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Les Black's Foot

le 24-11-2024 08:57

SYMBOLISME ET HERMÉTISME - LE PETIT CHAPERON ROUGE

 
 



          En étudiant le Petit Chaperon Rouge, selon l'approche symbolique de Richard Khaitzine, auteur "Du Symbole renouvelé" à propos de l'œuvre de Louis Cattiaux, nous ne céderons pas à la mode, hélas déplorable, qui veut voir dans chaque écrit des implications freudiennes. Son interprétation de ce texte est à des millions d'années-Lumière des analyses "psy" faisant les beaux jours et l'escarcelle bien remplie des Jivaros urbains.

N'en déplaise aux spéléologues de la libido, l'histoire du Petit Chaperon Rouge ne fait nullement référence à nos complexes ou à nos frustrations. Le Loup n'est pas la bête, le mâle aux instincts brutaux, l'image de l'homme sadique qui exige son tribut, celui du sang ou du sexe. Le Loup mis en scène par Perrault, n'a que peu de points communs avec ces derniers. En fait, il s'agit d'un loup trompeur, ainsi que le signifie le nom du fils de Pélagos : Lycaon . Ceci nous incite à aller vérifier du côté des mythes grecs.

Le loup dans les textes hermétiques, est toujours pris pour le symbole du mercure des Sages, l'agent mystérieux capable d'ouvrir les métaux, de les rendre philosophiques, propres à servir dans la suite du processus. Les fêtes qui étaient, autrefois, consacrées au loup vert, en France, sont éloquentes concernant cette fonction puisqu'elles s'entendent par l'ouvert.

Ce loup, que caractérise sa voracité, l'étymologie va nous en donner une idée plus précise. Vorace, provenant de vorax, acis (acier, acérer), nous sommes en présence d'un vinaigre, ou vin aigre qui pour les anciens, désignait les acides et les acétates. Toutefois acis renvoyant à tous ce qui est pointu, nous sommes certainement en présence d'une métaphore. Les loups n'étaient-ils pas représentés hurlants à la lune ?

Nos ancêtres devaient parfaitement connaître les étranges pouvoirs de ce mystérieux loup vert ; en témoignent certaines traditions populaires qui subsistaient encore à la fin du 19ème siècle. Ce loup vert n'est pas sans rapport avec les feux de la Saint jean.

Les Textes hermétiques font fréquemment référence à un feu qui ne brûle pas les mains ; telle était la réputation qu'avait celui de la Saint Jean, lorsque les jeunes gens des deux sexes sautaient par dessus les flammes. Ces sauts n'étaient pas toujours innocent et ce bondissement marquait bien souvent des fiançailles. Manifestement, le feu de la Saint Jean faisait office de médiateur présidant à l'union des futurs époux. Or dans le second Œuvre, c'est exactement le rôle du sel, unique instrument d'une harmonie durable, l'instigateur d'une paix stable et féconde en résultat heureux. Ce loup vert ou sel vert, encore dénommé Vitriol, c'est l'Esprit Universel, et au milieu du 19ème siècle, il était fêté la veille du 24 juin.

La Mutation des consciences et la transmutation alchimique ont conduits les hommes éclairés à cacher les savoirs traditionnels dans les contes de fées. Pour autant il ne faudrait pas croire qu'un conte contienne l'intégralité du déroulement des phases du Grand Œuvre. En fait, le processus en a été judicieusement fragmenté, chaque conte ayant pour fonction d'illustrer un point particulier, voire plusieurs points. Nous allons nous efforcer de dégager du Petit Chaperon Rouge quelques-unes des informations hermétiques sous-jacentes.

Á la base de l'œuvre se situe ce que les textes nomment le premier mercure, lequel se présente toujours sous l'aspect salin, de consistance dure. Toutefois, en l'état, ce premier mercure ne serait d'aucune utilité. Il faut l'animer. Cette animation se pratique grâce au mercure des métaux - l'Esprit vital de l'Univers. Ce premier mercure, ou médiateur, dans les contes, est fréquemment figuré sous l'identité d'un loyal serviteur. C'est lui la clef permettant d'ouvrir la porte du sanctuaire.

Car il ne faut pas s'y tromper, ce médiateur est réellement une lumière qui éveille l'intelligence de la matière en même temps que celle de l'opérateur. Dans ce conte, cette clef, ou cheville de l'Œuvre se trouve à peine voilée dans le terme de chevillette qui ouvre la porte de la maison de la grand-mère. Mais cette clef, profitable au sage, peut se montrer redoutable, causer la ruine des imprudents ou des insensés.

La couleur noire, dans le conte qui nous occupe, est figurée par la maison de la mère-grand où le loup dévore le Petit Chaperon Rouge. C'est que le mystère de la vie, et par conséquent de toute génération, se situe dans la mort, dans le cycle de la décomposition. Solve et Coagula (dissous et coagule) telle est l'injonction classique par laquelle les vieux maîtres résument le principe de base de l'Alchimie.

D'autres indices nous indiquent que nous sommes bien en présence d'un texte véhiculant des informations de nature ésotérique. Perrault utilise le mot chaperon dans le sens d'une bande d'étoffe servant de coiffure aux femmes. Un bandeau susceptible d'évoluer en nous incitant à lire un phylactère (en grecs : garder, préserver et conserver).

Quel sens devons nous donner au petit pot de beurre et à la galette que le Petit Chaperon Rouge va porter à sa mère-Grand ? En terme de chimie le beurre désigne les chlorures métalliques. Quant aux alchimistes, ils firent du beurre l'image de la Matière des Sages en raison de l'aspect visqueux de cette dernière et parce qu'elle se sépare de son eau, comme le beurre du petit-lait.

La galette nécessite quelques développements. Nous savons que l'Alchimie repose sur l'obtention du mercure ou dissolvant. Tout le travail de l'art consiste à évertuer ce mercure jusqu'à ce qu'apparaisse le signe attendu marquant l'aboutissement. En jouant sur les mots, les vieux maîtres ont appelé ce signe Sceau d'Hermès, Sel des Sages, Étoiles des Mages ou Polaire.

