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Les Black's Foot

le 04-10-2008 05:48

LE MIROIR ET LA MORT

 



Le Miroir du principe

    On connaît la fortune du miroir dans la littérature occidentale : des contes traditionnels (Blanche Neige) aux contes moderne (Lewis Carroll, De l’autre côté du miroir et ce qu’Alice y trouva), du romantisme fantastique (Hoffmann, L’histoire du reflet perdu, Maupassant, Le Horla) au surréalisme (Rigaut, Lord Patchogue, Cocteau, Le Sang d’un Poète).

    Si le miroir excite autant les imaginations, c’est qu’il est un objet étrange. Cette étrangeté provient du double paradoxe de la perception, d’une part, le reflet de soi dans le miroir dédouble le sujet ; d’autre part, l’espace du reflet est perçu comme le prolongement de l’espace réel au-delà du miroir. Le double ouvre sur des vertiges identitaires, l’espace sur des vertiges ontologiques. D’un côté, c’est Lord Patchogue qui se cherche et se perd dans une série de reflets. De l’autre, c’est Alice qui découvre un monde fantastique en passant à travers le miroir.

    L’imaginaire littéraire du miroir s’appuie ainsi sur l’étrangeté bien réelle d’une expérience perceptive qui donne à voir un double de soi et du monde au statut problématique. Cet étonnement face au miroir se retrouve jusque dans l’étymologie du terme qui vient du latin minari, « admirer » mais aussi « regarder avec étonnement », « être surpris ».

    L’expérience des vertiges du miroir n’est toutefois pas un apanage occidental. D’une part, les miroirs sont présents depuis fort longtemps dans bien des parties du monde, en Chine ou au Japon comme en Egypte ancienne. D’autre part, la surface réfléchissante de l’eau (ou d’un minéral cristallin) a tout de même permis aux peuples sans miroir de ne pas rester des peuples sans reflet, avant que le commerce ne diffuse universellement les petits miroirs à main.

    En Afrique centrale, cela fait cinq siècles que les miroirs européens ont commencé à circuler le long des voies de traite. Tout un ensemble de représentations et de pratiques les concernant a donc eu le temps de s’y développer et de s’y stabiliser : représentations inquiétantes qui associent miroirs, fantômes et sorciers, mais aussi pratiques divinatoires et initiatiques où le miroir joue un rôle de premier plan.

    La figuration de Janus en double visage opposé suggère l’image du miroir ou celle du reflet dans l’eau. Et, par la grâce de la réflexion, au deux sens du terme, ont est conduit à mille interrogations qui traversent la philosophie, la morale, la science et sans doute, la poésie.

    On interroge le miroir, c’est-à-dire, on s’y regarde pour se connaître et se reconnaître. Il répond, c’est-à-dire il nous renvoie une image que nous interprétons et il nous permet de nous situer en tant que corps par rapport aux autres.

    Le miroir est donc un outil de connaissance de nous-mêmes, de notre réalité physique et, parce qu’il nous renvoie notre image, il nous met face à nous-mêmes, face à notre regard et, par delà, face à notre conscience, à notre âme… « Les yeux sont le miroir de l’âme ».

    C’est pourquoi, il est hautement symbolique puisqu’on passe inévitablement du physique, du corps à l’esprit.

    Ne dit-on pas : « Ah si je faisait cela, je ne pourrais plus me regarder dans un miroir ? ». Le miroir, c’est-à-dire l’image de moi qu’il me renvoie, devient mon double, ma conscience et mon propre juge. Il nous questionne sur nous-mêmes, nous renvoie à l’introspection, au « connais-toi toi-même » de Socrate.

    Il est d’ailleurs présent aussi dans les représentations symboliques profanes des Vertus. Il est l’attribut de la Sagesse qui se réserve d’agir en toute connaissance de cause, qui a réfléchi au sens plein du terme. Il est aussi l’attribut de la Prudence qui, elle, tient le miroir comme un rétroviseur et découvre ce qui se passe là où elle ne voit pas. Il est enfin – est cela est évident – l’attribut de la Vanité. Celle-ci ne voit dans le miroir que l’apparence des choses, sa beauté, sa jeunesse, sa séduction qui bientôt seront abîmer par le temps, puis par la mort. Une sorte de miroir aux alouettes qui trompe celui ou celle qui ne découvre pas l’au-delà de cette surface polie, glacée.

    Le miroir dit un proverbe est le vrai cul du diable. Derrière le miroir du diable rôde aussi la mort. L’irruption de la mort donne sa dimension tragique au spectacle de la belle qui se mire.

    Dans la Loge, ce miroir qui revient est une autobiographie narcissique habilement fictive : il fait revenir la mémoire des mots, des images, des obsessions, des personnes, des objets fétiches pour tenter de trouver la cohérence et le sens à ce personnage qui se nomme Franc-Maçon.

Le Miroir : Illusion et réalité

    Le cheminement de notre pensée nous amène à nous interroger sur l’ambiguïté du miroir, sur sa polyvalence. Capable de la reproduction instantanée et totalement fidèle de n’importe quoi, il propose une photographie, mais une photographie fantôme, puisqu’il suffit de bouger le miroir de quelques centimètres ou de se déplacer soi-même pour avoir une autre image, sans trace aucune de la première. Ainsi on y fait apparaître et disparaître ce que l’on veut. Chacune de ces images n’est qu’une fugace illusion, une sorte d’apparition quasi magique sur cette surface brillante.

    Pour mettre en évidence la polyvalence du miroir, sa signification symbolique à la fois de reflet, de réflexion et, d’autre part d’illusion évoquons l’histoire de Narcisse :

    Jeune homme grec d’une grande beauté, insensible à l’amour passionné de nymphes et de mortelles, Narcisse, un jour, se penchant sur l’eau d’une source, s’éprit de sa propre image et, voulant la rejoindre, se noya.

    Psychologues et moralistes ont repris ce mythe pour en faire le symbole de la vanité, de l’égocentrisme, de l’amour de soi. On parle de narcissisme à propos des gens trop attentifs à eux-mêmes, à leur image, à leur succès, à leur pouvoir.

    Le miroir n’est qu’un objet créé par l’homme. Lisse, glacé, brillant, argenté, il nous trompe sur sa profondeur. Il n’en a pas ; il n’est qu’une surface menteuse contre laquelle nous nous casserions la tête s’il nous prenait l’envie d’y pénétrer autrement que par l’imaginaire.

    Mais revenons à notre conte mythologique : Narcisse est victime d’une double illusion.

    Une première illusion due à l’ambiguïté du miroir. Il a cru à la réalité de cette image qui n’était que virtuelle. Il a cru pouvoir rejoindre, retrouver ce beau jeune homme qu’il voyait dans l’eau et il n’a pas compris que ce n’était qu’une illusion, que ce jeune homme n’existait pas dans l’eau, qu’il n’était autre que le reflet de son propre corps.

    Une seconde illusion a abusé Narcisse, cette fois non plus due au miroir mais à lui-même. Narcisse s’est pris pour quelqu’un d’autre. Il ne s’est pas reconnu parce qu’il ne se connaissait pas. Il n’avait pas d’identité. Il ne savait pas qui il était. Et, cette ignorance l’a conduit à sa perte, à la mort.

    La confrontation au miroir au cours du Rituel d’initiation nous apparaît de plus en plus riche. A travers ce symbole, on nous invite à reconnaître pas seulement les traits de notre visage, ce que nous sommes, mais à reconnaître (dans le sens d’accepter), à prendre conscience de qui nous sommes.

    La Loge elle-même est notre miroir. Les Sœurs et les Frères apprenant à nous connaître nous renvoient une image qui n’est pas toujours celle que nous croyons donner. Ainsi, il nous arrive quelquefois d’être étonnés de l’interprétation que l’on peut faire de nos comportements.

    Le miroir offre le pire et le meilleur. Il nous offre une image illusoire, virtuelle qui peut nous entraîner à la vanité, au narcissisme, voire à notre perte ; ou au contraire (et ce n’est pas mieux) si notre image ne nous satisfait pas, au complexe d’infériorité, avec son cortège de repliement sur soi, d’amertume, de jalousie.

    Mais, si nous allons au-delà de cette image apparente, par la réflexion, par l’introspection, le miroir peut nous aider à découvrir les chemins de notre vérité et à forger un moi plus cohérent, plus solide et donc meilleur.

    Les miroirs ne sont pas seulement « bons à penser », ils sont également « bons à manipuler ».


Le Miroir et La Magie

    Il y a aussi l’au-delà du miroir. Que se passe-t-il derrière le miroir ? Va-t-on y trouver l’autre Moi… la Mort… un mystérieux ailleurs… le Sacré… l’énigme résolue du Destin ?

    Alice traversant le miroir y fera un voyage au Pays des Merveilles ; Orphée, par le génie de Jean Cocteau découvrira l’inquiétant Royaume de la Mort.

    Et puis, il y a l’imaginaire psychologique et affectif qui a fait avec le miroir une sorte de pacte diabolique, défiant le Temps et l’Espace. Il y a le miroir magique de Blanche Neige, qui sait tout, il y a le miroir de la Belle et la Bête, magique lui aussi car il a le don d’ubiquité.

    Il y a aussi ce conte peu connu de Charles Perrault, Le miroir ou la métamorphose d’Orante, un homme Orante, joue le rôle d’un miroir et finit par en devenir un.

    Les peintres du 15ième siècles et de la Renaissance ont très souvent reproduit des miroirs convexes dans leurs œuvres. Le miroir peint ainsi renvoie au mystère d’une présence au second degré. En 1436, dans la Vierge au Chanoine Van der Paele, fait apparaître son visage dans les reflets du bouclier de saint Georges, faisant office de miroir convexe.

    Cette présence de l’auteur en très petite dimension, dans le miroir comme second degré, nous renvoie au double, au fantôme dont nous allons parler dans un instant.

    Le miroir peut aussi présager l’avenir. La reine Catherine de Médicis consultait Nostradamus et ses miroirs pour connaître le destin de ses fils et de la France.

    De toute manière, la mort est au bout du chemin. Le peintre Furtnagel le rappel dans le double portrait des époux Burgkmair. La femme tient dans la main un miroir où se réfléchit, non pas leurs deux visages mais leurs deux crânes décharnés. Portraits fidèles et en même temps rêverie philosophique sur l’inéluctable destin de l’homme.

    Le miroir, derrière sa surface mystérieuse recèle les rapports secrets entre les êtres et les choses ; leurs infinies et subtiles connivences nous mènent aux grandes interrogations sans réponse. Jean Cocteau disait : « Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu avant de renvoyer les images ».
                                                                                                                                                                                                                     
Le Miroir et  les fantômes

    Jean Cocteau disait aussi : « Les miroirs sont des portes par lesquelles la mort va et vient… Du reste, regardez-vous toute votre vie dans une glace et vous verrez la mort travailler comme des abeilles dans une ruche de verre ».

    Ombre et reflet sont donc des images particulièrement sensibles, puisque c’est l’intégrité du sujet qui s’y donne à voir et qui s’y joue. Cette image spéculaire atteste à la fois l’unité de l’être et le sentiment qu’il a de sa rupture. Une sorte de peur de ce dédoublement car il met en question ma singularité, mon identité. Comment, je ne serais plus MOI unique ? Je ne suis plus un mais deux. Et l’image inversée renforce l’idée d’avoir été coupée en deux, de deux moitiés qui auraient été séparées.

    Pour Edgar Morin, le double est sans doute le seul grand mythe universel car il correspond à une expérience vécue : il est vu dans le reflet, l’ombre ; il est senti et deviné dans la nature ; il est vu dans les rêves. Chacun vit accompagné de son propre double non pas copie conforme, et plus encore qu’alter ego (autre moi-même), ego alter (moi, autre).

    Pour les civilisations archaïques, le double est présent, accompagne chacun de nous tout au long de sa vie. Au moment de la mort, tandis que le corps demeure à l’état de cadavre inerte, le double se libère pour devenir esprit, fantôme, « a-mortel », comme dit Morin.

    C’est le double lui-même qui est dans le reflet de l’eau ou du miroir. Toute la magie du miroir réside dans celle du double. De nombreuses superstitions en témoignent encore.

    Au Gabon et au Congo, on retourne les glaces dans la maison d’un mort, de même qu’on ne regarde pas dans le rétroviseur d’un corbillard, de peur d’être tourmenté par le fantôme du défunt et de mourir soi-même. Il ne faut pas se regarder la nuit dans un miroir de peur d’y être happé par des fantômes. Non seulement le miroir reflète les fantômes, mais il menace de transformer le sujet lui-même en fantôme.

    Comme Joseph Tonda le relève, le miroir « spectralise » la personne. Il est toujours « un miroir anormal » qui donne à voir la troublante image d’un sujet défiguré par des pouvoirs occultes qui le dépassent (la mort, la sorcellerie).

    Cette association menaçante entre miroir et mort se retrouve dans le folklore européen. Il faut voiler les glaces dans la maison d’un mort, de peur que l’âme du défunt ne reste dans le foyer ou que celui qui s’y mire n’y perde la sienne ou ne meure. Il est pareillement défendu d’exposer le cadavre devant un miroir, son reflet annonçant un second décès. Briser un miroir entraîne au pire la mort, au mieux sept ans de malheur. Il ne faut pas se regarder la nuit dans un miroir. Une curieuse croyance française stipule qu’on peut se voir dans une glace tel qu’on sera à l’heure de sa mort, si on accomplit un certain rituel pendant la nuit de l’Epiphanie.

    Le double nous suit ; il se fait ombre. La nuit où tout n’est qu’ombre, l’homme perd son ombre et c’est elle qui le possède. La mort est comme la nuit ; elle libère les ombres. Les morts n’ont pas d’ombre ; il sont ces ombres.

    Toute les formes que peut prendre le double, ombre ou reflet, renvoie à l’amour du Moi et à la protestation contre l’anéantissement insupportable de ce Moi dans la mort.

    Ce double prend quelquefois la forme opposée au moi ; il devient son contraire, plus que le « Moi autre », « le Moi, autrement ». C’est l’histoire de Dr Jeckill et Mr Hyde.

    Méphisto n’est-il pas, lui aussi le double inversé de Faust ? Et Vendredi, celui de Robinson ?

    Mais, prenons garde, il n’est pire chose que de porter la main sur son double. Souvenons-nous de l’histoire de Dorian Gray qui voulant détruire son portrait peint qui vieillissait à sa place, meurt au même instant.

    Il faut noter cependant qu’en Afrique centrale, les usages rituel du miroir ne sont pas narcissiques : on ne s’y abîme pas dans l’image de soi, mais au contraire dans celle d’autrui. Les initiés du Bwete qui se regardent si attentivement dans leur miroir pour se maquiller au début d’une cérémonie ne sont pas amoureux de leur image : ils scrutent plutôt leur transformation en autre chose qu’eux-mêmes. Maquillés et accoutrés, ils deviennent en effet des mikuku, c’est-à-dire des esprits ancestraux.

