens Vincenzo et Antonio Manno en 1794…
    


    C’est notre quatrième jours dans l’île. Le vent s’est arrêté, le soleil brille dans un ciel bleu sans nuages, la journée s’annonce chaude. Nous décidons aujourd’hui de visiter les villages de pêcheurs de la baie de St Georges. Marsaxlokk est un pittoresque village. Toutes les barques de pêche ont des yeux peints à l’avant pour protéger les pêcheurs du mauvais œil…
     


    En 1565, l’armée Turque sous le commandement du Général Dragut débarqua dans ce port pour préparer le siège contre les Chevaliers de St jean. En 1798, l’armée Française sous les ordre du Général Delaix débarqua également pour tenir le siège contre les Chevaliers. Près de deux cent ans plus tard, en décembre 1989, c’est également dans ce port que les deux présidents des deux super puissances (Michael Gorbatchev d’URSS et Georges Bush des USA) se sont retrouvés pour un sommet dans leurs bateaux respectifs…

    On y fait des emplettes, on s’adonne aux commérages de façon très méditerranéenne et imagée en malti, on discute en grignotant un pastizi (feuilleté au fromage), avant d’aller déjeuner à une terrasse sur le quai. La serveuse nous présente des menus confectionnés à base d’espadon, de coryphène, de poulpe, de seiche et de thon. Nous choisissons une salade de poulpe et des filets d’espadon que nous arrosons d’un petit vin blanc local…
    


    Dans l’après-midi nous reprenons la route pour le village de Marsascala. Ce port a peut-être perdu sa beauté romantique au cours des deux dernières décennies durant lesquelles se sont construits de nombreux appartements de vacances, des hôtels, des bars et des restaurants. Quoiqu’il en soit la promenade le long du port reste très populaire pour les maltais et les touristes…
     


    Au matin la vue s’étend sur les surprenants vallons d’une île où des milliers de murets de pierre composent d’étranges figures géométriques. Et plus loin encore, jusqu’à Comino, un îlot rocheux brûlé par le soleil, bien connu des plongeurs du monde entier. Et enfin sur Gozo, île mythique, plus douce et moins courue que Malte. Une demi-heure de ferry nous permet de rejoindre le port de Mgarr et ses longs bras de calcaire poli…
    


    Les hautes falaises rosies par le soleil d’est cachent la réalité de l’île. Car à l’ocre empourprée de la pierre, la terre de Gozo oppose le vert brillant et le jaune doré d’un intérieur bucolique. D’insoupçonnables palais vénitiens, dissimulés au cœur du villages serrés autour d’églises ventrues, délimitent un entrelacs de ruelles où les habitants installent leur ouvrages, dentelle, séchage des tomates, tri des olives...
    
    Nous flânons dans ces villages avant de marcher sur le sable blond de Ramla et rouge de San Blas. Puis nous partons au creux des nids de roche taillés dans les hautes falaises de Dwejra, la gigantesque « fenêtre d’azur » percée dans la falaise. Là où le coucher de soleil nous laisse songer au bonheur d’Ulysse, captif de la belle Calypso ! "Inland Sea", ressemble à un lac mais n'en est pas un. Un tunnel creusé sous la falaise la relie à la mer, ce qui en fait un lieu privilégié de baignade puisque même lorsque la mer est agitée, l'eau y reste calme tout en étant plus chaude et constamment renouvelée…
     


    C’est ici aussi que les pêcheurs déposent leurs nasses d’osier. Chaque matin, le produit de leur pêche rejoint l’artisanat local sur les étales colorés du marché de Rabat. Alléché par la vue des dernières bonnes langoustes de Méditerranée, nous gagnons les terrasses de Xlendi, port naturel lové dans une crique, pour déguster des crustacés accompagnés de tomates séchées, de câpres, d’aubergines grillées et d’un rouge de Malte bien frais…
    
    Dans l’après-midi nous grimpons au sommet de la citadelle qui domine Victoria, la capitale de Gozo. Un patchwork de champs en terrasses vert, rouge et jaune. De beaux villages perchés, tous, loin de la mer, et Xewkija qui s’enorgueillit d’une église à coupole baroque construite dans les années 70 !…
    


    Après quoi, nous prenons la direction de Xaghra pour visiter le site archéologique des Temples de Ġgantija. La façade qui fait face au sud-est, fut construite à l’âge du cuivre (3500 av. J.-C.), soit 550 ans avant les pyramides d’Egypte. Le gros bloc qui se trouve au seuil de l’entrée est digne d’intérêt. A côté, se trouvent quelques rouleaux servant à déplacer les pierres. Etourdis par tant de découvertes, nous sommes saisis d’une irrésistible envie de lézarder au soleil, avant de reprendre le bateau pour Malte…
    


    Pour notre dernière journée, nous décidons de faire la visite de l’île suspendu dans les nuages. D’un pas décidé nous rejoignons l’héliport de La Valette. La compagnie du « Captain Morgan » met à notre disposition un hélico de conception soviétique pour effectuer le vol Mac 920 du 19 décembre 1993. C’est aussi notre baptême de l’air en hélicoptère…
    


    Vu du ciel, La Valette et son port naturel, nous apparaît encore plus extraordinaire. L’organisation de son système de défense, avec ses forts et ses murailles construits sur les trois citées de l’île, qui verrouille l’accès au port, est plus lisible pour nous. On peut ainsi prendre la mesure de cette urbanisation voulue par les Grands Maître de l’Ordre, afin d’asseoir la prospérité de cette terre…
    