Or, le signe se traduit par une disposition géométrique ressemblant à des lignes entrecroisées, celles qui pouvaient se voir, nous dit la légende, sur la Ceinture d'Offerus . Ces lignes entrecroisées sont justement celles qui se retrouvent sur la Galette des Rois. La Galette, signée comme la matière alchimique, contient dans sa pâte le petit enfant populairement dénommé baigneur. Ce baigneur, c'est l'or dans son bain, c'est la fève, c'est aussi le poisson qui nage dans la mer philosophique des alchimistes. La Pierre des Philosophes dans son premier état parce que la pierre, comme le poisson, naît dans l'eau et vit dans l'eau. Une allégorie, souvent usitée par les auteurs de textes hermétiques, conseille de saisir ce poisson à l'aide d'un filet ou d'un rets délié, ce qui est une image exacte des mailles formées de fils entrecroisés, schématisées sur la galette des Rois.

Enfin, nous soulignerons que le conte rédigé par Perrault n'expose que le début de l'Oeuvre. Une tradition orale populaire crut bon d'y ajouter un chapitre. Le loup, ayant dévoré la mère-grand et sa petite fille, est pris en chasse. Il est abattu par des chasseurs, lesquels lui ouvre le ventre et en extraient ses deux victimes qui reviennent à la vie. La mère-grand étant un avatar de la Grande Mère des Dieux, autrement dit la terre, l'allusion est aisée à comprendre. Cette tradition nous parle bien de la préparation de la matière brute et minérale et de son ouverture. Gageons que le loup était vert de trouille - ou l'ouvert. Quant au Petit Chaperon Rouge, il sortit vraisemblablement de cette aventure transformé, et pour tout dire philosophique, puis plus sage... comme le Mercure !

Le Petit Chaperon Rouge peut se lire notamment sur le plan astronomique. Lorsque l'histoire débute, nous sommes à la fin de l'hiver, au début du printemps, époque à laquelle la partie triangulaire supérieure de la constellation de la Vierge se lève dans le soleil couchant. Cette Vierge c'est la fillette du conte de Perrault. Elle quitte le domicile maternel afin de traverser la forêt où l'attend le loup. Cette forêt symbolique, c'est la Voie Lactée où se tient la constellation du Loup. La galette du Petit Chaperon Rouge n'est autre que la couronne boréale. Quant au petit pot de beurre, il faut l'entendre comme un produit de la vache, autrement dit la constellation du Bouvier.

Lorsque le Petit Chaperon Rouge arrive près de la demeure de sa mère-grand, il se produit une transformation, une transmutation. Sur la porte : Orion, il y a trois étoiles, lesquelles forment la bobinette qui permet d'entrer. Le Loup, constellation située entre Antarès du Scorpion (étoile rouge) et Alpha du Centaure, se couche à l'horizon. Il est couché quand la Vierge arrive, elle aussi, vers le couchant. Dans le ciel, il n'y a plus que la Couronne boréale et le Bouvier.

La tradition orale, par des associations phonétiques, a favorisé la transmission de certaines connaissances. La fidélité parfaite de la transmission a permis, sous le couvert de mots ordinaires, la survivance d'un symbolisme indispensable aux futures générations.

La répétition suspecte des termes bobinette, chevillette et cherra, incite à se montrer attentif. Ces trois termes, par le jeu de l'à peu près phonétique, laissent deviner : bovin, cheval et chèvre. Or le Bœuf, le Cheval et la Chèvre sont réellement les constellations qui encadrent la porte de la mère-grand. Sans doute les rédacteurs premiers de cette allégorie entendaient-ils souligner, également,  la forme astronomique du soleil couchant sur la pointe de la constellation de la Vierge qu'il coiffe d'un petit chapeau rond rouge, devenu par déformation le Petit Chaperon Rouge.

Le Voyage Hermétique continu avec le Chat Botté et Peter Pan, mais se sera pour une autre fois...

Jakin,
 
 


 
 
le 21-11-2024 08:34

LA MÉDITATION ET LA BIBLE

 
 
 
           Longtemps on n'a vu dans la méditation hébraïque qu'une invention ou une importation d'autres cultures ; elle a pourtant toujours existé, son représentant le plus connu étant sans doute le kabbaliste du XIII° siècle Abraham Aboulafia.

     Prolongeant les travaux de Gershom Scholem et de Moshé Idel, Aryeh Kaplan montre que cette pratique trouve ses racines dans la Bible elle-même. Transmise de maître à disciple depuis les Patriarches jusqu'à nos jours, cultivée par les prophètes, elle se fonde sur l'interprétation symboliques de textes comme la vision d'Ezéchiel. L'auteur insiste également sur la valeur des Psaumes, qui fonctionnent comme des "mantras" aidant à la concentration et à l'élévation.

     Devenu un classique aux Etats-Unis, ce livre fondamental ouvre, comme le souligne Marc-Alain Ouaknin, de nouvelles pistes pour la lecture de la Bible...




 


 
 
le 18-11-2024 09:44

TOUT EST DANS TOUT


 

 (Paru dans un numéro de la revue "Fluide Glacial)

          Le compagnon releva les yeux sur le Grand Maître. Celui-ci le considérait avec bienveillance, calé dans un antique fauteuil, derrière le bureau.

Au-dessus de sa tête, les insignes maçonniques accrochés aux murs et les objets symboliques soigneusement exposés dans la lumière solennelle de deux candélabres, augmentaient encore le caractère sacré du lieu.

- Je vous écoute, dit le Grand Maître.

- Eh bien voilà, commença le visiteur. J'ai sollicité cet entretien, car je crois avoir découvert des détails insolites qui concernent ma loge, et qui je crois, peuvent bientôt concerner toute l'obédience.

- De quoi s'agit-il ?

