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Les Black's Foot

le 30-06-2025 10:14

MOISE LE PRÊTRE RENÉGAT

 
 

 
          Il y a  quelques années l’essai de Richard Dawkins "pour en finir avec Dieu", m’avait ouvert la voie d’un monde sans religion. Ce scientifique amoureux de la nature m’avait presque convaincu que dieu n’existait pas. D’autant plus que bien avant la lecture de ce réquisitoire je m’étais confronté à deux autres ouvrages :

- "Rex Deux" de Tim Wallace Murphy et Marilyn Hopkins deux spécialistes de l’histoire des ordres initiatiques et de l’ésotérisme occidental,  qui avancent l’hypothèse de plus en plus probable que Jésus a eu une descendance et que cette lignée est toujours active. 
- "Le Tombeau de Jésus" de Simcha Jacobovici et Charles Pellegrino, un documentaliste de renom et un archéologue réputé qui ont menés une formidable enquête (archéologie, textes apocryphes, analyses et tests ADN) à la suite de la découverte à Jérusalem d’une crypte vieille de près de deux mille ans qui abritait dix ossuaires. Ils conclurent qu’il s’agissait du tombeau de Jésus, de sa mère Marie, de son épouse Marie Madeleine, et de leur fils Judas apportant un éclairage nouveau sur l’existence de Jésus et du cheminement des premiers chrétiens.

Personne ne peut rester indifférent devant cette poudrière ésotérique, forcément polémique. Mes nombreux voyages en Égypte, depuis plus de dix ans, et surtout le dernier avec Patrick Burensteinas, ont encouragé mes croyances, en favorisant Hermès Trismégiste. Mais le vieux fond  "chrétien" qui résiste encore en moi affronte mes certitudes. 

On a raison de dire "cherche et tu trouveras" car les Hasards ont mis sur ma route Jean-Paul de Lagrave, un docteur en Histoire et en Lettres - historien des idées et spécialiste de l’étude du paganisme, de la tradition isiaque face aux monothéismes et qui ouvre la boîte de pandore. "Isis contre Moïse", son dernier ouvrage met fin définitivement à l’aventure romancé et idyllique du dogme chrétien, mais surtout, met en lumière la religion Juive comme une contre-culture issue du Dieu Seth qui prendra le nom de Yahvé beaucoup plus tard.

Revenons à Moïse ou Moussa (prénom de Darmanin) qui est considéré comme le père fondateur de la religion du livre. Les spécialistes de la bible savent depuis la fin du 20ième siècle qu'il s'agit d'un personnage légendaire. Il trouve sa source probablement dans des textes anciens écrits par les Sumériens. Mais curieusement dans les récits des scribes égyptiens, un Moïse semble traverser le règne de Rames II. S'agit-il du même personnage ? Manéthon, scribe érudit, des archives pharaoniques, cité par Josèphe Flavius nous indique que Moïse se nommait Osarsiph (dérivé de Ous-ar, Osiris) et qu’il était prêtre d’Osiris à Héliopolis où il exerçait son sacerdoce. Moïse signifie en égyptien enfant ou fils. Il s’agit donc d’une abréviation d’un nom.

Généralement les prêtres étaient fils de prêtres. Il dut en être ainsi pour ce Moïse. Il connaissait donc incontestablement l’écriture hiéroglyphique. Le théologien juif Philon d’Alexandrie le confirme dans son premier livre de sa vie de Moïse. Il a apprit de ses maîtres égyptiens, entre autres choses, la philosophie transmise par les symboles. Parmi les prêtres égyptiens, certains recevaient une initiation. Il est possible que Moïse ait eu accès à une telle initiation, mais elle exerça une action négative sur lui. Manéthon le représente comme un ancien prêtre d’Héliopolis en révolte contre les doctrines traditionnelles de son peuple. Il s’opposa fermement au culte solaire et décida de fonder sa propre religion sur Seth, l’ennemi d’Osiris et de son fils Horus.

Toujours d’après Manéthon, il réussit à ce faire reconnaître chef de travailleurs mécontents, des étrangers sémites qui n’avaient pu s’intégrer à la société. D’après Diodore de Sicile, dans l’extrait de son 34ème livre de sa bibliothèque reproduit par le théologien byzantin Photius, ils se soulevèrent comme leurs ancêtres Hyksos adeptes de Seth. En raison de son attitude, Rames II le chassa hors des frontières d’Héliopolis, dans le désert où il rencontra des éleveurs de chèvres, la tribus des Kéniens. Manéthon nous précise que Moïse, le prêtre renégat, ne retourna en Égypte qu’à la fin du règne de Rames II. 

Pour souder ensemble cette horde en révolte, Moïse fit jurer à ces gens indisciplinés d’obéir à tous ses ordres. Il leur prescrivit pour première loi de ne pas adorer les dieux, de ne s’abstenir d’aucun des animaux que l’Égypte considérait sacrés, de les immoler tous, de les consommer et de ne s’unir qu’à des hommes liés par le même serment. Tous les ingrédients sont là pour faire d'un personnage ayant existé, un mythe symbolique et poser les fondement du judaïsme. 