    Enfin les pieds sur terre, nous effectuons notre dernière promenade sur la corniche de St Georges Bay. A nos oreilles, sonnent les accents chauds d’une langue qui mélange avec bonheur l’arabe, le grec et l’italien. Un instant de repos, assis sur les nombreux banc qui longent la crique, on écrit l’ultime carte postale. Bref nous en profitons au maximum, avant de retourner à l’hôtel, car demain matin, de bonne heure, nous reprenons l’avion…
    


    Sur les murs, croix des chevaliers à huit pointes, lion de Venise, niches de craie où dorment les statuettes d’albâtres et crénelures de marbre égarent l’œil à l’infini. En perspective, au bout de chaque rue en pente : le plus grand port naturel de la Méditerranée, « du monde », disent les maltais…

    Le fin du fin, Ramla Bay, les meilleurs plages de sable rouge et une mer transparente. Pas étonnant qu’Ulysse et la nymphe Calypso y aient abrité leurs amours pendant sept ans !…

    Malte, dont l’histoire est riche en invasions diverses, a accumulé des chef-d’œuvres architecturaux et artistiques. Sa géographie originale lui offre un ensoleillement exceptionnel, une mer très douce et des plages romantiques. Que demander de plus ?…
 
 
Andrée et Armand    
 
 
 
 


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1. cali1  le 29-09-2008 à 10:35:37  (site)

bonjour
je passe te souhaiter une bonne journée
j'ai été absente ce we ,si tu as le temps de passer sur mon blog 2 min,je t'explique pourquoi
ça en vaut la peine je crois..... lol
gros bisous
cali

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le 29-09-2008 06:52

LA PORTE BASSE




    Le symbolisme de la porte basse reprend nécessairement celui de la porte comme moyen autorisant ou fermant un accès et le passage correspondant d’un monde à un autre.

Par la porte, on entre au Paradis mais les messagers célestes en sortent pour descendre dans la caverne du monde, ce qui implique une mort obligatoire pour qui veut la franchir.

    Qui d’entre nous, cherchant ou profane ne s’est pas présenté devant une porte symbolique ? Soit pour le faire progresser et s’élever dans les états d’être spirituel, soit pour le faire revenir en arrière pour vivre des épreuves nouvelles.

    Ici, la porte, en tant qu’entrée mais également sortie, se rapproche soit à un commencement soit à une fin.

    Cependant elle ne se réduit pas qu’à cela.

    Toute porte qui conduit à un sanctuaire, ce qui est le cas d’une Loge au travail, condense à son tour la nature du sanctuaire tout entier.

    On peut même considérer sa forme réelle ou supposée, comme dans le cas de la porte basse, qui résume à elle seule tout le temple.

    La porte basse, dont l’aspect ressemble à une niche, sera en quelque sorte morphologiquement identique au chœur du temple puisque la niche est une forme du Saint des Saints, lieu de la manifestation divine.

    Cette niche est aussi l’image en réduction de la caverne du monde.

    La porte basse se situe à la fin du boyau souterrain qui conduit l’impétrant, du milieu de la terre au monde des enfers, à la porte de la vie qui fait entrer dans l’éternité, dans l’au-delà de la non-mort.

    Le centre de la terre qu’on désigne sous le nom de nadir, c’est la matrice originelle, l’athanor dans lequel tout travaille, se dénature et restructure, par lequel tout se transforme.

    En conduisant le candidat à la porte basse, on lui signifie que sa régression ad uterum entreprise dans le cabinet de réflexion est ici achevée.

    La porte basse a pour but de faire comprendre que tout changement d’état ou de plan ne peut s’accomplir du seul fait de sa volonté ou de son vouloir ; accéder à d’autres états d’être et de conscience reste impossible sans le secours d'un guide éclairé.

    Seul, le candidat ne peut pas passer la porte basse, il a besoin de ces aides qui le poussent et le tirent. Il s’agit là de quelque chose d’essentiel.

    Celui qui tire est dans la Loge, celui qui pousse se trouve symboliquement dans la terre, dans le boyau souterrain, puisque le cabinet de réflexion se prolonge en quelque sorte jusqu’à cette porte infranchissable.

    Par conséquent, nous nous trouvons devant un enseignement capital pour les vrais initiés.

    Il nous prépare à ce qui va survenir lors de notre mort véritable, lorsque l’âme devra quitter le corps de chair.

    Seule, elle ne peut rien.

    A l’image du candidat conduit devant la porte basse elle a besoin d’un secours extérieur qui lui permette de quitter ce monde de la matière le plus rapidement possible en évitant les pièges et les attractions consécutives aux vices, aux passions accumulées durant toute une vie et ayant marqué indélébilement leurs empreintes dans le corps et dans l’âme.

    La Garbha précise : « le passage par la porte de la matrice est pour le nouveau-né plus une sorte de mort spirituelle qu’une naissance. »

    Or le fait de sortir du cabinet de réflexion est une sortie symbolique de la matrice. Toute incarnation ou incorporisation de l’âme dans un corps de chair créant une nouvelle chute dans la matière, on n’a jamais vu qu’une chute constituait une progression spirituelle !

    En vérité, le salut se situe dans ce qui se trouve de l’autre côté de la mort, dans ce que certains considèrent comme la permanence de la vie, dans ce qui ne subit plus de transformations ni de chutes, dans ce qui ne se trouve plus condamné à franchir les portes.

    Le meilleurs service qu’on puisse rendre aux hommes, pour les préparer à bien vivre et à mourir, c’est de leur faire vaincre leurs passions, leur moi chimérique, dissiper toutes les illusions.

