Yougoslavie du 10 au 25 Août 1984
Andrée et Armand
Prenez place mes frères, dans la description du rite de décision, faite par l'anthropologue, peut paraître pour le profane analogue au début du rite d'ouverture maçonnique. Nous sommes dans les deux cas en présence d'une communauté fraternelle qui se réunie selon un rite établi, et qui se transmet. Le chef de tribu ou le vénérable placé à l'est, invites les frères à participer aux travaux selon la même phrase : "Prenez place mes frères". Mais là s'arrête la comparaison. Car les uns se voient convier par la coutume ancestrale et primitive à se réunir pour décider librement des affaires communautaires. Les autres choisissent librement de se réunir pour apprendre à évoluer vers la sérénité en compagnie d'autres frères.
Car il y a un instant encore, nous étions pris par le mouvement de la vie ordinaire, comme nous le sommes si souvent. Nous étions au service de nous même, de l'ego, avec notre volonté de nous affirmer, notre avidité, notre désir de puissance et parfois même, notre course à la renommée.
Nous vivions dans un monde profane, avec des attitudes, un esprit et des émotions profanes. Tout ce que fait un homme ordinaire ne peut qu'être ordinaire, y compris lorsqu'il défend la veuve et l'orphelin, y compris lorsqu'il prie ou qu'il contribue au développement de la cellule familiale.
Pourtant, quelquefois, pris de vertige, nous nous demandons : "Qui suis-je?" Devant l'absence de réponse le doute nous envahit. La prise de conscience de ce tumulte nous irrite mais nous rattache à des instants de bonheur intense, des instants d'une qualité particulièrement radieuse où une joie infinie manifeste en nous une étrange réalité. D'où viennent ces moments fugitifs qui prennent une importance fondamentale dans notre vie, et comment retrouver cet état d'Etre dans lequel nous étions si paisibles, si plein d'une parcelle d'univers lumineux ?
C'est pour répondre à cette sollicitation mystérieuse et profonde, mal définie, vague, et qui nous interpelle fortement que, librement nous nous mettons en route sur le chemin. Sentant confusément que nous sommes plus que ce que nous exprimons ordinairement, nous cherchons une ouverture vers l'Etre essentiel, vers la vie harmonieuse, vers une réalité transcendantale et venons frapper à la porte de la sagesse. Cette porte étroite, ce passage intérieur exige une répétition constante, une pratique maintes fois expérimentée et un perfectionnement longuement travaillé.
Frapper une fois à la porte du temple est une vaine velléité, aussi avant chaque tenue, le rituel d'ouverture rappelle que les chercheurs de vérité doivent prendre une place spéciale répondant à un éveil de conscience particulier. Il ne s'agit pas tant de chercher à acquérir des pouvoirs supérieurs qu'à rencontrer la source primordiale enfouie au fond du "Moi" existentiel.
Le franc-maçon est venu là pour rencontrer un état d'être supérieur, vivant et authentique, et doit, pour avoir quelques chances d'y parvenir, décider volontairement et consciemment, de se soustraire aux sollicitations automatiques de l'homme animal.
Dans le silence du rituel qui va ouvrir les travaux d'éveil, le franc-maçon s'arrête, oublie ses bavardages et loin des opinions et des convulsions du mental, il s'approche de son Etre essentiel. Il se sent guidé par le rituel et pourtant incroyablement libre de saisir ou non la chance qui lui est offerte de dégager la réponse précieuse à son angoisse profonde, de trouver l'harmonie avec le manifesté éternel. La place que le rituel demande à l'homme de prendre dès le premier mot comme préambule à toute démarche n'est pas ordinaire, elle n'est pas simplement physique. Cette place est inconnue de l'homme ordinaire, sinon il serait capable de la prendre dans ses préoccupations quotidiennes et n'éprouverait pas le besoin de suivre la voie tracée par le rituel pour se relier dans un geste lumineux à l'ordre cosmique et réaliser son unité avec l'Etre Universel.