- Ça a commencé il y a cinq mois, lors d'une réunion ordinaire de la loge à laquelle j'appartiens. Dans le couloir, avant la réunion, j'ai repéré deux frères qui, très brièvement mais sans équivoque possible, se sont échangés un signe de reconnaissance codé.

Le Grand Maître haussa les sourcils et dit en souriant :

- En dehors du fait que je n'en comprenne pas l'utilité dans un lieu maçonnique, je ne vois pas non plus ce qu'il y a là de bien extraordinaire.

- Attendez ! Intrigué, j'ai observé ces deux frères très discrètement. Après plusieurs réunions, j'ai remarqué avec surprise que ces signes de reconnaissance étaient échangés par sept autres personnes de ma loge, dont le Vénérable.

- Les signes de reconnaissance entre francs-maçons sont choses courantes, je ne vois toujours pas ce qu'il y a là d'anormal...

Le visiteur se redressa.

- Ce qu'il y a d'anormal, c'est que ces signes n'appartiennent pas à la tradition maçonnique.

- Allons. Il devait s'agir de signes propres à un grade que vous n'avez pas encore atteint, ou peut-être s'initiaient-ils à un rite que vous ignorez.

- Non ! Non ! Je suis catégorique ! Croyez-moi. À mon degré, je connais TOUS les signes maçonniques, et le triple croisement du majeur et de l'annulaire n'en est pas un ! Mais il y a pire.

Le Grand Maître s'était accoudé à son bureau et se frottait le menton d'un air dubitatif

- Pire ?

- En continuant à observer ces frères au comportement singulier, j'ai découvert qu'ils portaient un emblème cousu dans des endroits invisibles de leurs vêtements : trois petits fils rouges en Y. Ce ne peut être un hasard.

Les yeux du Grand Maître se perdirent dans les coffrages du haut plafond.

- De fait, il ne me semble pas que cet emblème soit répertorié dans les emblèmes maçonniques... Quoiqu'il en soit, vous avez bien fait de venir me voir, dit-il. Continuez votre enquête discrète et revenez dès que vous aurez des éléments nouveaux.

Six mois plus tard, le compagnon était de retour dans le bureau du Grand Maître.

- Alors ? Avez-vous découvert de quoi il s'agit ? demanda le chef de l'obédience.

- Mieux : je me suis infiltré parmi eux. Ils ont un système de parrainage extrêmement cloisonné, mais à force d'entêtement, ils ont fini par m'accepter, Oh, je n'en suis encore qu'au tout premier degré d'initiation.

- Initiation ? Parrainage ? Que voulez-vous dire ?

- Connaissez-vous l'ordre Conventuel Expiatoire des Charpentiers Universels ?

- Non.

Le frère secoua la tête d'un air entendu.

- C'est leur nom. Ils prétendent que l'initiation à la Franc-maçonnerie actuelle n'est qu'un vulgaire apprentissage réservé au tout-venant. Que les rites et les secrets qu'on y apprend ne sont que poudre aux yeux et balbutiements, qu'ils permettent tout juste, pour les meilleurs, d'entretenir l'espoir d'accéder un jour à la véritable initiation.

- Et quelle est la véritable initiation ?

- Celle des Charpentiers Universels, les seuls qui connaissent les vrais secrets de l'univers...

Le Grand Maître resta un moment immobile et silencieux à contempler son visiteur,

- Si je comprends bien, vous prétendez qu'il y a une société secrète à l'intérieur même de la Franc-maçonnerie ?

- C'est exactement cela. D'après ce que j'ai appris, leur réseau s'étend sur toutes les loges, sur toutes les obédiences. Ils seraient plusieurs centaines. Ils recrutent les membres qu'ils estiment dignes dans le plus grand secret. Ils ont leurs propres rites, leurs symboles, leur langage et leur hiérarchie. Ne vont-ils pas jusqu'à affirmer que leur puissance occulte est le réel dirigeant de la Franc-maçonnerie ? Que celle-ci n'est qu'une façade, destinée à protéger en son sein les seuls authentiques détenteurs de la Vérité Universelle ?
- C'est incroyable ! Comment de véritables francs-maçons peuvent-ils se livrer à de telles puérilités ?

- Vous devez en savoir quelque chose, si j'en crois les fils rouges cousus en Y qui se trouvent sur la doublure de votre porte-documents...

Le Grand Maître soupira.

- Bien. Ça nous permettra d'aller plus vite. Je suis ravi d'accueillir parmi nous un membre jouissant d'un don d'observation tel que le vôtre... D'autant que vos talents vont nous être immédiatement utiles. Imaginez qu'à la dernière réunion de la Maîtresse Charpente, j'ai surpris deux Grands Menuisiers en train d'échanger des signes étrangers à notre ordre conventuel.

- Il s'agissait de messages en morse basés sur les rythmes de respiration.

- Comment le savez-vous ?

- En tant que chevron de premier degré, j'ai assisté moi-même à cette réunion, ce qui m'a permis d'enquêter sur le phénomène. Il s'agit d'une société méta-secrète qui s'est formée au sein même de la Charpente Universelle et qui se sert de notre ordre comme couverture. Leur nom est le Consistoire des Plombiers Zingueurs de la Sainte Étanchéité. Leur élite est d'autant plus restreinte qu'ils ne sont que douze, comme les apôtres. Mais la vérité qu'ils détiennent est plus vraie que toutes les autres vérités.

- Ne me dites pas que vous en faites partie

- J'ai été désigné hier Joint-Clapet de 1° classe, pour occuper le douzième siège vacant. Vous ne pouviez pas me reconnaître derrière le masque de soudeur sacramentel mais moi, je vous ai bien vu.

- Alors c'était vous le nouvel initié ?

- C'est exact. Ce qui m'amène à vous poser une question. Lors de cette cérémonie rituelle pour mon adoubement, vous avez échangé un message télépathique avec votre voisin de droite, ce qui n'est pas prévu dans le Rite de la Plomberie Zinguerie Initiatique.