Les Hébreux se retrouvèrent dans le désert, qui était le domaine de Seth. Moïse cherchant par là à assurer à jamais l’emprise sur cette nation, lui donna des rites nouveaux en contraste complet avec ceux des autres hommes. L’effigie de l’animal (l’âne) qui les avait guidés et soustraits à la soif en leur montrant qu’ils s’égaraient, ils l’ont dressé dans un sanctuaire pour lui rendre honneur ; ils immolent le bélier, comme pour faire outrage à Amon-Ré ; ils sacrifient aussi le bœuf, parce que les Égyptiens rendent un culte à Apis. Ils s’abstiennent de porc en mémoire du fléau de la lèpre dont leurs corps avaient jadis été souillés et à laquelle cet animal est sujet.

Les jeûnes fréquents sont un aveu de leur longue famine d’autrefois, et, pour rappeler avec quelle avidité ils ramassèrent le blé, le pain juif est maintenu sans levain. Moïse préconisa donc une loi qui s’opposait aux usages et croyances du pays des pharaons. Ces lois, Moïse prétendit les tenir de son dieu qui les lui aurait communiquées au sommet d’une montagne du Sinaï, dans le désert, aux frontières égyptiennes. Cependant le mont Sinaï était connu de puis la plus haute antiquité par les égyptiens qui exploitaient là des mines de cuivre, de turquoise et de malachite. Les rois de la 12ème dynastie y avait fait érigé sur ce site un petit temple au dieu Seth.

Dans son pamphlet Contre Apion, Flavius Josèphe rapporte que les juifs avaient placé dans le saint des saints de leur temple une tête d’âne en or qu’ils adoraient et jugeaient digne d’un grand culte. Il assure que le fait fut dévoilé lors du pillage du sanctuaire par le roi syrien Antiochus IV Epiphane et qu’on découvrit alors cette tête faite d’or d’un prix considérable. Seth est généralement associé à l’âne dans la mythologie égyptienne. Effectivement, à partir de l’époque Hyksos, le mot âne est déterminé, en écriture hiératique, par le signe du dieu Seth. Les Hyksos, ces envahisseurs sémites de l’Égypte, adoraient leur dieu sous la forme d’un âne. D’autre part, des passages du prophète Osée (IV,5 ; VI, 5, 9 ; XII, 14, 15) rapporte que Moïse trouva une fin brutale dans un soulèvement de son peuple. Il aurait été tué par des prêtres, et la religion de Seth aurait alors été rejetée. 

Fin de la vie du Moïse révolté et naissance du Sublime Moïse sacerdotale. 

Les rédacteurs de l'Ancien testament font évoluer la divinité que Moïse propose à l’adoration du peuple hébreu qui a acquis et possède dorénavant toutes les caractéristiques de Set. Il est appelé dorénavant : Yahvé.

Ce dieu est féroce. Il organise des hécatombes parmi son peuple, en particulier par le feu, quand il est mécontent (Nombres, XVI, 32,35) ; il lui ordonne froidement d’exterminer ses ennemis (Deutéronome, VII, 16 ; XX, 16). Lors de la conquête de Canaan, et d’abord avec la prise de Jéricho, tout fut massacré, "hommes et femmes, jeunes et vieux, jusqu’aux bœufs, aux brebis et aux ânes" (Josué, VI, 21). Face à Yahvé, les Hébreux n’éprouvèrent guère que de la crainte (Psaumes, CXI, 10). Imprégné de tels sentiments de peur, le Juif Paul de Tarse devait être pour les chrétiens le théologien implacable du péché originel (Romains, V, 12) et la hantise du péché sous toutes ses formes devait marquer désormais profondément le christianisme, dont le dieu suprême est toujours Yahvé, c’est-à-dire Seth. Dans la mythologie osirienne, la première caractéristique de Seth est la jalousie. Nous retrouvons clairement ce sentiment chez Yahvé.

L’ancienne religion égyptienne ne contestait pas la réalité du mal, des forces obscures, c’était pourquoi Seth jouait un rôle si important dans sa mythologie. Mais celle-ci était remplie d’espérance, puisque la passions d’Osiris conduisait à un amour, celui d’Isis assez fort pour vaincre la mort. En rejetant cette dualité dans sa religion, Le Moïse biblique plaça ses adeptes dans une situation terrible, celle d’un état de violence sans autre recours qu’une seule divinité destructrice et tyrannique, appelant aux meurtres, à la vengeance, et même au génocide (en Canaan) et faisant preuve d’une jalousie affichée.

