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Les Black's Foot

le 26-09-2008 06:25

PYTHEAS LE MASSALIOTE



    Pythéas : Un ancêtre du CNRS à lui tout seul : au 4ième siècle avant J.C. il trouva la latitude de Marseille, le rôle de la lune dans les marées. Il était mathématicien, astronome, voyageur et géographe. Il ne fut pas cru lorsqu’au retour de l’un de ses voyages, il décrivit les terres arctiques. Il semblerait que c’était le Groenland ! Un exploit à l’époque. Il a découvert les marées, Thulé (Islande), la banquise et le soleil de minuit. Son récit « De l’Océan » aurait disparu dans l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie en 47 avant J.C.
 
    Sur la façade du Palais de la Bourse de Marseille, au bas de la Canebière, se dressent symétriquement les statues des deux illustres navigateurs massaliotes : Euthymènes et Pythéas. Le premier a, dit-on longé la côte de l’Afrique jusqu’à l’embouchure du Sénégal ou du Niger, peut-être à la fin du 6ième siècle avant notre ère à l’époque du rois Darius. Le second, au 4ième siècle avant notre ère au temps d’Alexandre, est remonté vers le Nord de l’Atlantique et aurait atteint l’île désormais fabuleuse de Thulé, contrée du Soleil de minuit et de la banquise, là où la mer se fige, où l’air s’épaissit et prend la consistance visqueuse d’une méduse, d’un « poumon marin », comme disent les Grecs.

    Le voyage de Pythéas à la découverte des îles Britanniques, de l’île de Thulé et de la mer Baltique est bien connu des peuples du Nord de l’Europe. A l’image de Winston Churchill qui n’hésitait pas à comparer les grandes découvertes de notre navigateur à celles de Christophe Colomb, tous les peuples nordiques rendent hommage à ce Marseillais célèbre qui, le premier, a parlé de leur pays. Les scientifiques admirent la précision des observations astronomiques de Pythéas que l’illustre Fabri de Peiresc qualifiait de « plus ancien des doctes de tout l’Occident. » Bougainville, frère aîné du célèbre navigateur qui rapporta de son lointain voyage les magnifiques arbustes à fleurs auxquels il a donné son nom, nous résume admirablement toutes les qualités scientifiques de Pythéas ; « habile astronome, ingénieux physicien, géographe exact, hardi navigateur, il rendit ses talents utiles à sa patrie : ses voyages, en frayant de nouvelles routes au commerce, ont enrichi l’histoire naturelle et contribué à perfectionner la connaissance du globe terrestre ».

    Notre Frère Jean-Philippe dans ces 5 minutes de Symbolisme nous a exposé pourquoi la Loge avait choisi ce nom de naissance profane, plutôt que celui, plus traditionnel, d’un célèbre Maçon ou d’un symbole maçonnique…

    « Pythéas » ayant été avéré par nos anciens, nous avons aujourd’hui la difficile tache de consolider et d’étayer ce choix. J’ai donc cherché dans les travaux proposés par les historiens, ce qui pouvait rapprocher le mieux, le destin de Pythéas à notre philosophie de Franc-Maçon.

    Que les Sœurs ou les Frères érudits, spécialiste de l’histoire de Pythéas, pouvant se trouver sur les colonnes, ne m’en tiennent pas rigueur, car mon choix est forcément délibéré. Mon propos n’est pas de vous livrer l’histoire de ce grand navigateur, mais de vous emmener sur le chemin, sur mon chemin, à travers un questionnement susceptible de construire un lien et d’Initier un Profane, pourquoi pas à titre posthume…

    Voilà ce que nous livre l’enquête que j’ai effectuée en Bibliothèque, mais surtout auprès des historiens du département d’anthropologie de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme à Aix en Provence.
 
    Qui était Pythéas ? Un Marseillais. Pythéas Massiliensis, Pythéas de Marseille, disent tous les textes à l’unisson. Il vivait au 4ième siècle avant notre ère, au temps d’Alexandre le Grand et d’Aristote. On le sait par les railleries que lui décocha Dicéarque, géographe grec et disciple d’Aristote, et par les témoignages de Timée, historien sicilien, qui aurait été exilé quelque temps à Marseille d’après Gassendi. Entre 330 et 320 av. J.-C., Pythéas partit du Lacydon, le petit lac ou la petite aiguade, pour découvrir, par la mer, des terres très peu connues ou encore inconnues.

    Qui était ce Massaliote ? Un excellent mathématicien et astronome. Nul ne le conteste, au contraire : ni Eratosthène, qui mesura avec précision la dimension de la Terre, ni Hipparque, le grand astronome de l’Antiquité. Même ses adversaires le reconnaissent. Strabon lui reproche de camoufler ses fabulations géographiques sous la réputation de savant : « mensonges qu’il a su couvrir de sa science de l’astronomie et des mathématiques ». La place du pôle céleste, la latitude de Marseille, la mesure de l’inclinaison de l’écliptique (l’orbite annuelle du Soleil sur les constellations du zodiaque), le cycle des marées dues à la Lune et l’observation du Soleil de minuit en Islande justifient bien sa réputation de savant astronome.

    Ce fut un navigateur hors pair certainement ; sinon, il ne serait jamais revenu d’un si long périple même avec l’aide d’excellents marins massaliotes et de pilotes indigènes expérimentés. Mais Polybe, deux siècles plus tard il est vrai, enquêtant sur Pythéas, à Marseille, en compagnie de son ami Scipion l’Africain en route vers l’Espagne pour réduire Numance, n’arriva pas à obtenir sur lui d’autres renseignements dignes d’être retenus, sinon qu’il n’était qu’un « simple particulier et pauvre ». Il s’étonne. C’est incroyable ! « Comment est-il possible que de pareilles distances aient pu être parcourues par un simple citoyen, et, en plus, pauvre ? ». Pauvre, c’est possible. C’était peut-être un homme du peuple. Cela implique-t-il qu’il fut sans appui officiel ? C’est plus difficile à admettre. Le mutisme des Marseillais n’était-il pas calculé ? Un siècle avant Pythéas, les navigateurs carthaginois avaient été chargés d’explorer l’Océan : Himilcon remonta la côte atlantique jusqu’en Grande-Bretagne, Hannon longea le littoral occidental de l’Afrique, sans doute atteignit-il le golfe de Guinée avant de rebrousser chemin. Ce que Carthage a réalisé, Massalia ne peut-elle l’entreprendre en envoyant Pythéas vers le Nord et Euthymènes vers le Sud ?

    Dans son étude sur Pythéas, le mathématicien Barthélemy Aoust résume de manière éloquente la renommée alors privilégiée de la cité massaliote : « Marseille était alors la rivale d’Athènes par le culte des lettres, des sciences et des arts ; de Carthage par sa richesse et l’étendue de son commerce ; de Rome par la sagesse de ses lois ». Cette fin du 4ième siècle, appelée Le siècle de Pythéas par l’historien Raoul Busquet, voit en effet l’apogée commerciale de Marseille : la ville, d’une grande richesse, approche les 15 000 habitants, nous précise l’helléniste François Salviat. Les grands emporoï (armateurs) prospèrent et une nouvelle classe sociale de petits emporoï, possédant chacun un ou deux navires, s’est établie ; ces bateaux naviguent à la voile et non plus à la rame. Les kapeloï, (détaillants effectuant les transactions) sont nombreux et s’enrichissent encore plus vite. Une assemblée de 600 timouques (notables) décide de l’organisation et du destin de la cité. Les 15 dirigeants exécutifs ont tout pouvoir pour financer cette exploration prospective et audacieuse. Il n’est pas non plus impossible qu’un armateur clairvoyant ait misé sur le savoir et l’intelligence de Pythéas, fait construire un ou deux bateaux par d’habiles charpentiers et recruté les meilleurs marins pour emmener Pythéas, quelque pauvre qu’il fût.

    Pour quelles raisons Pythéas est-il parti ? Les textes anciens ne nous précisent pas les motifs de ce départ, mais le caractère d’exploration maritime et d’expédition astronomique apparaît au long du récit ; les informations scientifiques alternent avec les descriptions pittoresques et élogieuses des modes de vie et de travail des populations indigènes. C’est une expédition pacifique, sans arrogance militaire ni espionnage politique ou économique, répondant à plusieurs types de raisons.