    Pour résumer, on pourrait dire que dans un miroir, les Chrétiens voient tantôt Dieu tantôt le Diable alors que les Africains y voient tantôt les anciens tantôt les sorciers. Dans les deux cas, le miroir analogique transforme le reflet d’ego en l’image de son « signifiant », cette altérité constitue une réalité double.

    Et nous voilà amenés à la relation duelle, ce lien qui unit indissolublement l’un et l’autre, les opposés et les complémentaires, la pensée par couple, par notion à double face. Un mot en appelle un autre qui lui est opposé mais nécessaire. Ainsi, le Bien suppose le Mal : le principe mâle est impensable sans le principe femelle, l’ombre implique la lumière,… etc.

    Cela ne fait-il pas penser au Pavé Mosaïque ? Qui exprime cette dualité inhérente au monde vivant, à commencer par la vie et la mort, le blanc et le noir. Bien/Mal ; Bonheur/Malheur ; Passé/Avenir… de toute manière, peu importe ; ce qui fait la richesse de ce symbole, c’est que chacun y projette ce qu’il veut, ce qu’il pense, ce qu’il est.

Le Miroir aux alouettes

    Parfois la beauté reflété par le miroir est si captivante qu’elle peut faire oublier le temps qui la menace inévitablement. Dans Allégorie de la jeunesse, de la vieillesse et de la mort, Albrecht Dürer dessine la jeunesse belle insouciante et nue se contemplant dans le miroir. Elle tient un sablier. Elle est entourée de la vieillesse et de la mort dont elle n’a pas conscience.

    Le miroir est-il terni parce qu’il reflète ? Garde-t-il par rémanence, les traces imperceptibles des images qui se sont succédé à sa surface ?

    Les Précieuses Ridicules de Molière semblent le croire, qui après avoir demandé « le conseiller des grâces » à leur servante qui ne les entend pas, interpellent celle-ci : « Apportez-nous le miroir, ignorante que vous êtes, et gardez-vous bien d’en salir la glace par la communication de votre image ».

    Le miroir réfléchit, c’est évident ! Voici l’une des réflexions qui lui est attribuée : « Je me demande bien ce que toutes ces femmes nous trouvent d’intéressant pour nous regarder comme elles le font ! ».

    Pourtant il ne juge pas, ce miroir à la fois accueillant et indifférent à tout, il reflétera parfaitement la beauté d’Hérodiade sans l’avertir de la noirceur de son âme ! Il reste en toutes circonstances, sinon de marbre, du moins de glace !

    L’homme peut-il être miroir conscient ? Miroir de quoi, si ce n’est de lui-même en vérité et non de ses fantasmes et de ses peur !

    Une tradition talmudique évoqué par Jorge Luis Borges dit fort justement que l’homme en quête de Dieu se retrouve, en fin de compte devant lui-même. De même, lorsque le héros de Novalis, dans Le Disciple de Saïs, soulève le voile d’Isis, c’est lui-même qu’il découvre…

    Qui ne se souvient de la scène où Hamlet médite sur la destinée humaine en tenant dans sa main le crâne de Yorik ? « Contempler des ossements, c’est se regarder au miroir ».

    Le but ultime n’est-il pas d’entrer vivant dans la mort ?

    N’est-ce pas ce que traduit La Madeleine aux deux flammes peinte par Quentin Latour ? Elle porte un crâne sur ses genoux et contemple un miroir dans lequel elle ne se reflète pas mais voit l’image de la bougie située à côté d’elle. La même idée se retrouve dans cet autre tableau du même artiste, La Madeleine au miroir. Cette fois, c’est le crâne qui apparaît dans le miroir et non pas l’image de la sainte.

    Le guerrier impeccable de don Juan vit avec la conscience de la mort en permanence à sa gauche, mais pour vivre avec d’autant plus d’intensité et non par peur de la vie.

    Mais y a-t-il une frontière entre la vie et la mort ailleurs que dans les notions du mental humain ?

    « Dans l’approche bouddhiste, la vie et la mort sont perçues comme un tout : la mort est le début d’un autre chapitre de la vie. Elle est le miroir dans lequel se reflète l’entière signification de la vie ». Est-ce pour ce motif que Yama, dieu de la mort, utilise le miroir du karma pour le jugement et que le miroir du Dharma montre la cause des actes passés ?

    Comment peut-on regarder la mort en face et la vaincre ? Chaque tradition apporte sa réponse et trace la carte d’un chemin possible.

    Dans la mythologie grecque, Persée doit tuer la Méduse sans croiser son regard. Curieusement une ruse analogue permit aux habitants de Franche-Conté, de Gascogne, d’Auvergne, du Poitou et d’autres lieux sans doute, de se débarrasser des basilics qui vivaient au fond des puits.

    Vaincre la mort, n’est-ce pas aussi sortir du piège du temps ? Le temps de l’éphémère passage de l’âme dans un corps est une fraction infime du temps inscrit dans la matière dense. Là encore, c’est un jeu de miroirs qui permet d’explorer notre univers, et par là même le temps qui lui est inhérent.

    Vaincre le temps et la Mort ne peut se faire par des jeux de miroirs aussi sophistiqués soient-ils. Le télescope plonge dans l’abîme du temps tout comme le microscope dans l’infiniment petit, mais l’un et l’autre ne font que multiplier les apparences et les illusions propres à ce monde.

Etre Miroir, …

    Quels que soient le poli d’un miroir et la qualité de son tain, il n’en reste pas moins quelque chose d’autre que ce qu’il réfléchit et il pourra tout aussi bien réfléchir le milieu trouble dans lequel il est immergé que l’essence des choses. Une autre Lumière qui ne fait point d’ombre contient et le clair et l’obscur. il faut donc pour que le retour à l’Unité se fasse que le tain et le miroir disparaissent ; l’obscurité n’a alors plus lieu d’être pour révéler la lumière et toute réfraction cesse.

    C’est sur ce chemin que s’est engagé le franc-Maçon, car c’est une lutte de tout les instants avec le Symbole des symboles qu’il croisera tout au long de sa vie maçonnique.

    L’impétrant le rencontre pour la première fois dans le Cabinet de Réflexion, soit entier, soit brisé. Il invite celui-ci à recoller les morceaux de lui-même, tel un puzzle en pièces séparées, nécessitant de prendre conscience qu’il doit désormais reconstituer sa véritable image, se réunifier en rassemblant ce qui est épars.

    Puis une seconde fois lors de la réception au grade d’Apprenti au moment où on lui demande de se retourner pour découvrir que son pire ennemi n’est pas forcément devant soi, mais peut être derrière soi, ou plus précisément être en soi ; être soi-même. Le néophyte est confronté brusquement à sa propre image, réalisant que son pire ennemi est d’abord lui-même, dont il doit savoir se défier. De même il doit apprendre à se connaître pour mieux percevoir ses faiblesses afin de progresser vers l’ineffable Lumière qu’il est venu rechercher. Cette thérapie initiatique opère comme un électrochoc. Lorsque le miroir est abaissé, le récipiendaire découvre une physionomie amie qui le réconforte pour l’encourager, dans sa quête de Vérité, à effectuer la traversée du miroir.

    L’Apprenti le retrouve pour son passage au grade de Compagnon. Le Vénérable Maître lui tend son viatique et l’accompagne à la porte du Temple. Il est prêt pour le voyage. Sa besace contient un morceau de pain, une flasque de vin et un miroir. La démarche n’est nullement narcissique. Le Compagnon doit se regarder, analyser ses faiblesses et ses forces, combattre ce qu’il y a de mauvais en lui, et cultiver ce qu’il y a de bon. On ne demande pas au Compagnon de se regarder physiquement. Ce serait à la fois trop simple et inutile. Il doit accomplir un travail d’introspection. c’est le connais-toi toi même socratique.

    Puis le Compagnon expérimente la thaumaturgie du miroir dans son élévation au grade de Maître. Tout à la fois illusion et réalité, fantôme et magie il double involontairement sont image à l’approche du miroir. Il entre de dos dans le Temple avec l’humilité et la certitude du compagnon. Le miroir qu’il ne distingue pas encore renvoie déjà le reflet d’Hiram, car il est Hiram. Lorsque le 3ième mauvais compagnon le précipite de l’autre côté du miroir il entre dans le mystère de la vie et de la mort. Hiram est mort, M.. B...., la chaire quitte les os. Mais l’esprit est toujours vivant, car il entend de l’autre côté du miroir le bruit des maîtres qui le cherche. Quand trois paires de mains le tire a nouveau de l’autre côté du miroir : un nouveau Maître est née.

    Tout devient transparent et limpide, te voir n’est plus regarder ton reflet, mais là, déjà, la pensée du reflet est terminée, tout est vrai ! Toute animation n’a déjà plus son ombre. C’est pour cela que je n’ai pas donné le nom de miroir, à toi, disciple, afin que tu saches que : « se confondre, en ce lieu, c’est se voir soi-même, non pas dans le reflet d’un miroir, C’EST ETRE !

    L’histoire du miroir ne s’arrête pas là, car c’est un éternel recommencement. En effet ce soir, comme le fidèle disciple de Pythéas, j’aborde un continent nouveaux. Sur la plage un groupe d’hommes en tenue de pingouins forme un cercle. Pour m’y faire accepter je vais sortir de mes poches ces étranges petits miroirs et les distribuer pour que chacun croise les reflets ambivalents de l’autre.

    Si dans le miroir de l’explorateur, le reflet de l’indigène hésite, entre le singe et le gentleman, dans le miroir du Maître apparaît l’instant d’avant : j’ai laissé sur mon plateau l’excellent livre d’Agatha Cristie « Le miroir du Mort »  ouvert à la page 3, 5, 7 ou peut être plus…

Jakin,
 
 
 
 


Commentaires

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1. annielamarmotte  le 04-10-2008 à 04:23:24  (site)

et en Ch'ti ça donne quoi?.... je vais essayer

2. annielamarmotte  le 04-10-2008 à 04:25:55  (site)

c'est mieux qu'en images......

3. ticorpuss  le 06-10-2008 à 22:06:45  (site)

merci pour ton passage...

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le 03-10-2008 07:40

A LA RENCONTRE DE CHOPIN...



Varsovie, Pologne du 8 au 10 avril 1995



    
    Les bouleaux argentés, les maisons basses aux toits de chaume ou, comme dans le nord du pays, hautes et flanquées de puissantes colonnes de bois, les lacs couleur émeraude, le vent des plaines, la neige pendant cinq mois de l’année, le flamboiement automnal des forêts qui, comme à Varsovie, cernent les villes, font du paysage polonais un des plus romantiques qui soient…

    De temps à autre, ponctuant la plaine, un manoir ou un groupe de maisonnettes aux allures d’isbas, riches de leurs doubles fenêtres, entre les vitres desquelles circule le chat et s’épanouit la plante d’aneth, élément indispensable de la gastronomie polonaise…

    Malgré nos anciens liens d’amitié et de parenté, Chopin, Balzac, Marie Curie, des reines et des rois, la Pologne reste pour nous Globe-trotters, encore aujourd’hui, bien mystérieuse. Un beau voyage, riche de surprises…
 


    Nous arrivons en début d’après-midi sur le tarmac de l’aéroport de Varsovie sans bagages. Au comptoir des réclamations, un employé nous explique que notre valise est à New York ? Notre bonne vieille compagne « Samsonite », après 14 années de bons et loyaux services, a décidé de faire la malle et de voyager toute seule !…

    L’inconvénient c’est qu’elle détient nos vestes chaudes. Nous avons quittés Aix en Provence à la sortie du travail et nous sommes en costume, chemise blanche, cravate :Tenue vestimentaire adaptée au mois d’avril en Provence, mais pas à Varsovie car il neige à gros flocons. La dame qui conduit notre taxi vers le centre ville, pour nous déposer au « Mercure Chopin*** », est plus navrée que nous. Elle nous prête son parapluie. On le lui rendra au retour dans trois jours. C’est çà aussi l’aventure !…
      
    Que nous soyons en car, au restaurant, dans le hall de notre hôtel, il est bien rare qu’il se passe un jour de notre voyage sans entendre valse ou mazurka. Bien entendu, presque toujours composée par Frédéric Chopin. On danse d’ailleurs beaucoup en Pologne où dans la plupart des bons restaurants et les hôtels possèdent leurs musiciens et leurs chanteurs…
     

     
    On danse et on s’habille. Les polonaises, qui ont longtemps vécu dans la pénurie, sont de véritables expertes dans l’art d’orner le bas d’une jupe d’un ourlet de fourrure et de transformer, à l’aide de paillettes et de broderies maison, un châle tout simple en une parure vraiment chic. La rue est donc élégante et souvent souriante, surtout si l’on vous sait français, une chance pour nous…
       


    Malgré le froid et la pluie glaciale nous nous présentons devant le château royal, puis nous déambulons sur la place du Marché de la vieille ville, qui par ce temps est déserte. On s’aventure dans le Ghetto, mais la neige nous rattrapent et nous retournons à l’hôtel en calèche…
     

 


 

    Ce matin, le soleil fait son apparition pour nous permettre de profiter pleinement de notre journée, mais il fait toujours aussi froid (5°). Varsovie, totalement rasée et très fidèlement reconstruite après la Seconde Guerre mondiale, présente l’ambiance du « rynek » (la grande place) et des vieux quartiers au pied de la Vistule. Elle est aussi, soignée, joyeuse et raffinée. La lumière qui danse sur les belles façades colorées des demeures, des boutiques de charme et des cafés terrasses nous émerveille. Les fleurs, la promenade sur les remparts apportent autant de belles surprises…
       


    Nous commençons notre visite par la rue Krakowskie où se trouve la statue du prima de Pologne, Stefan Wyszynski. Notre promenade nous mène dans la rue Swietojanska vers l’église Saint Jean. La place du marché nous enchante à nouveau avec ses façades multicolores et les vieilles églises sont à nouveau très fréquentées. L’église Saint Martin avec son beau clocher (dans la rue Piwna), l’église du Saint Esprit (à l’angle des rues Nowomeijska et Dluga) qui sont la frontière naturelle entre la veille ville et son prolongement plus récent constituant la Ville Neuve…
      


    On trouve ici le long cheminement de murailles en brique rouge bordée par la rue Podwale (sous le Rempart), ancienne enceinte fortifiée avec les coupures de la Tour de la Poudre et de la grande Barbacane gothique. Ce mur de défense, bâti en 1548, est long de 1200 mètres. Aujourd’hui, ces remparts relient la Vieille Ville à la partie moderne de Varsovie…
      