- Je voulais vous en parler. Le Consistoire des Plombiers Zingueurs constitue la plus haute étape vers la vérité universel-le, mais n'est qu'une étape. Seuls ses membres les plus parfaits peuvent être admis au sein de la société supra-secrète des Maîtres Électriciens du Circuit Absolu. Car eux seuls ont accès à la Vérité Ultime. Nous sommes deux. Voulez-vous être le troisième ?

- Mais pourquoi m'accepter si rapidement ?

- J'ai besoin de vous. C'est grave. Lors de la dernière réunion de polarité, j'ai eu la conviction de ne pas être franc avec moi-même et avec mon frère Maître Électricien

- Que voulez-vous dire ?

- J'ai l'impression d'appartenir à mon insu à une société plus suprêmement secrète que les autres, et dont je suis le seul membre : la société de l'Entrepreneur Chef de Chantier Cosmique, Bureau de vente au rez-de-chaussée, qui ne peut détenir de vérité plus vraie, puisqu'il prend ses instructions à la source : chez Dieu lui-même.

- À la bonne heure ! Si c'est vrai, vous ne pouvez pas monter plus haut, aller plus loin, connaître plus avant et rester plus secret. Alors, qu'est-ce qui vous gêne ?
- A la dernière réunion de communion avec moi-même, j'ai nettement senti ma main gauche échanger des signes de connivence avec mon omoplate droite....

Jakin,
 
 


Commentaires

 

1. Baladine  le 19-11-2024 à 06:44:43  (site)

Bonjour Merci pour cette bonne lecture en ce matin
Je viens te souhaiter une bonne et agréable journée

2. Florentin  le 19-11-2024 à 20:10:47  (site)

Quand les Francs Maçons s'amusent ....

 
 
 
le 14-11-2024 08:42

LE RETOUR

 
 

 
          Boucler une boucle sur la voie initiatique n'est pas chose facile, car l'initié qui change de plan, s'engage vers un nouveau chemin pour poursuivre le ser-pen-tin...

Ce n'est pas parce que l'on retourne à sa Loge Mère, comme c'est mon cas, qu'il faut se dispenser de trouver le juste équilibre pour continuer à se maintenir sur la voix du milieu avec les anciennes pierres, mais surtout, avec les nouvelles pierres qui composent l'atelier.

Pour boucler il faut généralement partir du passé. Voici donc l'histoire de notre passé avec Mireille pendant la 6ème campagne de navigation de Pythéas entre 2001 et 2004.

Le 3 septembre 2001, les matelots suivit du Collège des Officiers montent à bord. Le Frère servant : Hervé, gardien du carénage, siffle les trois coups traditionnels pour saluer l’arrivée du nouveau Capitaine : le VM Gisèle franchit la passerelle. L’équipage est au complet. Le navire bénéficie d’une aide providentielle. Accastillage, vivres et nouvelles cartes sont livrées grâce aux investissements du nouvel armateur - GLMF.
 
La brise venue de la plaine de la Crau gonfle le grand Cacatois. Sur le mât d’Artimon, la vigie surveille la manœuvre. Le pont craque de toute part. Les amarres sont larguées et Le galion s’ébranle en glissant lentement sur la Luynes en direction des bouches du Rhône pour rejoindre la pleine mer.

Le vent forcie un peut à l’approche du grand large. Grand Humier, Cacatois et Artimon fustigent leurs voiles blanches dans le souffle divin. La mer se creuse, force trois. Dans un pas de deux, entre bâbord et tribord, le navire franchit sans encombre le Golfe du Lyon. Le capitaine veille dans la salle des cartes tandis que l’équipage travaille sans relâche sur la pierre brute.
 
Quand le soleil décroît sur l’horizon le nouveau Barde : le Frère Yannick, joue une musique moderne et harmonieuse pour nous encourager à retrouver le chemin. Ce Frère, entiché d’une abondante chevelure et d’une épaisse barbe poivre et sel, souffle dans un tuyau de plastique vert, courbé comme une lyre qu’il porte sous son bras. Tout en tournant autour de la cambuse, il livre des sons qui semblent sortir du livre des morts de l’ancienne Égypte et qui montent en incantation vers le ciel.

Pourquoi favoriser la circulation des chants rituels vers le ciel et de leur donner une résonance particulière qui les rendent perceptibles par les hôtes du ciel que sont les initiés passés à l’Orient éternel ? Pourquoi cette circulation de l’air est-elle si importante pour nous ?

En fait, nous sommes dans un navire dont le capitaine oriente la marche d’après les étoiles mais aussi d’après les vents. Pour sentir le vent, les marins font appel à leurs oreilles ; ce sont elles en effet qui permettent le mieux de percevoir la direction du vent afin de composer avec lui. D’un point de vue pratique, il suffit de tourner doucement la tête ; au moment où le visage est dans le lit du vent, sa pression est identique sur les deux oreilles et les tympans font sentir ce moment de façon très nette ; on arrête alors de tourner la tête et l’on sait très précisément d’où vient le vent. Le sens de l’écoute des vents est primordial pour qui dirige un navire.

D’après Didier Michaud, c’est par les fenêtres du tableau de Loge que l’air apporte les paroles des initiés passés à l’Orient éternel vers la Loge et aux Frères et Sœurs. Si, à travers l’Air, la Lumière est transmise, la fonction essentielle des fenêtres est de recevoir ces paroles et de les redonner. Elle n’est pas d’éclairer le Temple. Elles donnent les références permanentes pour percevoir que l’Air est le nouveau lien qui fait connaître le ciel et la terre qui, en fait, ne cessent jamais d’être unis. Malgré son invisibilité, l’Air donne l’orientation de la construction car il est audible. L’orientation se fait par l’oreille, donc par la réception de l’air. Les fenêtres donnent véritablement à une Loge de tailleur de pierre et de bâtisseurs l’art de bâtir par la mise en place des orients…

Mais voilà, le galion “ Pythéas ”, n’a pas de fenêtre au Nord, et son barde inexpérimenté a soufflé le tuyau vers la mer au lieu des cieux ! Le Grand Architecte des Mondes qui surveille tout du haut de sa voûte étoilée est maintenant contrarié. Les vents faiblissent et pousse l’embarcation vers Paphos, une petite crique chypriote qui a vu naître en son temps la déesse Aphrodite. Le capitaine en profite pour faire une escale technique et ravitailler en nourriture fraîche. Le bateau mouille pour quelques jours et, c’est à cette escale que montent à bord deux nouveaux mousses la Sœur Marie Paul, une pur Franc et le Frère Armand, un napolitain venant de Rusicade.