    Peut-être Pour des raisons commerciales ? Probablement. Les routes terrestres du commerce de l’ambre et de l’étain sont exploitées depuis très longtemps, mais existerait-il une route maritime au rendement plus efficace ? Depuis des siècles déjà, Marseille est au cœur des échanges commerciaux entre l’Europe du Nord et la Grande-Grèce. L’étain provenant des îles Cassitérides (Cornouailles anglaise), remonte par caravane la vallée de la Seine et descend en longeant la Saône et le Rhône. L’étain d’Armorique arrive par l’estuaire de la Loire, le Poitou, la vallée de la Garonne vers Agde puis Marseille. Quant à la route de l’ambre, elle descend de la mer Baltique par le Rhin et le Rhône. Pythéas part-il rechercher une voie maritime plus rentable ?

    Peut-être Pour des raisons de stratégie politique ? C’est également possible. « Depuis que la sphéricité de la Terre est définitivement reconnue par le monde savant – de fait il n’y avait plus que les Epicuriens et la foule ignorante pour refuser d’y croire – c’est-à-dire depuis le milieu du 4ième siècle, une voie nouvelle s’était ouverte » nous précise René Taton, dans La Science antique et médiévale, Alexandre le Grand, qui a eu Aristote pour maître, n’ignore rien de tout cela. Ce temps est aux grandes expéditions et aux conquêtes : « Découvrir, accomplir des tours de force devient l’état d’esprit de l’époque ». Alexandre éprouve ce besoin d’élargir les horizons. Ses succès aiguillonnent ses contemporains : sur mer, son amiral Néarque parcourt les côtes de l’océan Indien. Alexandre projette même de contourner l’Afrique et de revenir en Méditerranée par les Colonnes d’Hercule. Dans Aspects politiques de la géographie antique, l’helléniste Roger Dion émet l’hypothèse que Pythéas aurait même été prœmissus explorator (envoyé en éclaireur) par Alexandre pour explorer une voie maritime permettant de contourner l’Europe par le Nord.

    Peut-être Pour satisfaire sa curiosité de scientifique ? C’est probablement la raison fondamentale de cette expédition. Ce siècle sait que la Terre est ronde. Les astronomes grecs ont observé avec les prêtres d’Héliopolis, en Egypte, la belle étoile Canopus non visible d’Athènes. Archytas de Tarente et Eudoxe de Cnide ont même envoyé des arpenteurs entre deux latitudes pour connaître la dimension de la Terre. Aristote dans son De Cœlo en déduit sa circonférence, soit 400 000 stades. Plus tard, Archimède dans son Arénaire l’estimera à 300 000 stades. Pythéas veut tenter sa chance vers les mers nordiques. Il a mesuré la latitude de Marseille et il sait qu’au Nord, à la latitude 66°5, le Soleil ne se couche pas l’été. La durée de sa navigation lui permettra d’estimer la distance qu’il a parcourue, alors, il en déduira la dimension de la Terre. Plus tard, Ptolémée, le célèbre auteur du premier atlas du monde, résumera l’objectif de cette nouvelle géographie astronomique : « Faire la lumière sur la forme et la grandeur de la Terre et sur sa situation par rapport à la sphère céleste, pour qu’on puisse déterminer l’étendue et la constitution de la partie que nous connaissons, sous quels parallèles célestes sont situés ces divers lieux. D’où l’on déduit les longueurs des jours et des nuits, les étoiles visibles au zénith, celles qui se trouvent toujours soit au-dessus soit au-dessous de l’horizon, enfin, tout ce qui est contenu dans la notion de lieu habité ».

    Peut-être Par vocation de marin et pour l’appel du grand large ? C’est certain. Avant tout, considérons Pythéas et ses marins comme les dignes descendants de Phocée dont les citoyens, dit Hérodote « sont les premiers Grecs qui aient accompli des navigations lointaines ; ce sont eux qui découvrirent le golfe Adriatique, la Tyrrhénie, l’Ibérie, Tartessos ; ils ne naviguaient pas sur des vaisseaux ronds, mais sur des pentécontores (navires à 50 rames) ». Les Massaliotes ont hérité de leurs ancêtres phocéens cette belle tradition maritime et on admire l’audace de ces navigateurs, Euthymènes et Pythéas. La tradition se perpétue. Au 18ième siècle, des marins et explorateurs marseillais, le Père Feuillée et le capitaine Marchand, passeront le cap Horn ou feront le tour du monde. Au 20ième siècle, le poète marseillais Louis Brauquier, parti vivre dans les mers australes, décrira « ce besoin de partir » et « ce mal de là-bas ». Aujourd’hui, les nouvelles générations succédant à Tabarly, sportives et audacieuses, perpétuent les exploits de Pythéas, premier explorateur polaire, comme le souligne Paul Emile Victor avec juste raison.

    On qualifie de génies des savants comme Galilée, Newton ou Einstein qui ont établi de nouveaux concepts de la physique ; Pythéas, qui a élevé aux plus hauts sommets son art de la navigation et de l’astronomie, mérite aussi ce qualificatif. C’est sans doute « au génie » de notre compatriote que s’adresse la belle épigramme funéraire de l’Anthologie grecque. Cet éloge, œuvre anonyme, serait-il du poète Callimaque qui dressa le catalogue de la bibliothèque d’Alexandrie ?

    « Même après la mort, tu n’as pas perdu ta belle renommée dans le monde entier, mais les qualités de ton esprit demeurent encore en plein éclat, tout ton génie et ton talent, la nature t’avait doué d’intelligence supérieure, voilà donc pourquoi, toi aussi, tu es allé dans l’île des Bienheureux, Pythéas ».

    Pythéas se révèle un chercheur moderne. Cet astronome, modeste et prudent, travaille avec soin, ne laisse rien au hasard. Avec sagesse, il sait aussi profiter des connaissances et de l’expérience des autres. Dès cette époque, comme bon nombre de Massaliotes sans doute, Pythéas parle la langue des tribus gauloises voisines, langue alors répandue jusqu’aux rives de l’Océan et à travers toute l’Europe. Plus tard, Varron, ancien questeur de Pompée, généralisera : « Les Marseillais parlent couramment le grec, le latin et le gaulois ». Dans ses commentaires, Hipparque fait un parallèle entre l’approche théorique d’Eudoxe et l’approche plus pratique de Pythéas ; Dominique Azuni n’hésite pas à traduire ainsi cet éloge : « Pythéas avait plus de connaissances astronomiques qu’Eudoxe, l’un des savants les plus distingués de la Grèce. Il enseignait à Marseille le vrai système du monde, tel qu’il est vérifié par une philosophie plus éclairée et des observations plus exactes ». Cette opposition entre les astronomes théoriciens et les astronomes observateurs existe encore aujourd’hui ; ces deux approches sont complémentaires, toutes deux permettant de faire des découvertes nécessaires au progrès de la recherche. « Pythéas de Marseille mesure la réalité de la sphère, Terre et Ciel, qu’Autolycos de Pitane a décrite par la géométrie ».

    C’est sur cette dernière citation de Dominique Azuni que s’achève mon enquête. Mais avant de passer au vote, remontons un instant le temps et posons le décors. Nous sommes en 320 avant J.-C., la ville de Marseille est alors petite, un kilomètre dans sa plus grande dimension. Elle est restreinte au côté nord du Vieux Port, c’est à dire le côté des Accoules. Les remparts de la cité encerclent alors la butte Saint-Laurent, la butte des Moulins et une partie au moins de la butte des Carmes. Dans le De Bello civili, Jules César décrit la cité : « Marseille est baignée par la mer à peu près sur trois côtés : le quatrième côté de la ville est celui par lequel elle est reliée à la terre … c’est le côté par lequel on arrive en venant de Gaule et d’Espagne le long de la mer qui s’étend dans la direction de l’embouchure du Rhône… ». Au 4ième siècle de notre ère dans son Ora maritima, le poète Avienus confirme cette description : « La mer baigne les côtés de la ville, un étang la contourne ; l’eau lèche le pied de la citadelle et environne les maisons, la cité est presque une île ».

