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Lors du Conseil du mois de février 2022 je vous ai fait voyager dans les secrets de l'Œuvre au Noir ; dans celui du mois de février 2023 nous avons poursuivit notre voyage avec l'Œuvre au Blanc. Il est temps maintenant de finir l'œuvre...
1 - La Calcination - Œuvre au Rouge - Elément Feu : Expulsion de la substance volatile hors de la matière par l’action du feu. Purification et pulvérisation du corps par le moyen du feu extérieur qui en désunit les parties en séparant ou évaporant l’humide qui les liait, et en faisait un corps solide. Elle est composée de trois opérations concomitantes : dissolution (la matière est réduite en ses divers constituants), purification (les éléments grossiers sont détruits et volatilisés sous l’effet de la forte chaleur des rayons solaires concentrés), cohobation (le Soufre solaire se conjoint avec le Mercure lunaire).
Dans cet espace qui évoque surtout le mythe de la toison d'or, un symbole solaire, et qui permet d'obtenir le statut de héros et, pour certains la souveraineté, le souffle de la vie (Hé) nous enseigne qu’il faut accepter de se vider pour être rempli. D'autre par le mythe de Noé symbolise merveilleusement ces montées et ces descentes, le vol des oiseaux nous renseignant sur le travail qui se fait à l’intérieur de l’Arche (Machidiel), la colombe signifiant la montée dans les hauteurs et le corbeau la descente dans les profondeurs.
Cette Porte nous indique que la situation demande un élargissement, une ouverture plus grande, une respiration nouvelle dans une confiance totale. Son énergie accompagne le changement (Nisam). Elle nous aide à puiser à la Source d'un dynamisme ancré dans la volonté de notre âme de lumière. Et si nous cherchons à retenir la Lumière de peur qu’elle s’échappe, nous bloquons l’échange et nous figeons la force de vie.
2 - La Digestion - Œuvre au Rouge - élément Feu : La digestion c'est la préparation de la dissolution. Il s'agit de passer du "savoir" à la "connaissance" en remâchant périodiquement les notions. La "digestion alchimique" évoque donc la constitution progressive d'une connaissance étayée sur nos expériences existentielles, sur nos ressentis. Ce processus ne peut être accéléré sans engendrer une compréhension incomplète de nos expériences. C'est un processus naturel comme la lente maturation des blés dans les champs.
Action par laquelle on met un corps liquide avec un fluide pour en faire le mélange en tout ou parties, pour en extraire la teinture, pour les disposer à la dissolution, à la putréfaction, pour les faire circuler, et par ce moyen volatiliser le fixe et fixer le volatil, au moyen d’une chaleur convenable. Presque toutes les opérations du grand Œuvre se réduisent à la digestion, que les Philosophes ont appelée de divers noms, suivant ce qu’ils ont remarqué qu’il se passait dans le vase pendant l’œuvre. Ainsi quand ils usent des termes de distillation, sublimation, imbibitions, cération, inspissation, descension, cuisson, solution, coagulation, etc. ils n’entendent autre chose qu’une et même opération, ou digestion répétée. C’est un grand arcane, clef du Grand Œuvre dans la voie humide.
La digestion est une cuisson lente par une chaleur humide et maturante qui atténue la matière, la divise et en exalte les principes actifs. Elle se fait en vase clos. La digestion consiste à exposer une substance à l’action d’un liquide, à l’aide de la chaleur. De cette façon, les constituants solubles sont extraits de la substance. Ainsi, la digestion requiert deux éléments : le feu et l’eau.
Dans cet espace qui évoque bien entendu le Lion de Némée, ce Lion géant, véritable force de la nature qui rodait aux alentours de la ville et dont l'un des travaux d'hercule fut de le tuer, nous invite à méditer sur la direction que nous choisissons de donner à notre énergie créatrice, par exemple vérifier que le projet concerné se place bien au service de l'âme de lumière, et non de l'ego, et que ce dernier ne récupère pas pour lui ce qui ne regarde que l'âme (Ariéh). Il en est de même dans le mythe d'Œdipe, où le signe du lion est de fait en étroite liaison avec la construction du moi, du jeune enfant et le dépassement de l'œdipe qu'il soit simple, inversé ou complexe.