Car c'est bien à cette transformation rayonnante que procède le rituel et, si depuis des siècles des hommes de qualité ornent les colonnes des temples maçonniques, c'est bien pour s'élever au-dessus de la condition ordinaire et atteindre la beauté de l'esprit éveillé. Il est possible qu'en répondant à des sollicitations d'amour, l'homme éprouve le sentiment chaleureux de répondre à ce qui est la meilleure part en lui ou de servir l'humanité, mais ne nous y trompons pas, l'activité humaine ordinaire et personnelle, telle que la recherche du bonheur, de la gloire, de l'honneur, de la fortune, du don de soi, répondent à un ordre égoïste. Seule une place où nous avons conscience de l'harmonie universelle, de la beauté des lois de l'ordre cosmique et du rayonnement de l'homme est une place juste.
La recherche entreprise en loge, n'est pas une recherche relative d'un point de vue meilleur qu'un autre. C'est pourquoi le franc-maçon les accepte tous, il est tolérant dit-on face aux antagonismes dualistes, seul la place qui offre une vision globale l'intéresse parce qu'elle est juste. Seule la place qui dissout les conflits profanes délivre des pulsions vulgaires et rejoint l'Etre éternel, elle seule procède d'un ordre sacré et initiatique. Cette place où l'objectivité remplace la subjectivité ne peut ni se calculer ni se concevoir dans les méandres de la réflexion discursive. Il faut une indispensable volonté de cœur, un effort, un désir, une aspiration créatrice qui disparaissent ensuite, pour trouver et laisser vivre un monde intérieur nouveau extraordinairement actif.
C'est tout le sens de la manifestation du Vénérable Maître : "Prenez place mes frères et mes sœurs", c'est tout le sens de cet appel à ouvrir un espace différent, un espace hors du temps, un espace sacré à l'intérieur de soi-même. Le désir tout puissant d'y parvenir qui anime chaque homme présent dans le temple les unit les uns aux autres en un même élan et crée une fraternité magique. C'est parce que, celui qui tente sincèrement de s'améliorer, de se connaître et de croire, se rend compte que seul il ne peut ni connaître ni dépasser les obstacles, qu'il se tourne vers la tradition riche de tous ceux qui ont cherché dans le passé et de tous ceux qui cherchent dans le présent. En unissant leurs forces éparses, ils créent une énergie propre à ouvrir le royaume de l'inexprimable.
Le franc-maçon conscient de sa faiblesse spirituelle se rend compte que c'est elle qui provoque immanquablement sa souffrance, son instabilité et sa chute alors même qu'il cherche à s'élever. Afin d'acquérir sa dimension humaine qui est la sienne, le franc-maçon s'unit à ses frères et à ses sœurs pour créer un nouvel élan. La vision d'une faiblesse chez un frère ou une sœur éclaire chez l'observateur la même faiblesse qu'il n'aurait probablement jamais découvert en lui, si son esprit n'avait d'abord jeté le discrédit sur un autre afin de rester tranquillement tapi dans l'ombre sans devoir se remettre en question. L'humilité maçonnique n'est pas feinte et la tolérance n'est pas fausse pitié. C'est l'union fraternelle de deux cœurs qui permet à un franc-maçon de mieux comprendre, de comprendre en toute sérénité, toutes les facettes d'un frère ou d'une sœur. Chaque membre d'une loge est le reflet d'une compréhension différente d'un même vécu ce qui élargit la compréhension relative et en montre les limites.
L'homme vaniteux, plein de sa puissance et de son orgueil, n'accepte pas de se voir dans le miroir révélateur de ses frères : il s'enferme dans une aveugle suffisance et se nourrit de l'étroitesse d'esprit et de la misère psychologique de certains frères. La satisfaction morbide de cet homme ordinaire n'a rien à espérer d'une loge maçonnique. Il se suffit à lui-même et n'a besoin de spectateurs que pour applaudir à son génie superficiel. Sa place n'est pas la place nouvelle que le franc-maçon recherche et il ne mérite pas le nom de frère.
L'homme nouveau ne peut pas naître si l'on se tient enfermé dans ses propres constructions, si l'on ne se mesure pas à l'aspect dualiste du monde, si on évite la rencontre avec les autres. Le franc-maçon est un constructeur de temple intérieur et il étudie constamment son œuvre pour la perfectionner, il n'hésite pas à détruire un pan de mur pour en reconstruire un autre toujours plus vivant et mieux adapté à la place sacrée qu'occupe son Etre en devenir.