    Quand les brumes matinales se dissipent et laissent apparaître le Lacydon, on découvre enfin Pythéas droit sur l’extrémité du quai Nord les yeux pointant la courbe oblique du soleil sur l’horizon. Et, bien plus tard la course de la lune sous la voûte étoilée. En silence, il observe et s’interroge sur ces phénomènes astronomiques pour découvrir une base de calcul lui permettant de se repérer dans l’espace.

    Pendant son apprentissage, l’observatoire devait se trouver probablement sur une bande de terre située entre le massif de l’Etoile et l’îlot de Planier. Selon l’astronome Clèomède qui vivait au temps d’Auguste, Pythéas disposait d’un gnomon de 10 mètres de haut. Comment est-il équipé ? les textes ne nous en disent rien. Mais Pythéas est l’astronome de la cité. Il donne l’heure, annonce les changements de saisons et le début de chaque signe du zodiaque, il prévoit les cycles lunaires et l’apparition des planètes. Il incite respect et curiosité. Avec conscience et application, il renouvelle ses mesures chaque jour de l’année et perfectionne sans cesse sa méthode pour en tracer les nombres.

    Puis le temps venu, comme le Compagnon, il décide de partir vers les terres lointaines afin d’expérimenter ses calculs. Le voyage sera long, trois années au moins. Mais sur l’Artémis, il s’oriente le jour avec le soleil et la nuit avec les constellations. A chaque escale par comparaison de la hauteur du soleil à midi, il peut connaître sa progression en latitude depuis Marseille. Ainsi il parti à la découverte de l’autre en toute simplicité, au delà des colonnes d’Hercules jusqu’à la légendaire Thulé.  Il ramènera de cette aventure : des récits sur la vie quotidiennes des peuples qu’il rencontre : exemple les Celtes des îles britanniques ; le soleil qui ne se couche pas et la mer gelée qu’il nommera poumon. Pythéas profita de son voyage de retour pour méditer sur tout ce qu’il avait pu voir.

    De retour au Lacydon, Pythéas le massaliote entrepris d’écrire son ouvrage Description de l’Océan. Devenu Maître de la discipline, il perpétua la tradition en transmettant ses connaissances à de nombreux disciples. Ces récits furent lus, commentés et critiqués par tous les savants, pendant six siècle au moins. Aujourd’hui les astronomes reconnaissent que Pythéas avait raison, l’inclinaison de la terre était bien de 23°46’.

    J’en terminerai avec l’écrivain François Herbaux qui voit en Pythéas un reporter scientifique, à la fois astronome et ethnologue, embarquant, selon les occasions offertes aux escales, sur des navires de commerce et de pêche sillonnant ces mers jusqu’au Grand Nord. Les nuits blanches de Pythéas, sont, pour François Herbaux, la banquise et les nuits claires, la mer blanche et le ciel blanc, mais surtout le grand souci qui agite ses nuits : comment va-t-il expliquer tout cela au retour ?
 
    C’est pour toute ces raisons que nous pouvons aujourd’hui, mes Sœurs et mes Frères accueillir, sans ambages, notre valeureux marin, dans la grande chaîne fraternelle de la Maçonnerie, au même titre que tout nos illustres Frères ayant participé au mythe fondateur de notre Ordre. Car Pythéas le Massaliote, Frère sans tablier, peut être un exemple pour nous.

    Pythéas symbolise la réflexion et l’action, deux facettes de l’activité humaine. A ce titre il correspond bien aux valeurs de notre Ordre, capable de concevoir mais aussi de vérifier et de concrétiser ceux en quoi il croit.
 
    A la fois méthodique et courageux, chercheur et découvreur, capable d’aller vers l’inconnu pour rencontrer l’autre, pour échanger, et finir par ce découvrir lui même. Persévérant dans ces découvertes grâces aux nombres et à la géométrie, intégrant les enseignements de ses paires. Croyant dans sa gnose au point de résister au plus grand de ses détracteurs : Strabon.

    Habile astronome, ingénieux physicien, géographe exact et hardi navigateur, Pythéas est venu trop tôt dans un monde qui n’était pas prêt à l’entendre. Marseille a longtemps ignoré cet homme, qui fut le plus brillant de ses fils. Il mérite plus que quelques rares statues et le nom d’une ruelle à deux pas du Vieux Port. N’en déplaise à Strabon !...

    Vénérable Maître, avec votre permission, si nous avions à voter aujourd’hui, je mettrai une boule blanche.
 
 
Jakin    
 
 
 
 


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le 25-09-2008 21:12

LE MOT DU WEBMASTER

 
BONSOIR LES AMI(E)S
 
JE SUIS DE RETOUR...
 
LE VOYAGE REPREND... 
 

 
 ENCORE QUELQUES JOURS ET LE RECIT
 
SERA SUR LA TOILE...
 
MERCI POUR VOTRE PATIENCE...
 
 
 
 
 


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le 21-09-2008 07:29

LE MOT DU WEBMASTER

 
BONJOUR LES AMI(E)S VISITEURS ET VISITEUSES
 
LE WEBMASTER RENTRE DANS LE SILENCE POUR QUELQUES JOURS...
 
LE TEMPS DE PARTIR A L'AVENTURE DANS LE NORD DE L'ALLIER... 
 

 
 PROFITEZ EN POUR LIRE ET RELIRE 14 CARNETS DE VOYAGES...
 
DECOUVRIR 3 DEPARTEMENTS FRANCAIS...
 
POUR LES PLUS TEMERAIRES 17 TRAVAUX SUR LE SYMBOLISME DANS LA RUBRIQUE PHILOSOPHIE...
 
UNE HISTOIRE DE LA FAMILLE EN 16 EPISODES...
 
QUELQUES FICHES DE LECTURES...
 
ET VOUS POUVEZ DECOUVRIR DE BELLES IMAGES DE BILLETS DE BANQUE DANS LE DICO DE LA MONNAIE MON AUTRE BLOG : www.jakin@vefblog/boaz 
 
JE REVIENS PARMI VOUS VERS LE 27 SEMPTEMBRE 2008
 
MERCI POUR VOS PASSAGES ET A + 
 
 
 
 


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1. CHANA  le 21-09-2008 à 09:38:11  (site)

Hebergeur d'images

VITE ... REVIENS NOUS VITE
j'attends les photos

JOSYANE

2. zzz  le 21-09-2008 à 14:42:42

merci pour ton coms et o faite se sont des noix de coco

3. vertigedelamour  le 21-09-2008 à 15:39:31

bonsoir , je te remercie de ton passage sur mon blog par la même occassion je viens de consulter le tiens , de très jolies images à bientot pour une nouvelle visite

4. andalousie  le 21-09-2008 à 18:07:03  (site)

Bonne route, nous te gardons la placebien au chaud.Profite bien Bisous
Andalousie

5. aurore  le 21-09-2008 à 22:46:46  (site)

ramènes encore de belles photos ! bisous bon voyage !

6. gifsmarina  le 23-09-2008 à 05:21:56  (site)

P'tit coucou encore malade, une grippe a eu raison de mon énergie pendant quelques jours, je remonte doucement...mais sûrement...
gros bisous

7. lejardindhelene  le 24-09-2008 à 11:42:44  (site)

Effectivement il y a de la lecture...Bon séjour...
Amicalement
Hélène

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le 20-09-2008 08:46

EN THALASSOTHERAPIE...