    Naître deux fois reste essentiel, certes, mais si la nouvelle naissance aboutit au terme de sa vie à une mort identique à celle des non initiés, à quoi l’appartenance à un ordre initiatique aura-t-il servi ?

 
Jakin    
 
 
 


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le 28-09-2008 06:39

LE MOT DU WEBMASTER

 

AUJOURD'HUI C'EST DIMANCHE

LE WEBMASTER SE REPOSE 

 

 

 


 

 

UNE BONNE VIREE A LA CAMPAGNE CA LACHE !

 

A LUNDI POUR DE NOUVELLES AVENTURES

 

 

 

 

 

 


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1. photosdemarc  le 28-09-2008 à 04:45:57  (site)

Pas bien de mettre cette photo sur ce site !!!
Marc

2. CHANA  le 28-09-2008 à 06:59:48  (site)

je passe juste te faire un p'tit coucou
bon dimanche .. reposes toi bien ...
lol !!!!
JOSY

3. cerise89  le 28-09-2008 à 08:44:38  (site)

merci de ton gentil com
année 1964 belle illustration en plus c'est mon année de naissance
je te souhaite un excellent dimanche
bisous amitié...cerise
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4. lolita83  le 29-09-2008 à 06:08:14  (site)

bonjour passe une bonne semainesmiley_id117182smiley_id117731

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le 27-09-2008 08:49

LE PETIT TRAIN JAUNE...





66 – PYRENEES ORIENTALES, Font-Romeu du 11 au 18 septembre 1993



    « On a le sentiment que le ciel marche à vos côtés, tant l’horizon est vaste », prétend un randonneur croisé près de l’Ermitage de Font-Romeu. « C’est le pays des sourires ensoleillés », continue notre marcheur. « On s’y sent bien, tout simplement »…

    L’accueil cerdan ? Profondément humain, on s’en souvient longtemps. Et le soleil ? Une source d’énergie intarissable. C’est à Font-Romeu que fut inauguré le plus grand four solaire du monde, un miroir parabolique de 1 800 m². Et c’est là, dans le bon air, que vient se ressourcer l’élite des athlètes français. Mais cette région se moque bien des records, elle distille son charme avec élégance, comme par distraction…

    Randonner prend ici toute sa saveur. Parce que les sites sont grandioses et qu’on y croise une faune exceptionnelle. Il suffit d’une balade sur les rives des Bouillouses ou de Pradelle, lacs d’altitude frangés de forêts, pour surprendre des troupeaux d’isards. Il faut aussi se perdre dans les ruelles de Valcébolière. « Ici, le temps s’est arrêté », dit une pancarte à l’entrée du village. Oui, il s’est figé là, pour l’éternité, dans la singulière beauté des architectures paysannes…

    Nous prenons nos quartiers pour la semaine au « Sun Valley*** », un petit hôtel familial de Font-Romeu, situé en plein centre ville. La ville est une terrasse sur le plateau cerdan et une fenêtre sur le Capcir, aux portes de l’Andorre, dans les Pyrénées Roussillon…

    Pour faire un tour d’horizon du plateau de Cerdagne et accéder au domaine du soleil et de la forêt, sans trop d’effort, nous empruntons le petit Train Jaune qui de Villefranche à la Tour de Carol fait le bonheur de tous…

    Km 0, Villefranche, altitude 427 mètres. La ville fut fondée en 1092 par le conte Guillem Ramon, au confluent du Riu-Major et de la Têt. Ses remparts qui barrent entièrement la vallée ont constitué un élément de défense du Roussillon, contre les invasions…  
 


    Le fort Libéria construit par Vauban sur la montagne de Beloch surplombe la ville. Chemins de ronde, prison des femmes (affaire des poisons) et galeries de défense sont encore bien entretenus. On y accède par un souterrain de 1 000 marches, un véritable périple d’une heure…
    

   
    Dès le départ de Villefranche, le train remonte la rive droite de la Têt, encaissée entre des escarpements de couleur ocre. Tout au long de la Têt des bains sauvages sont aménagés pour les épicuriens qui viennent méditer en posture de yoga. Les Romains ont taillé ici des bassins de pierre. Il y a deux milles ans, ces eaux sont eaux de jouvence, disaient-ils…    
   

    
    Km 5, Serdinya, 520 mètres d’altitude. Dans ce village tout en pierre de granit se trouve une belle église romane. Derrière l’église, tout près du lavoir et de l’hôtel Marty, authentiquement cerdan, nous dégusterons un autre jour un inoubliable civet de mouflon…
  

     
    Km 7, Joncet, altitude 549 mètres. Le train aborde une courbe serrée dans le bruit strident des bogies. A la sortie de la courbe, apparaît deux tours isolées et les ruines du château féodal de la Bastida…
   

    
    Km 16, Thues, altitude 789 mètres. Ce village est situé au confluent de la Têt et de la Carença. Sortant sur la gauche, les gorges du même nom se dessinent. Du village on accède aux étangs de la Carença…
     

 
    Km 18, la ligne franchit la Têt sur le viaduc Séjourné, composé d’un arc brisé de trente mètres d’ouverture. L’ouvrage est impressionnant, comme la vue plongeante dans le lit de la rivière…
   

   
    Km 20, Fontpédrousse, altitude 1 051 mètres. Au fond de la vallée on aperçoit les ruines du château de Prats Balonguer…
    