Rien de bien exceptionnel jusqu’ici, sauf que, pendant le mouillage, lors d’une nuit sans lune, une belle andalouse, Anita, se présente à la passerelle. Le Frère couvreur dont on taira le nom, éclairé par une faible lanterne, fait son office :
 “ Qui monte à bord ! ”,
 “ Une étrangère qui souhaite rejoindre les rives de Memphis ”.
 
Souhaitant en savoir plus, le Frère Couvreur porte la lanterne à hauteur du visage et dévoile en clair-obscur un décolleté à faire damner deux saints. Le Frère Second Surveillant, de quart sur la passerelle, dont on taira aussi le nom, croyant voir dans ce halot de Lumière : Saint Jean, protecteur des Templiers et Saint Barnabé, fondateur de l’église de Chypre, siffle subjugué la traditionnelle montée à bord. Impressionné par ces deux seins généreux l’Officier de quart embarque une “ bimbo ” pour la suite de la traversée.

Curieusement les chroniques ne nous disent pas comment les Frères de l’équipage se sont conduit pendant la suite de cette campagne. Mais que ceux qui ont des oreilles entendent, que leurs yeux voient et que leur âme comprenne…

Bref, à la reprise des travaux, le 2 septembre 2002, le navire croise au large des côtes libanaises. Le capitaine nome le Frère José Second Maître et à l’escale de Tripoli, notre sœur, Marie Paule quitte Pythéas pour rejoindre son époux qui ne supporte plus ses longues absences. Pendant ce temps la vie à bord suit son cours selon les préceptes du Rituel court.
 
Cependant sur le pont, le travail s’accomplie dans une ambiance survoltée et surannée. En effet, c’était à prévoir ! Notre sœur Anita, la sirène de service, joue avantageusement de sa plastique et transforme les colonnes qui ressemblent, désormais,  aux célèbres villes bibliques de Sodome et Gomorrhe. On ne sait plus à quels seins se vouer ?

Dans la carrée d’instruction, quand le Second Maître lève le voile d’Isis, il ne perçois que des Vénus dénudées qui fument des petites herbes de Provence et qui se déhanchent voluptueusement sur une musique berbère. Lors d’une escale à Massilia, pour fêter le cinquantième anniversaire de notre armateur, une rixe de frères matelots a lieu pour investire notre table. L’enjeu n’est pas de goûter aux nourritures célestes mais d’avoir un point de vue sur les “ seins-boles ” égyptiens. L’affaire est grave et le mal est contagieux…

Pendant l’hiver le Galion cabote entre Haïfa et Port Saïd en suivant les rayons du Soleil le jour et ceux de la Lune la nuit. A la première escale nous embarquons les Sœurs Mireille, une bretonne de la Loire et Agnès, une Africaine. Puis à l’escale suivante, la Sœur Carole, une Alsacienne et le Frère Marc, un Corse du sud. Ces quatre nouveaux mousses viennent grossir l’équipage du “ Pythéas ” qui en a bien besoin pour découvrir de nouvelles aventures en mer Méditerranée.

Cependant, lors du ravitaillement, au petit port de pêche d’Al Arish, sur la côte égyptienne, nous perdons les Sœurs Agnès et Anita dans les ruelles tortueuses de la ville. Quelques Frères se portent volontaires pour parcourir le désert à la recherche des fugueuses. Mais l’équipage doit se rendre à l’évidence, il faut abandonner ses deux sœurs à leur sort. La première née au Togo a toutes les chances de rejoindre la côte africaine sans danger quant à la seconde, elle possède tous les atouts pour finir somptueusement dans un harem du califat de Séville. Rassuré, le navire et l’équipage reprennent la mer.

L’automne est bien là. Le 1er septembre 2003 le capitaine donne l’ordre de reprendre la navigation : Cap au 360, direction les Bouches du Rhône. Après plusieurs mois de navigation, le Galion et l’équipage semblent usés par les intempéries et les longues nuits de travail sans sommeil à besogner la pierre brute.  

Les visages sont burinés par le soleil et le sel. Les yeux sont pliés comme ceux d’Osiris à force de scruter l’horizon. Les mains sont toujours gantées de blanc et le tablier porte les nombreuses aspérités du travail sur la pierre. Mais les Sœurs et les Frères résistent toujours avec vaillance et courage car ils croient en la force du GADLU.

Avant de rejoindre le grand large, le Frère José est nommé 1er Maître et le Frère Christophe Second Maître. Puis le navire retourne au petit port d’Al Arish pour mener une dernière enquête sur la disparition des Sœurs Agnès et Anita. Personne dans le village, ne les ayant aperçu cette dernière année, le capitaine décide de les rayer du livre d’équipage et de larguer les amarres.

Au début de l’hiver le navire franchi le détroit de Messine et fait escale à Cagliari en Sardaigne pour ravitailler. C’est à cette occasion que les Sœurs Joëlle, une tarologue du bocage, Gisèle, une fille de chez Candia et le Frère Gilbert, un Piémontais du Nord montent à bord avec les provisions de bouche. Pains azymes, œufs, rôtis d’agneau, légumes du pays, fruits de saison, fruits secs, huile d’olive vierge, olives noires, sel, vin rouge et eau qui seront consommés à la Saint Jean d’hiver.    