Cette Porte nous aide à apaiser et orienter le feu de nos désirs et nos pulsions. Elle démystifie et libère les fantômes qui rôdent dans notre inconscient, éclaire et libère les frustrations, les regrets, les culpabilités anciennes (Teith). Elle peut indiquer également que d'anciens secrets peuvent aujourd'hui être découverts, ou bien qu'il est temps de révéler et partager des trésors cachés (Verièl). Elle nous convie à célébrer le lien d'amour qui nous unit à notre corps physique, à l'écouter et respecter ses véritables besoins (Av/le rein droit).
3 - La Dissolution - Œuvre au rouge - élément Air : La dissolution (ou solution) est le processus par lequel plusieurs substances sont combinées pour former une seule mixture homogène, généralement un liquide, parfois un solide. Les alchimistes n’entendent pas par ce terme la réduction simple d’un corps dur en liquide, mais la réduction d’un corps en sa première matière, c’est-à-dire en ses principes élémentés, et non pas élémentaires. Car ils n’ont jamais prétendu réduire l’or, par exemple, en air, eau, terre et feu, mais en Mercure, composé de ces quatre éléments, quoiqu’il participe plus de l’eau et de la terre que des deux autres, comme tout le règne minéral.
Ils distinguent plusieurs dissolutions dans l’opération de la pierre philosophale ; l’une imparfaite, et l’autre parfaite ; la première est celle qui précède la putréfaction ; parce que la dissolution proprement dite ne se fait que dans le temps que la matière est au parfait noir. Tout leur œuvre, disent-ils, consiste dans la dissolution et la coagulation réitérées plus d’une fois.
Ils annoncent une grande réconciliation, et nous engage à nous y préparer. Lettre de l'ère nouvelle, Elle nous invite à lâcher définitivement tout ce qui nous entrave à l'ancien, les revendications, les vieilles rancunes... Elle éclaire et libère les paquets de mémoires négatives, les rapports de force, et tout ce qui pèse dans l'inconscient collectif.
Dans cet espace qui évoque le Mythe d'Héra (Junon), puissante Déesse des Déesses et des Dieux, des Rois et des Empires qui fut écoutée, crainte, vénérée, dans toute la mythologie, elle a gardé son empreinte et influencé le destin de nombreux Dieux et mortels (Deli). Avalée à la naissance puis régurgité comme eux, elle est la sœur de Déméter, d’Hadès, d’Hestia, de Poséidon et de Zeus qui est également son époux.
Sa force de caractère et son pouvoir en font une des figures centrales de l’Olympe et de la mythologie, au côté de Zeus, tant pour leurs alliances que pour leurs mésententes les plus terribles.
Cette Porte annonce une grande réconciliation, et nous engage à nous y préparer. Elle nous invite à lâcher définitivement tout ce qui nous entrave à l'ancien, les revendications, les vieilles rancunes et nous prépare à l'ère nouvelle (Chévat). Elle éclaire et libère les paquets de mémoires négatives, les rapports de force, et tout ce qui pèse dans l'inconscient collectif et déchire les dualités. Elle incite à la réflexion, à la maturation et au changement d'attitude. Elle incite aussi à la patience afin de saisir le moment opportun à l'expression et à l'épanouissement. Il faut trouver la Justice divine, qui est aussi celle de notre âme de lumière et qui n'est pas la justice humaine, ni la satisfaction d'un désir de vengeance ou d'une revendication égoïste (Tsadé).
4 - La Séparation dans l'Œuvre au rouge - élément Eau : L'alchimie se propose d'effectuer la séparation la plus parfaite possible des trois principes (par l'intermédiaire de leurs supports respectifs), d'effectuer sur chacun des supports une purification absolue. Puis la réunion des supports purifiés et qui ainsi ont pu "fixer" les principes conduit soit à l'élixir, soit à la pierre, lesquels constituent l'achèvement de l'œuvre sous sa forme liquide (élixir) ou solide (pierre). Le mercure (alcool) va extraire le soufre (par macération) ; on obtient ainsi une teinture. Une filtration permet de séparer la teinture (mélange soufre mercure) des sels, qui changent alors de couleur.