   
    Km 25, le train aborde une série de tunnels pour traverser à nouveau la Têt, sur le pont Gisclard suspendu à 80 mètres de hauteur…
      


    Km 26, altitude 1 373 mètres. Un regard sur le petit hameau de Planés, célèbre pour son église triangulaire…
      


    Km 28, Mont-Louis, altitude 1 586 mètres. Ce village de 280 habitants est une petite place forte fondée par Vauban pour défendre les vallées du Têt et de l’Aude contre les armées espagnoles…
     

 
    Km 30, la ligne atteint son point culminant à la station de Bolquère, altitude 1592 mètres. Elle traverse le col de la Perche. Le village est situé sur la Via-Rédésa, très ancienne voie de communication entre la Cerdagne et le Capcir…
      


    Ensuite la ligne court en corniche sur les pentes de la forêt de Font-Romeu, où des vaches et des chevaux vivent en liberté…
  

    
    Km 35, altitude 1 533 mètres. La gare dessert trois localités. Sur la gauche Odeillo et son four solaire, puissant comme 10 000 soleils. Ce temple nous permet de voir d’une part, quelles sont les réalisations actuelles des spécialistes des sciences de l’ingénieur, et d’autre part, de se faire une idée sur les grandes technologies solaires. Une visite très didactique…
      


    Sur la droite, Font-Romeu, altitude 1 850 mètres. La station la plus méridionale de France, en bordure d’une forêt de pins, adossée au massif du Carlit. A un kilomètre, l’Ermitage est un des plus célèbres lieux de pèlerinage des Pyrénées…
     

 
    Km 45, courant en corniche au pied des contreforts du Pugnal et de la pointe de Doria, la ligne coupe une série de ravins en franchissant les stations de Err (1 355 mètres), Osséja (1 240 mètres) et Bourg-Madame (1 143 mètres)…
  

     
    Km 63, la ligne arrive enfin à son terminus, la Tour de Carole (1 231 mètres). A partir de la Tour de Carole on accède au lac des Bouillouses, étendu dans un cadre sauvage qui ne va pas sans rappeler les paysages grandioses canadiens. Ce domaine lacustre est constitué par un barrage qui retient 13 millions de m3 d’eau. Nous sommes impressionnés par le massif du Carlit qui domine cette vaste étendue et nous respirons cet air d’altitude pur et vivifiant…
     

 
    Après une journée de shopping dans la Principauté d’Andorre, nous nous réchauffons au coin du feu, avant de reprendre le chemin du retour…
      


    Il y a mille raisons d’aller en Cerdagne, la région offre de beaux paysages variés. Mais il y a un plus, la balade peut se poursuivre le long d’une voie romaine qui, entre chaos rocheux et torrents, se faufile vers la chapelle fortifiée du Belloch. Ici, on s’arrête et on regarde. Tout est là, un panorama à 360 degrés, des chevaux sauvages, les montagnes, majestueuses à perte de vue. Notre randonneur avait raison, dans ces paysages ensoleillés de Cerdagne, on se sent bien, tout simplement, libre et vivant…
 
 
Andrée et Armand    
 
 
 
 


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1. CHANA  le 27-09-2008 à 07:03:38  (site)

Hebergeur d'images

BONNE JOURNEE ET MERCI POUR TES GENTILS MESSAGES
BISES
josy

2. lejardindhelene  le 27-09-2008 à 07:09:23  (site)

Un joli coin , Viffefranche, le petit train jaune...Bon WE
Hélène

3. royaumechichi  le 27-09-2008 à 07:15:34  (site)

MERCI JAKIN
mais j ai po eu le temps de voir laquelle c'etait come photo du jour lol elle es déja partie ce matin lol tant pi po grave!!
bon week end
bisess

4. rozel  le 27-09-2008 à 08:04:07  (site)

Hello,merci de votre passage sur mon blog,le votre est bien riche et intéressant côté découverte",merci à vous...<center>
Glitter Graphics - GlitterLive.com</center>

5. royaumechichi  le 27-09-2008 à 22:21:02

6. caverne-aux-gifs  le 29-09-2008 à 09:36:31  (site)

MERCI bcp pour votre commentaire je vous remercie votre blog super avec belle photo bonne apres midismiley_id239909

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le 27-09-2008 06:27

CE QUE M'A APPORTE LE PLATEAU...




    Si je m’exprimai en tant que Profane, je répondrai tout simplement : « rien de particulier ! ». En effet si j’ai accepté ce plateau c’est uniquement parce qu’il n’y avait aucun apprenti sur la colonne du Nord, et je subodorai là, l’occasion de faire une année sabbatique !    

    Oui ! Mais voilà ! Je suis Franc-Maçon ! Et toute activité au seing de l’Atelier doit me permettre de construire, de continuer mon travail de tailleur de pierre, de parfaire mon évolution vers le long chemin de la Vérité…

    Alors, planté à l’Occident je regarde le Soleil se lever à l’Orient et je me rappelle qu’avant Minuit, comme l’a suggéré Martin Lutter King «  I have a dream » J’ai fait un rêve !

    J’ai fait le rêve de naître dans une Loge Juste et Parfaite, mais avec assez de Pierres à l’édifice pour pouvoir user mon Tablier et mes Gants sur la colonne du Nord puis du Midi, et pour enfin grandir, sans hormones de croissance, entre mes SS et mes FF Maîtres, avant de pouvoir transmettre à mon tour, les connaissances acquises, en tenant un Plateau, et en me consacrant ainsi en toute humilité au Travail collectif…

    Le rêve était lui aussi Juste et Parfait. Au troisième coups de Minuit, le 1er Maillet me ramène à la réalité devant le Miroir. Le chemin à parcourir est parfois semé d’embûches me dit-il ? Le devoir du Maçon est de ne pas de se décourager. Mais au contraire de persévérer. « Cherchez et vous trouverez, Demandez et il vous sera donné, Frappez et l’on vous ouvrira » Telle est le secret de l’ouverture de la lanterne magique.