De temps à autre, au cours des siècles, le peuple hébreu tenta de retourner au culte solaire des Égyptiens, mais chaque fois les autorités étouffèrent ces mouvements dans des bains de sang. Une des dernières tentatives fut orchestrée par Jésus de Galilée. Il semble avoir voulu rétablir la dualité absente de la religion mosaïque. Voilà pourquoi la symbolique chrétienne fait naître Jésus entre le bœuf et l’âne, le bœuf Apis d’Osiris et l’âne de Seth. Les Pères de l’église, à la fin du 4ème siècle, témoins de la ferveur indéracinable que suscitait la déesse Isis, décidèrent de la remplacer par une paysanne juive, Marie, la mère de Jésus de Galilée. À ce moment, les empereurs chrétiens, dominés par les évêques qui les avaient fanatisés, décrètent la destruction de tous les temples de l’Empire en commençant par l’Egypte. Les savants, prêtres et tous les adeptes des anciennes religions furent massacrés ou convertis de force. Calqué sur la doctrine du judaïsme, sur son exclusivisme, le monothéisme chrétien devint persécuteur au cours des siècles.

L’église chrétienne a hérité de la Synagogue son dieu exclusif et sa pratique religieuse. Elle a lancé deux mots gonflés de larmes et de sang, dont les religions anciennes n’avaient pour ainsi dire pas connu la signification : Anathème et Hérétique. Elle a introduit dans les sociétés une discrimination redoutable : celle de croyants d’une part, et, d’autre part, celle des infidèles, des schismatiques, des hérétiques, des incrédules.

Au 7ème siècle, à son tour l’islam, sous l’inspiration mosaïque, poursuivra cette tentative d’effacement de la pensée de l’Égypte pharaonique. La persécution des chrétiens par des chrétiens, les querelles des sectes, les guerres de religions déversèrent sur le monde une violence physique et idéologique que l’Antiquité n’avait pas connue. Ce fut comme la vengeance de Seth, la divinité des ténèbres exaltés par un vieux prêtre révolté d’Héliopolis, le renégat d’Osiris.

La religion est donc un ego collectif, une communauté convaincue d'être l'élue de Dieu et de détenir la vérité dernière. Cette certitude théologique et ce tribalisme spirituel rendent les religions dangereuses, en justifiant le prosélytisme, voire la guerre sainte, et redoutable quand ils sont instrumentalisés par un nationalisme ethnique, une revendication politique ou une volonté d'hégémonie. 

Il est dans la nature de la certitude, de la pensée binaire, de diviser les hommes car plusieurs vérités ne peuvent que s'affronter. Il est dans la nature des religions de chercher à s'imposer par l'épée, la persuasion ou la séduction. Il est dans la nature du politique d'utiliser la religion à ses fins, et dans la nature de la religion de faire appel au bras séculier pour asseoir son pouvoir ou arbitrer ses conflits doctrinaux.

Évoquer Dieu suscite toujours de la méfiance, méfiance des croyants qui admettent Dieu, mais ne le connaissent pas, méfiance des athées qui, ne le connaissent pas, ne l'admettent pas, méfiance de ceux qui perçoivent en eux une énergie puissante et cohérente, mais ne voient pas pourquoi l'on nommerait cette présence Dieu. Ainsi, les soupçons unanimes de l'expérience reposent autant sur le respect de Dieu que sur l'hostilité à ce mot. Dieu est donc un concept à tuer pour que vive la réalité. Les religions sont donc bien une tour de Babel.

L'expérience de l'Être intérieur qu'anime une énergie infinie se traduit par une impression concrète d'être habité par une force qui abolit les limites corporelles pour fusionner avec l'Univers. Cette expérience n'est réservée ni aux religieux, ni aux mystiques, ni aux yogi, elle est accessible aux initiés laïques ou athées, elle est une réalité évidente existant par elle-même, sans traumatisme psychique ni perturbation métabolique du chercheur.

La Franc-Maçonnerie, par contre, apparaît de nature à rassembler plutôt qu'à diviser, puisque chacun n'y cherche que sa propre vérité et que les traditions partagent la même conception de la réalité et de la Voie. C'est pour cela que la vision de l’Égypte pharaonique ne se réduit pas à un quelconque État géographique. Elle est l’un des centres du monde créés par la pensée des Anciens. Plus précisément encore, elle se présente comme la mère de la tradition spirituelle de l’Occident.

Grâce à l’Égypte, le mystère de la vie se révèle dans toute sa plénitude, il est à la portée de notre regard. Les portes des Temples peuvent s’ouvrir devant notre désir de connaissance, les sombres naos rayonnant d’une lumière interne prennent toute leur signification pour qui souhaite faire de sa vie une architecture sacrée.

En conclusion, l'ouverture ne peut venir que d'individus ouverts à une spiritualité sans frontières, curieux de tous les livres et aptes à forer, à travers la croûte des préjugés, des passages vers l'essentiel commun à tous les hommes. C'est pour cette raison que j'ai épousé la voie de l'alchimie, la seule voie qui me permet de mettre les mains dans le mystère de la vie, de travailler sur les éléments et de me reposer à l'ombre du palmier d'Égypte...

Jakin, 

Sources :
Richard Dawkin, Pour en finir avec Dieu, Éditions Robert Laffont, 2008.
Tim Wallace et Marilyn Hopkin, Rex Deux, Éditions du Rocher, 2001.
Simcha Jacobovici et Charles Pellegrino, Le tombeau de Jésus,  Éditions Michel Lafon, 2007.
Jean-Claude Lagrave, Isis contre Moïse, Éditions MdeV, 2012.

 


 
 
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