Tenerife, îles Canaries du 7 au 14 mars 1992




    A priori, on va aux Canaries pour trouver des plages et du soleil. Après tout, le sable et l’astre solaire ne sont-ils pas jaune…canari ? Pour le soleil, l’île de l’éternel printemps ne dément pas sa réputation. Quant aux plages, Tenerife n’est pas la mieux lotie des îles Canaries, son origine volcanique ayant dessiné des côtes rocheuses et tapissé ses plages de sable…noir. Mais il est tout aussi fin et on en fait d’aussi beaux châteaux ! Et surtout, cela n’empêche pas les gens de s’y prélasser et de se baigner dans une eau qui est, elle, d’une limpidité cristalline…

    Cependant, l’urbanisation des gigantesques stations balnéaires du sud de l’île, Las Americas et Los Christianos, est loin d’être une réussite. Nées d’une éruption immobilière, elles ne cessent de répandre leur coulée de béton sur des kilomètres de côte sauvage. Mais il existe d’autres sites moins fréquentés et plus respectueux de l’environnement, comme Almaciga au nord, Candelaria à l’ouest ou « La Quinta Park**** » à 7 kilomètres de Puerto de la Cruz…
 


    Faire sa remise en forme aux Saintes Maries de la Mer c’est possible, mais c’est commun ! Le Centre Vital de La Quinta à Tenerife, îles Canaries est beaucoup plus adapté pour des Globe-trotters. Les réservations sont faites rapidement pour le mois de mars. Et nous voilà rouillés, comme des vieux ressorts de matelas, à attendre patiemment  notre vol dans l’aéroport international de Marseille Provence…

    Quelques heures plus tard, l’avion se pose à l’aérodrome de Santa Cruz, la capitale du nord de l’île. Une charmante hôtesse nous accueil au poste de police et nous accompagne à La Quinta en passant par Puerto de la Cruz…
 


    Tout le long de la route, la côte déploie ses paysage grandioses : bananeraies dégringolant en nappes vertes, vers la mer étale, villages de pêcheurs serrés autour de leur église blanche, montagnes flanquées de forêts de pins et, dans le loin, la silhouette du Teide, le sommet le plus haut d’Espagne, à 3 718 mètres d’altitude…
      
    Quand nous franchissons les portes du parc de la Quinta c’est un enchantement. Végétation tropicale, jardins de fleurs multicolores et surtout pour nous accueillir une foule d’oiseaux venus passer l’hiver aux îles : pinsons bleus, tourterelles, canaris bien sûr (quoique les îles Canaries, autrefois îles Fortunées, furent ainsi nommées à cause des chiens sauvages, les canis, et non pas à cause de l’oiseau !), sans oublier goélands et pétrels jouant avec les vagues qui se déchirent sur la côte…
       


    Dans l’enceinte du parc, l’hôtel domine l’océan avec vue sur la vallée de la Orotava et le pic du Teide. Un bâtiment principal avec 120 suites sur trois niveaux différents, un salon bar, des boutiques, un salon de coiffure, une supérette et deux piscines sont à notre disposition…
      
    Notre suite se compose d’un salon avec télévision et bar, d’une chambre à deux lits, d’une salle de bain et d’une grande terrasse avec vue splendide sur Puerto de la Cruz. Tout le confort pour la détente et le bien être de deux VIP en recherche de vitalité. En quelques minutes, nous nous sentons déjà requinqués et nous faisons l’inventaire du mini bar…
      


    Ce matin les choses sérieuses commencent. Une équipe parlant français nous accueille. A la visite médicale, un médecin nous vente les bienfaits des traitements naturels de l’eau, des algues, des thérapies manuelles et des activités physiques, recommandées en rhumatologie, surmenage, stress et surtout embonpoint. Quelques dizaines de minutes au secrétariat pour prendre connaissance de notre planning et récupérer les vêtements nécessaires aux curistes : grande serviette et peignoir de bain, puis la galère débute…

    Séances de gymnastique en piscine intérieure et en salle de gymnastique passive, salle de musculation, mouvements en espace aquatique, bains d’hydromassage avec algues, hammam européen, jacuzzi à deux, douche tonique et séances de massages occupent toutes nos journées pendant cinq jours consécutifs…
 

 

    En savates éponges, peignoir blanc à l’effigie de la Quinta, la serviette enroulée sur le cou, nous déambulons hagards dans les espaces vitrés du solarium en attendant notre prochaine séance de torture. Les plus téméraires tentent un bain de soleil sur les parvis extérieurs…
      
    Le programme prévoit une séance de gymnastique et de musculation tous les matins de dix heures à midi. En ce qui me concerne j’ai craqué après la première expérience. A partir du deuxième jour je me suis inscrit à la séance privée du bar pour le plus grand plaisir du maître d’hôtel qui s’ennuyait…
      


    D’innombrables sentiers sont aménagés dans le parc pour nous permettre de découvrir la flore très variée de l’île. Une fantastique profusion de plantes tropicales, d’arbres aux gestes fous, des floraisons merveilleuses, une fantasmagorie de formes et de couleurs emplissent les deux hectares plantés par le marquis de Villanueva del Prado et devant lesquels le grand naturaliste allemand Alexandre de Humboldt tomba, dit-on, à genoux. Ces promenades agrémentent nos fins de journées et plus particulièrement celles du bord de mer, où les embruns rafraîchissent nos corps flasques au sortir des bains de vapeur…
      


    Enfin libres, le sixième jour nous partons en excursion pour le pic du Teide. Souverain couronné de neige, culminant à 3 718 mètres, le Pico de Teide n’est pas seulement le plus haut sommet de la plus grande île de l’archipel, il est, en vérité, l’île elle même, il l’incarne et la résume. Tout, ici, converge vers ce cône superbe, aux reflets violets, montagne sacrée des Guanches…
      


    La route passe par la forêt de pins de la Esperanza, située sur une ligne de crête. Généralement à cet endroit on peut apercevoir les deux versants de l’île. Mais aujourd’hui une couche épaisse de nuages blancs bouche le fond de la vallée. Soudain, le Teide apparaît, orné de sa collerette neigeuse, découpant sa majestueuse silhouette sur l’azur. A mesure que la route s’élève, le paysage se minéralise. Seules quelques plantes de montagne poussent entre les coulées de lave. A 2 000 mètres s’ouvre la vallée lunaire de l’immense cratère de Las Caňadas del Teide, un univers surréaliste, sculpté par l’érosion, avec ses roches aux formes suppliciées et ses folles cathédrales de pierre ponce…
      


    Il est temps de redescendre dans la vallée pour boucler nos valises car demain nous reprenons l’avion, notre aventure se termine…

    « Le volcan domine un fantastique cirque de débris, et, du haut de ce piton, toutes les autres cimes de l’île apparaissent déprimées, points dérisoires, simples traits dessinés sur la carte de l’archipel », écrivait le géographe Elisée Reclus après une visite à Tenerife…

    Iles de l’Eternité, séjour des bienheureux, jardins des Hespérides, vestiges du fabuleux continent de l’Atlantide où, nous dit Platon, « La végétation était stupéfiante »…Un parfum tenace de légende flotte sur les îles, que Pline appelait « Fortunées » et dont l’histoire, plus prosaïque, n’a retenu que le nom de Canaries…

    Ce n’est ni l’Afrique ni l’Espagne, mais un monde à part. « Il y a dans l’air, dans la terre et dans les regards quelque chose d’indéfinissable qui déconcerte », écrivait le poète espagnol Unamuno. Malgré l’essor brutal du tourisme, attiré par le climat printanier, dont la température oscille toute l’année entre 18 et 25° C, malgré le gâchis de béton qui défigure tant de rivages, la magie opère toujours. Ce n’est sans doute pas le moindre miracle des Canaries. Quant à la remise en forme, je traîne depuis ce jour là une mémorable sciatique !…
 
 
Andrée et Armand    
 
 
 
 


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1. magoo  le 20-09-2008 à 07:51:39

TRES BELLE PHOTO ,MERCI POUR TON COM,mais défois dans certain ka on ne sait plus koi pensé ni faire ,alors on se taire dans le silencesmiley_id239904

2. CHANA  le 20-09-2008 à 09:11:24  (site)

Hebergeur d'images

Merci ARMAND d'etre venu me faire une petite visite et pour ton si gentil message.
Je me suis baladee chez toi , et c'est vraiment une belle balade que je viens de faire ... tous ces magnifiques voyages ....toutes ces superbes photos .... Un régal !!!!
A bientot de te lire
JOSYANE

3. calie  le 20-09-2008 à 12:20:43  (site)

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit
J'ai visité Tenerife, je garde un bon souvenir
Bonne journée

4. tazette, cendrie  le 20-09-2008 à 13:22:48

c'est fatballa, seulement sous le pseudo de fatballa, ça n'enregistre pas.
Salut, je ne sais où, il faut faire le commentaire pour être à peu près certaine qu’il soit reçu. De même, je me dis que si tu dois le lire tu le liras.
Le commentaire que je fais concerne l’article sur « les murs ». Non, que je sois pour les murs, mais, je pense que s’ils sont là, c qu’ils ont une raison d’être. Ils se présentent, pour moi, comme le symbole de « l’illusion de la séparation » existant afin d’être transcendée. Je crois que l’être humain est venu sur terre pour faire l’expérience de tout ce qui concerne la dualité afin que consciemment, il la dépasse et la transmute. Il en est de même pour la guerre.
Mais, je crois aussi, que c avec des constatations comme la tienne que les prises de conscience se feront.
Je pense de même que pour avoir la paix, il faut en avoir la ferme intention, et ne pas nourrir des pensées qui veulent faire la guerre à la guerre, ces pensées développent, à mon avis, une énergie qui attire le conflit.
Voilà, j’espère avoir été limpide ds mes propos, au plaisir de relire tes articles très instructifs à+