Le Vénérable Maître vient de dire : "Prenez place mes frères et mes sœurs", soulignant par-là que tous sont égaux face à la place qu'ils occupent, tous sont frères et sœurs face à la nouvelle promesse d'éveil, tous sont frères et sœurs (y compris le Vénérable qui préside l'assemblée du haut de ses trois marches), face au cheminement qu'ils entreprennent pour atteindre les sommets de la connaissance. Parce qu'ils sont tous égaux dans le monde qu'ils veulent atteindre, parce qu'ils sont également égaux dans l'ignorance de ce monde, aucun n'a le droit de se croire meilleur ou supérieur à un autre frère. Même si un homme a, par le hasard de la génétique, été naturellement plus comblé qu'un autre sur le plan physique, intellectuel ou affectif, il ne peut s'appuyer sur ces ressources ordinaires pour franchir la porte étroite qui le sépare du monde spirituel. La juste place à prendre est radicalement d'une nature inconnue, d'un ordre nouveau que le rituel maçonnique va nous faire découvrir en le suivant pas à pas.
S'il existe une autre vision, une autre place, un autre point de vue capable de briser les limites inhérentes à la vie ordinaire comme l'affirme la Sagesse Traditionnelle, alors quelle est-elle ?
Devant l'importance de la question pour le bonheur, la sérénité et le devenir de l'homme, il devient urgent de prendre aujourd'hui, à cette heure précise, tout de suite, la juste place. Chercher la juste place qui est impartie au franc-maçon dans le moment présent est nécessaire pour aller plus loin, et celui qui est venu librement en loge commence ici la réalisation de sa grande évolution. Rien ni personne n'a contraint un frère ou une sœur à venir dans un temple et il aurait mauvaise grâce à ne pas suivre l'exigence immédiate des méthodes, des rythmes et des formes que la tradition maçonnique emploie dans sa communauté de travail. Si le franc-maçon participe librement au développement de ses qualités spirituelles il doit, sous le regard du Grand Architecte de l'Univers, prendre sa place dans le temple et dans la construction cosmique. Ainsi il aura une place plus juste dans la société, dans sa famille, dans sa vie. Une place qui n'est pas due au hasard mais à un désir délibéré de la connaître et de l'assumer.
Pour l'heure le franc-maçon prend place au démarrage du rituel comme dans un train ou dans une voiture, pour partir en voyage, pour découvrir un monde nouveau, un être merveilleux, une terre promise.
Quelle émotion pour l'humble postulant à la connaissance ! Il s'embarque vers le mystère du Grand Œuvre pour chercher la parole Perdue, pour découvrir l'inconnu, pour rencontrer l'unité intérieure.
Prenez place mes frères et mes sœurs". Comme il est troublant cet acte suggéré que s'impose l'homme, lui habituellement si inconséquent, si velléitaire, si tourné vers les futilités et si prompt à se révolter ! Comme il est grand le mystère de l'appel auquel le franc-maçon répond sans complaisance après avoir osé franchir la porte étroite !
Maintenant que le coup de maillet a retenti comme un déchirement dans l'écoulement du temps ordinaire, le franc-maçon se prépare à parcourir le chemin subtil et délicat de la connaissance dans un rythme accordé à son rythme intérieur, car il s'agit bien de prendre non seulement une place physique mais surtout une place intérieure qui sera en harmonie avec l'univers dans le sortilège des mots et la magie des symboles du rituel d'ouverture.
Chacun prend place dans l'espace sacré pour que le miracle de la Voie Royale le submerge de la lumière venue de l'Orient.
Prenez place mes frères et mes sœurs.
Coucou,
Je suis à Bonneval sur Arc en Haute Savoie... Il y a de beaux paysages et je mange de bonnes choses... On est allé faire un tour en Italie..... Bisous,
Alexia
LE REQUISITOIRE D'UN GRANND SCIENTIFIQUE CONTRE LA RELIGION
Nous avons passés une semaine sous la pluie Entre Bocages et le Chemin des Dames. Cathédrales, Eglises fortifiées, châteaux en ruine, Abbayes et fort Militaires dans le département de l'Aisne ont défilés en Soissonais, Laonnais et Thièrache du 18 au 25 août 2008...
Andrée et Armand
Primitivement, tout local pouvait être transformé en Temple. Il suffisait de tracer à la craie, sur le sol, le "Tableau" symbolique du degré auquel l'Atelier travaillait. On effaçait ce "Tableau" après chaque Tenue.