    L’enceinte continue vers l’est brusquement interrompue par une statue de Hegel représentant la Sirène des armoiries de Varsovie, statue érigée après la 2ième Guerre mondiale et d’où l’on a une belle vue de la Vielle Ville. Pour défendre la ville, la Sirène tient dans ses mains une épée et un bouclier…
     


    La place du château, esplanade d’accès à l’ensemble royale, est une place unique qui pourrait faire office de « salon » de Varsovie où aboutissent sept rues différentes. La colonne de Sigismond (1644) se dresse presque au centre. Elle supporte la statue en bronze du roi Sigismond III Vasa qui fit de Varsovie la nouvelle capitale de la Pologne…
       


    Sur le chemin du retour nous passons par la Ville Neuve. Nous visitons le Palais de la Culture, puis le Tombeau du Soldat Inconnu sur la place Pilsudski. Elle se situe sur les ruines de l’ancienne colonnade du Palais de Saxe, détruit lors de la dernière guerre. Le Tombeau du Soldat Inconnu est un lieu de pèlerinage permanent pour tous les polonais…
       


    La chemise blanche, après deux jours, vire au gris. Il n’est plus possible de se présenter en salle à manger sans attirer l’œil suspicieux du maître d’hôtel qui veille au respect des traditions. C’est dans la chambre que nous festoyons devant un bon repas digne d’un restaurant cinq étoiles, avec vin de bordeaux, excusez-nous du peu !…
       


    En fin d’après-midi, assis dans les confortables fauteuils du hall de l’hôtel, nous attendons patiemment notre taxi. Notre regard vagabonde, à travers la baie vitrée, sur la voie royale. Notre mémoire nous rappelle ces grands Polonais qui ont fait l’histoire de ce pays. Le prince Joseph Poniatowski, l’écrivain Boleslav Prus, le Prima de Pologne Wyszynski, Copernic, Paderewski et Chopin sont encore là pour nous faire comprendre le caractère exceptionnel de cette Voie Royale…
 


    C’est le moment que choisie notre bonne veille « Samsonite» pour réapparaître, notre hôtesse « taxi » aussi. Elle nous conduit rapidement à l’aéroport. Scandalisée par le fait que notre valise arrive le jour de notre départ, elle nous conduit au bureau de réclamation de la KLM et nous fait obtenir une indemnité de 5500 Zloty. Soudain on nous appel à l’embarquement. Nous n’avons plus le temps de changer nos Zloty, alors nous les lui offrons (cela correspond à deux mois de salaire d’un fonctionnaire). Nous courrons vers la salle d’embarquement sous le sourire plein d’amour de cette femme reconnaissante. C’est aussi çà l’aventure !…
 
 
Andrée et Armand    
 
 
 
 


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1. ooz  le 03-10-2008 à 14:15:00  (site)

dépaysement total le temps de lire votre article, les photos sont merveilleuses de justesse, donc merci beaucoup. P.S. vous êtes sûr que c'est Chopin la musique tout en haut ??? Mais c'est joli quand même ♥ ♥

2. billounette  le 03-10-2008 à 23:09:45  (site)

wahoo mais dite donc que de superbe voyage.....
vous avez du en voir du pays comme on dit.....
mille merci de nous en faire profiter a travers vos recit .....on s'echappe de notre routine ....
je vous fait de gros bisous et vous souhaite un tres bon week end
bises a vous 2 isa

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le 02-10-2008 08:45

CHEZ LES HADSBOURG...

 

 

 

Budapest, Hongrie du 4 au 6 mars 1995


    Des toits de tuiles bourguignons, une gare de l’Est (construite par Eiffel) qui mène à l’ouest, une gare de l’Ouest qui conduit à l’est. Des joueurs d’échecs qui barbotent dans des bains thermaux, des façades aux couleurs acidulées. Voici Buda et voilà Pest, se faisant face de part et d’autre du fleuve d’un empire, et reliés à huit pays par les voies fluviales…

    La capitale hongroise nous accueil pour un court Week-end et nous offre un mélange d’Orient et d’Occident, une fantaisie sensuelle et un faste solennel, dans son architecture et son art de vivre. Le Danube divise la ville en deux. A Buda, la quiétude et le lustre d’un passé austro-hongrois. A Pest, les turbulences d’une cité qui bouge et s’invente un avenir. Un vrai régal !…

    Par manque de temps, nous avons laisser les moyens de transport les plus romantiques comme le train ou la péniche, pour privilégier l’avion, plus rapide. Notre chauffeur de taxi nous attend à la sortie de l’aéroport pour nous déposer dans le centre ville. Nous occupons une chambre confortable à l’Hôtel Taverna, 20 rue Vaci, une rue piétonne et très animée du cœur historique de Pest…

    C’est dans l’éclat azuré d’un matin frais que nous contemplons Buda, lorsque sous un rayon de soleil, la neige fond et tambourine sur les gouttières. Posé sur sa butte comme Montmartre, le berceau de Budapest profite d’une brillante réhabilitation qui exalte la magnificence de l’empire des Habsbourg…
       


    Mais d’abord il y a le Danube, qui roule ses eaux sous sept ponts. Il n’est pas bleu comme dans la chanson mais quand même bien séduisant ! Pour commencer nous gagnons l’une de ses berges près du pont des Chaînes. La vision est féerique lorsque la lumière du jour perce les plus beaux monuments. De là, on comprend aussi mieux la ville. Le Danube a beau être gris, on ne lui en veut pas tant ses rives sont belles !…
       


    Livrée au ballet des trams et des piétons, ses stucs, cariatides et trompe-l’œil jetés pêle-mêle dans le chaudron de l’histoire, Pest a plus de mal à mettre bon ordre dans la rénovation de ses trésors architecturaux. C’est pourtant de se côté du Danube que l’on trouve les établissements thermaux les plus beaux. C’est ici encore que se dresse le splendide Opéra que Gustav Mahler dirigea et où Sissi se réfugia bien souvent dans une loge qui n’était pas celle de son empereur de mari…
       


    Autour de la place Vörösmarty, les rues piétonnes sont un autre régal, avec leur boutiques de mode et d’artisanat. Mais nous pensons aussi à lever le nez ! Car à Pest, chaque maison arbore une façade teintée de rose, jaune ou ocre et sculptée de frises et balcons, style Arts déco ou Art nouveau. On aperçoit encore quelques voitures Trabant brinquebalantes dans les rues, vieux souvenirs de la période communiste…
       


    Pour le spectacle autant que pour la détente et la gourmandise, nous franchissons les portes de l’un de ses cafés où l’on a toujours l’impression de jouer les princes et les princesses, au milieu de décors fastueux. Puis nous repartons vers la place des Héros, immense, où se trouve aussi le musée des Beaux-Arts, avec des chefs-d’œuvre signés Titien, Bruegel et Greco…

    Pour revivre la grande époque, celle des rois et des empereurs, nous traversons le Danube pour retrouver Buda qui nous racontera son histoire. Ici, la ville ondule sur des collines, avec ses rues en escaliers, son funiculaire, ses pavés lisses et ses bains turcs à coupoles. C’est la ville du Moyen Age, classé par l’Unesco, une ville charmante, avec ses vieilles demeures, ses cours et ses jardins secrets…
       


    Après avoir franchi le pont des Chaînes, nous longeons la rive gauche jusqu’à une porte massive en forme d’arc de triomphe : c’est l’entrée de l’ancienne ville. Nous la traversons pour arriver au pied d’une belle bâtisse construite en briques rouges flanquée d’une entrée « design », armatures en aluminium et baies vitrées. C’est le funiculaire « Budavari Siklo » que nous empruntons pour gravir le sommet de la colline…
       


    Royal, le château trône au centre, mais c’est surtout autour de la place de la Trinité que l’on s’attarde. Et notamment à l’église Mathias, parce qu’elle évoque l’empereur François Joseph, couronné ici en compagnie de Sissi , en 1867…
       


    Nous faisons un saut au bastion des pêcheurs qui fut construit sur les anciens remparts. C’est une succession de courtines et de tourelles à chapeaux pointus qui semblent droit sorties d’un film de Walt Disney. Avec en prime, une vue d’exception sur le quartier de Pest et, surtout, sur ces maisons du Parlement qui ressemblent étrangement à celles du Westminster londonien…
       


    Il est temps de rejoindre la rue Vaci pour s’y restaurer. Le célèbre café Gerbeaud régale toujours ses clients de montagnes de chantilly. Puis nous nous attardons dans l’un de ces établissement où les serveurs, portant cravate et gilet noir, nous servent un épais chocolat fumant sous les volutes du plafond, avant que ne l’envahissent les effluves d’un goulasch, qu’on arrose de bière slave…
       


    La nuit l’animation se concentre près du Corso, là où les amoureux s’étreignent sous les lumières des bateaux mouches amarrés côte à côte sur le Danube. Enfin, pour goûter jusqu’au bout l’art de vivre hongrois, nous allons plonger dans les vapeurs chaudes du plus grand centre thermal d’Europe : les bains Széchenyi et leurs inoubliables échiquiers flottants…

    La perle du Danube. Ainsi est encore surnommée la capitale de la Hongrie. Comme le Rhône à Lyon, la Seine à Paris ou la Tamise à Londres, le grand fleuve impose sa marque en plein cœur de la ville, qu’il traverse comme un large chemin aquatique, noble et majestueux, séparant la colline de Buda (rive droite) de Pest étalée sur la rive gauche…
 
 
Andrée et Armand    
 
 
 

 

 


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1. billounette  le 02-10-2008 à 07:40:58  (site)

wahoo superbe la statue sur le pont
enfin je passe vous souhaitez une tres bonne journée
en esperant qu'il fera meilleurs que chez nous enfin le temp ma l'air d'etre stable par apport a hiers ou la pluie se melanger avec le vent un temp de chien quoi que j'ai une chienne qui elle ne veux pas se faire mouiller hi hi hi
je vous embrasse bien fort tout les deux
bises isa

2. TAOMUGAIA  le 02-10-2008 à 08:27:39  (site)

En regardant ces photos, je sais donc pourquoi bon nombre de réalisateurs (comme celui qui fait la série des commissaires Maigret) ont transporté les équipes de tournage dans ce pays et cette ville...
Elle a en effet un côté surrané, ancien et mélancolique, rappelant la France d'il y a 50 ans.

3. lejardindhelene  le 02-10-2008 à 11:46:46  (site)

Merci pour ce beau voyage
Hélène

4. cali1  le 02-10-2008 à 16:55:20  (site)

kikou
je passe te souhaiter une bonne soirée
désolée si je passe plus tous les jours
j'ai une bronchite carabinée mais bon je fais aller ...... pas le choix
je t'embrasse bien fort et sache que même si mes visites sont pas régulières,je ne t'oublie pas
bizzzzz
cali

5. joda13  le 02-10-2008 à 17:03:26  (site)

Merci de votre passage en effet cette rose est superbe, merci de nous faire voyager, je vous souhaite un trés bonne soirée a bientot jocelynemerci_2

6. billounette  le 02-10-2008 à 22:30:44  (site)

Hebergeur d'images

c'est avec une créa que j'ai réaliser (même la fleur a été photographier par mes soins ) que je passe te faire de gros bisous et te souhaiter une excellente journée

isa

7. ooz  le 03-10-2008 à 15:16:07  (site)

Ça swingue chez les Magyars !
Vous mîtes 'HaDsbourg' dans le titre, faut corriger ! Faut corriger ?? ben oui, si c'est dans le titre faut corriger !!

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le 02-10-2008 05:32

L'INDEPENDANCE DES MEDIAS....!

 

 

 

L’indépendance des Médias est-elle indispensable au maintien de la démocratie, y a-t-il des limites à la liberté d’expression ?


    Pour répondre simplement à cette demande fondamentale qui contient déjà en elle sa justification je dirai que la démocratie se mesure par sa liberté d’expression et que la liberté d’expression dépend de la liberté des hommes à s’exprimer, mais aussi de la liberté de ses instruments : les Médiats.

    Si dans les sociétés démocratiques, les libertés fondamentales, telles que la liberté de la presse et la liberté d’expression peut nous paraître assurées et bien protégées par des lois et des chartres de droit, ces acquis semblent être remis en question aujourd’hui, ce qui soulève de vives inquiétudes.

    En principe la démocratie assure le droit à une information de qualité, à des conditions de travail des journalistes conformes aux impératifs de leur métier et à un traitement équilibré et honnête de l’actualité et des débats publics.

    Mais sans cesse, le contrôle de quelques firmes sur le journalisme et la communication parvient à s’étendre, sans susciter la réaction appropriée de quelque autorité ou pouvoir. Sans cesse, la stratégie de mainmise du pouvoir politique sur les moyens d’information renforce les moyens de diffusion des doctrines les plus favorables aux intérêts financiers.

    En principe la liberté d’expression est une composante essentielle des libertés publiques. Alors Indépendance des médias : vous plaisantez ?

    Dressons plutôt l’état des lieux pour comprendre dans quelle situation se trouve ces Médias aujourd’hui ?
- La firme du fabricant d’armes Dassault a le contrôle de 70 publications dont Le Figaro, L’Express et un tiers de la presse quotidienne régionale, auparavant détenues par le groupe Hersant.
- Un autre fabricant d’armes, Lagardère, déjà à la tête d’un empire dans la presse l’édition, la distribution et l’audiovisuel s’est emparé du pôle édition de Vivendi Universal, créant ainsi une situation de quasi monopole.
- Le holding financier Wendel, dont le président est Ernest Antoine Seillière, s’est emparé d’Editis, deuxième groupe français et éditeur d’une très grande part des dictionnaires et des manuels scolaires.
- le groupe de B.T.P. Bouygues est propriétaire de TF1, comme CII la chaîne d’information internationale qui elle est financée par des fonds publics.
- Edouard de Rothschild est actionnaire majoritaire du journal Libération.
- En Italie, Berlusconi possède trois chaînes de télévision et au total 95% des Médias, c’est-à-dire 5% de différence avec le soviétisme.
- En Grande Bretagne Rupert Murdoch concentre 36% de la presse britannique.

    Et ainsi la liste peut se poursuivre indéfiniment en faisant le tour de toutes les démocratie du Globe. C’est un triste constat pour la liberté d’expression, la diffusion de la connaissance, le maintient de l’indépendance des Médias et donc de la Démocratie…

    Les médias libres ont une importance majeure pour les sociétés démocratiques dans la mesure où ils assurent un public informé et facilitent la circulation de l’information. La liberté de la presse est un principe des droits de l’homme doté d’une longue histoire, mais qui est encore loin d’être garanti.

    L’enjeu de l’indépendance c’est bien la démocratie car les journalistes sont le bras armé de cette démocratie et la presse l’arme des citoyens.

    Cependant, la sacro-sainte question de l’indépendance est mise à male par trop de recettes qui proviennent de la publicité. Le propriétaire de journaux n’est plus capitaliste de presse, mais devient un capitaliste industriel et financier. Les titres se réduisent, il y a moins de pluralisme. Cela mène à une unité de pensée chez les journalistes : « sensibilité majoritaire » qui n’est pas dictée par la censure. C’est la propre sensibilité uniforme des journalistes qui nuit donc à l’indépendance.