5. lunedelys07  le 20-09-2008 à 13:41:52  (site)

Hello. merci d'être passé me faire un coucou.
Tu as un blog super qui donne envie de voyager ! Bon weekend à toi ! smiley_id172959

6. lejardindhelene  le 20-09-2008 à 15:47:22  (site)

Que toutes ces fleurs donnent envie d'être là-bas en cette saison...
Bonne soirée
Hélène

7. joda13  le 20-09-2008 à 19:14:25  (site)

Merci j'espère comme vous dites quitte ou double, je viens de faire un tour sur votre blog cela doit etre génial chez vous, je reviendrais, y faire un plus grand tour encore merci a voussmiley_id117199

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le 20-09-2008 05:13

LES HOMMES ELEVENT TROP DE MURS ET NE CONSTRUISENT PAS ASSEZ DE PONTS




    Mon tracé, dans une première partie, questionne et énonce, afin de permettre la construction, au propre comme au figuré, de la citation d’Isaac Newton. La deuxième partie tente une approche du comportement maçonnique pour faire face à cette situation…

    Des Murs et des Hommes, comme un clin d’œil à « Des Souris et des Hommes » écrit en 1937 par le romancier humaniste John Steinbeck.
 
    Le Mur des Lamentations… Des Juifs du monde entier viennent y prier  et peut être prient-ils pour un présent meilleur que leur passé et ainsi murmurent-ils à ce mur leur crainte : « Les hommes élèvent trop de murs et ne construisent pas assez de ponts ».

    De tout temps et dans toute l’histoire, les hommes ont construit des murs car c’est une action qui s’inscrit dans les gènes de l’humanité. Des murs fortifiés de nos cités Grecques et Babylonienne à la Muraille de Chine, il était plus facile de construire la civilisation à l’hombre d’un mur. Même si plus tard ces mêmes hommes construisirent des ponts pour passer ces mêmes murs. Ce mur est d’autant plus naturel qu’il constitue finalement une facilité intellectuelle. Facilité intellectuelle dénoncée en son temps par Montaigne dans sa définition de la barbarie.

    Car pour construire un mur, rien de plus facile : un peu de ciment, des briques ou plus original du béton. L’Homme est enfermé ou a cloîtré des êtres humains dans des prisons de pierres, de barbelés, afin de vaincre sa plus grande peur : la différence.

    L’élaboration d’un pont est plus compliquée pour l’Homme, car il doit évaluer la distance qui le sépare des autres, ensuite des plans sont établis pour construire ce passage et enfin il nous faut suivre cette voie et aller à la rencontre  de notre Frère l’Homme. Mais il semblerait que celui-ci ne soit pas un aventurier et qu’il souffre du vertige. Il est plutôt casanier et cimenté dans son petit monde. En réalité, il préfère s’entourer de murs…
    
    Mur et pont, au sens propre ou figuré, ne sont-il pas finalement des constructions humaines étroitement liées ? N’y a-t-il pas en effet un risque à vouloir aimer son prochain comme soi-même ?

    Isaac Newton né à la mort de Galilée, s’interroge sur cet aspect contradictoire du genre humain. Mais l’époque ne permet pas de faire une distinction entre raisons politiques, animosités religieuses, convictions idéologiques et intérêts économiques pour expliquer le fait que les hommes en viennent à construire des murs plutôt que des ponts. Cette citation reprise au 20ième siècle par Saint-Exupéry donnera, cette fois-ci, toute la mesure du drame qui se joue dans les arcanes de l’Humanité…
      
    Murs d’Europe : « Les Murs de la Honte » (Croatie, Bosnie Herzégovine, Serbie Monténégro) représentent le contexte des guerres civiles, « The Green Line » (République de Chypre) les divisions politiques, « Peace Line » (Ulster), illustre le sujet des inimitées religieuses, « Rêve d’Ouest » (Berlin) représente le cloisonnement et la reproduction sociale, « Les oubliés du Goulag » (Fédération de Russie) représente la répression politique. Murs d’Asie : « Route 181 » (Israël, Cisjordanie), « Le mur de la déraison » (Corée du Sud, Corée du Nord). Murs d’Amérique : « La barrière économique » (Etats-Unis, Mexique).

    En juillet 2002 commençait la construction du mur entre l’Etat d’Israël et les Territoires palestiniens de Cisjordanie, 13 années après la chute du mur de Berlin et des états communistes. Jusqu’alors ne subsistait qu’un mur entre les deux Corées, et un autre séparant l’île de Chypre en deux. Nicosie reste l’ultime capitale européenne divisée par une frontière matérialisée. Matérialisée est bien le mot parce qu’en Irlande du Nord, la frontière est dans les têtes, entre catholiques et protestants. Pourtant le « Freedom Wall » est une matérialisation de cet antagonisme qui existe depuis les deux guerres civiles en 1921.

    Les Etats-Unis se protègent de l’immigration des pays d’Amérique latine par une immense frontière en béton et barbelés que des milliers de mexicains essayent de franchir chaque jour, dans l’espoir de réaliser le rêve américain. Et puis il y a ces murs qui ont gardé les traces de la guerre civile, c’est le cas en Ex-yougoslavie (Croatie, Bosnie Herzégovine, Serbie - Monténégro).

    Notons que l’Inde envisage à son tour de se doter d’un mur qui la séparerait du Pakistan aux fins d’éviter les incursions de terroristes islamistes en territoire indien…

    Ce sont bien des hommes qui sont responsables de l’état de ces murs, ils ne se sont pas construits tout seuls. Ce n’est pas fortuit si l’homme éprouve le besoin de se séparer des autres. Car l’intolérance de nos dirigeants, pratiquée comme un sport de compétition, pousse l’homme à l’individualisme et le rend quasi hermétique aux relations culturelles qu’il pourrait entretenir avec d’autres coutumes…

    De la Bosnie à la Tchétchénie, de l’Algérie à l’Afghanistan, de l’Irak au Soudan, Burundi, Sierra Leone, Centre Afrique, etc., les tragédies sanglantes ont dénaturé l’humanité et risquent de l’entraîner dans une spirale infernale de vengeance, de haine et de violence. Nous devons l’arrêter. Nous devons, nous maçon, faire entendre notre voix, nous sommes des hommes et des femmes de paix, mais nous sommes aussi des hommes et des femmes en guerre, en guerre contre la guerre, contre l’intolérance et l’intolérable, contre l’injustice et la barbarie. Nous avons ouvert cet espace de dialogue et d’échange pour bousculer ces murs de haines et construire ces ponts de compréhension, de justice et de paix…

    « Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire » dira  Albert Einstein. « Démolir le Mur en pensée prendra plus de temps qu’il n’en faudra à une entreprise de travaux pour faire le même travail »  souligne Peter Schneider. Ce qui fera dire au philosophe Alain « La paix n’est pas, la paix n’est jamais. Il faut la faire, et d’abord la vouloir, et donc y croire ». Voilà ici posé le sens de la contradiction de l’humanité dans son aspect profane.
   
    Quoi qu’il en soit, l’ignorance, l’incompréhension, la peur de celui qui habite de l’autre côté, n’y sont jamais étrangères. Dans « L’Axe du Loup » Sylvain Tesson écrivait en 2004 : « l’enfer c’est le voisinage. Parce que nous le connaissons mieux, ce qui est proche effraie d’avantage que ce qui est lointain ». Si la destruction du pont de Mostar, le 9 novembre 1993, fut malgré lui le symbole de la rupture communautaire en Bosnie Herzégovine, sa reconstruction fut celui du rapprochement. « Nous sommes présents à Mostar afin de faire revivre un patrimoine exceptionnel qui, après avoir été pris pour cible, doit devenir un signe de ralliement, un signe de reconnaissance, le symbole fort d’une identité plurielle construite sur une confiance réciproque », déclarait Koïchiro Matsuura (le directeur général de l’UNESCO)…

    C’est dans cette phrase, pas du tout anodine, que prononce Koïchiro Matsuura sur ce pont nouvellement reconstruit, comme le ferait un Frère s’adressant à d’autres dans le Temple de la Sagesse, que surgit une vérité. « Un signe de ralliement », « un signe de reconnaissance », « Un symbole fort », « une identité plurielle », « une confiance réciproque », tout un ensemble de situation que le Franc-Maçon pratique dans la construction de son temple intérieur pour découvrir le chemin vers la Lumière.