     Dans Ces moments de doute, le VM est toujours là pour nous rappeler que les anciens sont passés par cette épreuve, et que tel est notre chemin.

    Proposé aux Plateaux de Second Surveillant, cette charges m’a investi d’une lourde responsabilité : celle de travailler pour le collectif avant de me consacrer à mon propre ouvrage. Alors conscient de mes difficultés, je n’ai pas arrêté de chercher, j’ai sans cesse demandé et reconnais humblement  avoir sans retenu Frappé à la Porte du Temple.    

    Aujourd’hui alors que l’Atelier m’a renouvelé sa confiance pour occuper ce Plateau une nouvelle fois, je peux affirmer avec modestie qu’il m’a corrigé dans mon discernement. En passant de la Plume au Maillet j’ai véritablement pris conscience que j’étais avec la plume dans la facilité. Prendre le 3ième Maillet, alors que j’étais réfractaire à tout travail manuel dans le monde profane, m’a indiscutablement perturbé et remis en question. C’est en pratiquant l’oralité du rituel à chaque Tenue que j’ai puisé la Volonté de construire mon questionnement. Je n’ai pas trouvé de réponse à toutes les questions, mais qu’importe, car je sais que je suis sur le chemin…
 
 
Jakin    
 
 
 
 


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1. poupettea11  le 27-09-2008 à 04:53:51  (site)

MERCI BEAUCOUP POUR TON PASSAGE
BONNE JOURNEE
XXXXXXXXXX

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le 26-09-2008 08:42

CHEZ LES ANDALOUSES...



 



Espagne du 14 au 30 août 1992



    

    Depuis la nuit des temps l’Andalousie et sa capitale Séville célèbre les noces de l’art, de l’histoire et des légendes. On ne compte plus ses gloires. Ici, naquirent Hadrien, empereur de l’immortelle Rome, les peintres Vélasquez et Murillo, le mythe de Don Juan. Ici, Cervantès imagina Don Quichotte lors d’un séjour en prison, Bizet composa « Carmen », Mozart « Les Noces de Figaro » et Rossini son fameux « Barbier ». Sous sa cathédrale, la Giralda, reposerait la dépouille de Christophe Colomb qui prépara ici son expédition…

    Ouverte et foisonnante l’Andalousie s’accommode de tous les styles. Le gothique y côtoie le baroque et le maure avec brio, l’opéra cohabite avec le chant populaire, et les ferias endiablées succèdent aux processions solennelles. Elle distille un art de vivre tout de raffinement et de douceur. Patrie de conquistadors et de matadors, elle s’offre en spectacle permanent mais sait aussi ménager des oasis de discrétion et de calme…

    Dans ses patios privés, dans le parc Maria Luisa, son poumon vert embaumé de jasmin et d’oranger, dans ses jardins arabes, son merveilleux Alcazar, et sur ses places baignées de lumière, comme la plazza de Espaňa qui scintille de toutes ses mosaïques polychromes et de ses azulejos, Séville enchante tous les sens…

    C’est au couchant, entre un verre de manzanilla, deux accords de guitare et trois tapas, que l’on ressent le mieux l’humeur sévillane. Au gré des poignées d’olives, du jambon jabugo, vos pas vous conduiront à l’une des nombreuses « tablao de flamenco » où vous profiterez d’un spectacle où les palmas (paumes de mains) claquent, les talons frappent, les jambes s’envolent et les robes virevoltent. Bref, « Qu’est-ce qui fait bouger le cul des Andalouses  c’est l’amour… C’est l’amour »…

    L’Exposition Universelle a lieu cette année à Séville, c’est l’occasion de joindre l’utile à l’agréable. Avec Manu et Ginette Marcos, des amis de longue date, nous décidons de partir en camping-car découvrir le Sud de l’Espagne, visiter l’Exposition Universelle et rejoindre par la même occasion des amis espagnols qui habitent Marbella… Sous une chaleur accablante, tout un programme !…

    Le 14 août à 19 heures le camping-car quitte le petit village de Simiane, Manu est au volant. A Fos sur Mer nous décidons de prendre notre dîner dans un petit restaurant au bord de mer. Puis c’est à mon tour de conduire. La seconde craque un peu car je n’ai pas l’habitude de manipuler un levier de vitesses fixé au volant. Nous traversons Nîmes, Montpellier, Perpignan, la frontière espagnole et nous atteignons Cadaquès sur la Costa Brava vers minuit. Là nous passons la nuit dans un studio que possèdent nos amis…
     

 
    Le petit déjeuner est pris au bistrot du coin, puis Manu reprend le volant direction Barcelone, Tarragone, Saragosse et Madrid où nous déjeunons de tapas. Puis je prends le relais (pendant ce temps Manu fait la sieste). Il en sera ainsi pendant tout le séjour, manu conduit le matin jusqu’à 14 heures et moi l’après-midi jusqu’à 20 heures. La nationale qui mène à Tolède est sinueuse et pentue, on ne dépasse pas les 90 Km/h. Mais le plus dur c’est la chaleur, il fait plus de 40°. Nous sommes obligés de conduire les fenêtres fermées, car l’air extérieur est brûlant…

