"Donnez-moi le mot de passe - TUBALCAIN - Que signifie ce mot ?
Il fait allusion à des mystères qu'on ne saurait approfondir d’emblée. La Bible donne ce nom au premier homme qui ait forgé des métaux. Il se rapporte aux TOUBLAI, peuple d'Asie Mineure, livré dès la plus haute antiquité à l'industrie minière. Le père de la métallurgie rappelle Vulcain, dieu du travail chez les Romains. Les alchimistes en ont fait le fondateur de leur Science".
En Asie Mineur la tribu des Toublaï sont des Maîtres du Feu. Nous sommes en 1900 avant J.C. sur les terres des Hittites et ils vont découvrir le fer en fondant des pierres (Hittites, que nous retrouvons au grade de compagnon avec Schibboleth).
A la Septième génération des Caïn, Tubal-Caïn, personnage biblique mentionné dans la Genèse, Fils de Lamech et de Tsillah, passe pour avoir inventé l'art de travailler le fer et l'airain. Le Maître du Feu devient le Maître du Monde. Et c'est Hiram, avant tout un métallurgiste, qui proclame Tubalcain, Maître de l’univers.
Puis la mythologie transforme Tubal-Caïn en Vulcain chez les Romains ou Héphaïstos chez les Grecs. Il faut noter au passage que les forgerons sorciers de l’Antiquité étaient aussi appelés Vénérables ou Respectables, selon leur âge et leur expérience.
Voila pourquoi en Maçonnerie on a parfois interprété le mot de passe du grade d'Apprenti dans le sens de possession du monde, d’où l'idée que la Franc-Maçonnerie exerce son influence sur tous les peuples de la terre.
Réfléchissons un instant. L'impétrant est remis à la destiné du Cabinet de Réflexion ou tous les symboles font références à l'Alchimie. Puis il pénètre dans le Temple dépouillé de tous métaux afin de recevoir un mot de passe qui se rapporte à un Forgeron. Vous ne trouvez pas sa curieux, vous ?
Poursuivons et cherchons... D'après, la croyance des primitifs, les substances minérales participent à la sacralité de la Terre Mère. Les minerais "croissent" dans le ventre de la Terre, tout comme des embryons. La métallurgie prend ainsi un caractère obstétrique.
Le mineur et le métallurgiste interviennent dans le déroulement de l'embryologie souterraine : ils précipitent le rythme de croissance des minerais, ils collaborent à l'œuvre de la Nature, l'aident à "accoucher plus vite". Bref, par ses technique, l'homme se substitue peu à peu au temps, son travail remplace l'œuvre du Temps.
Collaborer avec la nature, l'aider à produire dans un temps de plus en plus rapide, changer les modalités de la matière, voilà une des sources de l'idéologie alchimique. Tout comme le fondeur et le forgeron, l'alchimiste travaille sur une matière à la foi vivante et sacrée ; ses labeurs poursuivent la transformation de la matière, son "perfectionnement", sa "transmutation".
Les premiers hommes qui ont travaillé le fer, l'on fait comme les tailleurs de pierres, par chocs successifs sur le métal qu'il trouvait en provenance des météorites. Ainsi le mythe apparaît accréditant que le ciel est une voûte de pierre et que celui-ci par le feu produit le métal étoile.
C'est seulement après la découverte des fourneaux et surtout après la mise au point de la technique de durcissement du métal porté au rouge-blanc, que le fer devient dominant. On peut fixer vers -1200 -1000 ans avant J.-C., et dans les montagnes de l'Arménie, les débuts de cette métallurgie et que le secret de la fusion se répand à travers le Proche-Orient, la Méditerranée et l'Europe.
Le forgeron nomade de son état et travailleur du fer se déplace continuellement à la recherche du métal brut et des commandes et devient ainsi le principal agent de diffusion des mythologies, des rites et des mystères métallurgiques.
Ainsi par analogie les outils du forgeron participent également à la sacralité. Le marteau, le soufflet, l'enclume se révèlent des êtres animés et merveilleux : ils passent pour pouvoir opérer par leur propre force magico-religieuse, sans l'aide du forgeron.
Je vous renvoie au forgeron du Togo ou des Falachas d'Ethiopie. Le marteau est vénéré, parce que c'est lui qui forge les instruments nécessaires à l'agriculture, il est traité comme un prince et câliné comme un enfant. Les Mossengère et les Ba Sakate (en Inde) croient que la dignité du maître forgeron est concentré dans le soufflet.
L'alchimiste comme le forgeron, comme, avant lui, le potier, est un "Maître du Feu". C'est par le feu qu'il opère le passage de la matière d'un état à un autre.
Le potier qui, le premier, réussit, grâce à la braise, à durcir considérablement les formes qu'il avait donnée à l'argile, dut sentir l'ivresse d'un démiurge : il venait de découvrir un agent de transmutation.
Ce que la chaleur naturelle, celle du soleil ou du ventre de la terre, mûrissait lentement, le feu le faisait dans un tempo insoupçonné. L'enthousiasme surgissait de cet obscur pressentiment que le grand secret consistait à apprendre comme "faire plus vite" que la nature, comment intervenir dans la vie cosmique environnante.
Le feu s'avère être le moyen de "faire plus vite", mais aussi de faire autre chose que ce qui existait déjà dans la nature : ouvrant ainsi la porte d'une force magico-religieuse qui pouvait modifier le monde, qui, par conséquent, n'appartenait pas à ce monde-ci.