    Ce Franc-Maçon, comme le rappel Sylvain Tesson, n’oubliera pas que « l’enfer c’est le voisinage », « c’est ce que nous connaissons le mieux » comme nous l’a rappelé le Vénérable Maître lors de notre Initiation : « Ce n’est pas toujours devant soi qu’on rencontre ses ennemis. Les plus à craindre se trouvent souvent derrière soi. Veuillez vous retourner… ». En voyant son visage dans le miroir, l’Apprenti comprend alors toute la signification du symbole.

    Il appartient donc en premier lieu, aux Francs-Maçons de détruirent leurs murs intérieurs et construirent leurs ponts vers l’extérieur afin que la Franc-Maçonnerie grandisse pour diffuser le plus largement possible son idéal de Fraternité. Le travail est colossal, il usera plusieurs générations de tabliers.

    Mais l’important c’est de croire. De croire dans sa capacité évolutive, comme nous l’a enseigné le Grand Architecte de l’Univers. Avoir confiance dans sa démarche, dans son travail et dans son action personnelle pour ne pas oublier que c’est de la multitude que naît l’Unité.

    « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des Frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots » disait Martin Luther King. Pour construire ces ponts indispensables à notre équilibre et au développement moral, nul besoin d’être ingénieur… mais tout simplement ingénieux et généreux !

    Il est bien plus facile de s’enfermer, de fuir, mais faire un pas vers l’autre démontre déjà une certaine sagesse. C’est ainsi que nous nous rapprocherons d’un monde en paix. Tous ces murs évoqués, ne tomberons que si chacun commence par enlever une pierre. Alors encore une fois prenons notre ciseau et notre maillet et que tombe notre fierté dévastatrice, notre ambition malfaisante, nos convictions qui emprisonnent…Et tu seras un Homme, mon Frère ! et non une ombre glissante au pied d’un mur…

 
Jakin    
 
 
 
 


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1. Virusbleu  le 20-09-2008 à 04:18:03  (site)

Merci de ton passage et de ton gentil com..

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le 19-09-2008 08:12

CHEZ LES MAFIOSO...



Sicile du 11 au 18 octobre 1991




    La Sicile : l’île aux mille séductions. Palerme, Syracuse et Taormina… Rivages enchanteurs et extraordinaire patrimoine architectural, tour à tour grec, romain, byzantin, normand ou baroque, la Sicile a de quoi épater les plus blasés. Carrefour de toutes les civilisations, la plus grande île de la Méditerranée possède des trésors culturels à foison, un art de vivre bien à elle et des paysages d’une beauté à tomber !…

    Mais quand on parle de la Sicile c’est plutôt Corléonne, Toto Rino, ou Mafia, qui viennent à l’esprit. Redoutable société secrète dont la règle, consistant à défendre ses membres au mépris de la légalité et à leur imposer la loi du silence (l’omerta), fait régner sur l’île un climat de crainte et de méfiance…
 


    Les pétales blancs et roses des fleurs d’amandiers voltigent autour des fruits d’or de l’hiver, ces innombrables citrons, pamplemousses, cédrats et mandarines qui donnent à chaque verger de cette île du Sud l’éclat d’une fête. Le long de la mer Ionienne, sur les pentes du volcan Etna qui, du haut de ses 3 300 mètres, domine toute la Sicile, la neige est encore là, immaculée…

    En savourant le soleil idéalement chaud en cette saison aux terrasses de Taormina, le regard continuera de capter ce chatoiement de couleurs, de fleurs en fruits, du bleu de la mer à la blancheur des cimes. Oui, très vite, nous le constaterons, tout y est admirable, il ne faut rien manquer…

    Nous sommes en octobre. Pas de temps à perdre ! Quelques tenues de ville et une veste pour les soirées fraîches suffiront. La valise est vite bouclée. Un vol Marseille Palerme nous attend à l’aéroport de Provence. Pour conjurer le sort nous partons avec le beau-frère, Pierro Carlino, un ancien mafioso repentit, dont la famille habite toujours le petit village de Corléonne…

    Deux heures plus tard, notre guide Livia nous accueille à la sortie de l’aéroport international de Palerme, point de départ de notre séjour. Cette capitale foisonnante, étrange, dont les contrastes stupéfient le visiteur nous assaille de ces parfums de fruits mûrs, de ces senteurs âcres de l’espadon ou de l’encornet et donne à la rue une sensualité portée à son paroxysme. Ici tout se mêle, tout se superpose. La grande beauté de la mer, celle du mont Pellerin qui barre le ciel, celle des palmiers géants, des palais, des statues, des fontaines, des escaliers de marbre…
     


    Une splendeur qui cohabite avec la médiocrité d’une modernité mal conçue, avec des maisons abandonnées, rongées par le temps et la pauvreté dans certaines « vicoli », ces ruelles qui abritent néanmoins des marchés fabuleux. Notamment le plus ancien de Palerme, le Vucciria, où poissons, crustacés, légumes et marchandises de toutes sortes constituent un extraordinaire garde-manger…
       
    Autre gloire de la ville : les mosaïques d’or, lapis-lazuli, pierres scintillantes de toutes les couleurs qui ornent les murs des églises, les porches des palais. Les plus merveilleuses se trouvent à l’église de la Martorana, à la chapelle Palatine (chef-d’œuvre de l’art arabo-normand) et, bien sûr, à la cathédrale de Monreale…
      


    Dans le centre de la capitale, nous rencontrons, tour à tour, marchés labyrinthiques, frais jardins ombragés de palmiers, rues populeuses et splendides joyaux architecturaux. Ils sont l’héritage d’une histoire où s’illustrèrent, entre autres, les rois normands, natifs du Cotentin, conquérants de la Sicile au 11ième siècle. Dans leur palais palermitain, il faut voir la Chapelle palatine, « le plus surprenant bijou religieux rêvé par la pensée humaine », selon Guy de Maupassant…
      
    On aime Palerme tôt le matin. Les nymphes et les chérubins dénudés de la place Pretoria regardent, désabusés, les voitures s’agglutiner au carrefour des Quattro Canti. Ni les klaxons, ni le trafic, ni le tragique dénuement de certains quartiers ne nous découragent. Avec ses parcs, ses ruelles joyeuses, ses palais abandonnés où les flamboyants « guépards » donnèrent jadis d’aristocratiques bals. Palerme ensorcelle…
      

    
    On aime moins la ville, le soir à la tombée de la nuit, car il faut rester dans la périphérie de son hôtel. Passé ce périmètre sécurisé, il y a une forte probabilité de se retrouver en caleçon. Palerme exorcise.  Mais quand on se lasse du tumulte, il faut se réfugier sous les dorures du bar de l’Hôtel des Palmes, où Wagner rêva la partition de « Parsifal »…
       
    Après Palerme, d’autres grandes découvertes. D’abord, à quelque 70 kilomètres, le choc de Ségeste. Dans un paysage presque désertique, un temple brut, doré, posé sur la pierre comme une boite à merveilles, près d’une colline entaillée d’un petit théâtre grec d’où la vue est fantastique, sur terre et sur mer. Ségeste, grande rivale de Sélinonte au 5ième siècle avant J.-C., fut, semble t-il, détruite vers l’an mille par les Sarrasins…
   

    
    De Ségeste, nous gagnons l’immense champ de ruine de la grande cité grecque de Sélinonte. Colonnes couchées, colonnes relevées, arcatures brisées sur fond bleu de mer. Enfin, toujours par la côte, nous arrivons à Agrigente, « la plus belle cité qu’aient jamais habité des mortels ». Ici, c’est l’éblouissement d’un temple presque parfait, la Concorde, et d’autres merveilles doriques, rehaussées par les milliers d’amandiers qui tapissent cette « vallée des temples »…
      