    La liberté d'expression est un droit fondamental, mais s'agit-il d'un droit absolu?

    Il s'agit de l'idée que la liberté de chacun doit s'arrêter là où commence celle des autres. La liberté de tout dire et dans n'importe quelle situation pourrait restreindre la liberté d'autrui, en lui infligeant des dommages directs ou indirects.

    Mais, où s'arrête cette liberté ?

    On peut partir d’une constatation simple: non seulement la constitution française n’interdit pas au législateur de limiter la liberté d’expression, mais ses textes fondateurs n’en énoncent le principe qu’en précisant qu’elle ne peut s’exercer que dans certaines limites. Ainsi l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme énonce : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».

    Cette disposition établit donc une distinction entre les opinions et leur manifestation. Les opinions sont libres, ce qui interdit toute discrimination à raison des croyances. Par contre, leur manifestation ne doit pas troubler l’ordre public.

    La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

    On peut d’abord voir la liberté d’expression comme un instrument au service de la vérité. Afin d’établir la vérité, il faut examiner et comparer toutes les thèses, aussi bien les mieux établies que celles qui paraissent les plus étranges. Même si toutes les idées ne sont pas justes, le public saura à terme faire la différence, car il a plus de chances de parvenir à la vérité si tous les arguments ont été échangés et infiniment moins si le pouvoir politique a entrepris d’exposer une vérité officielle.

    Le devoir d’information est essentiel. Or, Il faut bien reconnaître que la presse demeure un marché. Là où elle ne l’est pas, elle est entre les mains de l’Etat, qui limite la liberté d’expression au profit d’une vérité d’état imposée à tout le monde.

    Le journaliste est l’objet de pressions de plus en plus nombreuses, de plus en plus fortes, et doit être en état de pouvoir y résister ; il serait scandaleux non pas qu’elles s’exercent sur lui, mais qu’il n’y résiste pas, qu’il ne soit pas mis en situation pour pouvoir y résister et, par conséquent, qu’il ne soit pas défendu par son journal, par la collectivité professionnelle à laquelle il appartient.

    La seule situation où les citoyens sont libres est celle où ils disposent de plusieurs sources d’information entre lesquelles ils sont libres de choisir, comme ils ont la possibilité de choisir entre différents représentants, hommes et formations politiques. Evidemment, on peut considérer, avec un regard extérieur, qu’étant dans une situation de marché, obligés qu’ils sont de ne transmettre jamais que ce qui marche, les médias sont condamnés à proposer aux lecteurs des choses qui ne correspondent pas à leurs véritables intérêts. Mais au nom de quoi pourrions-nous dire à leur place ce qui est et fait leur intérêt et leurs curiosités ? S’il existe un vrai décalage entre ce que l’on estime devoir être utile à tous et ce qui est proposé, ce n’est pas à la presse de combler ce fossé, mais à l’école, à l’éducation au sens large (toutes les institutions qui contribuent à nous éveiller à des curiosités saines, qui nous fassent nous épanouir, et vivre ensemble dans une société, et non pas aux choses du privé, sans intérêt, qui ne concernent pas les affaires de la cité).

    Les médias contribuent malheureusement aussi à assécher cette vitalité, en ne respectant pas un pluralisme d’orateurs ou de contributeurs. La parole est trop souvent monopolisée par des acteurs plus ou moins compétents. Les médias ne jouent pas pleinement leur rôle de médiateur.

    sources de leur pouvoir de manipulation de l’opinion publique : préserver la conviction que « la liberté d’expression » est une réalité qui existe pour l’ensemble de la société, sans aucune discrimination ; une réalité qui, dès lors, mérite le déploiement de tous les efforts pour la maintenir intacte. Un moyen qui consolide le pouvoir des médias, puisque, grâce à cela, ils ont réussi à ce que les citoyens d’un pays considèrent que le droit à « la libre expression » existe de façon générale, alors qu’il s’agit d’un droit limité aux propriétaires des médias et, tout au plus, à ceux qui y travaillent et qui, évidemment, ne jouissent que d’une autonomie relative, dépendant de l’agenda, de la ligne politique établie par leurs patrons, sans compter les décisions du pouvoir occulte qu’il y a derrière les médias.

    Aujourd’hui les citoyens ont une grande conscience des enjeux de ce monde et ont par conséquent un esprit critique. Ils savent faire la part des choses et sont vigilants, exigeants, et essaient de choisir entre les organes d’information, mais aussi de réagir à l’organe d’information qui a leur faveur, par divers moyens (lettres, abonnements, etc.). Mais cela dépend évidemment de leur esprit civique. S’ils n’ont aucun civisme, s’ils n’ont aucun goût pour les affaires publiques, s’ils sont passifs, par conséquent, ils auront la presse qu’ils méritent. La presse aura tendance à se détourner des affaires publiques si les lecteurs manquent d’esprit critique et se rapprochera du conformisme ou de la rumeur. Elle n’aura pas fait cet effort de se départir des préjugés ambiants, de l’idéologie dominante, du « politiquement correct », qui désigne le fait que, sur toute chose, on a spontanément un réflexe, pas forcément le bon, même si la première idée qu’on a n’est pas invariablement la mauvaise, qu’il faut soumettre à vérification, et mettre à l’épreuve de l’étude et de l’examen pour triompher des préjugés.

    Les questions aujourd’hui d’une information monocolore, conformiste, ou honnête, soumise à l’effort d’une investigation intéressante, renvoient à une double interrogation : quel est l’état de l’esprit critique et civique des citoyens auxquels les médias s’adressent ? Selon ce niveau d’esprit critique et civique, on aura une télévision, une radio, une presse bien différentes, sachant que ces médias sont diversement professionnels et militants.

    Mais tout cela n’est qu’un idéal et non une pratique. Un idéal, par définition, n’existe que dans le désir que l’on a de l’atteindre, mais dans la certitude aussi que l’on a d’en être incapable. Si l’on veut évaluer la presse, il est nécessaire de l’évaluer par rapport à l’idéal qu’elle se donne et qu’elle proclame suivre. Quel est l’idéal que la presse se donne en Afrique de nos jours afin de contribuer à l’épanouissement de nos peuples ?

    L’un des droits les plus précieux de l’être humain est celui de communiquer librement sa pensée et ses opinions. Nulle loi ne doit restreindre arbitrairement la liberté de parole ou de presse. Mais celle-ci ne peut être exercée par des entreprises médiatiques qu’à condition de ne pas enfreindre d’autres droits tout aussi sacrés comme celui, pour chaque citoyen, de pouvoir accéder à une information non contaminée. A l’abri de la liberté d’expression, les entreprises médiatiques ne doivent pas pouvoir diffuser des informations fausses, ni conduire des campagnes de propagande criminelle, ou autres manipulations.

    Par conséquent, la protestation en faveur de la prétendue « liberté d’expression » ne représente pas autre chose que la défense de la discrimination qui rend possible que nous, la majorité, nous n’ayons pas de voix, pour que le privilège de ceux qui sont propriétaires de médias soit préservé, de sorte qu’ils continuent d’exercer le droit absolu de décider qui il faut attaquer et devant qui il faut se taire. En somme, il s’agit de défendre le droit à l’expression des moins nombreux face au droit des plus nombreux. Une aspiration que les médias tentent de revêtir d’une fausse neutralité, neutralité qui se trahit par leurs propres agissements…

    « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je défendrai jusqu'à la mort votre droit à le dire ».
    Voltaire, philosophe français (1694-1778)
 
 
Jakin    
 
 
 

 

 


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1. Danidouce  le 02-10-2008 à 05:21:30

Si tout le monde pouvait penser comme Voltaire ! la liberté d'expression est si souvent bafouée, quand il ne s'agit pas de l'interdiction de dire ... Merci pour ce si bel article. Je suis ravie de m'être posée sur un blog de si belle qualité. J'ai découvert hier celui de oozmama où j'ai passé un moment très agréable.
Je vous remercie d'être passé chez moi.
Amicalement
Danie

2. jessyilan  le 02-10-2008 à 06:44:53  (site)

Hebergeur d'images bonjour mon ami bonne journee

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le 01-10-2008 08:54

TOUJOURS FIDELE...



Cuba du 2 au 16 octobre 1994




    
    « C’est le plus bel endroit que mes yeux aient jamais vu » note Christophe Colomb dans son livre de bord. Il se croit en Chine, certain d’avoir atteint par l’ouest l’empire du grand Gengis Khan, dont Marco Polo a décrit les richesses. Son enthousiasme est à son comble. Tout le ravi ! Certes, il se trompe en géographie mais pas en esthétique ! 500 ans après sa découverte, l’île de Cuba exerce toujours la même fascination…

    La « perle des Caraïbes » est une île des Antilles, s’étirant sur 1 250 kilomètres, de la Floride à la péninsule du Yucatán, comme un vaisseau amiral sur la route du Nouveau Monde. Large de 90 à 200 kilomètres, elle a plutôt une taille de guêpe et, en tout point, la mer n’est jamais loin…

    La mer, turquoise, indigo, d’une transparence inouïe, avec des plages éblouissantes et un grand soleil toute l’année, a les faveurs des inconditionnels des vacances farniente sur le sable. Pour les mordus de la voile, des alizés qui soufflent en toute saison ; pour les passionnés de plongée, des fonds sous-marins d’une chatoyante diversité, et, pour les as de la sportive pêche au gros, d’exceptionnelles eaux poissonneuses…

    Mais pour nous Globe-trotters, le nom de Cuba est associé à ceux de personnages charismatiques, d’écrivains, d’artistes de renommée internationale. On n’oubliera pas l’exil de certains.  On ne niera point, non plus, le rôle et l’aura dont jouit ce petit pays qui semble avoir fait du paradoxe sa façon d’exister. En effet, rien n’est simple quand on parle de Cuba, et l’on se débarrassera des clichés trop souvent réducteurs, sans toutefois renier ses idées et son esprit critique. Cela pour découvrir Cuba, la superbe métis tropicale. Le voyage « intelligent », en somme ? Pas seulement : le plaisir aussi !…

    Du croissant doré des plages au turquoise enivrant de la mer, du faste végétal de la vallée de Viňales à l’aridité de la vallée mythique sierra Maestra, de la pathétique beauté de La Havane à la magnificence coloniale de Santiago, de la voluptueuse décadence de Trinidad au choc de la place de la Révolution ou encore à l’émouvant musée mémorial de Playa Girōn. Le voyageur trouvera, à Cuba, un certain sens à sa quête…
 


    Il est temps de partir pour mettre nos pas dans ceux de Fidel Castro, de José Marti, d’Ernesto Che Guevara ou d’Ernest Hemingway pour vivre cette nouvelle aventure. Quelques tenues légères, lunette de soleil et casquette, que nous jetons dans un sac, suffisent pour cette destination exotique et exubérante. Huit heures plus tard, un « Boeing 747 », nous dépose sur le tarmac de l’aéroport de La Havane…

    On n’atterrit pas à La Havane sans une certaine émotion. Il y a tout d’abord la chaleur qui nous saisit dès notre descente d’avion. Il y a ensuite des odeurs fortes de terre humide qui nous surprennent dès notre sortie de l’aérogare « José Marti ». Les premiers mots d’espagnol, les ondulations de l’accent local et le sourire de notre guide Rosa qui nous accueil. Puis c’est la torpeur tropicale de la  soirée avec le trafic ralenti, les passants qui flânent encore aux abords des maisons, les rues progressivement plus animées alors que l’on gagne le quartier des hôtels et les abords de la Rampa. Et, aussi, en chemin, un peu la sensation d’une rencontre avec l’histoire…
      


    De la fenêtre de la chambre on aperçoit le Vedado, ses hauts immeubles d’un blanc délavé, ses maisons rococo aux couleurs fanées, ses rues bordées d’arbres qui descendent vers la mer. On décide d’une petite balade sans but précis, une prise de contact à l’aventure, deux heures de marche vers les quartiers populaires. On rentre fatigué et indécis. Puis l’on s’endort rassasié d’impressions contradictoires. Les questions font déjà la vie dure aux images que l’on avait en tête. Cela ne fait que commencer…
      
    Ce matin nous partons pour la visite de La Havane, la capitale. Un nom qui fleure bon le cigare et le rhum vieilli et qui évoque romans et bars préférés d’Ernest Hemingway, dont la maison est devenue un musée national. Au bout de la longue promenade du bord de mer, que sillonnent guaguas (bus) et belles américaines des années 50, Habana Vieja, la vieille ville, retrouve, grâce à l’Unesco, ses couleurs et splendeurs d’autrefois. Depuis sa fondation en 1519, la Ciudad de La Habana est certainement la perle des capitales du Nouveau monde. Ultime étape pour les navires espagnols de la route des Indes qui s'en retournaient vers l'Europe. La Havane garde le souvenir de ses forteresses et de son rempart érigé à partir du XVIIe siècle en fronton de mer.  L'atmosphère de délabrement et la vie bouillonnante qui règnent à La Havane forment un contraste détonnant pour l'étranger. Les palais somptueux côtoient l'habitat populaire. Les habitants s'entassent dans des immeubles, chargés d'histoire et de splendeurs révolues, divisés en habitations, les fameux solares. Depuis un demi-siècle, la capitale souffre du manque d'entretien et de moyens pour valoriser son patrimoine architectural. Si La Havane tente de faire peau neuve pour les touristes, pour les Cubains, c'est toujours la même galère.
      