Dans cet espace qui évoque le Mythe d'Orion en relation avec le Canis Minor et Major, nous prenons connaissance qu'un aventurier de la conscience ne peut "tirer" de façon excessive l’ivresse divine dans sa nature s'il n’est pas encore prêt pour la recevoir (Akrav). En effet, dans la mythologie grecque, le scorpion est associé à Orion (un chasseur géant). Selon le mythe, Orion était un chasseur si talentueux qu'Artémis (la déesse de la chasse) en fut outragée. Aussi, cette dernière, aidée d'Apollon (le dieu de la lumière), fit surgir un scorpion géant du sol. Une lutte terrible s'engagea alors entre Orion et le Scorpion. Finalement, Orion parvint à percer la cuirasse du scorpion, mais au même moment, le dard de la créature toucha Orion. Alors Poséidon (le père d'Orion) métamorphosa son fils en étoile.
Cette Porte nous invite à mieux comprendre notre Ombre, afin de lui faire goûter le pur Amour du GADLU qui ne juge pas. Sans le savoir, cette part de nous-même aspire à la Lumière et l'appelle à sa façon. Plus nous avons peur des ténèbres, plus cette peur les nourrit. La seule clef est l'Amour qui démasque le jeu des apparences et révèle l'appel désespéré de tout ce qui se croit non-aimé (Hechvan/Rate). Ainsi nous pouvons étendre notre bienveillance à l'Ombre de l'autre, qui ne pourra plus nous toucher négativement, car avec l'aide de Noun, nous pourrons traduire son expression négative en défi d'amour.
Pour conclure : Au 17ème siècle, en affirmant comme un principe, que ce qui est mesurable, est seul l'objet de science et en donnant l'exemple d'expériences objectives, Galilée fut l'initiateur de l'ère scientifique dans le monde. Au siècle suivant, Lavoisier démontra objectivement que les métaux étaient des corps simples.
La science se séparant alors de la philosophie et la philosophie de la métaphysique, pour devenir raison raisonnante, la voie alchimique ne pouvait que péricliter, elle n'était plus à la mode, elle sentait le soufre.
Mais aujourd'hui, en dehors de quelques universitaires qui font l'objet d'études, et de rares clairvoyants qui demeurent dans le secret de leurs laboratoires, l'alchimie n'est plus qu'un nom, un souvenir, une illusion, peut-être pour certains ?
Et pourtant les métaux ne sont pas des corps simples, la physique nucléaire a décomposé ceux-ci et vérifié la théorie alchimique traditionnelle de l'unité de la matière.
Et pourtant, l'homme de ce nouveau millénaire, ressent un besoin de spiritualité, de retour en son être profond, de connaissance de soi et la gnose alchimique, pratique et théorique, lui ouvre le champ illimité de l'ascension vers la perfection.
Il lui suffit d'entendre l'exhortation que rappelle Eugène Canseliet dans son ouvrage "trois anciens traités d'alchimie, Prolégomènes et Calligraphies (J.J. Pauvert, 1975)" : Ora, Lege, Lege, Lege, Relege, Labora Inveniesque et Ocultatus Abis"...
Mais il ne suffit pas d'étudier, il faut aussi comprendre ce que nous étudions ; et à quoi bon comprendre si nous n'expérimentons pas en nous-mêmes la vérité de Dieu ?
Beaucoup de chercheurs, curieux d'ésotérisme, rangent l'Alchimie ou Art des transmutations parmi les sciences occultes au même titre que l'astrologie, la magie, la médecine, les arts divinatoires, etc. En réalité, l'Alchimie n'est pas une des branches de l'ésotérisme, elle en est la clé ou la Pierre angulaire.
Ne sois que toi-même, ne compte que sur toi-même, n'interroge que toi-même, ne pénètre que toi-même, ne te perds qu'en toi-même, ne te trouve qu'en toi-même, ne repose qu'en toi-même disait Louis Cattiaux dans le message retrouvé...
Alors, mes sœurs et frères Chevalier de l'Aigle Rouge mettez les mains dans le mystères de la pratique de l'Art Royale et vous en ressortiraient Lumineux comme un Soleil invaincu...
Jakin,
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