Pour braver la nouvelle tempête qui forcie au large, « Gisou » décide pour un moment de faire du cabotage le long des côtes de Sardaigne et de Corse. Il faut préparer les nouveaux mousses à intégrer les manœuvres, surtout par jour de grand vent. D’autant que le Frère Christophe réclame de l’aide pour l’instruction des Apprentis et que le Frère Yannick, barde repentit, qui s’en veut d’avoir souffler dans la mauvaise direction sur la route de Paphos, abandonne l’équipage à l’escale d’Ojbia.

Puis c’est au tour de la Sœur Colette qui à force de méditer sur le sort de l’humanité c’est perdu dans les méandres de son moi profond. Elle est devenue subitement amnésique de la symbolique maçonnique. Elle quitte le bord à l’escale de Bastia pour rejoindre un autre navire “ le Prométhée ”, dont on nous dit que l’équipage médicalisé est capable de lui faire retrouver l’Orient.

Le Barde qui a quitté le Galion était malheureusement le Frère Couvreur qui nous protégeait de nous-même. Alors le sort en est jeté ! La moitié de l’équipage ne veut plus payer sa dîme et nous contraint à mendier notre nourriture spirituelle aux escales suivantes. Une autre partie de l’équipage n’accomplit plus ses heures de travail au point que, pour donner l’exemple, sur ordre du Capitaine, la Sœur Catherine est mise au “ fer ” pendant un mois. Il n’en faut pas moins pour mécontenter le GADLU, et c’est dans une tempête indescriptible que le Galion rejoint son port d’attache le 16 juin 2004.

Dès que le navire a touché terre, deux Frères et une Sœur qui nous avaient accompagnés dans cette expédition rejoignent leurs embarcations respectives. Il s’agit de Roland et Lucien qui retrouve le “ Lion de Quem ” et de Miche qui retourne à “ Conviventia ”. Les chroniques de bord ne nous disent pas si c’est le mal de mer ou l’inexpérience de l’équipage qui a eu raison de ces marins expérimentés.

Le reste de l’équipage décide à l’approche du solstice d’été d’organiser une soirée de débriefing, comme dise les “ Ecossais ”, à Saint Michel l’Observatoire. Un lieu élevé à l’intérieur des terres propice à la réflexion. Et c’est la tête dans les étoiles que l’ensemble des Sœurs et Frères présents ont retrouvé les astres qui jalonnent leur route. La clarté de la Lune et la boussole au centre de leur vie leurs indiquent le chemin à suivre. Enfin tous apaisés entre boules noires et boules blanches, Gisèle transmet l’Équerre et le compas à notre nouveau Capitaine le Frère José. Tout est ainsi prêt pour une nouvelle campagne…

Ce passé a construit mon avenir alors ce soir je me dis qu'il faut que je continue à pousser encore une quantité de portes, mais peu importe, en définitive, le nombre de celle-ci. L'objectif n'est-il pas déjà d'en ouvrir quelques unes, afin de faciliter le chemin de ceux qui te suivent et qui les passeront plus facilement avec ton aide ? L'Initié est un passe-partout même s'il ne fait pas passer tout le monde, il ouvre les portes afin que ses suivants reçoivent plus facilement la sagesse. Mais à chaque passage, saura-t-il choisir la bonne porte, élaborer la bonne clef ? Et encore plus fort, s'il est devant la bonne porte avec la bonne clef, la sagesse ne le poussera-t-elle pas à s'arrêter au lieu de continuer ?

Je pense que l'avancement suit notre cœur et notre intuition, écouter les signes, s'interroger à chaque pas, mais surtout faire confiance à son instinct et peut-être même à sa destinée qui nous entraîne indiciblement.

En fait on ne se trompe jamais de porte, car ce qui compte, ce n'est pas la porte que nous choisissons, mais ce que nous avons appris en cheminant entre les deux portes. Il y aura toujours une autre porte derrière, c'est cela le chemin : le bout du chemin est la porte que nous venons d'ouvrir avec notre cœur et ce que nous avons appris.

Les décisions passées conditionnent les décisions futures. Pas de hasard, mais une suite de décisions qui orienteront notre destin. Quand nous faisons une action, ressentons là, si nous sommes mal à l'aise, laissons tomber, lâchons prise. Pensons toujours par nous-même. Sur les voies initiatiques il y a aussi des donneurs de leçons qui cherchent à avoir de l'emprise sur les autres, ne les écoutons pas.

Il y a des oiseaux blancs, il y a des oiseaux noirs, seul notre ressenti peut nous guider en puisant dans ce que nous sommes. Il faut mieux vivre ses erreurs plutôt que celles des autres, on s'élève davantage à comprendre de ses erreurs que de recommencer sans cesse celles des autres...

cependant mon parcours m'a appris que rien ne sert d'aller prier touts les jours à l'église. Si on ne sait pas créer l'intensité du moment. Il est dit en FM : "Frappe et on t'ouvrira, demande et du recevra", mais il n'a jamais été dit que tu ne devais pas faire d'effort pour recevoir.

Te mettre en place et t'aligner avec la vraie parole est un préalable. Si la vraie parole glisse sur toi comme la pluie ruisselle sur la feuille, tu ne pourras aller loin sur le chemin et tu tourneras en rond.

N'oublie pas que le chemin c'est toi ! La destination est celle où ton esprit peut te mener...
 
Jakin,
 
 


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1. Florentin  le 14-11-2024 à 20:14:31  (site)

Ne pas se tromper de porte ... Mais ce n'est pas le plus facile ...

 
 
 
le 11-11-2024 08:36

S COMME SAINTES MARIES DE LA MER - BOUCHES DU RHÔNE - FRANCE

 
 
           Les Saintes Maries de la Mer, dimanche : La chevauchée fantastique suivit d'une halte au Restaurant l'Escaluna...
 

 

 

 

 

 

  Armand, Collection privée 2024,
 
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1. Florentin  le 11-11-2024 à 20:05:23  (site)

Tout est bon ! Aussi bien a cavalcade façon cow-boys que l'arrêt gastronomique et gourmand.