    Toutes les images de l’île s’entrechoquent ici. Demeures coloniales cossues, ruelles, cafés et tavernes de la place de la cathédrale, rues dépavées bordées de palais en ruine, qui débouchent presque toutes sur le joyau de la ville : le Malecon. Le front de mer est l’avenue à tout faire de la ville, du footing du matin au déjeuner de midi, de la sieste sur le parapet à la baignade, sous les embruns que soulève la brise de l’ouest…
      


    Située quelques mètres à l’ouest de la place d’Armes, la place de la cathédrale est certainement la plus belle place de la ville et l’une des démonstrations les plus réussies de l’architecture coloniale en Amérique latine. Jadis appelée place du Marais, elle fut restaurée à plusieurs reprises. Les palais qui l’entourent sont du 18ième siècle : la Casa de Lombillo à l’angle de la rue Empedrato, a été construite dans les années 1730 et agrandie en 1746. Elle était la demeure de la famille Pedroso, dont l’une des descendantes épousa le conte de Lombillo. Successivement siège du secrétariat à la Défense et de la Santé municipale, le palais abrite aujourd’hui les archives de la ville…
      


    La cathédrale est le monument le plus important de la place. Jusqu’au 18ième siècle, il n’y avait à son emplacement qu’une petite chapelle, l’oratoire de Saint Ignace. En 1798, Mgr Felipe José de Res Palacios, un riche évêque espagnol, entreprit d’y édifier une cathédrale dédiée à la Vierge. L’architecte Pedro Medina y apporta quelques améliorations à la fin du 18ième siècle puis une série d’agrandissements et d’embellissements fut conduite de 1802 à 1832, sous la houlette de l’évêque de La Havane, Mgr Diaz de Espada…
      


    A quelques mètres de la place, dans la calle Empredato, nous dégustons notre premier daïkiri à la bodeguita del Medio, la célèbre « taverne du Milieu », fréquentée par le romancier Ernest Hemingway. Fondée en 1942, c’est un endroit chargé de souvenir à l’image de ses murs tapissés de photographies et de dédicaces connues ou anonymes. Après plusieurs de ces cocktails au rhum on peut retourner, plein d’audace, se jeter dans les bras des belles cubaines qui vous chantent avec des accents languissants : Besame Mucho… ou Morir de Amor, pour vous rappeler que Cuba est le fruit de la passion des Caraïbes…
      


    Au sud du Vedado, au bout de l’avenida Paseo, nous visitons le lieu symbole de la révolution cubaine. C’est une vaste esplanade de 4,5 hectares entourée des immeubles du siège du comité central du parti communiste cubain, du palais du Gouvernement, du Théâtre national, de la Bibliothèque nationale, du ministère des Communications et du ministère de la Justice. Architecture sobre, béton triomphant, que sont venus égayer un portrait géant de Che Guevara et la colonne blanche élevée à la mémoire de José Marti. Endroit privilégié des discours fleuves du Lider maximo, Fidel Castro…
      


    Très tôt ce matin, nous partons pour le quartier de San Francisco de Paula, lieu souvenir du séjour d’Hemingway à Cuba. Il y vécut 21 ans et y écrivit plusieurs de ses œuvres, comme « Le Vieil Homme et la Mer », prix Pulitzer en 1953, dont l'action se situe d’ailleurs dans l’ancien village de pêcheurs de Cojimar. La vaste demeure léguée au peuple cubain quelques mois avant la mort de l’écrivain a été transformée en un musée mémorial assez émouvant…
 

 

    Tout est resté intact. L’atmosphère y est très émouvante : on dirait que le maître des lieux est seulement absent ou en train de faire la sieste dans une pièce voisine. De la tourette qui domine le parc, il voyait arriver les visiteurs sans être vu lui-même. s’il n’était pas d’humeur à recevoir l’intrus, il faisait dire qu’il n’était pas là. On dit que c’est dans cette pièce au deuxième étage qu’il a écrit « Le Vieil Homme et la Mer ». Sa machine à écrire l’attend toujours. Ainsi que tous ses documents et des tonnes d’ouvrages et de trophées de chasse ; d’Afrique, du Pacifique ou d’ailleurs…
      


    Un formidable port de plaisance, qui porte aujourd’hui le nom de l’homme de lettres, a été construit à Cojimar, alors, simple et modeste petit village de pêcheurs. On aime à dire que c’était là un refuge contre la vie mondaine pour Hemingway. C’est ici qu’il aurait fêté son Prix Nobel. Les restaurants Papa’s ou Fiesta installés dans la marina en gardent un souvenir ému. A la Bodeguita del Medio, pendant notre déjeuner, nous avons eu la chance de rencontrer le pêcheur de 94 ans qui servit de modèle à l’histoire du roman. « …Santiago, un vieux pêcheur cubain n'a ferré aucun poisson depuis quatre-vingt-quatre jours. Laissant son jeune ami Manolin, le seul qui croit toujours en lui, il décide de partir en mer, très loin sur le Gulf Stream, en quête de la prise qui lui vaudra à nouveau l'estime de ses pairs … ».
      


    A près le réconfort, l’effort, nous embarquons dans une vedette rapide pour quatre heures de pêche au gros au large du golfe du Mexique. Notre objectif est de battre le record de pêche d’Antonio Meilan (le maître es-cocktails du Floridita) qui à bien connu Hemingway. Pas de chance, nous n’avons pas pût ramener l’espadon tant espéré, mais la partie de pêche reste une expérience inoubliable. Le visage rempli de soleil et d’embruns nous rentrons satisfait de notre équipée, à l’hôtel…
      


    Aujourd’hui destination Pinar del Rio par la vallée de Viňales : trois heures de route dans une atmosphère de tranquillité. La route fort sinueuse oblige le chauffeur à lever le pied de l’accélérateur car elle ne peut se parcourir qu’à vitesse moyenne ; elle porte d’ailleurs le surnom de « Route des Hommes Ivres », exemple d’humour cubain ? Le paysage alentour, la sierra de los Orgnanos, que l’on traverse, ainsi que la végétation verdoyante méritent bien le voyage…
 


     Enfin, au détour d’une pinède, au sommet d’une colline, nous sommes comblés. Tout à coup, el valle de Viňales s’étend à nos pieds. La vallée ressemble à un immense jardin. Au milieu des cultures, des prairies et des palmiers se dressent de bien étranges montagnes, buttes coniques aux flancs abrupts, où s’accroche une abondante végétation, silhouettes pachydermiques qui jalonnent la vallée : les mogotes . Ces formations à dominante calcaire, uniques en leur genre, dateraient du jurassique supérieur.
   

   
    Ajoutons à ces curiosités naturelles des maisons de paysans, les bohios, aux toits en feuilles de palmier et aux murs de planches, le village de Viňales, tapis à droite dans le creux du vallon, une lumière exceptionnelle et jamais identique, des nuages bas qui modulent les ombres bizarres des buttes, une terre rouge et chaleureuse : il y a de quoi passer quelques heures à contempler le panorama…
     

 
    En bas, à l’intérieur des mogotes, l’érosion a creusé de multiples grottes, dont plusieurs sont traversées par des rivières souterraines. Telle la Cueva del Indio ou grotte de l’indien que nous découvrons à bord d’une petite embarcation. A quatre kilomètres du village, cette curiosité naturelle est située à l’entrée de San Vicente, petite station thermale, qui se dresse au milieu d’une végétation tropicale abondante et offre l’occasion d’une agréable promenade. Une légende populaire raconte que si lors d'une promenade à l'intérieur de cette grotte, une goutte d'eau fraîche nous tombe sur le nez, le bonheur nous accompagnera pour toujours. Laissons nous tenter et naviguons sur les eaux de sa rivière souterraine pour découvrir les formes irrégulières et capricieuses acquises avec le temps par les stalactites et les stalagmites : la silhouette d'un indien fumant sa pipe, la tête d'un crocodile impressionnant, une bouteille de champagne et un coq de campagne, entre autres. Le passage par l'intérieur de cette grotte qui traverse le centre de quelques mogotes est impressionnant…
    

  
    A l’ouest de Viňales, dans un vallon portant le nom de Dos Hermanas (Deux Sœurs), car il est coincé entre des buttes jumelles, une fresque de 120 mètres de haut sur 180 mètres de large, le Mural de la Prehistoria, a été peint sur le flanc même d’un mogote par le scientifique cubain, Leovigildo Gonzáles, émule du peintre naturaliste mexicain Diego Rivera. Si l’on peut discuter la qualité esthétique de cette œuvre, l’endroit est agréable et nous déjeunons sur la terrasse d’un cabanon à proximité…
      


    Que l’on soit amateur de tabac ou pas, aller dans la région et ne pas visiter les Vegas (plantations de tabac), c’est un peu comme se rendre en Egypte sans voir les pyramides ! Nous poussons plus loin notre route vers le triangle d’or du tabac constitué par les modestes agglomérations de Pinar del Rio, de Juan y Martinez et de San Luis. C’est la Vuelta Abajo, terre privilégiée qui serait dotée de tous les ingrédients naturels aptes à faire pousser cette plante extraordinaire. Nous visitons avec beaucoup d’intérêt un petit atelier de confection de cigares…
      


    Deux boites de 25 cigares « Romeo y Julieta n°2 », sous le bras, nous traversons la rue pour visiter cette fois une distillerie de rhum. C’est le coude à coude au comptoir pour déguster les différents cocktails à base de rhum. Puis comme tout finit par arriver avec les effluves de tabac et de rhum, les guitares sortent des placards et la fête commence : « Guantanamera, guajira, Guantanamera, Guantanameraaa… »…
      


    En reprenant la route de Sancti Spiritus, petite ville de 60 000 habitants, qui fut fondée en 1514 (la cinquième des sept villes du début de la conquête) sur les rives du fleuve Tuinicú et qui, dix ans plus tard,  fut transférée à son emplacement actuel. Nous visitons une ferme agricole. Nous sommes surpris, car c’est aussi vert que la Bretagne, mais beaucoup plus vallonnée, voir montagneux. On s’arrête un moment pour observer cet harmonieux camaïeu de vert : celui du tabac, plus sombre, le long des flancs de la Sierra del Rosario que longe la route principale. Celui des prairies avec leurs vaches, celui des palmiers, ou encore celui des cèdres…
      


    Notre itinéraire se termine à Pinar del Rio (la Pinède du Fleuve). Cette bourgade agricole nous paraît un peu endormie au pied de la Sierra de los Organos. La vie est rythmée par les travaux des champs et de petits ateliers, où les ouvriers désœuvrés en soirée, montent et descendent la Grand’Rue avant le dîner. Nous en faisons autant, mais nous entrons vite dans une taverne pour déguster un dernier « Cuba libre » (Rhum Coca) avant le repas…
      


    Le soleil est déjà haut quant nous partons vers le sud, direction Guama et la célèbre Baie des Cochons. Dans cette péninsule marécageuse appelée Marais de Zapata (Ciénaga de Zapata), la vie est misérable. Un climat chaud et humide, des voies de communications quasi inexistantes, notamment des crocodiles, tortues et autres sauriens des tropiques plus ou moins gros et méchants contraste avec le nord de la province. Là, s’ouvre le parc national de la Ciénaga de Zapata, région de marécages où s’est constitué un des plus grands centres d’élevage de crocodiles au monde. Il y en aurait près de 10 000. Ils sont nourris deux fois par semaine avec des restes de viande d’abattoir. Dans l’enceinte de la ferme des crocodiles de Guama, les quatre restaurants, qui accueillent un grand nombre de touristes, servent tous du crocodile au menu ! On ne mange que la queue et le goût est un savoureux mélange de poulet et de langouste. Les plus téméraires se sont exercés à la chasse aux crocodiles dans la ferme d’élevage…
       


    L’aventure continue par une agréable promenade en bateau à travers le réseau de canaux herbeux où, quand le silence s’établi, nous observons encore quelques sauriens. La comparaisons est plausible avec le type d’excursion organisées dans le Parc des Everglades en Floride…
       


    Après une heure de navigation, on accoste sur la Lagune au Trésor (Laguna del Tesoro). L’origine viendrait du trésor qu’un indien aurait enfoui par là. Personne à ce jour ne l’a retrouvé. Un musée en plein air nous accueille. Il est l’œuvre du sculpteur cubain Rita Longa qui a voulu réaliser un véritable mémorial à la culture précolombienne Taïna, complètement anéantie par les Conquistadors. C’est une halte fort agréable…
       


    Pour notre étape de nuit, nous rejoignons maintenant un magnifique parc agrémenté de palmiers, musée, fleurs, perroquets, etc. On y sert de la cuisine créole dans de la vaisselle en terre cuite vernie, confectionnée localement. Nous goûtons l’apéritif à base de lait de coco. Des bungalows sur pilotis au confort modeste sont mis à notre disposition dans le parc, ainsi qu’une piscine et des hamacs, « Viva la Vida ! »…
     

 
    Sur la route de Trinidad, dans la vallée de San Luis, nous visitons une ancienne propriété coloniale. La Torre Iznaga, achevée en 1835, se dresse dans la plantation sucrière. Construite par Alejo Maria del Carmen Iznaga, en briques rouges, ses sept étages coiffés d’un poste d’observation et d’un clocher s’élèvent à 45 mètres de hauteur…
      


    La légende raconte qu’Alejo aurait fait construire cet édifice pour y enfermer son épouse infidèle. Mais les dix ans de construction durent calmer son courroux ! Certains affirment que la tour servait de mirador pour surveiller les esclaves, mais cette tâche incombait aux contremaîtres. On peut penser que la Torre Iznaga fut érigée à des fins plus ostentatoires qu’utilitaires…

    « La Villa del Santissima Trinidad » (la ville de la Très Sainte Trinité) a été fondée en 1514 par le conquistador Diego Velázquez. Isolée derrière les montagnes de l’Escambray et blottie au fond d’une vallée fertile, Trinidad devint vite un endroit idéal pour la contrebande, laquelle prospéra dans la région pendant trois siècles. Mais, cette ère d’opulence prendra fin avec la crise de 1857 et les guerres d’indépendance. Toujours située dans une région à dominante agricole, elle ressemble aujourd’hui à un gros bourg rural où se déversent, à la fin de la journée, les camions d’ouvriers agricoles…
      


    C’est quand même une des villes coloniales les mieux conservées des Amériques, qui possède la plus jolie Plaza Mayor de Cuba : cathédrale, maisons jaunes pâle à arcades et balcons, grilles ouvragées aux fenêtres. Style d’inspiration mauresque (l’Espagne a été sous domination arabe pendant plus de 700 ans)…
      


    L’immense avenue centrale, aux pavés arrondis par cinq siècles d’aventures, de vents de sable et de fêtes de tous les saints, est déserte à midi. L’entrelacs des ruelles qui filent vers la mer recèle des trésors : balcons de fer forgé, fenêtres aux cannelures peintes, cours intérieures croulant sous les frondaisons de jacarandas d’où s’échappent les accents sensuels d’une rumba…
      


    On dîne tard à Cuba, alors nous laissons les eaux turquoise de Playa Ancón nous ouvrir l’appétit. Ces rivages sont les préférés des Havanais, qui laissent les plages de Varadero aux amateurs de séjour « tout compris ». Devant une langouste grillée, cuisinée à la sauce créole très relevée, nous écoutons les guitares jouer l’histoire de la révolution castriste sur un rythme afro-cubain. Notre hôtesse, la belle Rosa, tout de noir vêtu, nous gratifie d’une accolade et d’un large sourire. L’ambiance est surnaturelle. On s’attend à voir surgir de nos esprits, embués par le rhum, le mythique Che Guevara et le Fidel Castro…
      


    Nous laissons l’histoire récente et la vie plaisante des bords de plage pour rejoindre toujours vers l’est la province de Cienfuegos et sa capitale du même nom. Elle est née en 1819 au bord d’une majestueuse baie. Elle doit son nom au Général Gouverneur espagnol du 19ième siècle, José Cienfuegos qui y invita des familles françaises de la Floride voisine et de Bordeaux, dans le but d’améliorer la proportion de blancs dans cette terre dominée a l’époque par la population noire (les fameux blanchisseurs ?). Les anciens racontent en effet de nombreuses anecdotes proches de l’apartheid, exemple : sur l’avenue du Prado, un trottoir était réservé au Blancs et un autre aux Noirs…
      