    Au sommet d’une éminence granitique, cernée par le Tage qui roule ses eaux verdâtres au fond d’un profond ravin, Tolède se profile comme un décor de théâtre sur le ciel castillan d’un bleu lumineux. La ville citadelle, nous attend pour une belle promenade à travers les siècles. Ceinte de murailles, elle se visite à pieds, avec ses rues étroites bordées de belles maisons, les cours d’où jaillissent les hauts cyprès, les dômes vert sombre des buis, le bonheur multicolore des bougainvillées…
    

  
    Nous commençons notre visite par la découverte de l’église Santo Tomé pour admirer la plus belle œuvre du Gréco « L’Enterrement du duc d’Orgaz », puis ce sera la ravissante Casa du Gréco, la cathédrale et ses trésors, les ruelles de charme pour aboutir sur la très vivante Plaza Zocodover, avec ses cafés, ses petits restaurants et, pour les gourmands, l’ancienne et délicieuse pâtisserie San Tomé…
      
    Maintes fois détruit, l’Alcázar dresse sa masse énorme et orgueilleuse sur l’un des sommets de la cité. De l’ancienne forteresse du 13ième siècle, dont le Cid avait été le premier gouverneur, Charles Quint décida de faire sa résidence et confia les travaux à Covarrubias de 1538 à 1551. Son continuateur fut Herrera, à qui on doit la sévère façade Sud, aux lignes verticales…
      


    Après quelques courses pour le repas du soir, nous rejoignons notre hôtel roulant, garé sur le belvédère du Parador qui surplombe le Tage, pour admirer au soleil couchant, cette ville d’or (classée entière, au patrimoine de l’humanité) qui s’embrase et resplendit tel le trésor qu’elle est en réalité…

    C’est dans les heures calmes et fraîches de ce matin que nous nous lançons sur les traces de Don Quichotte et Sancho Pança, les héros de Cervantès, l’auteur du roman le plus traduit et vendu dans le monde, pour découvrir une région très authentique de la péninsule ibérique. La Mancha commence derrière les remparts de Tolède. Au delà de la boucle du Tage, la route épouse les contours arides de canyons ocres et de promontoires d’où la vue porte à l’infini sur la plaine baignée de lumière, jusqu’aux contreforts de garrigue coiffés de moulins magnifiques…
 


    La route suivie par Don Quichotte file droit vers les premières maisons de Consuegra où onze mastodontes chaulés aux ailes de bois déployées semblent posés en équilibre sur une colline. Il suffit d’un brin d’imagination pour voir Don Quichotte et Sancho Pança lancer une charge dérisoire contre les inoffensifs moulins. A Argamasilla de Alba, une silhouette de fer forgé sculptée sur un mur représente Don Quichotte montant la mule Rossinante, son « fougueux destrier ». Ici, Don Quichotte est comme un ancêtre. Il est ce compatriote décédé qui peuple la région avec sa silhouette métallique ou son corps sculpté dans la pierre, le bois ou le marbre, accompagné la plupart du temps de son écuyer…
      
    Plus tard, en prenant la direction de Cordoue, longeant les villages blancs, les tours de briques crues, les champs bien irrigués, nous comprenons encore mieux ce que l’Andalousie doit aux émirs de jadis. La route rejoint un coude du Guadalquivir. La ville ne se livre pas d’emblée…
    

  
    Un peu comme sa célèbre mosquée : nous entrons, et c’est la surprise ! On s’attend aux perspectives infinies des cartes postales, mais dans cette jungle somptueuse de 850 colonnes, le regard bute sur une église, en plein milieu, ajoutée au 16ième siècle par Charles Quint qui le regretta lui-même ! N’empêche, nous aimons ce sanctuaire déchu qui, en dépit de tout, indique toujours La Mecque…
       


    Cordoue est un bonheur. Ici chrétiens, juifs et musulmans vécurent dans une très esthétique harmonie, une fusion de cultures dont témoignent les richesses du centre historique. En premier lieu, la Mezquita. Une cour plantée d’orangers, prélude à la surprise réservée par cette mosquée-cathédrale. Cordoue, certes, a des musées intéressants, dont l’un consacré à la tauromachie, mais nous préférons les promenades dans les rues et ruelles, pousser les belles portes forgées des patios et pénétrer dans ces mondes délicieux de fleurs, de palmes et d’eau murmurante…
      


    Et, en fin d’après midi, déguster tapas et jerez accompagnés souvent de musique dans un des nombreux bars du quartier. Ouf ! Un moment de détente. Puis le soir venu dans une calèche découverte nous jouissons de la fraîcheur dans les vieilles rues du centre ville au rythme et au son des pas du cheval…
   

   
    La matinée est bien avancée quand nous quittons Cordoue pour Séville. La chaleur est de plus en plus suffocante. A tour de rôle, nous visitons la douche au fond du Camping-car. Ce qui nécessitera plusieurs arrêts dans des stations service, et beaucoup de palabre pour approvisionner notre réserve d’eau…

    Séville nous apparaît , intimidante au premier abord. Ses avenues verdoyantes, à sens unique, nous font tourner à plaisir et jusqu’à l’agacement autour du délicieux labyrinthe du centre : Séville n’est pas pour rien la ville de Carmen et de Don Juan ! Pour la conquérir il faut d’abord un plan et savoir où l’on se trouve…
      