2. lafianceedusoleil  le 12-11-2024 à 22:04:33  (site)

Coucou Armand,
une escapade de toute beauté.
C'est une fête que l'on n'oublie pas.
Le soleil était de la partie. Un vrai bonheur !
Puis un bon petit restaurant.
Merci pour ce beau partage.
Ici, c'est la grande grisaille et il fait froid.
je te souhaite une belle soirée et doux mercredi.
Bisou à vous deux.
Cricri

 
 
 
le 08-11-2024 07:56

A COMME AIX EN PROVENCE - BOUCHES DU RHÔNE - FRANCE

 
 
          La fontaine de la Rotonde, hier soir...
 

 

 

 

 

 

  Armand, Collection privée 2024,
 
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1. Baladine  le 08-11-2024 à 08:34:28  (site)

Bonjour
Bien jolies toutes ces photos merci à toi
Je viens te souhaiter un bon vendredi Amitiés

2. lafianceedusoleil  le 08-11-2024 à 13:02:23  (site)

Salut Armand,
comment vas-tu en cette fin de semaine ?
Bien, je pense.¨
Pour ma part, je vais super à part la grisaille qui règne sur la capitale. Je déteste.
Je pense que dans ta région, c'est nettement meilleur.
Tu es privilégié, c'est tant mieux pour toi.
Bonne fin de semaine.
Bisou
Cricri

3. lafianceedusoleil  le 09-11-2024 à 09:48:34  (site)

Coucou Armand,
toutes mes félicitations pour la photo du jour.
Je connais un peu Aix en Provence pour y être allée deux fois, une journée.
Par contre, je ne l'ai pas vue de nuit.
Excellent week-end.
Bisou
Cricri

4. Florentin  le 09-11-2024 à 18:09:55  (site)

Mais que fout là ce panneau "sens interdit" ?

 
 
 
le 06-11-2024 11:54

LE CHEVALIER DE JÉRUSALEM

 
 



          Dans ce neuvième grade, de retour de Babylone, les émissaires de Zorobabel auprès du roi Darius sont fait Chevalier de Jérusalem en récompense de leur mission.

     Ce grade nous révèle quel sera le destin de l'initié Chevalier de l'Épée, qui, de retour dans son royaume, tente de relever les ruines du Temple, une épée dans une main, une truelle dans l'autre.
 
     Nous retrouvons, là aussi, un syncrétisme du 3ème Ordre du Rite Français et du 16ème degrés du REAA (Prince de Jérusalem). Nous constatons toutefois que nous sommes dans le symbolisme artisanal de la Loge bleue et chevaleresque qui apparait en Loge de Perfection : équerre, compas, truelle, plus épée à double tranchant, étoiles et main de justice.

     Six sœurs ou frères occupent les plateaux de Très Sage, Premier et Second Surveillant, Orateur, Maître de Cérémonie et Capitaine des Gardes pour conduire la cérémonie de réception. Cette fois-ci le Président se nomme Néhémie et nous sommes toujours dans la tradition de la Bible hébraïque ou Ancien Testament

     Très Sage : Néhémie, (hébreu : נְחֶמְיָה Ne'hemya, "YHWH a consolé") est un personnage du livre de Néhémie. Il est une figure majeure du retour à Sion, considéré comme le principal maître d'œuvre de la reconstruction des murailles de Jérusalem et comme l'auteur principal du livre de Néhémie. Selon le Livre de Néhémie, seule source d'information sur le personnage, Néhémie est le fils de Hakhalia et appartient probablement à la tribu de Juda ; ses ancêtres avaient habité à Jérusalem avant l'exil à Babylone.

     Chevalier premier surveillant : Darius roi de Perse, Darius Ier dit le Grand (né vers 550 av. J.-C., mort en 486 av. J.-C. est le troisième grand roi (ou quatrième si on compte Bardiya) de l'Empire perse. Il appartient à la dynastie perse des Achéménides.
    
     Chevalier second surveillant : Ezra, qui est un prénom hébreu, dont le premier porteur connu est Ezra le Scribe (devenu dans les traductions grecques et latines Esdras), qui restaure la communauté juive de Jérusalem après le retour de l'exil à Babylone en 458 av. J.C.

     Orateur : Haggaï, est le dixième des douze petits prophètes de la Bible. Il est l'auteur du livre d'Aggée, qui fait partie de la Bible hébraïque ou Ancien Testament. Il fut un contemporain du prophète Zacharie. Il est mentionné dans le livre d'Esdras.

     Maître des cérémonies : Josué, en hébreu יְהוֹשֻׁעַ (Yĕhōshúaʕ), ou Josué fils de Noun (יהושוע בן נון), est un personnage biblique du Livre de l'Exode et surtout du Livre de Josué. Josué est le successeur de Moïse dans la conduite du peuple hébreu vers la Terre promise. Il mène la conquête du pays de Canaan puis y installe les tribus d'Israël.

     Capitaine des gardes : Ananias, (הֲנַנְיָה, Hananiah en hébreu, ou Ananias en grec) est un saint de l'Église catholique. Son nom hébraïque, Hananiah, vient de la racine trilittère חנן (Ḥ-N-N) et signifie "Grâce de Jah". Dans le Nouveau Testament, Ananie impose les mains à Saül de Tarse, qui retrouve alors la vue : "Les écailles tombèrent de ses yeux".

     1/ La légende du grade :        La légende du 9ème degré s'inscrit dans la continuité du périple inspiré des livres d'Esdras et de Néhémie qui font partie de la Bible hébraïque et du premier testament. Le Temple peut alors être relevé de ses ruines et les Hébreux écoutèrent Esdras, revenu d'exil, qui leur apprit comment rétablir l'Alliance avec Dieu.

     2/ Approche Symbolique du grade :    Si nous n'avions pas été exilés sur terre, déportés, dit la légende du grade, notre Etre situé entre deux ordres de réalité ne pourrait exprimer le sentiment d'un manque, la nostalgie d'une origine plus noble que notre vie terrestre et nous nous tournerions exclusivement vers des valeurs païennes où seules les possessions égotistes seraient un but rationnel.