C'est la raison pour laquelle déjà les cultures les plus archaïques imaginent le spécialiste du sacré, le chaman, l'homme-médecine, le magicien et plus tard l'alchimiste comme un "Maître du Feu".
Avec cette ambivalence magico-religieuse du fer et du feu on peut imaginer que le métal comme tout objet sacré est à la fois dangereux et bénéfique.
C'est donc aux mythologies et aux idéologies religieuses qu'il faut s'adresser pour comprendre la fonction du forgeron. Or le forgeron céleste est le fils, le messager ou le collaborateur du Dieu suprême : il achève son œuvre et la plupart du temps le fait en son nom.
Le forgeron moniteur continue et parfait l'œuvre du Dieu en rendant l'homme capable de comprendre les mystères. D'où le rôle du forgeron dans les initiations de puberté et dans les sociétés secrètes, et son importance dans la vie religieuse de la communauté.
D'après Mircea Eliade, l'alchimiste traite la matière pour la transmuter. En somme, l'alchimiste traite la matière comme la divinité était traitée dans les Mystères : les substances minérales "souffrent", "meurent", "renaissent" à un autre mode d'être, c'est-à-dire sont transmutées.
Ainsi la mort correspond au niveau opératoire à la couleur noire que prenait les ingrédients, à la nigredo. C'est la réduction des substances à la matéria prima, à la massa confusa, la masse fluide, informe, correspondant à la situation primordiale du Chaos.
C'est du reste pourquoi le symbolisme aquatique joue un rôle si important. Une des maximes des alchimistes était : "N'effectue aucune opération avant que tout soit réduit à l'Eau". Au plan opératoire, ceci correspond à la dissolution de l'or purifié dans l'aqua régia.
La phase qui suit le nigredo, c'est-à-dire l'œuvre à blanc, la leukosis, l'albedo, correspond sur le plan spirituel à une résurrection qui se traduit par l'appropriation de certains états de conscience inaccessibles à la condition profane. Au niveau opératoire, c'est le phénomène de la coagulation consécutif à la putréfaction initiale.
La phase ultérieure, la citrinitas et la rubedo, couronnent l'œuvre alchimique et aboutissent à la Pierre Philosophale. Elle développe encore et fortifie cette nouvelle conscience initiatique.
Voila pourquoi il est essentiel de bien saisir le plan sur lequel se déroule l'œuvre alchimique. Sans le moindre doute les alchimistes alexandrins furent conscients dès le début qu'en poursuivant la perfection des métaux, ils poursuivaient leur propre perfection.
Le Liber Platonis quartorum accorde une grande importance au synchronisme entre l'opus alchymicum et l'expérience intime de l'adepte. Les choses sont rendues parfaites par leurs semblables, et c'est pourquoi l'opérateur doit participer à l'opération.
Bref, l'alchimiste occidental, dans son laboratoire opérait sur lui-même, sur sa vie psychophysiologique aussi bien que sur son expérience morale et spirituelle.
Les textes s'accordent pour insister sur les vertus et les qualités de l'alchimiste : celui-ci doit être sain, humble, patient, chaste ; il doit avoir l'esprit libre et en harmonie avec l'œuvre ; il doit être intelligent et savant, il doit à la fois œuvrer, méditer et prier.
On voit par là qu'il ne s'agit pas uniquement d'opérations de laboratoire. L'alchimiste s'engage tout entier dans son œuvre. Mais ces qualités et vertus ne doivent pas être entendues dans une acception purement morale. Elles ont la même fonction chez l'alchimiste que la patience, l'intelligence, l'égalité d'âme, dans le sâdhana tantrique ou dans le noviciat qui précédait l'initiation aux Mystères.
C'est dire qu'aucune vertu et aucune érudition ne pouvaient dispenser de l'expérience initiatique, qui seule était capable d'opérer la rupture de niveau impliquée dans la transmutation.
Ce parcours à travers la transmutation des métaux qui va de la Terre-Mère à l'Aor, la Lumière d'en Haut est reproduite dans le déroulement de notre Rite. C'est ce qu'il faut percevoir pour comprendre sa propre évolution, c'est ce qu'Hermès dévoile en affirmant que tout ce qui est en Haut est en Bas et tout ce qui est en Bas est en Haut.
Ce mythe n'est pas un rêve, c'est une réalité, il y a parfois au bout, pour les persévérant, la Pierre Philosophale. Alors mes Soeurs et Frères mettons-nous au travail !
Jakin,
Commentaires
1. anaflore le 11-11-2016 à 04:25:45 (site)
matinal !!!!de belles photos sous le soleil !!!c'est pas de saison !!
bon vendredi
2. fanfan76 le 11-11-2016 à 14:47:34 (site)
Bonjour Jakin, de belles fêtes médiévales, toujours de beaux costumes, jolies photos sous une belle lumière avec ce soleil...
Bon week-end, fanfan
3. Mr-He le 12-11-2016 à 00:36:12 (site)
Bonjour Armand
tes photos rendes bien l'ambiance
http://mr-he2.vefblog.net
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Bonne journée
Avec amitiés
René de Chine
4. banga le 12-11-2016 à 12:19:56 (site)
Bonjour Armand superbe ces fêtes médiévales des belles photos merci du partage et félicitation pour la photo du jour , bon week end amitiés.