Plus tard, on se servit d'une toile peinte qu'on déroulait lors des réunions et, de nos jours, chaque loge disposant d'un temple, il fut estimé plus commode de fabriquer un "Tapis" une fois pour toute. A mon avis cette économie de mémoire et d'effort est préjudiciable à l'apprenti dans sa recherche initiatique. Bien qu'aujourd'hui il dépose lui-même les instruments sur le "Tapis" avant la Tenue. La prise de conscience de la symbolique est plus vivante lorsqu' on réfléchit avant de tracer, plutôt que de déposer des outils sur un tapis.
J'observe donc que sur le Tapis de loge figure tous les symboles contenus dans le Temple, il s'agit d'une espèce de condensé sur une toile roulée, et par analogie le Temple reproduit tous les symboles du Tapis. A t'elle une signification particulière ? J'avoue qu'à ce stade de mon apprentissage cette question est restée sans réponse. Mais je pressens que le Tapis de loge sur le pavé mosaïque indique les étapes d'un chemin initiatique.
Généralement ce "Tapis" comporte deux Colonnes, surmontées de Grenades, encadrant une Porte à laquelle conduisent trois marches ; elles-mêmes suivies d'un Pavé mosaïque. On y voit aussi trois Fenêtres, une Pierre brute, une Pierre cubique à pointe. Une corde à trois nœuds encadre le "Tapis" qui comprend en outre le Soleil et la Lune, les deux Luminaires, l'Equerre et le Compas, la Perpendiculaire et le Niveau, le Maillet et le Ciseau, la Planche à tracer.
A ce stade de ma description j'ai souhaité entreprendre un voyage dans le Tapis d'apprenti. Mais j'ai eu du mal à structurer ma pensée. Ma mémoire m'a fait défaut. Je me suis rendu compte que j'avais plusieurs fois préparés le Tapis de Loge, et donc regardé celui-ci pendant autant de fois, mais qu'en réalité je ne l'avais pas observé comme un apprenti qui cherche sa voie et accompli son travail.
Je suis donc resté interrogatif sur les deux colonnes, surmontées de Grenades, encadrant une porte à laquelle conduisent trois marches. Je n'ai pas retrouvé la corde à trois nœuds qui encadre le tapis, ni les deux luminaires. J'ai donc pensé en profane et supposé que dans le rite de Misraïm et de Memphis ces symboles s'étaient déplacés autour du Tapis de loge. Mais ce n'est qu'une supposition !
Je commence donc mon voyage par le symbole de mon grade, la pierre brute qui symbolise les imperfections de l'esprit et du cœur que le maçon doit s'appliquer à corriger. Pour l'apprenti maçon cette pierre brute symbolisera sa liberté avec laquelle il s'identifiera. Oui, l'apprenti, par l'initiation maçonnique, qui est une nouvelle naissance, retrouve l'état de nature ; il se débarrasse de tout ce que la société a pu lui apporter d'artificiel et de mauvais et retrouve ainsi tout ce qu'elle lui a enlevé de spontané et de bon. Il retrouve la liberté de penser, et avec les outils qu'on lui donne (le maillet et le ciseau), il taillera lui-même "sa pierre" et parviendra à la rendre parfaite à son gré ; il lui imprimera un caractère de personnalité qui sera sien et unique.
La pierre cubique à pointe le symbole au grade de Compagnon. Elle est la représentation de la perfection intellectuelle et spirituelle que le Compagnon doit s'efforcer de réaliser en lui.
Les trois fenêtres : la première à l'Orient, la seconde au Midi, et la troisième à l'Occident, elles suivent la marche du soleil ; il n'y a pas de fenêtre au Nord parce que le soleil n'y passe pas. Ces trois fenêtres sont grillagées. Les Apprentis sont placés au Nord parce qu'ils ont besoin d'être éclairés ; ils reçoivent ainsi la pleine lumière de la fenêtre du Midi. Les Compagnons, placés au Midi, ont besoin de moins de lumière et l'ombre portée par le mur du Temple les éclaires suffisamment. Dans le même ordre symbolique je remarque que la Vénérable et ses assesseurs reçoivent de face que la seule lumière du couchant. Par contre les Surveillants sont alertés dés l'aurore par la lumière qui vient les frapper.