     C'est parce que nous avons conscience des valeurs possibles d'un univers perdu qu'un nouveau regard sur les activités quotidiennes nous en montre toute la relativité et toute la finitude. Notre monde n'est pas mauvais, notre corps n'est pas mauvais, il est simplement limité par rapport à notre finitude.

     L'Etre du Chevalier de Jérusalem ne fait plus alliance avec ses ennemis, aucun désirs du corps, du mental ou de l'affect n'est considéré, sous un prétexte ou un autre, comme ami de la vie. Entre eux et nous, c'est la grande guerre ascétique.

     Aucune mauvaise pensée, aucun mauvais sentiment ne s'enracine plus en nous. A peine le Chevalier de Jérusalem les décèle-t-il qu'il les combat et les chasse du Royaume pendant que s'édifient ainsi les murs du Temple dédié à Dieu seul.

     Tout occupé à combattre ses ennemis intérieurs, l'initié peut être surpris par les maux extérieurs. L'ennemi vient aussi de l'extérieur, de là où nous pourrions attendre soutien, sinon respect, pour notre travail au service de l'initiation. L'ennemi se lève parmi nos Frères et nos Sœurs, dans les rangs de ceux qui devraient le mieux nous comprendre parce qu'ils pratiquent les mêmes ascèses, font les mêmes efforts et mènent les mêmes combats.

     Nous trouverons des Sœurs et des Frères jaloux, peureux ou envieux. Certains, qui font de leur niveau spirituel le niveau absolu, croient détenir la vérité. D'autres, qui n'œuvrent pas autant qu'ils le voudraient, se donnent l'illusion d'exister en livrant un combat contre les Frères et Sœurs et en leur cherchant de mauvaises querelles. D'autres encore, connaissent les constitutions par cœur, imposent aux chercheurs de servir les règlements généraux au lieu que ceux-ci soient au service des hommes.

     Le Chevalier de Jérusalem obéit à des lois que le profane ignore. Comme il n'est intéressé ni par l'argent, ni par les honneurs, ni par le prestige, mais uniquement par la Vérité, il ne se comporte pas en profane. Son amour ne se conforme pas aux idées conventionnelles, mais aux nécessités de la vie spirituelle dans la vie quotidienne.

     Avec le Temple qu'il a bâti, il fait ce qu'il peut pour les gens qui sont dehors. Il ne travaille pas pour lui-même, mais pour donner, pour servir son Etre et servir l'humanité.

     Nous ne pouvons oublier que la Franc-maçonnerie est une voie du milieu. C'est-à-dire que l'initié n'est ni un illuminé ni un matérialiste sauvage. Il n'est ni englué dans le terrestre ni perdu dans la contemplation.

     Avec une infinie précaution, nous apprenons à bouger, à parler, à agir sans altérer la conscience de cette vérité intérieure afin de vivre sur la Terre avec la clarté de l'Univers Lumineux. Dans cet état, nous ne sommes plus perdus et nous retournons dans l'Univers d'où nous étions sortis.

     Le pouvoir sacré de sa réconciliation s'étend du Temple à l'environnement, du Temple de Salomon à la cité de Jérusalem, il est Chevalier de Jérusalem, il a le pouvoir d'administrer tous les temples, toutes les Loges parce qu'il est juste et objectif.

     Au cours de nos pérégrinations et de nos expériences, le temps de la maturité spirituel est venu. Nous avons construit tout au long des années initiatiques un Temple, puis un second, nous avons pénétré à l'intérieur et, revêtus du manteau royal du roi de la création, nous voici Chevalier de Jérusalem avec l'unique désir, le grand désir d'être conformes à nos origines.

     Á chaque instant, nous sommes dévorés par nos monstres et ressuscité par la Lumière. Notre situation est à la fois critique et douloureuse, mais tellement pleine d'espoir ! La vérité n'est plus une idée, mais une réalité vivante en notre corps et en notre Etre. La direction de l'humanité vers l'universelle Lumière ne fait pas de doute et la perspective d'une nouvelle vie dans notre nouveau royaume est une réalité à laquelle nous sommes prêts à œuvrer pour une autre humanité possible.

    Devenir notre sauveur en même temps que le sauveur du monde exalte notre travail et ravive notre ardeur à franchir le prochain degré. Ce pas sera décisif vers le but de notre existence et vers celui du monde.
 
     3/ Approche Alchimique du grade :     La couleur bleue ciel du temple et la couleur rouge que le rituel associe à Babylone n'a aucun sens alchimique. La Couleur bleue ici manifeste la notion de Justice et la couleur rouge marque la souffrance spirituelle qui arrache des larmes de sang aux initiés déportés ravis à eux-mêmes.

     Le procès alchimique se dévoile dans la référence à Babylone qui exprime l'inachèvement de la sublimation, la nécessité de poursuivre l'œuvre au blanc, véritable temps de la purification et du perfectionnement du premier régime du Grand Œuvre alchimique et des cycles de perfection maçonnique. Ce temps ne peut avoir qu'une résonance dialectique et constitue un retour, non pas permanent, mais nécessaire sur la dualité composant la nature humaine, qui ouvre la voie à la réalisation plus tard du parfait équilibre intérieur que nous pouvons nommer l'état de sagesse.

     Après avoir conquit la Liberté de Passer et donc la purification, la matière rencontre la discorde entre l'intérieur et l'extérieur qui nécessite un arbitrage. Cette dernière épreuve évoque pour nous la manifestation des énergies négatives demeurant dans la conscience de l'initié que celui-ci doit transformer en des énergies positives à l'aide du regard de son alter ego.

     C'est dans le statut d'homme véritable, après avoir vécu l'épreuve de l'eau et avoir exorcisé ses énergies sombres par l'épreuve du sang, qu'il sera armé pour concevoir la réalité du temple spirituel et le construire en lui. Le prochain degré lui offrira les outils pour vivre cette nouvelle ascension sur la voie de la sérénité, de l'amour et de la sagesse...
 
Jakin,
 
 


 
 
 

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