    Le cœur colonial de la cité conserve un charme délicieusement suranné et une tranquillité villageoise. Nous déambulons dans le centre, au milieu duquel se trouve le parc José Marti. Une rosace y indique, sur le sol, l’endroit où Louis de Clouet marqua les limites de la colonie…
     

 


 

     Aux abords du parc se dresse le Théâtre Tomas Terry qui date de 1890. Richement décoré à l’intérieur, il pouvait accueillir 1 200 spectateurs. Sarah Bernhard et Caruso s’y seraient produits. En face du parc, le Musée historique expose les armes et objets personnels de différents patriotes de la ville…
       

 


 

    A côté nous visitons aussi la cathédrale datant de 1904. Elle est décorée de douze beaux vitraux. Un peu plus loin, nous allons voir la Casa Clouet, puis El Palatino, qui est une des maisons les plus anciennes et la première construite avec porche et colonnes…
      
    Nous suivons le Prado, l’artère principale, jusqu’à Punta Gorda. Une étroite langue de terre qui s’avance dans la baie jusqu’à deux kilomètres du centre ville. Un somptueux palais, le Palacio del Valle se présente devant nous. Un mélange fou des styles mauresques, gothique et vénitien y a été construit au 19ième siècle par un milliardaire américain. Puis nous reprenons la route, il reste 40 kilomètres à parcourir pour arriver à Varadero la capitale du tourisme cubain…
      


    Déjà favorisée par la nature, une mer aux eaux limpides, 20 kilomètres de sable blanc et fin, un rivage en pente douce ourlé d’une végétation luxuriante, Varadero s’est de surcroît dotée d’une infrastructure complète réunissant hôtels, restaurants, bars, discothèques, ainsi que toute la panoplie des sports et activités nautiques. Elle possède tous les atouts d’un paradis, dommage que l’on s’y sente un peu en vase clos. Son emplacement le long d'une mince péninsule assure une brise tropicale constante. Bref un endroit rêvé pour les vacances de farniente ou sportives sachant que séjourné à Varadero, ce n’est toutefois pas découvrir le vrai Cuba…
    


    L’hôtel Sol Palmeras***** qui nous accueille pendant une semaine se situe sur la longue et étroite bande de terre qui constitue la péninsule de Hicacos. Son environnement et particulièrement bien soigné : arbres d’essences variées, cocotiers, flamboyants, hibiscus, etc. Deux piscines et une plage privée complètent cet ensemble favorable au plaisir du farniente…
      


    7 heures – 9 heures : pendant que tout le monde se précipite à la réception pour réserver cours de tennis, parcours de golf, planche à voile, ski nautique, bateau pour la pêche et bien sûr pour la plongée, nous en profitons pour faire un peu de sport sur la belle plage de sable fin avant le petit déjeuner…
       


    10 heures – 12 heures : pendant que la plus part des touristes essayent de taper dans la balle jaune, de pousser la balle blanche dans un trou, de tenir sur une planche ou sur des skis, de remonter un poisson ou de faire des bulles dans l’eau, nous en profitons pour faire travailler les « cuissepts » sous les palmiers au bord de la piscine…
      


    13 heures : nous traversons la piscine pour atteindre le comptoir du bar qui se trouve au milieu, afin de déguster quelques mojito ou ron collins selon l’humeur avant de déjeuner. Mojito : sucre, jus de citron, deux gouttes amères, des glaçons, du rhum blanc et complété avec de l’eau gazeuse, ornez le bord du verre avec des branches de menthe. Ron collins : sucre, jus de citron, des glaçons, du rhum blanc, complété avec de l’eau gazeuse, déposez sur le bord du verre un tranche de citron. A votre santé…
      


    14 heures : nous évitons soigneusement les buffets servit en salle et ces interminables queues de touristes devant la nourriture. Nous privilégions une promenade en calèche à la recherche de petit estaminets cubains. Généralement notre cochet nous indique toujours une bonne table dans un petit coin tranquille que seuls les autochtones connaissent…
       


    Aujourd’hui les pas cadencés du cheval nous dépose dans une petite lagune entourée de palétuviers, que seul un bras de mer vient perturber. Une petite cabane de pêcheur avec une terrasse flottante sert de restaurant, pour 4 personnes seulement. Pendant que notre hôte nous prépare sur une plaque chauffante des langoustes grillées et cuisinées avec amour, nous recevons la visite d’un dauphin qui vient nous saluer et nous faire la bise en échange de quelques morceaux de poisson. Un instant magique entre ciel et eau, le paradis sur terre…
       


    18 heures : après la sieste, nous faisons de longues promenades dans le parc de l’hôtel et sur la côte rocheuses avant l’arrivée des Mosquitos qui nous font rentrer au pas de course dans l’immense salle à manger. C’est l’heure de se fondre dans la foule rougit et chauffée par le soleil des caraïbes et de former une nouvelle « file indienne » pour aborder les rivages lointain du buffet réparateur…
       


    Ainsi se déroule notre semaine à Varadero. Un exotisme exubérant et un charme incomparable dans un attrait unique que seul les Caraïbes savent donner. Longue île gorgée de soleil et de musique, de sourires et de sable blanc, de campagnes vibrantes et de villages colorés, de fêtes et de sensualité aux couleurs de rêves…

    Une île ? Non, plus que cela. Un monde. Une des terres les plus denses qui soient. Un peuple fier et chaleureux, sang-mêlé de conquistadores, dans une harmonie de cultures. « L’esprit de Cuba est métis. C’est l’esprit qui donnera à notre peau sa couleur définitive. Un jour, l’on dira couleur cubaine », prédit le poète Nicolas Guillèn…

    Et, ne l’oublions pas. Cuba c’est aussi la fête. Jamais les cubains n’en perdront ni le goût, ni le sens. Deux ingrédients, pour finir, essentiels à ce cocktail d’émotion : un trait de rhum et une rasade de rumba, et le breuvage se transforme en philtre d’amour !..

    Amicaux, empressés, les cubains aiment faire plaisir. Enjoués, pleins d’humour, ils aiment rire et, malgré une vie encore dure, ils adorent chanter, danser, avec rhum, guitares et salsa. Comment ne pas avoir un coup de cœur immédiat pour un pays où l’on se sent si bien et où l’on nous réserve un si chaleureux accueil ? Un pays auquel on ne peut que rester… fidèle !…
 
 
Andrée et Armand    
 
 
 
 


Commentaires

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1. billounette  le 01-10-2008 à 09:33:56  (site)

wahoo que de beau voyage sur votre blog.....
je viens vous remerciez de votre passage et c'est moi qui repart avec de plus beaux reves....
je vous souhaite une tres bonne journée
bises isa

2. asheraz  le 01-10-2008 à 12:01:35

bonjour et merci pour ton passe sur mon blog...tres beau voyage, a bientot

3. lolita83  le 01-10-2008 à 14:37:29  (site)

tres beau voyage bonne journee bises

4. zoe  le 01-10-2008 à 16:02:13  (site)

c'est booooooooooooo

5. Danidouce  le 02-10-2008 à 05:26:43  (site)

Merci de m'avoir fait voyager de façon si agréable... Me donneriez-vous l'envie du partir ? en voyant vos récits écrits et en images je crois que oui ....smiley_id239903

6. firmament  le 02-10-2008 à 07:41:10  (site)

Bonjour merci pour la bienvenue sur vefblog on voyage içi je m'y sent déjà chez moi à bientot

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le 01-10-2008 07:17

A QUOI SERT LA PAROLE, QUAND ON A LE DROIT DE TOUT DIRE ?



    
    Un jeune homme alla trouver son Maître et lui dit : « Puis-je te parler ? ».
Le Maître lui répondit : « Reviens demain, nous parlerons ».
Le lendemain, se présentant à nouveau à lui, le jeune homme lui dit : « Puis-je te parler ? ».
Tout comme la veille, le Maître lui répondit : « Reviens demain, nous parlerons ».
« Hier, je suis venu » répondit déçu, le jeune homme, et je t’ai posé la même question. « Refuses-tu de me parler ? ».
« Depuis hier nous dialoguons » répondit en souriant le Maître, « Est-ce de notre faute si nous avons tous les deux de mauvaises oreilles ?… »

    Dans un article de Libération intitulé « La communication sans parole » Valère Novarina écrit : « La parole n’échange aucun sens mais ouvre un passage. De l’un à l’autre elle est notre passage à l’intérieur des mots… ». Il semble nous suggérer, comme cette parabole,  que notre ouverture d’esprit est à l’intérieur des mots que nous utilisons. Qu’avec eux nous sommes des passeurs et que notre façon d’échanger avec l’autre est un voyage qui nous permet de transmettre le secret de la parole. Il y aurait donc un passage secret entre nous dans l’échange parlé…

    Oui, mais si la parole ne se communique pas comme une matière marchande, comme une denrée, comme de l’argent, si elle se transforme, qu’elle passe et se donne, elle est donc vivante de l’un à l’autre. Serait-ce là le secret ! Une parole qui passe entre nous et se transforme de nous avoir traversés ?

    C’est donc le don de parler qui se transmet. Le don de parler que nous avons reçu et qui doit être donné. Le don d’ouvrir par notre bouche un passage dans la matière au fond de nous-même.

    Parler est l’aventure de nous dire aux uns les autres ce qui peut être dit. Très précisément chaque mot désigne l’inconnu. Le silence le plus profond est une parole de même que l’immobilité vraie, un mouvement…

    Grillot de Givry, alchimiste, disciple d’Hermès, dans son ouvrage « le Grand Œuvre » écrivait à ce sujet que le vrai mystère n’est ni ténébreux, ni voilé, mais une lumière extrême jetée sur soi. Et plus loin il écrit encore : Toute notre vue est parlée. C’est un autre monde que nous verrions si nous avions d’autres mots. Tout le visible est un renouvellement perpétuel de paroles… ».

    Alors à quoi peut bien servir la parole, quand on à le droit de tout dire ?

    Le droit de tout dire ? Quelle chance ! Ai-je pensé de prime abord. Mais pas pour longtemps.

    La parole libre est la compagne de tant de combats, de tant d’enfers, vécus aujourd’hui et partout par d’innombrables frères humains. Mon esprit est trop hanté par les cachots où croupissent ceux qui ont eu le courage de parler, il frémit en pensant à la terre anonyme et froide recouvrant ceux qui on eu le courage de ne pas parler.

    « Un mot n’est-il pas dit ? Et c’est toute la vie d’un homme qui chavire » dira Jean-Pierre Chabrol dans son livre « Les aveux du silence ». Alors tout dire, le droit de tout dire, certes, mais à quel prix ?…

    Je me souvient que pendant mes études d’ethnologie, je parcourais sans cesse la grève sur la petit côte du Sénégal, entre Ndayane et Pointe Sarène à la recherche des pêcheurs Lébous. Chaque fois que je rencontrait un équipage, je posait beaucoup de questions, et n’obtenait que peux de réponse. Alors un soir découragé, Je me plaignit à mon guide-interprète de ce silence compromettant mon mémoire. J’obtint la réponse plusieurs jours après par un griot Malinké traversant le village…

    « Tu sait mon Frère Toubab, le chef du village comprend ton impatience, mais donne du temps au temps, suis la tradition des anciens, apprend et comprend en les regardant faire, si la tradition orale caractérise notre civilisation, la parole ne se donne qu’en confiance. Pour que tu saisisse, je vais te raconter une fable cruelle qui se colporte encore aujourd’hui… »

    « Un villageois rentrait, le soir, chez lui en longeant la plage. Tout à coup, il aperçut une forme étrange au bord de l’eau. Il s’approche. C’était un crâne, un crâne humain.
- Crâne, qui t’a mené là ? Demande-t-il pensivement.
 
Sa surprise fut grande quand il entendit le crâne répondre : C’est la parole qui m’a mené là, mon frère.

Très intrigué, il pose à nouveau la question, et la même réponse lui fut faite.

De retour au village, il appela tous les habitants et les fit asseoir. Quand l’assistance fut calme, il interrogea le crâne, et celui-ci, encore une fois, fit la même réponse.

Rapidement, la nouvelle alimenta les conversations partout dans le pays et le roi lui-même entendit parler de ce prodige. Il fit donc quérir le villageois qui se mit en route aussitôt, le crâne à la main. En chemin, celui-ci n’était pas avare de démonstrations et les gens qu’il croisait purent écouter, tout à loisir, l’ »incroyable dialogue.

Parvenu devant le roi, l’homme posa le crâne au pied du trône et interrogea : Crâne qui t’a mené là ?

Mais aucune réponse ne se fit entendre. Il reposa la question, mais le crâne, obstinément, restait muet, et persistait dans son silence malgré les insistantes pressions de l’assistance.

Le roi, furieux d’avoir été dérangé pour rien et craignant d’être jugé comme un naïf à la crédulité infantile et souhaitant surtout couper court aux quolibets de ses sujets, fit un signe à l’un de ses sicaires qui, d’un coup de sabre, décapita le pauvre villageois. Et pour bien le punir de son outrecuidance, sa dépouille fut jetée à la mer, sans autre forme de funérailles.

Des mois plus tard, la marée ramena le crâne de l’homme vers un autre rivage.
Un villageois s’en approcha, le prit dans ses mains, et lui demanda : Crâne qui t’a mené là ?
- C’est la parole qui m’a mené là, mon frère…

    Nous tous qui tenons à notre tête, comprenons, à l’écoute de cette fable, la valeur du silence qui nous est imposé durant une longue période dans ce Temple où nous avons librement choisi d’y entrer. Nous assistons muets, depuis notre colonne du Nord, aux échanges de ceux qui manient la parole en toute liberté certes, mais selon des règles et des rites qui en dessinent les limites, les usages et les formes. Cette liberté de parole semble donc plus conditionnelle que totale, mais nous observons, tenue après tenue, que ces règles, loin de limiter le Verbe, en garantissent au contraire l’expression, et c’est sans doute sur ce point que porte toute réflexion sur la parole libre. « Au fond, si je me donne des règles c’est pour être totalement libre… » disait Georges Pérec, puisque la parole, comme toute forme d’expression, «…vit de contraintes et meurt de liberté » précisa Léonard de Vinci.

    Soit, me direz-vous, mais dans le monde où nous vivons le quotidien, ces règles n’ont pas cours. On y entend tout, et tout peut être dit.

    Précisons d’abord que la Loi républicaine, pourtant, ne l’entend pas exactement de cette oreille. Elle condamne le mensonge, la diffamation et se montre d’une rigueur sans faille envers ceux qui colportent des thèses expressément racistes ou réinventent l’histoire en niant la réalité. Tout ne peut donc pas être dit ?