    Puis on grimpe dans la grosse tour de l’or, en montant les escaliers de la Giralda pour s’offrir la plus belle vue sur la ville. « La Girouette », haute de 98 mètres, est un ancien minaret. Son nom est dû à la statue de la Foie, en bronze, qui la surmonte et tourne au gré des vents. Quand la Giralda fut construite au 12ième siècle, elle se présentait comme ses sœurs marocaines (la Koutoubia à Marrakech, la Tour Hassan à Rabat) et était dominée par quatre boules dorées…
      
    Nous arpentons maintenant la nef sombre de l’immense cathédrale. « Bâtissons une église si grande que ceux qui la verront nous prendrons pour des fous » décida en 1401 le chapitre de la cathédrale quand il fallut abattre la mosquée. De fait, elle est par sa taille la troisième d’Europe, après St Pierre de Rome et St Paul de Londres. D’allure massive à l’extérieur, c’est l’une des dernières cathédrales gothiques et il s’y mêle quelques influences Renaissance…
       


     Le quartier de Santa Cruz, avec ses églises et ses maisons d’une blancheur immaculée, les superbes ferronneries des fenêtres, les pavés luisants des places, les détours imprévus des rues étroites protégées par les murailles de l’Alcazar, est inchangé. On peut toujours rêver dans le patio de los Naranjos adossé à la magnifique cathédrale…
      
    La promenade nous mène à la place du Musée des beaux-Arts. Du haut de son piédestal, le peintre du pays, Murillo, donne le « la » et nous incite à pousser les portes de cet ancien couvent où sont installées les collections. Les patios aux parois d’azulejos, les fleurs, les fontaines, les buis taillés du cloître nous enchantent. Ils préludent au véritable choc esthétique et historique que sera la découverte proche de l’Alcazar, forteresse et maison royale depuis le 10ième siècle…
       


    Ainsi, l’Alcazar est un ensemble de palais arabes retouchés au cours des siècles par les styles gothique, Renaissance, baroque. Il est, de par ses murailles crénelées et dorées, l’écrin éblouissant de jardins exceptionnels où l’automne fait refleurir jacarandas bleus et bougainvilliers mauves. Et c’est alors, dominant les toits, cascadant le long des hautes palmes, une chute multicolore féerique…
      
    Rive droite, le soleil se couche, embrasant les pavillons de l’Exposition Universelle. Mais l’heure resplendissante, c’est la nuit ! Les lumières des bars de la Via Betis se reflètent dans les eaux du fleuve. Séville brille et brûle, les foules se pressent vers les bodegas où l’on trinque jusqu’à l’aube…
      


    Nous consacrons deux jours à la visite de l’Exposition Universelle. En réalité nous passons plus de temps à faire la queue (parfois plus de deux heures), qu’à la découverte des pavillons. La France, le Maroc, le Japon, l’Espagne et le Canada nous accueillent dans de somptueux décors qui nous émerveillent. Les allées munies de bruinificateurs n’arrivent pas à faire descendre la température qui avoisine les 50° C. Nous sommes obligés le soir de rejoindre Torremolinos pour pouvoir dormir au bord de la mer qui est plus frais…
      


    Ce matin nous reprenons la route pour Cadix. Véritable bastion cerné par la mer, sa situation remarquable, sa vaste baie bien abritée ont attiré des peuplements depuis les temps les plus reculés. Fondée par les Phéniciens vers 1 100 av. J.-C., elle fut ensuite romaine et arabe. Nous en faisons le tour sans rencontrer « la belle, aux beaux yeux de velours  »…

    Puis nous passons à Algésiras pour admirer le célèbre rocher de Gibraltar. Sur place, nous tentons de négocier un aller-retour dans la journée pour le port de Ceuta au Maroc. Cela n’est pas possible. Il faut dormir une nuit à Ceuta. Les mourères n’étant pas d’accord, nous continuons la route pour Marbella et la Costa del Sol…
 


    Ville pionnière de la Costa del Sol, Marbella est située au fond d’une baie abritée par la sierra Blanca. C’est l’une des stations balnéaires les plus fameuses de la côte andalouse, lieu de prédilection de la « jet-set ». Sur son territoire ont été construits, parmi les pinèdes et les jardins fleuris, de luxueux hôtels, des quartiers résidentiels élégants et des terrains de golf, où se retrouvent les célébrités du monde entier…
       
    En chemin nous avertissons de notre arrivée notre ami Juan, patron de plusieurs sociétés. Il vient nous chercher en début de soirée. Le camping-car se présente à l’entrée du caravaning de Marbella en milieu d’après-midi. Le gardien nous indique notre emplacement. Il nous dévisage avec méfiance car nous portons une barbe de quatre jours et nos tenues vestimentaires sont plus que sommaires. Passage obligé à la douche collective, séance de rasage, puis nous sortons de nos valises : pantalon noir, chemise blanche avec nœud « pap. », mocassins noirs et chaussettes de lin, bref la parfaite tenue du VIP pour une sortie chez les « rupins »…
 


    Au environ de dix-neuf heures, une Ferrari décapotable se présente devant l’entrée. Le gardien, les yeux hors des orbites et la bouche en cul de poule, n’ose pas dire un mot. Nous sautons dans le cabriolet rouge en prenant soin de ne pas faire tomber le cheval doré qui se cabre sur l’avant du capot, puis nous prenons la direction du port de plaisance…

    Là, nous passons complètement inaperçus, au milieu des Ferrari, porche, jaguar, Rolls Royce, et autres berlines de luxe garées devant ces gigantesques yachts, appartenant à des princes saoudiens où de riches industriels américains. Tout au long du quai, les « m’as-tu-vu » organisent des cocktails où champagne et petits fours coulent à flots pour les quelconques que nous sommes…