Le compas est l'un des instruments les plus anciens certainement qu'inventa l'homme, lorsqu'il eut acquis la notion du cercle. Il sert non seulement à tracer des cercles, mais encore à prendre et à reporter des mesures, c'est un instrument actif. En maçonnerie il est le symbole de l'Esprit et de son pouvoir sur la Matière. Il représente par son ouverture les possibilités de Connaissance. Il permet d'apprécier la portée et les conséquences de nos actes qui devraient être toujours fraternels. L'apprenti en recherche le centre ou la pointe sèche de l'esprit pour se poser sur son propre axe afin d'entrer en action. Mais l'apprenti ne voit même pas ce point au centre de lui-même. Sa tâche est de le découvrir en se gardant de ne pas brûler les étapes, car le compas ouvert à 90° devient une équerre, et à 180° une ligne droite, donc plus aucune possibilité effective.
La planche à tracer est un rectangle sur lequel sont indiqués les schémas qui constituent la clef de l'alphabet maçonnique. Le symbolisme fait que le papier sur lequel on écrit est appelé "Planche à tracer" et que le verbe écrire est remplacé par l'expression "tracer une planche". La "Planche à tracer" se rapporte au grade de maître. C'est sur celle-ci que le Maître établit ses plans ; mais l'apprenti ne doit pas ignorer l'emploi et doit s'exercer - maladroitement peut-être - à ébaucher ses idées.
La perpendiculaire c'est le fils à plomb, il est représenté en maçonnerie, fixé au centre d'un arceau. Cet instrument qui détermine la verticale, sollicite l'esprit à descendre et à monter. L'apprenti doit découvrir ses propres défauts et en s'élevant au-dessus de la platitude commune, doit excuser ceux des autres. C'est le symbole de la profondeur, de la connaissance et de sa rectitude ; elle prévient toute déviation oblique. C'est l'attribut du second Surveillant, car il comprend tout et sait excuser ce qui est excusable. Contraint de confesser une bévue, l'apprenti s'adresse à lui avec confiance, devinant que toute erreur se répare sous l'égide de la perpendiculaire.
Le niveau est un outil qui sert à vérifier si un plan est horizontal. Il est constitué par un triangle au sommet duquel est fixé un fil à plomb. L'angle au sommet de ce triangle est de 90°. En réalité le Niveau indique l'Horizontale, mais il est muni lui-même de la Verticale. Il est donc un instrument plus complet et c'est pourquoi il est associé au premier Surveillant, responsable des compagnons. Symboliquement le Niveau montre que la Connaissance doit être rapportée au "plan terrestre", le seul qui puisse intéresser directement l'être humain. C'est en partant d'assises stables et bien établies que le Maçon peut et doit travailler en vue de son élévation spirituelle. Il n'implique en aucun sens le nivellement des valeurs, il nous rappelle qu'il faut considérer toutes choses avec une égale sérénité.
L'équerre emblème de rectitude dont la propriété est de rendre les corps carrés, avec elle on ne saurait faire un corps rond. L'Equerre suspendue au cordon de Vénérable, signifie que la volonté d'un chef de Loge ne peut avoir qu'un sens, celui des statuts de l'Ordre, et qu'elle ne doit agir que d'une seule manière, celle du bien. Elle inspire la droiture dans les pensées et les actions des francs-maçons, elle est le symbole de la loi morale. L'équerre représente en un sens, l'action de l'Homme sur la matière, et, dans un autre sens l'action de l'homme sur lui-même.
En haut, à droite et à gauche du Tableau d'apprenti figure le Soleil et la Lune. Le Soleil est du coté de la colonne Jakin, et la lune du coté de la colonne Boaz ; ainsi se trouve marquée, dans l'espace, l'opposition équivalente du Soleil et de la Lune, prototypes du symbolisme universel. Les travaux en loge sont ouverts symboliquement à Midi, quand le soleil est au Zénith fermé à Minuit, quand il est au Nadir ; à ce moment la Lune est supposée donner tout son éclat. On retrouve ses symboles derrière le Vénérable. Indiscutablement, le Vénérable vit et agit dans un champ lumineux qui reçoit et distribue des lumières ce qui lui permet d'être le plus juste possible et le meilleur intermédiaire possible entre la connaissance et l'ignorance.
Jakin
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