    Nous flânons entre celui de la Concorde, de Junon, de Jupiter, d’Hercule et de Castor et Polux de préférence à l’ombre. Au total, une douzaine de monuments doriques plantés dans un paysage unique qui ont résisté au temps et aux tremblements de terre. Emouvant et sublime Comme la Sicile…
      


    Nous partons aujourd’hui vers l’intérieur pour découvrir les mosaïques romaines de Piazza Armerina. Dans un site verdoyant, sur le versant d’une petite vallée, les maisons grises de la ville se serrent au pied d’une cathédrale baroque. Nous frappons à la porte de bois pour en demander l’entrée. Construite selon une tradition italique qui a trouvé son sommet dans la technique de construction de la villa de l'empereur Hadrien, cette édifice présente, à côté d'aspects très conservateurs, des particularités de construction qui laissent deviner des structures très nouvelles et dont la principale est d'avoir renoncé à la symétrie axiale que l'on observait scrupuleusement jusqu'alors…
      


    A six kilomètres au Sud-Ouest, nous visitons une immense villa romaine du 3ième ou 4ième siècle après J.-C., qui appartenait sans doute à un personnage important. Son pavement mosaïque recouvre la presque totalité du sol. D’une gamme de tons très étendue, ces mosaïques représentent, dans un style parfois fruste mais toujours pittoresque, des sujets très divers empruntés à la mythologie, à la chasse, au sport et à la vie quotidienne…
      


    Nous poursuivons notre route par les villages de Caltagirone, Palazzollo, Noto pour arriver en fin de soirée à Syracuse. Le nom est aussi mélodieux que la célèbre chanson d’Henri Salvador et la ville tient ses promesses. Les premiers grecs s'installèrent vers 730 av. J.-C. à Siracusa. Une série de Tyrans (Gélon, Hiéron, puis Denys l'Ancien) règnent sur la ville et en font l'une des villes siciliennes de premier plan. Elle accueillit Platon, Eschyle, Archimède. Un long sommeil l'envahit ensuite. Jusqu'à ce que Goethe, Maupassant, Renan la firent redécouvrir. Aujourd’hui encore, on admire la source d’eau chaude qui incita les grecs à s’y établir. Agrémentée de bassins, elle est le but rituel de la passegiatta, ce ballet urbain qui anime en fin de journée le front de mer et la superbe place du Dôme, livrés aux seuls piétons…
     

 
    Avec douceur et sensualité, les premiers rayons caressent les hautes murailles, pénètrent au plus profond des ruelles de pierre, irisent les flèches du temple d’Athéna et, peu à peu, nimbent l’île d’Ortygie toute entière d’une lumière chaude et nacrée. Le soleil vient d’offrir l’un de ses plus beaux réveils à Syracuse…
       
    Faire un pas dans cette ville, c’est marcher sur un trésor. Les palais succèdent aux hautes demeures baroques. Autour du Duomo on installe les terrasses sur un pavé que foulèrent Phéniciens et Corinthiens. La magie est quotidienne ! Le soir venu, nous grimpons sur les gradins du majestueux théâtre grec pour voir décliner le soleil. Le vent léger qui s’est levé vers 17 heures allonge les voix. Quel choc ! Un jour comme un autre dans cette cité des merveilles !…
       


    Ce matin nous remontons vers Catane en longeant la côte. Bien que détruite à plusieurs reprise par les éruptions de l’Etna, la ville est un port actif et une cité industrielle dont le développement  s’est fortement accru ces dernières années. Elle présente un plan urbain constitué de longues et larges avenues rectilignes qu’enrichissent de nombreux monuments baroques dus à l’architecte Vaccarini qui les édifia après le tremblement de terre de 1693...
      
    Catane détient le record de la plus grande chaleur en Italie (plus de 40°) et celui moins enviable, de la plus forte criminalité : elle est surnommée « le Chicago de la Sicile »…


    Nous décidons de faire l’ascension du volcan par le versant Sud au départ de Catane. La route qui monte à Nicolosi traverse de nombreuses cultures d’agrumes, d’oliviers et de vignes produisant l’excellent vin de l’Etna, puis au dessus de 500 mètres, poussent des châtaigniers, que remplacent plus haut des chênes, des Hêtres, des bouleaux et des pins. Passé 2 100 mètres, c’est la zone déserte, les pentes des cratères secondaires, sur les scories et la pierre ponce…
       
    A la gare de Torre del Filosofo, nous empruntons un funiculaire qui nous élève jusqu'à un refuge situé à plus de 3 000 mètres. Là, les imprudents en tee-shirt se précipitent vers la cabane de bois pour louer anoraks, coupe vent et souliers de marche. La température avoisine les zéro degrés. Puis on nous offre un petit verre de génépi, avant qu’une autochenille nous conduise au sommet en zigzagant sur la pente abrupte. Nous finissons notre chemin à pied jusqu’au versant oriental, la grandiose valle del Bove, limitée par des murailles de laves, percée de gouffres et de crevasses crachant la fumée. Le vent glacial nous transperce, la roche est encore chaude, vulcain attise son foyer, le danger est tout proche, c’est un moment inoubliable…
      


    Taormina, elle aussi se montre à la hauteur de nos attentes, arrimée aux pentes vertigineuses d’une falaise, comme le serait « un morceau de paradis tombé sur Terre ». la belle cité arabo-byzantine regarde le cratère de l’Etna qui offre encore aux visiteurs ébahis quelques paisibles coulées de lave. Délaissant les ruelles encombrées de boutiques, nous gravissons l’éperon rocheux du théâtre romain pour voir le soleil rougir l’Etna et l’admirable baie de Naxos où, huit siècles avant notre ère, débarquèrent, pour ne plus repartir, les Grecs. Nous avons envie de les imiter !…
     

 
    Il faut pourtant rejoindre le détroit de Messine. En dépit des innombrables destructions qu’elle a subies au cours des siècles, Messine, l’ancienne Zancle des Grecs, est aujourd’hui à nouveau un port actif. Nous visitons la cathédrale, presque entièrement refaite après le séisme de 1908 et les bombardements de 1943. Elle conserve les lignes de son style normand d’origine (12ième). On y pénètre par un étroit portail finement sculpté du 15ième siècle. A gauche, s’élève un campanile haut de 60 mètres doté d’une horloge astronomique construite à Strasbourg en 1933, et qui serait la plus grande du monde…
     

 
    Pour boucler notre tour de Sicile nous nous dirigeons maintenant vers la ravissante ville de Cefalú, ses ruelles, son église fardée d’or et de mosaïques, ses petites places tendres et les bistrots sur le port. On y trouve récemment restaurée dans son élégance originelle, l’une des plus belle cathédrale normandes de Sicile. Cefalú était nommée pendant l'antiquité Kephaloidion, venu du grec Kefalè qui signifie le dominant, certainement pour rappeler l'énorme rocher qui domine la ville. Un rocher qui ressemble presque à une montagne tellement il est impressionnant !
         
    Dans la soirée nous quittons Cefalú pour rejoindre Palerme par l’autoroute (A19). Le soleil se couche sur la baie et marque de ses derniers rayons le chemin à prendre. Il fait déjà nuit quand nous pénétrons dans Palerme. Nous passons notre dernière nuit au « Centrale Palace***** », siège du Lion’s Club…
    

  
    Mille kilomètres de côtes, des montagnes qui plongent dans la mer, un soleil généreux, une cuisine sublime, le quart du patrimoine culturel européen… La plus grande île de la Méditerranée a bien des atouts ! Elle suggère de romantiques promenades…

    D’ailleurs, si l’amour romantique devait avoir une patrie, ce serait la Sicile. S’il devait avoir des yeux, ce serait ceux de Claudia Cardinale dans le « Guépard ». Et s’il devait avoir une voix, celle de ce peuple volubile et séduisant qui sait encore siffler les jolies filles !…

    Ce romantisme fougueux, vous le ressentirez aussi bien le long du littoral ciselé d’anses rondes et claires qu’à l’ombre des petites tavernes de l’arrière-pays, de Caltanisseta à Corléonne, où les chansons susurrées d’une voix un peu rauque, le sourire des siciliens et la troublante langueur des siciliennes donnent à vos soirées un goût d’éternité. Ajoutez-y une bonne pasta aux fruits de mer et le vin des coteaux de l’Etna… Sublime !…
 
 
Andrée et Armand     
 
 
 
 


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1. mistinguett  le 19-09-2008 à 06:48:43  (site)

merci pour le p'tit message d'accueil ;-). bonne journée.