    Mais loin des prétoires et des lieux très éclairés connus de quelques uns, la parole serait-elle libre et l’expression sans entrave ?

    Qui, ici, pourrait citer un lieu, un lieu public, où tout peut être dit librement ?

    N’y a-t-il pas une opposition irréductible entre la parole et la liberté, dès lors que prendre la parole, c’est se livrer ? Et se livrer, n’est-ce pas justement renoncer, en partie pour le moins, au plein exercice de sa liberté ?

    Pourtant, partout où la liberté est menacée, la parole est muselée, et le combat pour la reprendre a un coût, celui de la vie souvent. J’y entrevoie un paradoxe qui a cheminé près de moi une partie de ma vie de profane. Je ne suis libre qu’en livrant une partie de mon être par l’expression de ma parole, et cette part de moi qui va vers l’autre ne me laisse libre que si ma parole est assez forte ensuite pour la défendre.

    Issue d’une famille napolitaine, durant les premières années de ma vie, je n’avais pas beaucoup la parole. « Les enfants ne parlent pas à table », m’assénait-on régulièrement lors de chaque repas, avec une insistance plus grande lorsqu’il y avait des invités. Les principes de la famille catholique dans laquelle j’ai été élevé avec beaucoup d’amour et d’attention, ne permettait pas d’enfreindre la règle qui ressemblait déjà au silence de l’Apprenti.

    « Si la parole était d’argent et le silence d’or, le cri du cœur serait un diamant multicolore » écrira un jour Jacques Prévert. Soit, mais les mises en garde étaient nombreuses : « Il y a des choses qui ne se disent pas » me martelait-on.
 
    Avec le temps, beaucoup de temps, je parvins à dire ces mêmes choses, mais avec d’autres mots, plus habiles sans doute, et si l’injonction parentale édictée plus haut ne sanctionnait plus mon discours, c’était le signe que j’avais pris un peu de pouvoir sur le langage, faisant progressivement de celui-ci un allié au service de ma pensés, plus apte à l’expression de moi-même que le discours rugueux et prosaïque de mes premières surprises ou indignations spontanées.

    Ensuite, lentement, j’appris, comme tous, que le langage permettait, non pas d’exprimer sa pensée, mais de la déguiser. Honnêtement je reconnaît en avoir usé et abusé pendant mon parcours de militant comme s’il s’agissait de me libérer d’une frustration infantile de cette parole.

    Aujourd’hui je sais mieux le mot qui touche, celui qui fâche, celui qui crée le doute, le désordre ou l’angoisse. Je sais le regard qui fait dire aux mots tout autre chose. Je sais la petite musique qui fait s’envoler les paroles, et je sais le silence qui les aide à prendre racine. Plus je connais les règles, et plus je suis libre. Et plus je maîtrise l’outil, plus il m’est loisible d’approcher le sincère qui est en moi pour le faire cheminer vers l’autre, mais de l’approcher seulement car on n’a jamais le mot. On le sent, il est là, tout près, mais toujours un peu au-dessus ou un peu au-dessous, rarement juste et parfait.

    Apprendre à cerner la sincérité, c’est aussi apprendre à domestiquer le mensonge. En parole comme en actes, l’expert excelle sur tous les plans et sa science sans conscience peut ruiner la parole comme elle le fait de l’âme.

    Enfin il y a les sentiments, puisqu’il y a l’autre. celui sans qui le langage n’aurait pas lieu d’être. Il y a ce lien que chacun d’entre nous a tissé patiemment depuis l’enfance, cette chaîne de mots qui nous lie avec nos Sœurs et nos Frères et qui joue ses variations sur tous les thèmes : amitié, amour, intérêt, indifférence ou haine. Il y a des mots qui guérissent, d’autres qui blessent, d’autres qui tuent…

    Alors, comment le débutant peut-il trouver les mots qui se marient avec les battement du cœur. L’amour est une région de l’âme où le silence de l’Apprenti s’impose de lui-même, parce qu’au fond, il sait que les mots peuvent le précipiter vers l’enfer ou le paradis avec la même candeur.

    L’Initié, lui sait que la pensée est un fluide qui se répand, forme et transforme. C’est pourquoi dans le Temple, il purifie les intentions de son cœur, pour que le bien seul oriente sa parole…

    La liberté de tout dire, oui ! Mais, en la présence de l’autre. tout dire !, mais dans le respect de l’autre avec amour et amitié…

    « Seul le silence est grand, Tout le reste est faiblesse » a dit Alfred de Vigny dans son poème la mort du Loup…

     « Les Armes et les mots, c’est pareil, ça tue pareil » chantera plus tard  Léo Ferré…

    A quoi sert la Parole, quand on a le droit de tout dire ? A dire le Silence, mes Sœurs et mes Frères !…
 
 
Jakin    
 
 
 
 


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1. lejardindhelene  le 01-10-2008 à 06:28:59  (site)

Superbe article...Les mots tuent...Mais le silence aussi parfois...
Bonne journée
Hélène

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le 30-09-2008 09:47

SUR LES CHEMINS DE CROIX...




Israël du 06 au 13 mars 1994



    Israël c’est d’abord l’Etat juif ressuscité, véritable miracle du vingtième siècle. Pendant deux mille ans, les communautés juives dispersées sur la surface de la Terre avaient espéré cette résurgence ; et voilà que maintenant le phénomène s’est accompli. Un peuple a retrouvé sa terre, une langue s’est remise à vivre, des traditions antiques se sont adaptées à la modernité…

    Et pour le visiteur, curieux de voir, de ressentir, cette adaptation au monde d’aujourd’hui d’une des plus vieilles nations du monde, il effectuera son voyage la Bible à la main. Car Israël c’est la plus formidable concentration d’endroits qui font partie du patrimoine de l’humanité…

    Sites bibliques, lieux saints, villes historiques, ruines, déserts… mémoire d’une histoire plusieurs fois millénaires. Abraham, David, Jésus, Mahomet sont passés ici et ont sanctifié cette terre. Judaïsme, Christianisme, Islam, les trois traditions monothéistes universelles, y ont leur souvenir. Jérusalem en est le symbole commun ; ne dit-on pas que l’ombre de Dieu y plane…
 


    L’Etat d’Israël moderne, enfin, avec ses superbes musées, son architecture audacieuse, ses réalisations agricoles, son dynamisme économique, ses universités de pointe, n’en finira pas lui aussi d’étonner, et pourquoi pas de captiver. Peu de pays offrent au voyageur tant d’aspects divers sur un espace si réduit…

    A côté des tentes noires des bédouins, on aperçoit des communautés agricoles juives et leurs bâtiments modernes. A proximité de villes animées, on trouve des plages bénies par un climat régulièrement doux, des montagnes nues voisinant les plantations et les vignobles fertiles. Comme il s’agit d’un pays d’immigration, on rencontrera sur son chemin des populations aux origines les plus diverses : à côté des juifs européens et nord-africains il y a ceux d’Iran et du Yémen, d’Inde et d’Ethiopie, des Amériques ou d’URSS…

    Beer Sheba, déjà très peuplé à l’époque du patriarche Abraham, est toujours là, à l’orée du désert, et les caravanes viennent toujours du sud pour y échanger leurs marchandises. Nazareth, niché entre les collines de Galilée, est resté presque inchangé, et Eliat est un port animé comme au temps de Salomon…

    Sur les bords de la Mer Morte, la « Femme de Lot » étonne toujours le visiteur, et les quartiers les plus modernes de Jérusalem conservent des vestiges de l’histoire sainte. Quant à Eliat, port de commerce, du Roi Salomon avec l’Asie, c’est aujourd’hui une splendide station balnéaire…

    En octobre 1990 nous avions visité Jérusalem au cour d’une escale du « Princesse Marissa » en provenance de Chypre. La ville sainte nous avait ébloui et nous nous étions promis de visiter l’état d’Israël. Le temps est venu, nous jetons à la hâte quelques affaires dans une valise et nous trépignons d’impatience sur le tarmac de l’aéroport de Marseille Provence dans l’attente du vol pour Tel Aviv…
 


    Un Shalom ! aimable vous accueille dès notre débarquement et nous invite au voyage dans une contrée dont la situation géographique fait voisiner les champs verdoyants avec les déserts et leur riche gamme de couleurs. Avant de prendre la route de Jérusalem, nous longeons la plage de Tel Aviv qui s ‘étire langoureusement sous les rayons de soleil. Quelques naïades en maillot minimal s’ébattent dans la Méditerranée, entre parasols, palmiers, et transats…
      
    Une heure de route est nous voici devant Jérusalem la mystique. Dressée sur une colline, au confluent de trois vallées, la cité divine semble happée par les cieux. Serti dans ses murailles blondes, ce bijou architectural brille de tout l’éclat de ses coupoles et de ses dômes dorés à l’or fin…
     

 
    Ely notre guide, qui à l’âge de 11 ans est rentré en Israël sur le célèbre bateau rebaptisé « Exodus », nous fait partager ses souvenirs avec beaucoup d’amour. Journaliste et conférencier pour la mémoire d’Israël, il nous raconte la ville moderne de Jérusalem avec énormément de lucidité. Pour ceux d’entre nous qui n’avons pas visité les camps d’extermination nazi, la visite du Yad Vashem (la main et le nom) révèle toute l’étendu de la Choa…
       
    Un mémorial émouvant dédié aux juifs exterminés dans les camps hitlériens de 1939 à 1945. Une flamme perpétuelle brûle et éclaire les noms des camps nazis gravés sur un sol noir. L’allée qui conduit au mémorial est dédiée aux « Justes des Nations » qui sauvèrent des juifs. Nous sommes invités à pénétrer à l’intérieur du mémorial pour un parcours d’une demi-heure qui s’effectue dans le noir. Seules de minuscules lumières disposées dans l’espace, représentant les âmes des disparus, brillent dans le loin. La main sur un guidant nous poursuivons le chemin dans la nuit. Une musique solennelle, coupée par une voix grave qui égrène en continu les noms des millions de disparues nous envahi profondément. Nous sortons lessivé d’une telle expérience…
      


    Aujourd’hui la journée est consacré à la visite de la vieille ville. Tôt le matin nous entrons par la porte de Damas, après avoir longé les puissantes murailles, construites en partie par les Turcs au 16ième siècle. La vieille ville couvre un kilomètre carré seulement, mais cette parcelle d’éternité a vu naître les trois grandes religions monothéistes, judaïsme, christianisme et islam…
      


    Du mur des Lamentations, majestueux vestige d’un temple aujourd’hui détruit, de ferventes litanies montent vers l’azur. Ce sont les Juifs qui prient, dignement chapeautés, vêtus de noir, ou enroulés dans le talit, châle rituel blanc rayé marine. Plus haut les muezzins de la mosquée El Aksa appellent les Musulmans à la prière. Leur chant vibrant plane sur la ville, bien au-delà du souk arabe, et se mêle aux carillons du Saint Sépulcre…
      


    Tour à tour romane et baroque, cette vénérable basilique est le rendez-vous de tous les chrétiens du monde. Au cœur de la rotonde, un puits de lumière signale la chapelle de l’Ange dont la porte minuscule cache le tombeau du Christ. C’est une simple plaque de marbre, patinée par le temps et les baisers, noyée dans un nuage d’encens. Les moins mystique en repartent le cœur serré, surtout s’ils sont venus tôt le matin, quand l’atmosphère est propice au recueillement…
      


    Dans la moitié ouest on visite encore la Citadelle avec l’énorme « Tour de David », construite du 14ième au 16ième siècle sur l’emplacement de trois tours érigées par Hérode près de son palais. Puis la remarquable église St Jacques, arménienne (11ième-18ième siècle), vaut également une visite. A proximité : le Patriarcat arménien et la « Maison d’Anne » et Joachim (beau-père de Caïphe)  où Marie aurait grandi. Avant de conduire la sainte Vierge à Éphèse, Jean avait fait construire pour elle une maison en cet endroit, où déjà beaucoup de saintes femmes et plusieurs familles chrétiennes s’étaient établies, avant même que la grande persécution eût éclaté…
      


    A l’est de la vallée du Cédron s’élève le Mont des Oliviers. On arrive d’abord au Tombeau de la Vierge, sur lequel se dresse une église orthodoxe de l’époque des croisés (12ième siècle). On visite également les tombeaux de ses parents et celui de son mari Joseph…
      
    A quelques pas, Gethsémani, un jardin entretenu avec amour par les franciscains, planté d’oliviers séculaires, avec l’église des Nations (1924) où l’on retrouve des parties du rocher et des mosaïques byzantines (4ième siècle) de la première basilique…
       


    Au dessus de Gethsémani se trouve l’église Russe, élevée en 1888 par le tsar Alexandre III, puis la chapelle Dominus Flevit (le Seigneur pleura), construite en 1955 au-dessus d’une église du 5ième siècle ; puis le monastère carmélite avec le Sanctuaire du Pater Noster. Le site où aurait eu lieu l’Ascension du Christ est marqué par une chapelle octogonale (musulmane) où l’on montre la « trace du pied du Seigneur ». Le sommet du Mont des Oliviers est occupé par le Monastère russe…
      


    Mais Jérusalem n’est pas une ville figée dans son histoire. Depuis un siècle, elle caracole hors de ses murailles, dévorant avec appétit les montagnes environnantes. Le soir venu, nous partons dans le quartier Nahalat-shiva où de charmantes maisons 19ième enserrent des rues pavées de pierres blanches, souvent piétonnières. Là, on déambule entre boutiques et restaurants marocains, grecs ou italiens…

    Ce matin, nous quittons Jérusalem par la vallée du Cédron. Au Mont des Oliviers nous empruntons une bifurcation à droite. Après 6 kilomètres de route on aperçoit les premières maisons de Bethléem. Nous passons devant la Tombe de Rachel puis nous bifurquons à gauche vers le centre ville…

    C’est une petite ville accueillante dont les habitants sont pour la plupart chrétiens. On visite avant tout l’église de la Nativité, construite sur la grotte où Jésus serait né (visible dans la crypte) ; Les parties les plus anciennes sont du 4ième siècle. Au sol et sur les murs des restes de mosaïques et de fresques anciennes sont encore apparentes. Les franciscains présents à Bethléem depuis 1347 ont fait construire, à côté de la basilique, l'église paroissiale de Sainte Catherine ainsi que leur couvent. L'église Sainte Catherine donne accès aux grottes de St Jérôme…
    

  
    Trente kilomètres plus loin nous descendons dans la vallée du Jourdain. Le car traverse assez rapidement la petite ville de Jéricho (250 mètres sous le niveau de la mer). Notre guide nous recommande de resté calme pendant la traversée, car la ville est maintenant entièrement palestinienne et on risque de nous jeter des pierres ! Au carrefour du centre ville, les Trompettes ne sonnent pas à notre passage, elles sont remplacées par des insultes et des « bras d’honneur ». Nous continuons néanmoins notre route vers Beth Shean. La végétation est maintenant subtropicale, on y croise même des dromadaires…
     

 
    Beth Shean (la maison du Dieu Serpent) est déjà mentionnée par les Egyptiens. Nous visitons les importantes fouilles qui on révélés neuf villes successives. Après la bataille de Gelboé, les Philistins attachèrent le corps de Saül aux remparts. Au cours de l’histoire la ville ne fut que rarement aux mains des juifs, mais elle fut l’un des lieux préférés des Grecs, qui l’appelaient Skythopolis. La légende y situe ici l’entrée du Paradis. Il y eut l’une des premières communautés chrétiennes, qui a donné de nombreux saints à l’église orthodoxe. La ville perdit sa population à la suite de la conquête musulmane...
     