    Comme des animaux de basse-cour nous picorons, par-ci par-là, sur les étalages mis à notre disposition, puis trouvant le champagne ordinaire (mouette et chardon), nous laissons la foule argentée pour rejoindre l’intérieur de la vieille ville beaucoup plus riche à notre goût…
     

 
    Elle conserve un joli quartier ancien, réseau de rues étroites, bordées de maisons blanches, qui convergent vers une petite place animée, ombragée par des orangers. Nous sommes invités à la meilleure table de la place. Sous les odeurs enivrantes des fleurs d’orangers, nous dégustons les mets locaux, cuisinés par un chef exceptionnel. Et, comme tout sévillan qui se respecte, nos hôtes nous convient à passer la nuit au cœur du flamenco, dans un établissement très « jet-set »…

    On sert des « paluches », on fait des bises, on picole des cocktails aux noms imprononçables, on danse le flamenco et la sévillane, pris en main par de belles andalouses, « Qu’est-ce qui fait bouger le cul des Andalouses  C’est l’amour… C’est l’amour…  », bref on s’éclate comme des hallucinés jusqu’à six heures du matin. La Ferrari nous dépose devant le caravaning. Le gardien cette fois-ci nous salue avec ostentation. Le conte de fée a pris fin, le carrosse s’est transformé en citrouille…
 


    Nous ne dormons que quelques heures, car le soleil déjà au zénith, transforme le camping-car en « cocote minute ». La chaleur étouffante nous réveille. Et comme il n’y a plus d’eau fraîche aux douches collectives, nous remettons nos habits de gueux pour continuer la route en direction de Grenade…

    Au prestige de ses monuments arabes, Grenade ajoute la splendeur d’un ciel lumineux et le charme d’un site verdoyant. Au milieu de sa riche « vega », grande plaine dont l’horizon est barré par les sommets enneigés de la sierra Nevada, la ville est bâtie en partie sur trois collines qui multiplient les points de vue…
     

 
    En entrant dans Grenade, nous cherchons l’Alhambra et sa colline. Les premières rues sont étrangement plates, et la cathédrale trop espagnole pour une cité maure ! C’est après Via Colon que tout commence : un lacis de sentiers biens chaulés aux patios luxuriants. Nous passons une porte arabe. Nous gravissons la butte de l’Albaycin, au milieu des scènes pittoresques d’un village. Au sommet, sur l’esplanade, des cohortes d’étudiants battent des mains autour d’un fandango improvisé…
      
    Et en face, perchée, sur fond blanc de Sierra Nevada, l’Alhambra nous attire comme un aimant, de derrière ses murailles. On franchit la première enceinte par la porte des Grenades, construite sous Charles Quint, et l’on se trouve dans les bosquets. Edifiés au 14ième siècle, les bâtiments des palais Nasrides se distribuent autour de la cour de Myrtes et de la cour des Lions. Les voûtes à stalactites, les coupoles, les stucs gravés, les cours aux élégantes arcades en font un véritable joyaux où tous les éléments architecturaux ont été conçus pour jouer avec l’eau et la lumière…
      


    Il nous faut du temps pour visiter le palais maure, ses salles en dentelle de stuc, ses enfilades de vasques et de colonnettes ciselées, sur trois niveaux. Nous reprenons notre souffle dans les calmes jardins du Generalife, inchangés ou presque depuis le départ des musulmans…
     

 
    Il est temps de conclure notre aventure. La chaleur, les heures de conduite, mais surtout les nuits blanches andalouses et castillanes ont fatigué les organismes. Nous remontons lentement vers la frontière par la route de la côte pour avoir moins chaud. Nous traversons Murcie, Alicante, Benidorm, Valence, Peniscola, Tarragone, Barcelone, et nous faisons une halte à Lloret de Mar sur la Costa Brava, pour déguster une ultime pariade, boire une bonne sangria au champagne, et dépenser nos dernières Pesetas…
       
    A une heure avancée de la nuit, le broc de sangria est vide, et plus personne n’est en mesure de reprendre le volant (Boire ou conduire, il faut choisir !). Nous passons donc notre dernière nuit sur le parking du restaurant, avant de reprendre la route pour la France…
       


    Des fastes madrilènes de la Plaza Mayor aux trésors de Tolède et aux moulins de la Mancha, l’Espagne célèbre son plus grand héros, Don Quichotte de la Mancha ! Puis Séville, Cordoue, Grenade, un trio de charme andalou pour nous séduire ! Riches d’un passé grandiose, elles offrent aux visiteurs leurs trésors et un somptueux bouillon de culture. Palais orientaux, patios fleuris, jardins parfumés, bars à tapas et flamenco, fêtes et longues nuits chaudes les rendent craquantes. Elles sont irrésistibles… 
 
 
Andrée et Armand     
 
 
 
 


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1. CHANA  le 26-09-2008 à 11:11:43  (site)

Hebergeur d'images

HELLO
encore superbes ces photos et merci pour le carnet de route....
a ton prochain voyage, fais moi un signe et je m'accroche aqu camping-car
Amitiés

JOSY ( CHANA)

2. cali1  le 26-09-2008 à 18:37:18  (site)

merci pour ton passage sur mon blog
j'adore le tien,je reviendrai
je t'ai mis en favoris si cela ne te dérange pas
bonne soirée
bises
cali

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