2. aurore  le 19-09-2008 à 09:09:40  (site)

je ne connaissais pas ton blog, je reviendrai pour lire.. bonne continuation et bravo pour l'écriture et ton joli blog..!

3. mimi40n2  le 19-09-2008 à 10:39:39

merci d'etre passé sur mon blog
je te souhaite beaucoup de visites
et d'avoir mis un com sur dicton sexy ste emilie
bonne journée et grosses bises
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4. lejardindhelene  le 20-09-2008 à 15:57:44  (site)

Magnifique de voyager avec vous...Beaucoup de choses à prendre le temps de lire dans ce blog superbement écrit...Je me permets de vous mettre dans mes favoris...
Hélène

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le 19-09-2008 05:06

LA TABLE




    Lorsqu’on évoque les agapes, le symbolisme de la loge de table, on oublie généralement de prendre en considération ce qui doit y figurer comme aliments. Certains d’entre eux prennent une importance considérable comme le pain à travers le blé et la farine qui le représente, le vin, le lait, l’huile, etc.…

    Le beurre tient une place particulière dans cet ensemble car il est la quintessence du lait, la crème des graisses, cette graisse animale ou végétale qu’on offrait aux dieux comme on le fera aussi pour YHVH dans le temple de Salomon, cette « fleur » qui surnage à sa surface quand on le laisse reposer. De plus il brûle complètement sans faire de déchets. Dès les premiers jours de l’Inde védique, il fut offert en nourriture au feu matinal lorsque, naissant à peine du frottement des aranis, il enflamme les brindilles choisies. Le beurre clarifié alimente le feu qui bondit en flammes vivaces et joyeuses. Il ne reste plus qu’à le fortifier avec le soma, le nectar divin, boisson fermentée née d’une sorte de pomme qu’on trouve dans les montagnes.

    Mes Sœurs et Frères Compagnons évoqueront, chacun à leur tour, un de ces aliments symboliques qui figurent sur la Table, au Rite de Memphis Misraïm.
Nous venons de rompre le pain ! Je vais donc vous parler de son principal composant : le blé. Mais avant finissons en avec le nectar divin…

    Le soma fut considéré comme étant si précieux que les plus grandes traditions initiatiques telles l’Inde ou la Perse lui attribuèrent une origine sacrée. La légende raconte que l’épervier d’or, l’oiseau du soleil, l’apporta sur la terre qui en fit pousser la graine pour le plus grand bien des hommes de l’Age d’Or. Il en allait ainsi autrefois et cela perdure aujourd’hui pour le blé cultivé depuis la plus haute antiquité dans le bassin de l’Euphrate. Sa culture, la fourniture de la farine, la fabrication du pain furent toujours considérées par les hommes comme un présent céleste, un don divin en ces temps anciens où l’homme respectait la nature, la vie en ne mangeant pas de viande, en ne tuant pas ce qui portait la vie ; ce qui changera avec Prométhée qui rendit les hommes fourbes, malhonnêtes, tricheurs, les faisant basculer dans des âges et des ères de folie. Suite à son inconséquence, les dieux de l’Aréopage envoyèrent Pandore, nouvelle Eve, pour punir le genre humain ; en ouvrant le coffret qu’on lui avait recommandé de ne point violer, elle fit s’abattre tous les maux sur la terre.

    En ses temps archaïques, l’initiation aux Mystères révéla aux Cherchants l’importance de cet aliment essentiel, valorisé comme emblème du jeu toujours renouvelé de la grande Nature. Dans le bassin de la Méditerranée, c’est à Eleusis surtout que le pain devint l’emblème de la vie spirituelle à son premier stade. Pour qu’il fût révélé aux hommes, il fallut que Déméter, considérée comme la Mère du monde à l’image de Marie la virginale pour les Chrétiens, perdît sa fille Perséphone ravie par Hadès le boiteux, le  dieu des enfers et dieu des Forces souterraines. Elle apaisa sa douleur en devenant miséricordieuse, en soulageant les misères humaines. Elle révéla à Triptolème, son protégé, le mystère du grain que l’on recueille, qui devient farine puis pâte, puis pain sous l’ardeur équilibrée du feu. Depuis les temps les plus reculés le mystère de Schibboleth nous est toujours transmis et pourtant nous ne nous y intéressons guère.

    Mais si Déméter instruisit les Grecs dans la culture du blé et l’utilisation de cette plante sacrée, on connaissait ce végétal depuis très longtemps à Babylone et dans de nombreux pays en orient. Abraham, vainqueur des rois de Mésopotamie, vit venir à lui Melchisédech, le prince de la paix, il le bénit comme un disciple puis lui apprit à communiquer avec le pain, le vin naturel et l’huile.

    Tous les prophètes, tous les initiés reprirent l’image du grain de blé comme emblème de la vie physique, matérielle puis spirituelle. Tous les rituels du grade de Compagnon continuent à en perpétuer l’importance. Tous les rites sans exception véhiculent l’enseignement de Schibboleth qu’il appartient à chacun de retrouver.

    S’il fallait offrir un banquet pour un groupe d’initiés désireux d’en distinguer le symbolisme, c’est-à-dire le message vivifiant, il faudrait répandre partout des roses blanches et pourpres, afin que « sous la rose », sub rosa, puissent échanger et partager librement ceux qui demeurent capables de comprendre les mystères les plus élevés qui révèlent aux Cherchants qui méritent par leur dignité et leur engagement au service de la divinité, de recevoir, de savoir.

    Le vin et l’eau des carafes évoqueraient la communion des vivants comme celle des morts qui ne meurent jamais. Les mets comporteraient l’olive pour son huile pleine de douceur, annonciatrice de paix. Ensuite viendrait l’œuf annonciateur et vigile du monde astral. On pourrait choisir ensuite entre le porcelet rôti des initiés d’Eleusis, seule viande tolérée par Pythagore, et l’agneau des fêtes pascales, qu’on accompagnerait de pain sans levain. Les légumes suivraient les laitues qui tenaient une grande place dans les Mystères d’Adonis, ces laitues qui nous enseignent à vaincre la tristesse en nous avertissant de ne pas nous laisser aller au seul plaisir gourmet des agapes. Il faut surtout méditer au sens de la vie, penser à la lumière, à ce qu’on doit faire de cette existence pour servir la divinité, le monde et ses Sœurs et Frères.

    Il n’est pas réservé aux faux initiés de comprendre, de savoir à quoi cela correspond, à quoi cela servirait-il de donner des perles aux pourceaux ?...

    Se purifier avec un être que l’on estime, disaient les Egyptiens, c’est prendre un repas en sa compagnie. Pythagore disait que les êtres de connaissance ne meurent pas puisqu’ils ont entendu l’enseignement initiatique autour de la table, là où chaque maçon offre à son Frère, à sa Sœur ce dont il a besoin, là où l’énergie spirituelle circule de façon visible et tangible entre les Frères et les Sœurs.

    La Table de la St Jean d’Hiver représente la Loge où nous venons puiser la nourriture dont nous avons besoin. Elle devient alors la construction rayonnante d’une fraternité totale où l’esprit n’est plus séparé du corps. Si les Frères et Sœurs sont capables d’entendre, au cours du Banquet, ce que proclame le devoir, ils découvriront le chemin de la vie.

    Pour finir je citerais cette parabole : « YHVH s’écria : je n’ai que faire de vos temples de pierre, ce sont des temples de chair que je veux ! »
 
 
Jakin    
 
 
 
 


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1. annielamarmotte  le 19-09-2008 à 04:39:38  (site)

merci pour la visite........ je reviendrai... on dirait bien que ce n'est pas un blog où on passe seulement

2. Loopy  le 19-09-2008 à 12:38:03  (site)

Bonjour
Je te remercie d être venu visiter un de mes blogs (la gazette) et d y avoir laisser un mot.
En retour je découvre là un site des plus interessant.

bonne journée

Loopy

3. damarie  le 20-09-2008 à 00:38:55

Interressant cet article, merci pour le petit mot en mon blog . Bon samedi

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