    Nous poursuivons notre chemin sur le versant méridional des montagnes de la Basse Galilée en direction de Nazareth nichée dans les vallons verdoyants des collines environnantes. D’après la tradition, c’est ici que Jésus a passé son enfance, de nombreuse églises et communautés religieuses abritent les lieux qui rappellent son passage sur terre. Les siècles ont à peine altéré le visage de cette ville où l’Orient et l’Occident se côtoient…

    Un escalier nous conduit à la nouvelle Basilique de l’Annonciation, achevée en 1969 sur l’emplacement de l’ancienne église de 1730, au-dessus de la grotte où la tradition situe l’annonciation de la naissance de Jésus. Pour arriver à la crypte, on passe par un escalier sombre et étroit à la « cuisine de la Vierge » et à la chapelle Saint Joseph avec l’autel de la fuite en Egypte. Par un passage étroit on entre dans la chapelle de l’Annonciation, où l’on peut lire sur l’autel les mots « Verbum caro hic factum est (c’est ici que le verbe s’est fait chair)…
      


    Après une descente rapide de plus de 70 kilomètres on arrive au Lac de Tibériade (Mer de Galilée), à 212 mètres sous le niveau de la mer. La ville fut fondée par Hérode Antipas, le fils d’Hérode le Grand, qui lui donna le nom de l’empereur romain Tibère. Du temps de Jésus, les sources thermales de la ville étaient déjà célèbres. Après la destruction de Jérusalem en 70, Tibériade devint le centre spirituel et religieux des juifs. C’est ici que fut codifiée la Guemara qui, avec la Mishnah, constitue le Talmud…
     

 
    On prend la belle route qui longe le lac vers le nord. On passe les ruines de Magdala, la patrie de Marie Madeleine. On prend ensuite à droite la route de Tabhgah, le site de la « multiplication des pains ». Au bord du lac, la petite église Saint Pierre des franciscains. En suivant le bord du lac, avec de belles plages, on arrive jusqu’à Capharnaüm…
 


    C’est ici que Jésus revint chaque fois qu’il enseignait autour de la Mer de Galilée, et nulle part ailleurs il accomplit autant de miracles et de guérisons. La visite s’impose d’autant plus qu’en 1926 on y a dégagé les ruines d’une synagogue gréco-romaine richement décorée, la plus remarquable de Galilée. Immédiatement au sud on visite un parquet en mosaïque du 7ième siècle, dit de la « maison de Pierre ». Dans les jardins environnants on trouve des huileries anciennes. On reprend la route d’Haïfa pour parvenir enfin à St Jean d’Acre notre étape de nuit…
       
    Acre est située sur une presqu’île au nord de la baie de Haïfa. C’est la seule ville d’Israël dont le caractère soit resté typiquement oriental. Les ruelles étroites avec leurs souks et leurs magasins minuscules ont conservé cette atmosphère que l’européen aime découvrir en Orient. Mais hors de la vieille enceinte s’étend une ville nouvelle avec des quartiers et un centre économique moderne. Au sud de la ville, la belle plage d’Argémon invite à la détente…
     

 
    La ville est mentionnée dès 1480 avant J.-C. dans les documents égyptiens, mais ne semble pas avoir eu d’importance particulière sous la domination phénicienne. Lors de la conquête du pays par les Hébreux, les habitants ne furent pas molestés, et bientôt il y eut aussi une colonie grecque. L’essor de la ville en tant que place commerciale commença au 2ième siècle av. J.-C., sous les Ptolémées. Elle connut son apogée sous les Romains qui en firent la Colonia Claudia Ceasarea Ptolémaïs…
      
    Très tôt le matin (5 heures) nous prenons l’autoroute du littoral jusqu’à Tel Aviv, puis nous rentrons dans les terres pour rejoindre Jérusalem, Ein Gedi et enfin Massada. Pour monter au rocher de Massada, on part à pied du camp des pétroliers, près des restes de plusieurs camps romains. Le chemin est assez pénible, mais offre des points de vue exceptionnels sur la mer Morte, à 411 mètres sous le sommet. Cette place forte, construite par le Grand prêtre Jonathan vers 36 av. J.-C. a joué un rôle important dans la Guerre juive. Ce dernier bastion de la résistance ne fut pris par les Romains qu’en 73 ap. J.-C. après un siège pénible ; les défenseurs, après avoir brûlé tout ce qu’ils pouvaient et tué leur familles s’étaient tous donnés la mort…
     

 
    On accède au plateau par la porte ouest, en face des ruines d’une chapelle. Du côté sud-ouest on aperçoit des entrepôts, l’emplacement pour la crémation des morts et des niches funéraires. Au nord se trouve la citadelle et des habitations qu’on considère comme le palais d’Hérode. Au bord du précipice on voit les restes d’un édifice circulaire sur une terrasse à 20 mètres du sommet et d'un portique sur une terrasse plus basse, à 33 mètres du sommet qui faisaient partie du Palais. Malgré les escaliers aménagés dans le roc, la visite du palais est difficile. La descente est plus facile car nous empruntons un téléphérique nommé « le bienvenu »…
      


    Au pied, la mer Morte avec ses 392 mètres au-dessous du niveau de la mer. C’est la plus profonde dépression sur la terre ferme. Le plan d’eau a 76 Km de long, sa plus grande largeur est de 16 Km, sa plus grande profondeur de 433 mètres. La mer n’a pas d’effluent, mais s’évapore au fur et à mesure, grâce aux températures constamment élevées. Aussi la voit-on toujours couverte de brume ce qui crée des effets de couleur incomparables au coucher du soleil. La concentration en sel est de 25% (Méditerranée : 5%), c’est pourquoi nous tentons d’y marcher à sa surface, comme Jésus…
      


    Il faut nous rendre maintenant à Eilat, notre étape pour deux nuits, au bord de la mer Rouge en empruntant la piste qui traverse le Néguev. On prend la direction de Sodome, et de là,. on longe le remblai d’une voie de chemin de fer militaire construite en 1914 par les allemands et, ensuite une nouvelle route qui suit la frontière jordanienne. c’est une région qui fascine par son âpreté et pars ses paysages pétrifiés…
      
    Toujours à travers de désert de Tsin, on arrive à Mitzpe Ramon où nous avons une vue superbe sur le Makhtesh Ramon, un cratère de dimensions énormes. Le Maale Haatzmauth (col de l’indépendance) descend en pente raide au fond du cratère, passe quelques montagnes désertiques et traverse la plaine de Hameishar, puis la vallée aride du Wadi Paran sur laquelle on a une vue panoramique sur le Néguev…
     

 
    Le paysage change rapidement lorsqu’on descend des hauteurs nues dans les steppes de la vallée de l’Arava. notamment entre le carrefour de Tsihor et le kibboutz Yotvata. On suit les contreforts impressionnants du Néguev jusqu’aux mines de cuivre de Timna où l’on visite les Piliers de Salomon…

    A environ 3 Km au nord-ouest, sur une bonne route secondaire, les rochers à droite de la route, portent le nom du roi Salomon qui exploita des mines de cuivres sur une colline visible sur la gauche. 7 Km plus loin, les Piliers d’Amran valent également une visite. Paysages rocheux riche en couleurs, où l’érosion a créé des formations fantastiques en forme de troncs colonnes. Après 280 Km de désert nous arrivons enfin en vue du golfe de la mer Rouge pour un repos bien mérité…
      


    Les montagnes pourpres, jaunes et brunes du désert du Néguev viennent sombrer dans les eaux cobalt de la mer Rouge. Dans ce décor minéral digne des meilleurs westerns, près des frontières de l’Egypte et de la Jordanie, les israéliens ont bâti de toute pièces une oasis balnéaire : Eilat, 360 jours de soleil par an. Cette ville "au bout du monde" est perçue comme une alternative à la routine du quotidien. Eliat est résolument tournée vers la mer de part son tourisme et la protection de son riche écosystème corallien, cependant son développement est intimement lié au développement de la région du Sud du Néguev, avec son agriculture et ses centres de recherche…
      
    Dès l’époque biblique le site était connu et, à l’est de celui-ci, dans le port d’Etzion-Geber, Salomon, dit-on, construisit sa flotte au 10ième siècle av. J.-C. C’est ici aussi qu’il devait rencontrer selon la tradition la Reine de Saba. Après sa mort, les Edomites occupèrent les lieux, en firent une importante place commerciale qui subsista durant les dominations romaine et byzantine. Après la conquête arabe, Eilat devint une station sur la route de La Mecque pour les pèlerins venant d’Afrique septentrionale…
      


    Entièrement dédiée aux plaisirs païens de la plage, du farniente et de la plongée, la jeune cité se permet les plus folles audaces. Jaillis des dunes il y a moins d’un an, les hôtels de la Reine de Saba et du Herods ont le luxe et la démesure des palaces de Las Vegas. Et le dernier restaurant en date, le « Red Sea Star », a carrément été bâti dans les fonds sous-marins. Par ses baies en forme de hublot, nous pouvons admirer les coraux et les poissons aux couleurs fluo, tout en mangeant d’excellents…poissons !…
      


    Eilat est un excellent point de départ pour visiter le Sinaï égyptien. Très tôt ce matin notre guide nous propose de passer la journée dans un kibboutz installé en zone occupée. Nous embarquons dans une vedette rapide qui nous dirige vers la côte égyptienne. De magnifiques oiseaux blanc à tête noire suivent le sillage du bateau. Ils ne sont pas farouches et sont habitués à la présence des marins qui leur jettent des bous de pin, qu’ils attrapent au passage…
      


    Après deux heures de navigation, nous sommes en vue du kibboutz Nahal Haketovot. C’est une entreprise collective où l’ensemble des moyens de production et l’habitat appartiennent à la collectivité. Le travail est réparti par la collectivité, et les besoins des membres sont satisfait par des installations collectives (cuisine, vestiaire, garderie d’enfants etc.). A l’intérieur du kibboutz, l’argent n’a pas cours ; il sert uniquement au « commerce extérieur ». En cas de litige, c’est le conseil ou l’assemblée générale qui décident. Le kibboutz a longtemps été la « vitrine » de l’État d’Israël. Beaucoup de gens, qui ne connaissaient pas Israël et n’auraient pas su localiser Nahal Haketovot sur la carte, en avaient entendu parler et savaient qu’il s’agissait d’une expérience unique en son genre. Alors que l’on désespérait du régime communiste et que la social-démocratie européenne n’offrait rien d’enthousiasmant, le kibboutz faisait rêver les partisans d’un socialisme à visage humain.
      


    C’est une formidable leçon de savoir faire. On à du mal à imaginer que nous sommes en plein désert du SinaÏ, tant l’espace entre les habitation ressemble à la Normandie. Des pelouses verdoyantes, des plantes grâces, des palmiers et des arbres fruitiers à profusions font de ce kibboutz une oasis de « paix ». Les habitant sont fiers de nous montrer leur élevage de vaches laitières bien à l’abris sous des hangars climatisés avec bruinificateur d’eau. Une vraie prouesse de technologie en plein désert…
      


    Très tôt le matin, à cause de la chaleur, nous reprenons la route de la capitale. Cette fois, nous traversons le désert du Néguev par Yotvata, Beer Sheba, Gaza et Ashkelon avant d’arriver à Tel Aviv. Cette ville jeune issue de la réunion de l’antique Jaffa et de son ancien faubourg Tel Aviv (Colline du Printemps) fondée en 1909, est d’un aspect radicalement moderne et possède peu de lieux historiques. Elle est aujourd'hui le centre culturel, économique et industriel du pays. Forte de son agglomération de plus d'un million d'habitants, de sa situation géographique idéale (en plein centre du pays) et de son soleil constant (neuf mois par an), Tel-Aviv vous révèlera les multiples facettes de la société israélienne.
    

  
    Il est huit heures à peine et la ville bouillonne déjà d’énergie. On déambule dans toutes ces petites rues du vieux quartier. Les étales du marché Carmel croulent sous le poids des rougets et des dorades, des oranges et des grenades. Les gamins se régalent de jus de dattes pendant que les mères juives achètent aneth ou coriandre. A deux pas la rue Sheinkin, temple du shopping branché et de la fantaisie. Ambiance bon enfant et courtoisie de rigueur…
      
    Tel Aviv n’aime pas dormir. La nuit, c’est dans le quartier Florentin, très étudiant, ou sur le nouveau port qu’elle délire. Là ce sont ouverts des restaurants de fruits de mer, des clubs de salsa et de gigantesque boites techno avec les meilleurs « DJ » internationaux. La ville n’a pas changé. Elle sort, travaille, s’amuse avec frénésie, extravertie, sans repos, tendue vers un perpétuel présent. Elle bouge sans arrêt, déborde sur sa longue plage, dans les restaurants, les cafés, les hôtels du front de mer. Les religieux se mêlent aux filles au ventre nu, aux Yéménites, aux Falachas, aux prostituées, aux familles nombreuses. Nous aussi nous sacrifions à l’ambiance locale en dînant dans un petit restaurant de poisson sur le port et en participant à une représentation de folklore juif dans un cabaret plus traditionnel pour cette dernière nuit hébraïque…
     

    
    Dans la matinée Ely nous accompagne à l’aéroport et nous raconte encore une petite anecdote qui s’est passée sur « l’Exodus », il est intarissable sur l’histoire de son pays. Il nous a fait partager avec beaucoup d’amour son parcours sur cette terre biblique. Sa présence continuelle nous a fait partager sa foi en la vie, et préparé les chemins de croix que nous avons empruntés pendant ce séjour…

    Les terrasses s’animent. votre café, le désirez-vous à l’américaine, très allongé, à l’italienne, serré, ou à la turque, parfumé d’épices ? Israël propose toujours mille et un choix…    

    Trois mille ans d’Histoire sainte, l’ivresse du grand bleu et une culture cosmopolite. Petit par la taille et grand par le dynamisme, Israël est un pays mosaïque de paysages, d’émotions fortes et ensoleillées…
 
 
Andrée et Armand    
 
 
 
 


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